Les Chroniques de l'Ordre du Condor

C'est ici que les artistes (en herbe ou confirmés) peuvent présenter leurs compositions personnelles : images, musiques, figurines, etc.
Avatar du membre
Marcowinch
Maître Shaolin
Maître Shaolin
Messages : 1420
Enregistré le : 12 nov. 2018, 18:36
Localisation : A bord du Grand Condor
Âge : 50

Re: Les Chroniques de l'Ordre du Condor

Message par Marcowinch »

isamidala a écrit : 20 août 2022, 11:52 Génial enfin une suite à ta super fan fiction ! Ce 1er chapitre est déjà très prometteur de belles lectures. Bravo 🙏
Merci beaucoup, isamidala 🙏
J'espère pouvoir publier la suite bientôt. ;)
*** :Tao: :Zia: :Esteban: Ma fanfic MCO : La Huitième Cité :) :Esteban: :Zia: :Tao: ***
J'espère qu'elle vous plaira :D

:Esteban: Bah voyons, Pattala ! C'est pas dans ce coin-là que vit la jolie Indali ? :tongue:
Avatar du membre
Atlanta
Maître Shaolin
Maître Shaolin
Messages : 1226
Enregistré le : 01 juin 2021, 19:48
Genre : Femme
Localisation : Chez moi, en train de jouer avec fluffy
Contact :

Re: Les Chroniques de l'Ordre du Condor

Message par Atlanta »

ENFIN ! a suite à cette fanfic incroyable, oh merci marco ! c'est génial, j'attends la suite avec envie !
Man sieht nur mit dem Herzen gut. Das Wesentliche ist für die Augen unsichtbar Le petit prince, le renard
Il n'est pas venu le jour où une femme me donnera des ordres !
:Gaspard: Et bien si justement ! Il faut une première à tout !
✨Tyrias ✨
Avatar du membre
Marcowinch
Maître Shaolin
Maître Shaolin
Messages : 1420
Enregistré le : 12 nov. 2018, 18:36
Localisation : A bord du Grand Condor
Âge : 50

Re: Les Chroniques de l'Ordre du Condor

Message par Marcowinch »

Atlanta a écrit : 24 août 2022, 10:12 ENFIN ! a suite à cette fanfic incroyable, oh merci marco ! c'est génial, j'attends la suite avec envie !
Merci pour ton enthousiasme, Atlanta ! :D
Je dois finir un photomontage un peu compliqué, mais j'espère publier le 1er chapitre bientôt...
*** :Tao: :Zia: :Esteban: Ma fanfic MCO : La Huitième Cité :) :Esteban: :Zia: :Tao: ***
J'espère qu'elle vous plaira :D

:Esteban: Bah voyons, Pattala ! C'est pas dans ce coin-là que vit la jolie Indali ? :tongue:
Avatar du membre
Marcowinch
Maître Shaolin
Maître Shaolin
Messages : 1420
Enregistré le : 12 nov. 2018, 18:36
Localisation : A bord du Grand Condor
Âge : 50

Re: Les Chroniques de l'Ordre du Condor

Message par Marcowinch »

Le Procès d’Ambrosius

Note de Tao : les faits que je consigne ici se sont déroulés au printemps de l'an 1540, soit environ trois ans et trois mois après que nous ayons détruit la huitième cité d'or et presque trois ans après les naissances de Tyrias et Soledad et le mariage d'Esteban et Zia.

Chapitre I : l’Avocat du Diable

Un lieu hors du temps et de l'espace, où les lumino-projections des Sept Cités d'Or resplendissent en permanence...
A l'intérieur d'un bâtiment de forme cubique, entièrement constitué d'orichalque, deux hommes discutent, séparés par une grille des plus solides... Ambrosius est l'un de ces individus... Assis, ou plutôt avachi, sur une chaise, jambes tendues, la main droite calée derrière la tête, il n’est qu’à un pas de la porte de sa cellule et il fait basculer de temps à autre son fauteuil rudimentaire d’avant en arrière... Parfois, aussi, il jongle de sa main gauche avec un citron, s'amusant alors à lancer le fruit dans les airs, puis à observer ses rotations avant de le rattraper avec une dextérité surprenante... De l’autre côté de sa geôle se trouve un naacal, qui lui fait face. Vêtu d'une robe et d'un couvre chef bleus, typiques des sages, le muen regarde le manège de l'alchimiste, avec une curiosité à peine dissimulée... Cela fait longtemps que les deux hommes ont pris l'habitude de se parler, Ambrosius souhaitant tuer ainsi le temps, ou plutôt l’absence de temps... Quant au conseiller, il est fasciné par le personnage qu'incarne le français et il a pris l’habitude de lui tenir compagnie par moments... Le muen est, à cet instant, toujours perplexe : « comment, se demande-t-il sans arrêt, un tel individu a-t-il pu décoder nos écrits ? Percer une si grande partie de nos mystères ? Découvrir autant de nos Cités d'Or ? Cet homme est un génie, pour les siens et pour son époque...»
Le naacal n'a pas le temps de chercher plus avant les réponses à ses questions qu'Ambrosius cesse soudainement ses jongleries, se redresse et fait pivoter sa chaise vers lui.


