***Chapitre 12 La chine*** (Partie 2)
Précédemment:
M : Zia ! Attention !!!
Le second homme qui visiblement attendait le moment propice pour agir, venait de surgir derrière elle, lui mettant sa lame sous la gorge…
- : Il faut toujours compter tous ses adversaires ma jolie, … c’est bien dommage de devoir t’éliminer aussi mais je risque de perde bien plus si je te laisse vivre, dis adieu à ce monde…
Au même moment cet homme sentit un froid contre son cou…
- : Je te déconseille de lui faire du mal, à moins que tu ne tiennes pas à la vie…
Esteban qui venait d’entrer avait récupéré l’arme du premier homme tombée près de la porte et était sur le point d’égorger celui qui menaçait l’élue de son cœur. L’assassin, qui était anormalement bien vêtu, lâcha son arme dans la seconde avant de s’agenouiller les mains en l’air, la tête vers le bas.
Après avoir demandé à Esteban de se retourner, Zia s’empressa d’aller faire un bandage de fortune à son ami qui avait déjà perdu beaucoup de sang. Puis elle s’assit près d’elle.
Z : Ca va aller Mai Li ?
M : J’ai connu mieux…
Z : Esteban… Merci, j’aurais du t’attendre…
E : Peut-être mais dans ce cas tu serais arrivé trop tard, l’essentiel c’est que tu n’aies rien.
Il ligota l’homme, puis retourna vers Zia, qui avait les larmes aux yeux ; elle l’attira vers elle avant de l’enlacer.
Quelques secondes plus tard un groupe de garde débarqua en courant dans la pièce, en interpellant la conseillère. Mai Li réussit à se mettre en position assise malgré la douleur et la désapprobation de Zia, mais elle devait être un minimum digne.
… : Madame, vous allez bien ? … Que s’est-il passé ici !!!?
M : Gardes, arrêtez ces deux hommes, ils viennent de tenter de m’assassiner !
Les gardes commencèrent à agripper les deux agresseurs ; le premier commençait tout juste à se réveiller. Le second fut forcé de relever la tête, et quelle ne fut pas la surprise de Mai Li en voyant qu’il s’agissait de son prédécesseur.
M : Conseiller Wang !!!!
Zhu qui avait été prévenu des cris surgit dans la pièce.
Zh : Gardes, emmenez- le, je m’occuperai de lui plus tard !
Les gardes se retirèrent en emmenant les deux hommes.
Zh : Mai Li tu vas bien ?
Z : Ca va aller, Zhu, mais elle a eu de la chance, à peine plus profond et la blessure aurait été bien plus grave.
Zhu fut soulagé, bien que pris par une grande colère…
M : Zia je te dois la vie, je ne pourrai jamais suffisamment te remercier …
Z : Ne t’en fais pas, ma seul récompense c’est que tu t’en sortes.
Zh : Mais, Zia, comment as tu fait pour arriver si vite ?
E : Zia a souvent des pressentiments qui s’avèrent exacts, nous aussi on a du mal à comprendre…
Zh : En tout cas heureusement que vous étiez là, si je peux faire quoi que ce soit pour vous…
Z : Ne t’en fais pas, arrange-toi juste pour que ce genre de chose ne se reproduise plus…
Zh : Compte sur moi !
Mai Li tenta alors de se lever, mais Zia la retint, lui expliquant qu’elle ne devait pas bouger le temps qu’elle reçoive des soins dignes de ce nom.
M : Mais Zia il faut absolument que je me change, je ne supporte pas de sentir ces vêtement ensanglantés sur moi.
La vérité était qu’elle ne supportait pas d’être à la place du malade, en pareille tenue devant Zhu, mais aussi qu’elle voulait absolument interroger elle-même ses ravisseurs. Le médecin finit par arriver peu de temps après, et elle put bientôt se lever, et accompagner ses amis même si le docteur lui imposa de marcher doucement pour ne pas risquer une nouvelle hémorragie.
Plus tard dans la journée elle interrogea Wang, elle n’eut aucun mal à lui faire tout avouer, sa seule raison pour cette tentative de meurtre était qu’il ne supportait pas d’avoir été remplacé par une simple roturière… c’était pathétique. Si bien qu’à la demande de Mai Li, et à cause de sa condition sociale, il fut condamné à la punition du collier de bois pendant six mois, suivie par un bannissement de l’empire ; son homme de main n’eut pas cette chance.
Esteban, Zia, Tao et Indali restèrent une semaine, le temps que Mai Li se remette ; même si la cour bénéficiait d’un excellent médecin, Zia tint à surveiller l’état de leur amie de très près. Durant cette période Zhu fit preuve d’une grande autorité, la rage que cet attentat causa en lui le poussa à exclure de la cour toutes les personnes dont il doutait de la loyauté, il fit également une annonce publique en précisant que dans l’avenir tout manquement à la moindre règle, ou tout comportement hostile dans la cité interdite, quel qu’il soit, serait sévèrement réprimandé.
Dès lors toute la population de la cité interdite comprit qui était le seul décisionnaire et que personne ne pourrait plus manipuler les décisions impériales, si bien que la plupart des réforme de Zhu et Mai Li furent étrangement adoptées immédiatement, à l’exception de la monnaie papier, mais l’empereur comprit que cette dernière était irréalisable.
A la fin de la semaine Zhu et Mai Li souhaitèrent une bonne route à leurs quatre amis qu’ils reverraient un peu plus de deux mois plus tard…
Le condor mit le cap sur la grande muraille.
Pendant le vol Indali interpela Zia.
I : Zia, qui est au juste ce fameux Li Shuang ?
Z : Li Shang est le meilleur ami d’Athanaos, il ne t’en a jamais parlé ?
I : Pas vraiment, tu sais je ne le vois pas souvent, la plupart du temps on se croise quand il va au temple mémoire, mais il est souvent absorbé par ses recherches, de temps en temps il prend un peu sur son temps pour m’apprendre quelques bases sur les glyphes mueens mais c’est tout…
Z : