On ne peut résumer plus simplement une réalité aussi complexe.
Disons pour faire court que Charles Quint avait 3 ambitions en Europe.
Pour cela, il se heurte aux français et aux turcs, mais aussi aux protestants au sein même de son empire. En 1532, nous sommes à un moment crucial où ces ennemis restent une menace difficilement contenue, et qui, de surcroît, se mettent à conclure des alliances entre eux.
- Ambition 1 : En effet, afin d’assouvir la vieille idée d’une Europe soumise à l’autorité supranationale de l’Empereur (mais aussi pour des querelles d’héritages), Charles V amorce une série de guerres contre la France.
Dans les années 1520, le roi français François 1er est vite en échec et ne doit son salut qu’aux difficultés de Charles V contre les turcs. En 1532, nous sommes dans une période de trêve, cependant la France peut à tout moment reprendre les hostilités et s’est allié depuis 1 an aux protestants.
- Ambition 2 : De plus, Charles V est investi par le Pape du devoir de défendre le catholicisme contre les protestants (luthériens).
Afin de contrer la diffusion en Europe du protestantisme, Charles Quint prétend contrôler les questions religieuses dans son Empire.Or les principautés allemandes se révoltent et s’organisent (ligue de Smalkalde) en 1530. C’est à cette ligue que François 1er s’allie.
- Ambition 3 : Enfin, aussi être le champion de la chrétienté tout court face aux « infidèles » : les turcs ottomans et leurs vassaux « barbaresques » du Maghreb.
- Les turcs ont bâti un puissant empire. Soliman le Magnifique poursuit une politique de conquête amorcée au XV siècle et attaquent Charles Quint en Europe centrale(siège sanglant de vienne en 1529 qui sera difficilement contenue par Charles Quint). Il s’alliera avec François 1er (lui aussi), mais pas avant 1536. En 1532, On est dans une situation de statu quo depuis l’échec du siège de Vienne. Mais ils restent très dangereux.
- Quand aux barbaresques d’Afrique du Nord, vassaux des turcs et derrière Barberousse, ils sont une menace encore potentielle seulement car trop faibles en 1532.
En 1530, Charles V a déjà tenté une expédition contre eux à Tlemcen pour détruire les préparatifs d’une expédition potentielle. Il est pour l’instant le plus fort car il peut compter sur la flotte génoise et son remarquable amiral Andrea Doria qui continue d’ailleurs de les combattre. Ce n’est qu’en 1534 que les choses sérieuses vont commencer car Barberousse réussi à se faire nommer amiral en chef de la flotte de Soliman, et là il a toute la puissance de l’empire ottoman avec lui. Mais c’est une autre histoire.
Cf : Article Charles Quint du Larousse
http://www.larousse.fr/encyclopedie/per ... s_V/112815
Cf. Pierre Mesnard « Charles-Quint et les Barbaresques » in: Bulletin Hispanique. T. 61, N°2-3, 1959.
http://www.persee.fr/web/revues/home/pr ... _61_2_3625
L’animation nous gratifie du portrait de Charles Quint. C’est un portrait du Titien, peintre et portraitiste de Cour très prisé dans un siècle où l’affirmation du pourvoir des princes passent par une politique de représentation. Ce portrait est pourtant à caractère privé. Sans ostentation de pouvoir. A sa manière, Titien montre la dignité de l’empereur par son maintien, l’austérité de sa tenue et son visage grave.
Cf : Enrico Castelnuovo 2006, Titien le pouvoir en Face, Skira.
A l’arrière, les dessinateurs l’ont remplacé par une scène du voyage de Saint Brendan, qu’ils ont largement utilisé dans l’introduction de la série. J’y reviendrai par la suite dans un autre post.
http://bibliodyssey.blogspot.fr/2007/03 ... ricas.html
A jeudi pour le dernier post sur les cartes, je vous parlerai de la carte d'introduction Gouros Bramas.... Ortelius et navigation.