« Sachez, dit Ambrosius avec un large sourire, que j’apprécie vos visites et nos discussions, Tal'Salik. Vraiment ! La présence d'un être aussi cultivé que vous est agréable et ce n'est pas mon sinistre geôlier, Byzas, qui aurait l'amabilité ou la compassion de converser avec moi... Cet individu est l'archétype même de la droiture, avec tout ce qu'elle a d'ennuyeux ! Je vous remercie donc d'autant plus d'être ici que je me doute que Rana’Ori ne doit pas voir d'un bon oeil votre présence à mes côtés et qu’elle vous a probablement déjà fait des remontrances ou demandé de ne pas me confier d’informations, de connaissances, cruciales… »
Le naacal, concentré sur les dires de son interlocuteur et toujours silencieux, hoche la tête d'approbation à ces propos.
« Mais, poursuit l'alchimiste, sans votre présence régulière à mes côtés, mes journées seraient réellement interminables ! Et cela, dit-il en s'énervant, au sens propre vu qu’ici, le temps ne s’écoule pas ! Je ne sais pas "quand" nous sommes, en quelle année... Il ne fait jamais nuit, on ne se fatigue pas, et de ce fait, on ne ressent même pas le besoin de dormir, de boire ou de manger ! Vous m’avez bien apporté quelques livres dont le contenu est fascinant et je suis bien, je le concède, un rat de bibliothèque... Mais je suis humain : j'apprécie aussi la bonne compagnie… En fait, je pourrais même être heureux ici, si je n’étais pas si contraint dans mes mouvements... Mais, je vous en supplie mon ami, pouvez-vous, s’il vous plaît, faire part de ma requête à votre souveraine ? Je vous en serai infiniment reconnaissant ! 
- Je vais la lui porter, Messire Ambrosius, acquiesce alors le sage d'une voix posée. Je peux vous promettre cela. Je ne peux toutefois pas vous assurer qu’elle y répondra favorablement : vous connaissez sa méfiance à votre égard ! En tous cas, comme je vous l’ai déjà indiqué, Rana’Ori n’est plus ma souveraine... Rappelez-vous : elle a abdiqué…
- Oui, je sais, Tal'Salik. Pardonnez-moi, je vous prie. J’ai toujours du mal à croire que ce soit Tao, désormais, le Prince de cet empire. J’ai toujours été convaincu que ce garçon accomplirait de grandes choses, mais cela, je ne m’y attendais pas ! C'est toujours aussi incroyable ! Je vous remercie en tous cas à nouveau pour votre assistance… »
Sur ce, le naacal se lève, quittant ainsi sa chaise, puis il salue le français d’une brève inclinaison avant de se retourner et de s’en aller… Byzas, le fabuleux guerrier à l'armure d'or et de jade, voyant le conseiller s’éloigner, se rapproche à nouveau de la geôle du français, dont il s'était absenté le temps de l'entretien...
« Je ne sais pas de quoi vous discutez avec le naacal, Ambrosius, dit le combattant muen en regardant l’alchimiste d’un air soupçonneux et en posant machinalement la main sur la hache qui pend à sa ceinture, et je ne sais pas ce que vous mijotez... Car il est certain que vous tramez quelque chose... Mais je vous garantis que, quoi que ce soit, tant que je serai là, cela échouera et vous resterez en cellule !
- Allons ! Allons, cher ami ! se plaint exagérément l'interpellé. Nous ne faisions que deviser. Rien de plus... Soyez rassuré : votre naacal ne porte que l’humble requête d’un simple prisonnier…
- Vous ne m’abusez pas un instant, lui répond le soldat en fronçant les sourcils. Sachez-le ! »
Ambrosius quitte alors sa chaise et s’avance pour saisir les barreaux de sa cellule. Regardant le guerrier, droit dans les yeux, il lui sourit un instant, avant de s’en détourner et rejoindre le fond de sa geôle. S'allongeant sur une paillasse posée à même le sol, le savant se met à bailler ostensiblement avant de feindre de se reposer…
Byzas soupire, sachant pertinemment que nul n'a besoin de repos en ces lieux. Lassé de ce jeu, le muen hausse les épaules, puis il tourne les talons et regagne son poste de garde...

