Ton post pose une question intéressante: doit-on parler de fantastique ou de merveilleux? Oui , il est vrai que le fantastique est l'apparition du surnaturel dans un cadre réaliste, quoique ce soit une définition commode face à un phénomène complexe au vu des oeuvres qualifiées de 'fantastiques'. On peut retenir, pour affiner, que cette apparition est censée susciter l'angoisse, la peur, un malaise, un doute: le phénomène est-il vraiment surnaturel? y a-t-il une explication rationnelle? dans quelle mesure cela remet-il en cause les repères, les perceptions des sens? Pour moi, il y a une différence fondamentale avec le merveilleux, qui présente un univers où les surnaturel est accepté, il en fait partie intégrante: en ce sens Harry Potter n'est pas une oeuvre fantastique à partir du moment où le 'seuil' du monde parallèle est franchi, le lecteur accepte les conventions de ce monde sans problème, on est dans le merveilleux (comme dans le Monde de Narnia et tous les contes).LMCDO a écrit :Le fantastique est l'apparition du surnaturel dans un cadre réaliste (celui de 1532 dans le cas qui nous concerne). Dans la saison 2, j'ai en permanence l'impression d'être en 2014. Cela est dû à une influence en particulier. Celle d'Harry Potter. Cette oeuvre a bouleversé les codes du fantastique, avec du bon et du moins bon. Dans la saison 2, nous voyons des objets qui ont des propriétés magiques, bien éloignés de la saison 1 (le médaillon d'Esteban qui ternit sans lui, des plantes qui poussent à une vitesse grand V, un ambrozarès qui sait maitriser une sorte de magie noire....). En regardant cette saison 2, j'ai eu l'impression d'être dans un monde parallèle, qui n'a pas les mêmes propriétés que le nôtre, ce qui éloigne de l'aventure. La barrière du vraisemblable a été franchie. Nous le voyons par exemple dans la scène où des condors se construisent tous seuls, les pièces de ceux-ci défiant la gravité. Si des rouages ou la maitrise d'une technologie, plus crédibles, constituaient les mécanismes de la saison 1, la magie n'a pas vraiment sa place dans l'univers citédorien, où les seuls évènements "non mécanisés" (apparition du soleil...), sont l'oeuvre de dieux, dont l'univers a toujours paru mystérieux...
Pour moi, on ne peut analyser les Cités d'or selon les codes du fantastique. Le merveilleux est présent si on considère que le solaris, le condor suscitent l'émerveillement; pour les espagnols, c'est la vaisseau du diable, là on est dans le fantastique, mais de leur seul point de vue, car les héros acceptent ces 'diableries', et le spectateur avec. Mais évidemment on glisse très vite hors du merveilleux dans la mesure où les héros comprennent le fonctionnement de ces machines extraordinaires, et on serait plutôt dans la science-fiction, et c'est encore autre chose.
Après, que doit-on penser des phénomènes extraordinaires de la saison 2? Je vais y réfléchir.