FANFICTION COLLECTIVE : Tome 2

C'est ici que les artistes (en herbe ou confirmés) peuvent présenter leurs compositions personnelles : images, musiques, figurines, etc.
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nonoko
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Re: FANFICTION COLLECTIVE : Tome 2

Message par nonoko »

Lia a écrit : 02 avr. 2022, 18:22 Je reviens concernant le tome 1 parce que le sujet qui lui est consacré est verrouillé, j'ai vu qu'il y avait un pdf du texte mais le lien ne fonctionne plus. Il y en aura un autre ? De ce que j'ai compris c'est un gros pavé j'aimerais donc l'avoir sous ce format.
Il faut voir ça avec Seb, le Grand Ordonnateur qui a tous les fichiers!
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Re: FANFICTION COLLECTIVE : Tome 2

Message par Seb_RF »

Lia a écrit : 02 avr. 2022, 18:22 Je reviens concernant le tome 1 parce que le sujet qui lui est consacré est verrouillé, j'ai vu qu'il y avait un pdf du texte mais le lien ne fonctionne plus. Il y en aura un autre ? De ce que j'ai compris c'est un gros pavé j'aimerais donc l'avoir sous ce format.

Honnêtement le Tome 1 attend la remasterisassions et retravail de pas mal de chose qui s'en suivent, il n'est pas nécessaire de le lire pour comprendre le Tome 2 lui bien plus abouti, il n'y a que de rare référence.
Tout ce qu'il faut savoir, c'est qu'il ont prit un mystérieux artefact a Fernado Laguerra dans une situation dangereuse, qu'Esteban a pris une résolution concernant Zia pour la sécurité de cette dernière. (compréhensible très rapidement au début du tome)
Et Roberto et un homme dangereux prêt a tout pour de l'argent mes respecte toujours ses contrats a la lettre.
Le reste est tout a fait compréhensible avec ce que dit le Tome 2.


Surtout pour le Tome 2 regarde avec la dernière version dont Nonoko viens de partager le lien, ce serait dommage de comencer avec la version qui n'est plus tout a fait d'actualité.
note serie:
MCO1: 18/20

Trahison/Insulte totale:
MCO2: 7/20
MCO3: 4/20
MCO4: 3/20 (et je suis "gentil" par ce qu'il y a les effets visuels)

Fanarts: viewtopic.php?f=14&t=2301 :x-):
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Lia
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Re: FANFICTION COLLECTIVE : Tome 2

Message par Lia »

Ah papa Laguerra n'est pas mort lors de l'assaut du vaisseau Olmèque. Malinche et Teteola aussi ? J'aimerais bien lire ce premier tome par curiosité mais vais donc commencé par le second. Avec le lien gentiment fournit par Nonoko.

Merci :)
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Re: FANFICTION COLLECTIVE : Tome 2

Message par nonoko »

Lia a écrit : 02 avr. 2022, 18:58 Ah papa Laguerra n'est pas mort lors de l'assaut du vaisseau Olmèque. Malinche et Teteola aussi ? J'aimerais bien lire ce premier tome par curiosité mais vais donc commencé par le second. Avec le lien gentiment fournit par Nonoko.

Merci :)
De rien, je n'ai fait que poster le lien que Seb m'a donné ;)
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Re: FANFICTION COLLECTIVE : Tome 2

Message par nonoko »

C'est dimanche, vous aurez droit encore à un peu de lecture si vous vous ennuyez malgré le soleil qui revient.
Les femmes entrent en scène....

Partie 2.