Au bout d'un moment, une étrange compagnie s’approche de la prison, composée de Rana’Ori, de son lion, de quelques naacals, dont Tal'Salik, ainsi que de trois jeunes adultes.. Le moins que l'on puisse dire est que l'équipée n'est pas réjouie de venir ici : elle traîne les pieds, avançant lentement le long du chemin et ce malgré la splendide vue qui s'offre à elle, celle des lumino-projections des Cités d'Or qui illuminent l'horizon. Le plus grand individu du trio porte une chasuble couleur or et à l’encolure ocre. Un cacatoès, à moitié assoupi, est également posé sur son épaule droite. La femme qui marche à ses côtés a, quant à elle, revêtu une splendide robe vert olive et une superbe bague d’orichalque orne son annulaire droit. Le troisième est un homme, qui arbore un bijou similaire. Contrairement aux autres membres du groupe il marche d’un pas déterminé, une cape vert foncé ondulant gracieusement à chacun de ses mouvements. Il est également bien armé : si un poignard est attaché au côté droit de sa ceinture, la poignée d'une rapière dépasse d'un fourreau qui bat son autre flanc à mesure qu'il avance...
Lorsque la troupe entre dans le bâtiment, Byzas s'écarte pour la laisser passer. Tous voient alors l'alchimiste qui, les reconnaissant, se lève rapidement.
« Tao ! Zia ! Esteban ! Les enfants ! s’exclame Ambrosius les bras levés au ciel et l'air joyeux. Vous avez bien grandi ! Vous avez bien changé ! Si vous saviez comme je suis heureux de vous revoir ! »
- Ah, oui ? Vraiment, Ambrosius ? rétorque immédiatement le Fils du Soleil en croisant les bras et prenant un air méfiant. Je ne sais pas pourquoi, mais bizarrement, j’ai du mal à te croire…
- Pourtant, les enfants, c’est la pure vérité... Bien sûr, je préférerai être libre et c’est à cause de vous si je suis enfermé ici, mais ce monde dans lequel vous m’avez expédié est fabuleux ! Par contre, je dois avouer avoir perdu tous mes repères car rien ici, ne m’est familier ! Rien, sauf vous trois... Vous, vous l’êtes ! Si vous saviez ce que je m’ennuie ici, se plaint-il soudain, prenant un air triste. Je peux comprendre la méfiance de tous ici présents, mais ma cellule est tout de même fort exigüe…Si seulement je pouvais au moins avoir une plus grande pièce, un établi et quelques outils, je pourrai au moins créer ou me divertir. Je suis un savant. J'ai besoin d'exercer mon intellect... Là, indépendamment de cela, je n’ai même plus le plaisir simple d’une bonne nuit de sommeil ou d’un bon déjeuner…
- Ambrosius, réplique Zia sur un ton sec, c’est ce qui arrive quand on se conduit comme tu l’as fait par le passé.. Quand on fait de très vilaines choses… des crimes… Il y a des conséquences... »
Au souvenir des méfaits de l'alchimiste, une colère s'empare de la jeune femme, qu'elle arrive cependant à contenir.
« Ambrosius, questionne alors Tao, curieux, pourquoi as-tu demandé à nous voir, nous trois ainsi que Rana’Ori ? J'imagine que ce n'est pas uniquement pour te plaindre du confort de ta cellule ?
- Bonjour Tao, répond l'érudit avant de se reprendre en voyant l’air mauvais de Byzas. Pardon : Prince Tao…. Je vois que tu es toujours aussi perspicace. Eh bien, oui, si j’ai sollicité cette entrevue, c’est pour vous faire part d’une simple demande … En rapport avec ces « choses » … Ces quelques « fautes », que j’aurai soi-disant commises…
- « Soi-disant» ? « Quelques » ? s’emporte Esteban… La liste est longue ! Tu t'es joué de nous et de nos amis, tu nous as manipulés ! De simples « fautes », dis-tu ? Tu as emprisonné mon père... Tenté de nous assassiner, ainsi que Mendoza et Isabella et j'en passe... Tu nous as avoué toi-même avoir, entre autres méfaits, tué Mayucca ! Tu t’en vantais même, à Pattala ! Et je doute que c’était là ton premier crime !
- Pardon, Esteban, intervient Rana’Ori d’une voix douce : essaie, s’il te plaît, de garder ton calme…La colère n’est pas bonne maîtresse… Entendons ce qu’il a d’autre à nous dire…Puis nous partirons et il retournera à son sort...
- Merci, approuve le français avant d'hésiter : Rana’Ori…Princesse…Pardonnez-moi, mais je ne sais pas comment je dois vous appeler, ni si vous avez encore un titre…
- Rana’Ori suffira, alchimiste, dit la majestueuse muenne, sa voix commençant à trahir une lassitude. J’ai abdiqué en faveur de Tao… Mais je perds patience...Viens-en au fait. Que veux-tu ?
- Eh bien, dit Ambrosius après avoir un peu toussé pour s'éclaircir la voix, j’estime avoir droit à un jugement…Qu’au moins ma sentence, s’il doit y en avoir une, soit justifiée et clairement établie. Là, je suis emprisonné arbitrairement et je ne sais déjà plus depuis quand ! Je ne sais pas à quoi m’attendre, ni si je ne vais pas passer l’éternité ici ! »
Oubliant ce qu’elle venait de conseiller au Fils du Soleil il y a à peine quelques instants de cela, Rana’Ori se raidit et son doux visage se crispe, trahissant un profond courroux.
« Pardonne-moi ? dit-elle sur un ton dur et inhabituel de sa part. J’ai du mal entendre… Tu estimes avoir des droits ? Que tu es ici arbitrairement ? Injustement ? Sans raison ? Mais tu as tué, vieil homme ! Tu as commis des sacrilèges, violé mon tombeau ! Tu as aussi voulu t'approprier les secrets des miens pour tes seuls intérêts... Tes actes auraient pu provoquer la destruction de ton monde...
- Mais mon monde est toujours là, non ? Enfin, je crois... Quant au reste de ce que vous énoncez, il ne s'agit que de racontars… Ce que vous ont rapporté ces trois enfants avec leurs mots et leurs interprétations ou imprécisions… Je les aime bien, Rana’Ori… Tous les trois… Mais, même s'ils ont bien grandi, ils sont encore jeunes… Leurs imaginations sont fertiles ! Vous savez, à leurs âges, on s’enflamme pour un rien, et parfois les propos dépassent les pensées… Avez-vous la moindre preuve tangible de ce que j’aurai fait, selon eux ? Ou vous basez-vous sur leurs seules paroles ? Avez-vous d’autres témoins ? Non. Et quand bien même tout ce qu’ils vous ont rapporté serait vrai, ce qui n’est pas le cas, vous vous apprêtez à me faire passer l’éternité enfermé, sans m’avoir même jugé, ni m’avoir offert l’opportunité de m’expliquer ou de me défendre…
- Si tu crois, reprend Rana’Ori, cachant tant bien que mal sa fureur, que passer l’éternité ici est ce qui pourrait t’arriver de pire, tu te trompes lourdement, alchimiste ! »
La muenne, bien que d'ordinaire d'un tempérament conciliant, commence machinalement à caresser le doux pelage doré de son lion qui, ressentant la colère de sa maîtresse, regarde le français et se met à rugir…
Nullement décontenancé car il se doute bien que le lion ne le mangera pas, en tous cas pas tant que les élus et leur ancien naacal sont là, Ambrosius marque une pause. Il porte un instant son attention sur Esteban, Zia et Tao et soutient leurs regards. Puis, il toise à nouveau l'ancienne souveraine et reprend : « je m’attendais à mieux de votre part, Rana'Ori, je dois le confesser… Je croyais qu’un peuple aussi avancé que le vôtre, que le Grand Peuple de Mû, auteur de tant de merveilles incroyables à faire pâlir d’envie les plus grands esprits de mon époque, aurait également disposé d’une justice au moins aussi avancée que ses inventions et qu’il accorderait à ses captifs de justes procès… Un droit de défense ! Je ne m’attendais pas à ce que votre justice soit aussi piteuse que celle des minables souverains européens que j’ai eu le déplaisir de côtoyer… »
- Sache que les insultes, voilées ou non, ne te mèneront nulle part, Ambrosius ! déclare Rana’Ori. Tu resteras ici... Maintenant, si c’est tout ce que tu avais à formuler, sache que d’autres affaires réclament notre attention… »
La muenne vient à peine de se retourner et faire quelques pas que Zia s’éclaircit la gorge et reprend la parole… 
« Rana’Ori, déclare-t-elle. A bien y réfléchir, il y a de la raison dans ce qu’Ambrosius demande…
- Que dis-tu, Zia ? lui demande, surprise, l’ancienne souveraine, d'une voix radoucie.
- Quand les miens ont été agressés, tués, par Pizarro et ses conquistadors, explique-t-elle… Quand j’ai été enlevée à mon père… J’étais très jeune et apeurée… Par la suite, quand j’ai pu revenir dans mon pays et que je me suis rendue au chevet de mon père, j’étais aussi très triste, désespérée. Outre ma détresse, une part de moi brûlait ! Elle réclamait vengeance ! J'aurai voulu que les conquistadors soient punis ! Et durement ! Mes amis m’ont aidée, poursuit-elle en posant une main sur l'épaule d'Esteban et l'autre sur celle de Tao. Grâce à eux, j'ai pris du recul. Et à y réfléchir, j'aurai aimé que mes agresseurs soient jugés…Que leurs méfaits soient portés au vu et au su de tous ! Pour que, plus jamais de telles exactions ne puissent se reproduire… J'y ai souvent réfléchi et peut-être que certains de ces conquistadors n’étaient pas des hommes mauvais et ne faisaient qu’obéir aux ordres de leurs supérieurs ? Et puis, Esteban, Tao, ajoute-t-elle en se tournant vers eux, rappelez-vous : il n'y a pas si longtemps, Gaspard était notre ennemi...Il est maintenant l'un de nos meilleurs amis ! La rédemption est possible...Peut-être même pour lui, finit-elle en désignant Ambrosius.
- Zia a raison, Altesse, enchérit Esteban en prenant doucement la main de son épouse. La religion que le Père Rodriguez m’a enseignée prône qu’il est possible à tout individu de s’amender de ses crimes…Quels qu’ils soient. Que la rédemption doit être tentée... Je ne sais pas si Ambrosius est capable de remords et à dire vrai j’en doute beaucoup… Mais il me paraît juste qu’il ait l’opportunité de s’expliquer et de rendre compte de ses méfaits… Qu’en penses-tu, Tao ? »
L’interpellé sursaute : jusqu’ici il écoutait attentivement les échanges des intervenants... Il les regarde tour à tour, et ses yeux se portent alors sur Ambrosius, non sans une certaine tristesse, avant de revenir vers Rana'Ori.
« Je me souviens du grand savant qu’il est…Malgré tout ce qu'il a fait, on ne peut lui ôter cela... Il pourrait réellement faire évoluer le monde dans le bon sens. Si seulement il n’était pas si malfaisant ! Qu’il se souciait de quelqu’un d’autre que lui ! S’il n’était pas si avide de pouvoir… Mais Esteban et Zia ont raison : il mérite d’être jugé, Rana’Ori. S'il pouvait réellement s'amender, ce serait formidable... Mais, même s'il ne le fait pas, il aura eu au moins une deuxième chance...
- Zia, Esteban, Tao, reprend l’ancienne Princesse. Vous semblez plus sages, plus compréhensifs que moi... Vous connaissez aussi bien mieux cet homme…Si vous estimez que cela est judicieux, nous organiserons un procès…
- Magnifique ! S’exclame l'alchimiste. Merci Rana’Ori, Esteban, Zia. Merci à toi aussi, Prince Tao, ajoute le savant avec un grand sourire et en s'inclinant.
- N'en rajoute pas, Ambrosius, le prévient Tao. Je t'en veux toujours, moi aussi...
- C’est donc décidé ! conclut la muenne. Un procès se tiendra sous peu…
- Ah, mais, pardon ! intervient Ambrosius. Je ne veux pas tout de même pas d’un simulacre de justice ! Je veux un vrai procès ! De vraies audiences, menées objectivement et qui me permettent réellement de me défendre…Si c’est pour avoir droit à un réquisitoire vite expédié, bâclé, entièrement à charge et à un jugement dont l’issue est décidée d’avance, mieux vaut que vous assumiez de me garder indéfiniment ici, arbitrairement ! Pour un vrai procès, j’aurai besoin d’un avocat…Quelqu’un de fiable, qui pourra m’assister et défendre mes intérêts…
- Ah ! Ah ! Ah ! s'esclaffe Esteban avant de se reprendre et croiser les bras à nouveau. Et qui donc, reprend-il avec un air de défi, serait assez fou pour plaider ta cause ?
- Oui, qui donc ? renchérissent Zia et Tao, curieux.
- Eh bien, chers enfants, minaude Ambrosius, il n’y a qu’une seule personne au monde, que dis-je dans tout l’univers, qui puisse remplir ce rôle…Quelqu’un qui me comprenne ainsi que mes motivations… Un alchimiste !
- Nostradamus ? » s'étonne Tao.
Mais Ambrosius fait non de la tête.
« Qui alors ? demande Zia. Hippolyte ? Hortense ? Synésius ? Ou encore ton ancien disciple : Helvétius ?»
Là aussi, le savant répond par la négative.
« Pas Athanaos ! clame Esteban. Pas mon père quand même ! Tu n'es pas assez fou ou culotté pour croire qu'il voudrait te défendre ! Après tout ce que tu lui as fait !
- Non, Esteban. Pas lui, en effet... Oh, non... Il serait capable d'aggraver les choses... Non, je pense plutôt au seul individu capable d'assurer ma défense, d'être mon avocat. Il s'agit du dernier grand alchimiste de l'Ordre du Sablier... Le Docteur Fernando Laguerra ! »