Liselotte frappa une nouvelle fois à la porte, excédée, puis entra afin de commencer son office, se demandant bien pourquoi elle devait encore prendre la peine de frapper pour signaler sa présence alors qu’elle savait la chambre vide. Mais il lui fallait rester prudente, cette femme ne valait pas qu’elle risque de perdre sa place pour elle. Si elle voulait n’en faire qu’à sa tête, c’était son problème ! Mais à quoi bon entrouvrir les tentures, pour cette recluse qui ne daignait sortir qu’à l’aube et au coucher du soleil, en méprisant toute compagnie ? Liselotte l’avait d’abord plainte de devoir rester ainsi loin des siens, dans son état. Cet exil ne pouvait être qu’involontaire, quel qu’en fût la cause. Elle se sentait prête à être la confidente de cette femme, et à rendre son séjour le plus agréable possible. Elle n’en avait pas eu l’occasion. On se passait très bien d’elle, elle était aussi transparente que pour n’importe quelle autre dame. Elle se devait pourtant d’attendre son retour, ne serait-ce que pour s’assurer qu’il ne lui était rien arrivé. En cas d’incident, elle n’aurait pu avouer qu’elle avait délibérément ignoré l’absence de sa maîtresse, sans donner l’alerte. Le seul avantage à la situation était qu’elle pouvait se permettre de prendre un peu ses aises pendant son attente. Elle aurait dû en être reconnaissante, mais elle ne parvenait pas à voir dans cette autorisation qu’on lui avait tacitement accordée autre chose que de l’indifférence, et un refus blessant de l’attention, de la sollicitude et des soins qu’elle était censée prodiguer à cette invitée dont elle était supposément en charge. Elle somnolait sur un fauteuil comme elle en avait pris l’habitude quand la voix la fit sursauter. Elle s’était encore laissée surprendre ! Cette maudite femme se faufilait toujours dans la chambre sans qu’elle s’en rende compte. Cela la rendait encore plus suspecte. Liselotte se demandait si elle ne devait pas mettre fin à ces escapades aussi mystérieuses qu’inconvenantes, en trahissant sa maîtresse. Son état ne l’empêchait sans doute pas de rencontrer des espions, même si elle avait expliqué qu’elle souhaitait avoir le moins de contacts possibles avec les autres et que ses promenades solitaires dans le parc étaient son seul plaisir. Elle disait qu’elle en avait averti sa majesté, mais comment Liselotte pouvait-elle en être certaine ? Certes, les gardes la laissaient passer, mais n’était-ce pas parce qu’elle les avait soudoyés, peut-être de la plus horrible manière ? Il se dégageait d’elle un charme malsain, auquel Liselotte elle-même se sentait soumise malgré elle. Elle était belle, bien trop belle, et si fière qu’on eût dit qu’elle avait plus de noblesse qu’aucun autre membre de la cour, homme ou femme.
I : Inutile de prendre la peine de te déranger pour moi. Tu peux rester assise.
Isabella contourna le fauteuil pour se jeter sur le lit. Malgré sa remarque, Liselotte s’empressa auprès d’elle.
I : Laisse-moi. Je me débrouillerai. Tu peux disposer.
L : Mais Madame sera plus à l’aise…
I : Laisse-moi.
Liselotte aurait bien pris un malin plaisir à désobéir pour la contrarier, mais le ton était si froid qu’elle n’osa, maudissant sa lâcheté. Une servante trop bien dressée, voilà ce qu’elle était.
L : Si Madame veut se désaltérer ou prendre une collation, tout est prêt, comme d’habitude. Je me retire dans l’antichambre….
En temps ordinaire, Isabella aurait sauté du lit au bout de quelques minutes, poussée par la soif et la faim. Mais elle ne pouvait détacher ses pensées de la scène qu’elle venait de surprendre. Elle regagnait le château quand elle avait cru reconnaître la silhouette qui y pénétrait. Elle n’avait pas résisté et s’était faufilée pour voir où il se rendait. Comme elle s’y attendait, on avait introduit l’homme dans les appartements de l’Empereur. Que faisait-il donc ici ? Apportait-il des nouvelles qui la concernaient ? C’était peu probable, et cela l’énervait de constater qu’elle pouvait être perturbée par la simple idée d’avoir des nouvelles en provenance de Barcelone. Depuis qu’elle était seule ici, elle s’était efforcée d’oublier, pour se concentrer sur une routine qui l’éloignait de la vie ordinaire, de ses obligations, de tout ce qui pouvait lui rappeler le passé. Les seules personnes qu’elle croisait étaient Liselotte et les gardes qui veillaient sur elle de loin lors de ses escapades. Elle était reconnaissante à son hôte d’avoir accepté ses caprices. Dans son état, elle pouvait presque tout se permettre, mais elle savait que la cour n’accepte pas facilement qu’on se tienne à l’écart de façon aussi ostensible. Où était-il ?....Etait-il arrivé quelque chose ? Pourquoi pensait-elle encore à lui ?