Une revelation.jpg

Fin du chapitre.
Quels sont les secrets de l'alchimiste ? Le Docteur est-il toujours vivant ? Vous le saurez en lisant le prochain chapitre des Chroniques de l'Ordre du Condor !


Au revoir, a bientôt !


Chapitre suivant : L'ïle des Rois
Modifié en dernier par Marcowinch le 15 oct. 2022, 08:43, modifié 5 fois.
*** :Tao: :Zia: :Esteban: Ma fanfic MCO : La Huitième Cité :) :Esteban: :Zia: :Tao: ***
J'espère qu'elle vous plaira :D

:Esteban: Bah voyons, Pattala ! C'est pas dans ce coin-là que vit la jolie Indali ? :tongue:
Avatar du membre
Atlanta
Maître Shaolin
Maître Shaolin
Messages : 1226
Enregistré le : 01 juin 2021, 19:48
Genre : Femme
Localisation : Chez moi, en train de jouer avec fluffy
Contact :

Re: Les Chroniques de l'Ordre du Condor

Message par Atlanta »

Je craque sur le sujet, je craque sur le montage photo, je craque sur le suspenss... comment dire... c'est une pépite :
Man sieht nur mit dem Herzen gut. Das Wesentliche ist für die Augen unsichtbar Le petit prince, le renard
Il n'est pas venu le jour où une femme me donnera des ordres !
:Gaspard: Et bien si justement ! Il faut une première à tout !
✨Tyrias ✨
Avatar du membre
Marcowinch
Maître Shaolin
Maître Shaolin
Messages : 1420
Enregistré le : 12 nov. 2018, 18:36
Localisation : A bord du Grand Condor
Âge : 50

Re: Les Chroniques de l'Ordre du Condor

Message par Marcowinch »

Atlanta a écrit : 28 août 2022, 15:27 Je craque sur le sujet, je craque sur le montage photo, je craque sur le suspenss... comment dire... c'est une pépite :
Merci beaucoup, Atlanta :D
*** :Tao: :Zia: :Esteban: Ma fanfic MCO : La Huitième Cité :) :Esteban: :Zia: :Tao: ***
J'espère qu'elle vous plaira :D

:Esteban: Bah voyons, Pattala ! C'est pas dans ce coin-là que vit la jolie Indali ? :tongue:
Avatar du membre
isamidala
Guerrier Maya
Guerrier Maya
Messages : 396
Enregistré le : 25 févr. 2007, 19:27
Localisation : en compagnie d'Esteban...

Re: Les Chroniques de l'Ordre du Condor

Message par isamidala »

Bravo ce 1er chapitre est absolument palpitant et quel suspense vivement la suite maintenant !!!
Aides-nous Esteban puisque tu es le Fils du Soleil !
:Esteban: :-@ :Zia:
Avatar du membre
Marcowinch
Maître Shaolin
Maître Shaolin
Messages : 1420
Enregistré le : 12 nov. 2018, 18:36
Localisation : A bord du Grand Condor
Âge : 50

Re: Les Chroniques de l'Ordre du Condor

Message par Marcowinch »

isamidala a écrit : 29 août 2022, 19:43 Bravo ce 1er chapitre est absolument palpitant et quel suspense vivement la suite maintenant !!!
Merci Isamidala ! :)
La suite mettra un peu de temps à arriver, mais je fais au plus tôt... :x-):
*** :Tao: :Zia: :Esteban: Ma fanfic MCO : La Huitième Cité :) :Esteban: :Zia: :Tao: ***
J'espère qu'elle vous plaira :D

:Esteban: Bah voyons, Pattala ! C'est pas dans ce coin-là que vit la jolie Indali ? :tongue:
Avatar du membre
Atlanta
Maître Shaolin
Maître Shaolin
Messages : 1226
Enregistré le : 01 juin 2021, 19:48
Genre : Femme
Localisation : Chez moi, en train de jouer avec fluffy
Contact :

Re: Les Chroniques de l'Ordre du Condor

Message par Atlanta »

Marcowinch a écrit : 28 août 2022, 20:35
Atlanta a écrit : 28 août 2022, 15:27 Je craque sur le sujet, je craque sur le montage photo, je craque sur le suspenss... comment dire... c'est une pépite :
Merci beaucoup, Atlanta :D
de rien ! Bravo encore !
Man sieht nur mit dem Herzen gut. Das Wesentliche ist für die Augen unsichtbar Le petit prince, le renard
Il n'est pas venu le jour où une femme me donnera des ordres !
:Gaspard: Et bien si justement ! Il faut une première à tout !
✨Tyrias ✨
Avatar du membre
Marcowinch
Maître Shaolin
Maître Shaolin
Messages : 1420
Enregistré le : 12 nov. 2018, 18:36
Localisation : A bord du Grand Condor
Âge : 50

Re: Les Chroniques de l'Ordre du Condor

Message par Marcowinch »

Chapitre II : L'île des Rois

Note de Tao : Esteban, Zia et moi étions tous sous le choc après les révélations d'Ambrosius ! Cela nous a pris du temps, à l'époque, pour nous en remettre... Après en avoir discuté entre nous et rejoint Indali, qui nous attendait à mon Palais, il fût décidé de prévenir au plus vite Isabella que son père était peut-être vivant : indépendamment du souhait de notre ancien ennemi de le voir incarner son avocat, cela nous semblait la moindre des choses... Mendoza était également concerné, étant donné sa relation avec la fille du Docteur. Nous avons donc pris congé de Rana'Ori et sommes retournés à Pattala. Cela ne posa pas de difficulté particulière, car nous avions déjà pris l'habitude de revenir fréquemment dans le village hindou, afin de ne pas être abusés par la différence temporelle existant entre les deux mondes... Esteban profitait en outre de ces visites pour s'entraîner avec Isabella et Mendoza. Pour atteindre la ville dont ma chère Indali est native, nous avons, comme toujours, emprunté le portail doré de Kûmlar. C'est en effet là que nous laissions le Grand Condor, car il n'existait pas d'accès direct pour la ville indienne... Après quelques heures de vol sans histoire, nous avons rejoint nos anciens compagnons qui, Soledad et Tyrias les premiers, nous accueillirent à bras ouverts. Tous étaient là... Sauf Pedro et Sancho, que nous n'avions pas vus depuis longtemps : les deux marins se la coulaient douce à Zimbabwe... Zia et Esteban prirent chacun un des jumeaux dans leurs bras et nous allâmes tous ensemble au centre du village...