I : Qu’il aille au diable !
Elle se redressa brusquement et le regretta aussitôt. La gêne était maintenant bien réelle. Elle n’allait pas se laisser dominer pour autant. Rageusement, elle alla se servir un verre d’eau et s’empara d’un morceau de brioche dans lequel elle mordit jusqu’à ce qu’il n’en reste plus une miette.
I : Tiens, voilà pour toi ! On ne me reprochera pas de n’avoir pas pris soin de toi ! Sois vigoureux et sors vite, en pleine santé, et que c’en soit fini !
Sa collation terminée, elle dut s’allonger. Le petit être prenait ses aises et la bourrait de coups. Comme à chaque fois, elle ne pouvait s’empêcher d’être fascinée, malgré sa répulsion. Elle suivit les mouvements attentivement, domptant sa peur et sa colère, refoulant sa tendresse, croyant être juste curieuse, observatrice de son propre corps. A Malte, elle avait cru qu’elle ne parviendrait jamais à trouver le repos, tant son âme était agitée par l’absence et l’angoisse. Mais elle avait encore l’illusion que son corps lui obéissait, et ses compagnons avaient su apaiser son âme. Ici, à qui aurait-elle pu se confier ? Elle voyait clair dans le jeu de Liselotte. Elle était comme toutes les autres à la cour. Indigne d’être sa confidente.
I : Gabriel…vous seul…
Elle se reprit. Elle n’avait besoin de personne. Personne ne pouvait l’aider. Gabriel aurait sans doute essayé de la raisonner. Sa décision était irrévocable. L’enfant naîtrait. Qu’elle lui survive ou pas, elle l’abandonnerait à qui en voudrait. Elle ne voulait plus s’attacher à quiconque. Elle ne voulait pas que sa vie n’ait de sens que par rapport à un Autre, que cet autre soit un mari ou un enfant. Elle n’avait pas été élevée ainsi. Elle devait refermer définitivement la parenthèse de ces années de faiblesse durant lesquelles elle avait aimé, souffert.
Les coups cessèrent peu à peu. La fatigue la gagnait. Elle crut qu’elle allait pouvoir s’endormir, vidée de toute énergie, apaisée. Insidieusement, le visiteur s’invita à nouveau dans son esprit. Les interrogations l’assaillirent à nouveau. Le jour naissait. Elle quitta sa chambre.
Quand elle vit sa silhouette disparaître au bout du couloir, Liselotte fut tentée de la rattraper, autant par curiosité que pour l’ennuyer. Elle se dit qu’elle ne gagnerait finalement pas grand-chose à agir ainsi. C’était en restant dans l’ombre qu’on arrivait davantage à ses fins. Elle suivit sa maîtresse juste assez pour comprendre où elle allait. Décidément, elle se permettait tout et n’importe quoi ! Comment son souverain pouvait-il tolérer pareille conduite ?
CQ : Ma chère Isabella, vous êtes bien matinale. Et cela fait si longtemps que je n’ai pas eu l’honneur de votre visite….
I : Il est vrai que je manque à tous mes devoirs, veuillez me pardonner, Majesté. Mais vous êtes vous-même bien matinal.
CQ : Allons, trêve de politesses. Vous êtes toujours aussi redoutable. Il vient à peine de quitter cette pièce et vous êtes déjà là !
I : Vous savez que je ne dors guère la nuit.
CQ : Vous n’êtes pas raisonnable, s’il vous arrivait quelque chose…
I : La liberté m’est trop chère…
CQ : Allons, je ne sais pas pourquoi je me soucie de cela ! Vous avez toujours agi à votre guise. Que voulez-vous savoir ?
I : Rien d’autre que ce que vous voudrez bien me dire.
Le souverain soupira.
CQ : Je ne sais pas exactement ce qui vous a poussée à venir, mais soyez assurée que cela ne vous concerne pas, du moins, il n’y a rien qui doive vous inquiéter. Allez vous reposer, vous n’avez plus à vous mêler de ce genre d’affaire.
I : J’entends bien que vous n’avez pas eu de mauvaises nouvelles de mon mari, mais cela ne suffira pas à me garder en repos. A dire vrai, je n’ai pas envie d’être en repos.
CQ : Vous n’avez pourtant rien de mieux à faire !
I : C’était Gomez, n’est-ce pas ?
CQ : Je n’ai rien d’autre à vous dire !
I : Que se passe-t-il avec votre fils ?
CQ : Il ne se passe rien !
I : Gomez vous a donc rendu une pure visite de courtoisie, à l’aube ? C’est bien cavalier.
Charles Quint la foudroya du regard.
CQ : J’ai su à l’instant où on m’a annoncé votre venue que je ne pourrais pas me débarrasser de vous.
I : Mais vous m’avez laissée entrer. Dites-moi tout. A moins que vous ne me fassiez plus confiance.
CQ : Je n’ai pas à vous mêler à ça !
I : Mais vous aimeriez bien avoir mon avis. Vous ne m’auriez pas laissée entrer sans cela. Ne vous inquiétez pas pour moi, je suis déjà mêlée à cette histoire, plus que vous ne pouvez l’imaginer…Je n’ai pas choisi d’être ici, dans ce château, vous le savez bien….
CQ : Nos amis m’ont demandé de prendre soin de vous pendant que votre mari…
I : Les circonstances qui nous ont séparés n’ont rien d’ordinaire, c’est pourquoi vous avez à veiller sur une pauvre femme sans défense ! Croyez bien que je préfèrerais n’avoir jamais eu à solliciter votre aide. Du reste, je ne l’ai sollicitée que pour la sécurité de mon enfant à naître. Ma vie est liée à la sienne, momentanément, mais dès que je l’aurai mis au monde, ma vie n’aura plus d’importance, et s’il faut la sacrifier pour que vos sujets vivent en paix…
CQ : Isabella, il suffit ! Vous ne savez plus ce que vous dites ! Comment pouvez-vous parler ainsi ? Votre devoir le plus sacré est de veiller sur votre enfant, quant au reste…nous sommes là pour y pourvoir. A quoi servirions-nous, nous autres les hommes, si les femmes s’avisaient d’abandonner leur rôle pour endosser le nôtre ? Je ne sais pas m’occuper d’un nourrisson, moi ! La Nature ne m’a pas équipé pour ça ! Quant à la paix….nous la faisons et la défaisons, contentez vous d’en jouir, quand vous avez la chance de vivre dans un pays capable de la maintenir !
I : J’ignorais que je vivais dans un pays en paix. N’êtes vous pas las de vous battre ?
CQ : Vous savez très bien que si ! Mais qu’y pouvez-vous ?
I : J’ai toujours cru que vous accordiez quelque crédit à mes talents, et à présent vous voudriez que j’accepte sans broncher d’être renvoyée à mon rôle de mère ? Ce n’est pas ce dont nous avions convenu…
CQ : Dieu vous a faite ainsi ! N’êtes-vous pas heureuse de porter l’enfant de l’homme que vous aimez, que vous avez épousé, devant Dieu ? Cela ne devrait-il pas compter plus que tout pour vous ? J’avoue que je ne vous comprends pas. Vous insistez pour me servir, servir l’Empire !...Que vous importe ?!
Isabella se mordit la lèvre. Tout la ramenait à ce qu’elle fuyait. Il n’y avait pas d’échappatoire, il n’y en aurait jamais.
I : Pardonnez-moi. Vous avez raison, je vais aller me reposer. Je vous ai assez importuné.
Charles Quint la laissa partir sans une parole de plus. Leur conversation l’avait autant irrité que mis mal à l’aise. Il détestait rester dans l’ignorance de faits dont il sentait qu’on les lui cachait à dessein, quelle qu’en fût la raison, même s’il comprenait qu’il ne pouvait exiger d’autrui une complète transparence sur tous les sujets, surtout les plus intimes. Il avait laissé Isabella se comporter comme elle l’entendait , mais il ne pouvait pas attribuer cela uniquement à son état, ce qu’elle venait de lui dire en était la preuve. Quelle femme sensée…Il sourit à sa propre naïveté.
CQ : Allons, ne commence pas à penser comme les autres, en lieux communs. Tu ne la comprends pas, et elle ne veut rien te dire. Et tu crois que tu peux raisonner d’après le comportement des autres femmes ? Ta propre mère….
Sa propre mère, l’avait-il jamais comprise ? S’était-il même soucié de la comprendre ? On lui avait dit qu’elle était folle, il avait tenu cela pour un fait acquis, il l’avait destituée pour le bien du royaume, sans se sentir coupable de quoi que ce soit. C’était lui qui devait régner, pas elle, elle en était incapable, et le souhaitait-elle ? Il savait seulement qu’elle avait passionnément aimé son mari, qui s’était sans doute vite lassé de cette passion exclusive. Lui-même, dans sa jeunesse, avait eu bien des maîtresses, comme son père, et quelques enfants illégitimes étaient nés, comme cela arrive souvent. Mais durant les treize années de son mariage avec sa cousine Isabelle du Portugal, pas une fois il ne l’avait trompée. Il l’aimait, oui, comme sa mère avait aimé son père. Avoir rencontré l’amour dans un mariage arrangé, c’était sans doute la seule chose qui le rapprochait de sa mère. On avait vanté la fidélité de l’empereur, exceptionnelle pour un mariage arrangé. A l’époque, être fidèle à celle qu’il aimait lui avait paru une évidence, et il avait eu du mal à comprendre qu’on le louait pour une vertu qui allait de soi. Aujourd’hui, il sentait que l’amour était probablement un sentiment plus complexe que ce qu’il croyait.