1540. Pattala, sous un ciel radieux.
Dehors le soleil brille, mais c'est dans la grande maison d'Esteban et Zia, située près de celle de Tao et d'Indali, que les amis se concertent. Bien qu'ils se voient assez souvent, leurs retrouvailles avaient été joyeuses, comme d'habitude, jusqu'à ce que les anciens élus et leur naacal leur relatent ce qu'Ambrosius leur avait dit. Seule une poignée d'hommes et de femmes pouvaient se targuer d'avoir déjà vu l'ancienne espionne du groupe perdre ses moyens. Pourtant, devant tous ses amis, c'était bien ce qui arrivait à Isabella. Elle restait figée, blanche, le souffle coupé.
Après quelques instants, son esprit rationnel et pragmatique reprend toutefois le dessus. Voulant s'assurer d'avoir bien entendu et bien compris, la bretteuse prend alors la parole :
« Zia, peux-tu, s'il te plaît, me répéter tout cela ? Je n'arrive pas à croire ce que je viens d'entendre...
- Oui, bien sûr, déclare l'inca, comprenant la stupeur de son amie. Voilà : d'après Ambrosius, le Docteur et lui étaient déjà tous deux en Amérique du sud en même temps que nous, à l'époque, quand nous cherchions la première Cité d'Or... Eux aussi la cherchaient, mais ils avaient choisi des approches différentes : Ambrosius préférait mener ses recherches seul, si ce n'est accompagné de quelques conquistadors mis à sa disposition par Charles Quint. De son côté, ton père avait fait alliance avec des autochtones, dont Marinche ».
A la mention de ce nom, Zia tressaille malgré elle, avant de reprendre : « les deux membres de l'Ordre du Sablier se sont donc dispersés, mais ils sont toujours restés en contact, même si ce n'était qu'épisodiquement : ils utilisaient des conquistadors ou des messagers comme intermédiaires à chaque fois qu'ils le pouvaient...Parfois, Ambrosius utilisait sa nef pour voir le Docteur en personne, quand un sujet était assez sérieux pour cela. Les deux hommes se tenaient ainsi informés de leurs découvertes respectives... »
Tandis qu'elle évoque tout cela, l'inca a encore en tête la scène qui s'était jouée devant eux quand l'alchimiste, dans sa prison, lui faisait à elle, Rana'Ori, Esteban et Tao, ces révélations. Le savant avait pris un malin plaisir en voyant leurs réactions...
« Toujours d'après Ambrosius, continue Tao, le Docteur aurait été grièvement blessé lors de l'effondrement de la zone du Bouclier Fumant, aussi appelée Base d'Apuchi, quand la machine olmèque en est sortie pour nous attaquer... C'est plausible : Esteban, Zia, Mendoza, Sancho, Pedro et moi savions que Fernando avait pactisé avec les olmèques et nous avons toujours supposé que le Docteur avait disparu à cette occasion. Mais cela faisait un moment que notre groupe avait été séparé du sien et nous n'avons jamais vu son corps de nos yeux. Selon Ambrosius, son confrère aurait survécu à ses blessures... Le Docteur le lui aurait écrit dans un message qui lui aurait été remis par l'un de ses aztèques...
- Comment est-ce possible ? interroge Mendoza tout en tournant la tête vers sa bien-aimée. Nous n'avons pas vu de nous-mêmes la mort de ton père, Isabella, mais il est impossible que quelqu'un puisse réchapper d'un tel cataclysme...
- Mendoza, le reprend Athanaos : tu oublies que j'ai moi-même survécu à la grave maladie qui m'a affecté quand j'ai empêché le Grand Héritage de s'enfoncer dans les profondeurs de la terre... J'ai eu énormément de chance : mon ancien confrère a pu en avoir tout autant... Le Docteur est un homme plein de ressources. Si quelqu'un a pu se sortir d'une telle situation, c'est bien lui...
- Ambrosius, termine Esteban, ne sait pas comment Fernando a pu survivre. Il ne le lui a pas demandé et nous a avoué, au fond, n'en avoir cure... Si ce n'est qu'il a besoin de lui, désormais, pour le défendre lors du procès à venir et dont nous vous avons parlé...D'après lui, c'est le seul homme qui pourrait accepter de le représenter.
- Je...Je n'arrive toujours pas à y croire, balbutie Laguerra stupéfaite... J'en ai toujours voulu à mon père de m'avoir abandonnée pour sa quête insensée d'or... Il m'a simplement laissée en plan, juste comme cela... Mendoza m'a raconté ce qu'il vous avait fait subir. Je sais que, quand il est déterminé, Fernando est dur, prêt à tout, pour arriver à ses fins. Je ne pensais pas que cela inclurait les pires bassesses... Cependant, il reste tout de même mon père... C'est lui-même qui m'avait recommandée à Charles Quint pour que je devienne une espionne. Et, même s'ils sont lointains, nous avons aussi eu de bons moments ensemble. Il m'a appris beaucoup de choses. Mais il est vrai, concède Isabella, que tout ce que je sais concernant la disparition de mon père, c'est Ambrosius qui me l'a dit.
- Il t'a menti, chérie, annonce Mendoza en posant délicatement une main sur son épaule, pour atténuer ses propos.
- Pourquoi Ambrosius ne m'a t-il jamais révélé tout cela ? Demande-t-elle d'une voix tremblante.
- La réponse est facile, dit Esteban : par simple calcul ! A part le réel intérêt qu'il a eu pour Tao en tant que savant, il n'aime personne et ne fait rien de désintéressé ! Tant que tu étais dans l'ignorance, et hormis ta mission d'espionne, tu n'avais pas de raison de le quitter.  Ambrosius voulait pouvoir continuer à t'utiliser à ses fins pour trouver les autres cités d'or ! Si tu avais su que ton père était vivant ou en danger, tu aurais peut-être voulu le rejoindre ? »
Approuvant le raisonnement du Fils du Soleil, une puissante colère monte chez l'aventurière, qui serre les poings jusqu'à s'en blanchir les phalanges.
«Maudit Ambrosius ! Hurle-t-elle en faisant sursauter toute l'assistance. Je n'étais pas proche de mon père, pas depuis qu'il s'est mis en tête de chercher les cités d'or. Mais tu n'avais pas le droit de me cacher cela ! Quel ignoble individu !
- Ne t'inquiète pas, Isabella, dit Esteban d'une voix douce pour calmer son amie. Il paiera pour tout cela. L'issue de son procès ne fait aucun doute à mes yeux, quel que soit son défenseur. Mais pour l'instant, nous devons retrouver ton père...