CQ : Diable de Mendoza ! Bah, c’est leur affaire, mais cela me contrarie d’y être mêlé !
Il songeait pourtant que l’enfant pouvait se révéler plein de promesses, avec de pareils parents, et qu’un souverain devait toujours préparer l’avenir. Si Isabella désirait tant que cela servir l’empire, il pouvait facilement satisfaire sa demande, et faire élever l’enfant. Quant au reste, elle n’avait pas à s’en mêler, cela n’en valait pas la peine. Oui, cet enfant…il aurait de qui tenir, assurément ! Charles Quint se souvenait parfaitement qu’Isabella avait dès le début de son séjour exprimé le souhait de lui être utile. Elle était au courant des manœuvres de Philippe, lui avait dit tout ce qu’elle savait, espérant que cela l’inciterait à lui communiquer les informations que ses espions ne manqueraient pas de lui fournir sur son fils et les personnes avec lesquelles il était en affaires. Il n’avait été qu’à moitié étonné qu’elle en sache autant. Il avait promis sa collaboration, par intérêt. S’il recevait des nouvelles inquiétantes d’Espagne, il devait en avertir Isabella. Tout à l’heure, elle l’avait pris au dépourvu et il avait refusé de lui dire quoi que ce soit de son entretien avec Gomez. Il n’aurait pas dû la laisser entrer, il n’était pas prêt, il avait cru pouvoir inventer quelque mensonge sur le moment, mais il n’était plus aussi habile qu’avant à ce genre de jeu, et il avait été complètement déstabilisé de la voir surgir ainsi, sans prendre plus garde que cela à son état. Se croyait-elle si supérieure, à mépriser les lois de la nature, les lois de Dieu, à se montrer si forte, plus forte qu’un homme, plus forte que l’empereur ? Il avait ressenti le besoin de la protéger d’elle-même, à moins qu’il n’ait agi que par orgueil. A présent, il était prêt à parier qu’elle trouverait par elle-même un moyen d’obtenir les informations qu’il n’avait pas voulu lui donner. De toute façon, il n’avait pas besoin de ses conseils pour prendre sa décision, et elle ne pouvait rien faire pour sortir Philippe du pétrin dans lequel il s’était fourré.
En sortant des appartements royaux, Isabella remarqua immédiatement l’ombre tapie dans un coin, et lui fit signe de la suivre. Liselotte hésita, craignant d’avoir mal vu, mais quand sa maîtresse se retourna après quelques mètres en lançant un « oui, vous, venez ! » dans sa direction, elle fut bien forcée de se montrer. Dans la chambre, Isabella lui montra le fauteuil.
I : Votre place préférée, j’insiste.
Liselotte prit place, tétanisée. Comment allait-elle expliquer son renvoi à sa famille ?
I : Votre impertinence me plaît. L’Empereur devrait vous trouver un autre emploi, il est dommage qu’il ne sache pas mieux ce que valent les femmes.
L : Ne lui dites rien !
I : Comment ? Vous ne rêvez pas d’être espionne ?
L : Je ne sais pas ce qui m’a pris…
I : Ma mauvaise influence, sans doute…ne craignez rien, je n’ai aucune raison de me plaindre de vous, ni de raconter que vous aimez vous cacher au détour d’un couloir. Chacun est libre d’aller et venir à sa guise, de s’arrêter où il veut, pourvu que cela ne nuise à personne.
L : Je n’avais pas l’intention de vous nuire !
I : Vraiment ? Vous êtes donc si curieuse de mes agissements ?
Liselotte ne répondit pas et baissa la tête, honteuse.
I : Allons, ne faites pas la Pandore prise en flagrant délit d’ouverture de boîte ! Apulée, dans ses Métamorphoses, nous enseigne que si la belle Psyché n’avait pas eu la curiosité de vérifier si son mari était un horrible serpent comme le lui disaient ses sœurs, elle n’aurait jamais su qu’il s’agissait en fait de Cupidon…elle a connu sa vraie nature, elle n’a plus vécu dans le mensonge, et après bien des épreuves, elle a mis au monde son enfant, la divine Volupté….N’a-t-elle pas eu raison d’être curieuse ?
La servante hocha timidement la tête.
I : Vous voyez, il n’y a aucune honte à vouloir faire ce qu’on vous interdit. Cupidon ne voulait pas que sa femme connaisse son identité, il lui avait interdit d’essayer de le voir, il ne venait auprès d’elle que la nuit, et elle se croyait heureuse. Mais ce genre de bonheur n’est qu’une illusion. Si on vous cache quelque chose, il faut absolument chercher à savoir la vérité, comprenez-vous ? Quoi qu’il en coûte ! Sans se sentir coupable du mal que cela peut générer ! Tout vaut mieux que de vivre dans le mensonge ! Pandore a ouvert la boîte, elle a libéré tous les maux de la terre, et elle a bien fait ! Eve a croqué la pomme, et cet imbécile d’Adam a tremblé, et Dieu les a chassés, les a punis, et nous souffrons d’avoir voulu savoir ! N’est-ce pas ridicule ?
Liselotte regardait sa maîtresse avec effarement. Comment osait-elle tenir de pareils propos ? Elle ne craignait donc rien ? Pour qui se prenait-elle ? Elle lui parlait librement, tenant des propos effrayants. Etait-ce parce qu’elle croyait qu’on pouvait tout dire devant une servante, sans que cela prête à conséquence ? Etait-ce du mépris, de la folie, ou une marque de confiance ?
I : Qu’en pensez-vous ? Ne croyez-vous pas que la curiosité est une bonne chose, la meilleure, et qu’il vaut la peine de connaître la vérité, quel qu’en soit le prix ?
L : Je..je ne sais trop….
Pourquoi lui disait-elle tout cela ? Elle tournait les choses de telle sorte, qu’on avait l’impression qu’elle avait raison, même si toute votre éducation vous disait le contraire. Se moquait-elle d’elle ? Voulait-elle la piéger, lui faire avouer sa faute pour mieux la dénoncer ? Mais cela n’était pas nécessaire, puisqu’elle l’avait surprise dans le couloir. Etait-ce sa façon de la punir, en lui faisant admettre des idées blasphématoires ?
I : Vous ne savez pas, et pourtant vous rêvez d’être à ma place, n’est-ce pas ? Vous êtes jalouse de ma liberté, et vous en avez assez de servir les autres sans avoir une quelconque once de pouvoir sur eux. Si vous connaissiez mes secrets, vous auriez l’impression de détenir une part de pouvoir. Vous en feriez bon ou mauvais usage, selon ce qui vous paraîtrait être votre propre intérêt. Je veux vous aider à être plus libre. Vous allez faire quelque chose pour moi, mais sans autre contrepartie que de gagner un peu de liberté, parce que vous saurez un peu plus de quoi ce monde est fait.
L : Je n’ai pas besoin de savoir…laissez-moi, je vous en prie…
I : Tu luttes encore, c’est normal. Tu n’as appris qu’à obéir, mais tu as déjà prouvé que tu n’avais pas peur au point d’obéir à tout, en toute circonstance. Tu voulais bien savoir pourquoi j’étais chez l’Empereur tout à l’heure ?
Le tutoiement surprit Liselotte autant que la question, directe. Bien sûr qu’elle voulait savoir, mais dans quel piège cette femme voulait-elle l’attirer ?
I : Un homme est venu, de Barcelone, pour parler à l’Empereur. Une affaire qui concerne à n’en pas douter son fils, et l’avenir même de l’empire, mais cet entêté de Charles Quint ne veut pas l’admettre, et quand je lui ai proposé mes services, il m’a renvoyé à mes affaires de femme, comme si je ne devais plus servir qu’à enfanter !
Cette femme avait perdu la raison : parler ainsi de l’empereur, prétendre le servir, dans son état, et se mêler des affaires de l’empire ?
I : Bref, je sais qu’il veut me ménager, mais cela m’insupporte. Je suis tout à fait capable de penser, même avec un enfant dans le ventre, et si Gomez est venu apporter des informations importantes, je dois les connaître !
Liselotte n’y comprenait rien, mais elle commençait à se rendre compte du potentiel de la situation. Sa maîtresse avait besoin d’elle, pour une fois, elle lui avait proposé de faire quelque chose pour elle, et cela n’était sûrement pas une chose aussi anodine que lui apporter une tasse de thé ou l’aider à retirer ses bottes.
I : Gomez est sûrement encore au château, il n’est pas arrivé à l’aube pour repartir aussitôt, le voyage est épuisant, et s’il est venu en personne, cela devait être important, urgent. Charles Quint aura donné des ordres pour qu’on accueille cet hôte inattendu, il doit être quelque part, à se restaurer ou se reposer. Tu vas aller te renseigner, ne reviens pas avant de savoir exactement où il se trouve. Voilà, tu sais à présent, tu es libre d’accepter ou non cette mission. Si tu acceptes, fais-le pour toi, pas pour moi.
L : J’accepte.
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Re: FANFICTION COLLECTIVE : Tome 2