- S'il est vraiment toujours vivant, tempère Athanaos attirant par là l'attention : il est possible qu'Ambrosius vous ait menti à nouveau...
- Pourquoi ferait-il cela ? demande Tao. Il n'aurait rien à y gagner...
- Si, indique Zia après un temps de réflexion : pour semer le doute... Nous tourmenter... Juste pour nous faire tous tourner en bourrique... C'est peut-être le seul moyen qu'il a trouvé pour s'amuser à nos dépens depuis sa cellule...
-Bah ! Moi, ce que j'en dis, déclare Gaspard, c'est que l'on devrait juste ne pas se soucier d'Ambrosius et le laisser moisir dans sa cellule !
- Si cela ne tenait qu'à moi, dit Esteban, je serai d'accord avec toi ! Cependant, nous avons promis à Rana'Ori d'essayer de retrouver le Docteur. Même si pour elle et pour nous la culpabilité d'Ambrosius ne fait pas de doute, nous avons convenu que le procès devrait être le plus équitable possible...
- Mais où allez-vous chercher Fernando ? demande Mendoza. Notre dernière rencontre avec lui date d'il y a huit ans ! Il peut être n'importe où sur la planète...
- Nous avons de quoi bien réduire le périmètre, assure Tao. Avant que nous ne prenions congé de lui, Ambrosius nous a indiqué qu'après son échec aux Amériques et s'être remis de ses blessures, le Docteur lui avait signalé qu'il comptait se mettre à la recherche d'une autre source d'or que les Cités ! Des rumeurs en provenance d'Asie évoquaient l'existence d'une gigantesque montagne dorée.
- Nul doute, soupire Isabella, que de tels récits ont du y attirer mon père comme un aimant le ferait avec du métal...
- Oui, acquiesce Zia. Ces histoires mentionnaient un lieu, bien au sud ouest du Nouveau Monde.
- Mais, il n'y a rien dans cette direction-là ! proteste Gaspard. Que l'océan...
- Non, mon ami, lui répond Athanaos. La Terre est ronde... Si le docteur est parti dans cette direction, elle se situe alors aussi au sud-est de Pattala.
- Ambrosius, ajoute le Fils du Soleil, a mentionné un nom pour cet endroit : les Moluques.
- Les « Mollusques » ? interroge Gaspard. Qu'est-ce que c'est que ça ? Encore un repaire de faces de poulpes ?
- Non, Gaspard, le reprend Mendoza un brin atterré : les Mo-lu-ques ! Cela me dit vaguement quelque chose... Si me souviens bien, c'est un archipel. A l'époque où je recrutais des marins dans les tavernes, pour mes expéditions, certains loups de mer, des portugais, se vantaient d'y être allés. Ils avaient parlé de cette terre fragmentée sous le nom d' « île des Rois ». J'avoue ne pas les avoir crus à l'époque... A vrai dire, personne ne les croyait : cet ensemble d'îles est à l'autre bout du monde ! Enfin, depuis Barcelone... Il est plus proche d'ici, mais cela reste très isolé...
- Un archipel... intervient Indali. Cela fait tout de même encore une grande région à explorer pour y trouver le père d'Isabella...
- J'imagine, ajoute Athanaos, que peu d'occidentaux tels que nous se rendent dans cette partie du monde. Ils ne doivent pas passer inaperçus de la population locale.
- Et, termine Esteban en tournant la tête en direction de la bretteuse, si ton père a gardé son accoutrement flamboyant, son fouet et son sale caractère, quelqu'un a bien du le remarquer... »
A ces mots, l'aventurière acquiesce avec un hochement de tête et un petit sourire.
« En admettant que vous le trouviez, reprend Mendoza. Comment comptez-vous lui demander d'aider Ambrosius ? Il risque de ne pas vouloir. Il pourrait même décider de vous attaquer...
- Zia, Tao et moi avons changé depuis les Amériques ! assure Esteban sûr de lui avant d'embrasser l'assemblée du regard. Nous savons nous défendre à présent ! Grâce à tous vos conseils et vos entraînements d'ailleurs ! Tao a aussi pris des sono-boites et des bracelets de transport, au cas où, malgré tout, nous serions séparés ou en danger. Nous ne risquons rien...»
Zia sourit devant l'enthousiasme de son bien-aimé, puis elle sort un rouleau d'une besace et répond à Mendoza : « Ambrosius nous a remis ce parchemin. Il s'agit d'une lettre destinée au Docteur. Dans celle-ci, il lui décrit sa demande d'avocat. Il espère avoir été suffisamment convainquant et que cela suffira pour que son confrère accepte de l'aider.
- Par souci de sécurité, nous avons tous lu cette lettre, précise Tao. Elle ne recelait rien qui trahissait le secret des cités, ni l'existence du monde muen.
- Ambrosius semble avoir, encore une fois, tout prévu...dit Mendoza en fronçant les sourcils. Cela ne me rend pas serein, je vous l'avoue. J'espère que cette histoire de procès ne cache pas autre chose...Un plan sournois par exemple...
- Il en serait capable en effet, mon ami, approuve Athanaos. Mais je vois mal ce qu'il pourrait organiser depuis une cellule située dans un autre monde...
- Sois tranquille, Mendoza ! clame le Fils du Soleil. Nous le connaissons bien ! Nous serons prudents. Une fois cette histoire de procès réglée, nous n'entendrons plus parler de lui...
- Esteban, Tao et moi avons prévu de partir dès demain matin, annonce la muenne à ses amis.
- Je voudrai bien vous accompagner, indique Indali, mais j'aimerai rester avec mes parents pour le moment. Cela fait un long moment que je ne les ai pas vus. Le temps passe vite, Tao, dans ton...notre empire...Pardonne-moi, rit-elle : j'ai encore un peu de mal à m'y faire ! Ah ! Ah !
- Je comprends, Indali, approuve Tao en lui souriant. Nous ne serons pas absents bien longtemps. Si nous ne trouvons pas trace du Docteur dans un délai raisonnable, nous reviendrons immédiatement.
- Nous n'avons pas non plus besoin d'être nombreux à voyager, ajoute Esteban. Il nous faut juste localiser un vieil homme. A mon avis, nous trois pouvons y aller seuls.
- Mais, Esteban... commence Athanaos en faisant mine de s'approcher de son fils.
- Excuse-moi, Père, dit le Dernier des Atlantes en devinant son intention : je ne pense pas qu'il soit utile que tu nous accompagnes cette fois. Non pas que je n'aime pas être avec toi, au contraire ! Mais, ajoute-t-il avec un air espiègle, il me semble que tu devrais plutôt rester auprès de Sonali... »