Message par TEEGER59 »

Charles Quint, la voix de la sagesse.
Merci pour ces deux carrés de chocolat.
:Laguerra: : AH! Comme on se retrouve!
:Mendoza: : Ma première leçon ne t'a pas SUFFIT?
:Laguerra: : Cette fois, tu ne t'en sortiras pas si FACILEMENT!
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Re: FANFICTION COLLECTIVE : Tome 2

Message par nonoko »

TEEGER59 a écrit : 03 avr. 2022, 12:46 Charles Quint, la voix de la sagesse.
Merci pour ces deux carrés de chocolat.
Tout le plaisir est pour moi, moi aussi j'aime bien le chocolat, merci! ;)

Au fait, s'il y a des amateurs pour donner un visage aux nouveaux personnages, you're welcome aboard!
Et pas besoin de maîtriser des outils informatiques pour ça, moi je suis incapable de faire des modélisations comme Seb, ni de dessiner avec un logiciel, ni de faire des montages, comme certaines spécialistes très douées, chacun fait comme il veut, comme il peut, du moment que c'est créatif!
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Re: FANFICTION COLLECTIVE : Tome 2

Message par Raang »

Je ne vais pas bouder mon plaisir de pouvoir lire le nouveau cru des vignes NONOKO :x-):
En termes d'histoire je suis un peu largué, mais en terme de narration et de qualité d'écriture je suis toujours époustouflé par ton talent :D
"Notre monde a été bâti dans l'or et dans le sang"-Raang alias Rayan, 2017
Mes fanfictions (hors MCO) https://www.fanfiction.net/u/7150764/Raang
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Re: FANFICTION COLLECTIVE : Tome 2

Message par TEEGER59 »

C'est vrai que c'est du lourd! NONO, vainqueur par K-O!

196..PNG
Vous n’avez pas les permissions nécessaires pour voir les fichiers joints à ce message.
Modifié en dernier par TEEGER59 le 03 avr. 2022, 13:51, modifié 1 fois.
:Laguerra: : AH! Comme on se retrouve!
:Mendoza: : Ma première leçon ne t'a pas SUFFIT?
:Laguerra: : Cette fois, tu ne t'en sortiras pas si FACILEMENT!
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Re: FANFICTION COLLECTIVE : Tome 2

Message par IsaGuerra »

Et bien Nonoko ton post tombe vraiment à pic ! J'ai commencé à relire le tome 1 (un vrai plaisir de ressortir cette belle histoire) la semaine dernière ce qui fait que je vais pouvoir enchaîner les nouveautés :x-):
Bon après vu ma vitesse de lecture je suis loin de lire ce nouveau chapitre mais ça va être un vrai plaisir de relire les mésaventures de Mendoza surtout avec ton talent chère Nonoko
« On le fait parce qu'on sait le faire » Don Flack
« Ne te met pas en travers de ceux qui veulent t'aider » Sara Sidle

« J'ai de bonnes raisons de faire ce que je fais » Isabella Laguerra
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