A ces mots, le Prophète Voyageur ne pût s'empêcher de hoqueter de surprise et de ressentir une légère gêne...Son fils venant de mentionner en public le prénom d'une érudite hindoue pour laquelle Athanaos nourrissait de tendres sentiments. L'alchimiste avait fait sa connaissance lors d'une visite au palais du Rajah et ils avaient travaillé ensemble à certaines recherches, notamment sur les origines et des fresques du Temple Mémoire... Sonali était une très belle femme, de l'âge du père d'Esteban. Outre son intelligence et sa beauté, Athanaos appréciait également sa nature enjouée et passionnée. Elle avait cependant l'habitude de travailler énormément et restait donc très souvent au palais, ce qui expliquait son absence à la présente réunion.
Esteban savait tout cela depuis quelques temps : il avait bien remarqué que son géniteur se rendait de plus en plus souvent au palais et en revenait très heureux. Durant toutes leurs aventures passées, l'atlante n'avait que trop rarement vu son père ainsi. Le Fils du Soleil n'était pas ennuyé le moins du monde par la relation qu'entretenait Athanaos avec cette femme : Esteban était convaincu que son père aimerait toujours Yuria, sa mère et qu'il ne l'oublierait jamais. L'atlante était content que celui-ci refasse sa vie.

« Je vous accompagnerai ! » décide Isabella, rompant ainsi le silence gêné qui s'était installé. Elle n'avait pas dit cela autoritairement mais les amis sentaient que sa déclaration était sans appel.
« Mais... se risque tout de même Mendoza
- C'est mon père, Capitan,dit-elle d'une voix plus douce en tournant la tête vers lui. Je me moque bien de ce qu'Ambrosius veut ou pas. Mais je dois savoir ce qu'il en est : si Fernando est bien vivant. Si nous le trouvons, je pourrai essayer de lui faire entendre raison...Cesser cette quête d'or stérile...»
Elle marque une pause, le temps de réfléchir, puis ajoute à l'intention du navigateur : « cette fois-ci, Trésor, il faut que tu restes ici : l'un de nous deux doit surveiller les jumeaux... Mais ma présence auprès d'Esteban, Zia et Tao est indispensable. Encore une fois : je dois savoir... »
Le loup de mer accuse un peu le coup. Il regarde un instant les Elus et l'Empereur de Mû, qui lèvent les épaules, puis soupire, acceptant par là la décision de sa compagne.
« Soit, souffle-t-il avant de la prendre dans ses bras. Je te comprends, Isabella. Je garderai nos enfants. »
Les jeunes jumeaux, Tyrias et Soledad, présents eux aussi dans la pièce, ne comprennent pas vraiment ce qu'il se passe: leurs trois ans et demi ne le leur permettent pas encore. Mais ils sentent bien qu'une certaine tension s'est installée. Tous deux s'approchent de leurs parents et les enserrent par les jambes de leurs bras.
« C'est d'accord, Isabella ! approuve Esteban. Nous serons donc quatre ! Ne le prends pas mal, mais à mon avis c'est plus qu'il n'en faut pour ramener ton satané père ! Ah ! Ah ! J'espère que les années auront fait de lui un homme meilleur !
- Ca, Esteban, je n'en mettrai pas ma main à couper ! souffle Tao à son ami.
- Bien, conclut l'inca. Nous devrions nous atteler aux préparatifs pour pouvoir partir demain... Les garçons, je vous laisse vous occuper des vivres. De mon côté, je vais aller chercher quelques herbes médicinales, par simple précaution...On ne sait jamais... 
- Je vais t'aider, Zia. » propose Indali, s'approchant de son amie.
C'est alors que la troupe se sépare, quittant la maison des élus.

Pattala. Inde. Le lendemain matin.
Une fois leurs paquetages et les victuailles chargés, Esteban, Zia et Tao s'installent à bord du grand oiseau d'or, Isabella s'asseyant sur la banquette de gauche. C'est une belle journée qui commence et Esteban est convaincu que le condor pourra atteindre une grande vitesse...
Après avoir dit au revoir à leurs amis, le quatuor quitte la terme ferme, s'élevant dans les airs. Sous les injonctions d'Esteban, leur appareil pivote de quatre-vingt-dix degrés, avant de s'élancer en direction du sud-sud-est. Très vite, le village de Pattala disparaît derrière eux.
« Tout va bien, Tao ? lui demande Zia. Tu sembles soucieux...
- Non, ça va, Zia, répond l'homme en caressant Pichu : je repensais juste aux mots de Mendoza...Si tout ce cirque, cette histoire de procès, ne cache pas encore quelque chose...
- Bah ! ris Esteban. Ne te tracasse pas pour cela. Même si c'est le cas, nous déjouerons encore les plans d'Ambrosius ! Comme d'habitude ! »

Au même moment, loin, très loin de là, dans un autre monde et dans sa cellule, l'alchimiste en question ne voit pas la scène. Pourtant, il est toujours en train de sourire...

Fin du chapitre
Nos héros retrouveront-ils le Docteur ? Est-il toujours vivant ? Que mijote Ambrosius ? Vous le saurez en lisant le prochain chapitre des Chroniques de l'Ordre du Condor !


Au revoir, a bientôt !


Chapitre suivant : Retrouvailles !
Modifié en dernier par Marcowinch le 13 nov. 2022, 09:10, modifié 6 fois.
*** :Tao: :Zia: :Esteban: Ma fanfic MCO : La Huitième Cité :) :Esteban: :Zia: :Tao: ***
J'espère qu'elle vous plaira :D

:Esteban: Bah voyons, Pattala ! C'est pas dans ce coin-là que vit la jolie Indali ? :tongue:
Répondre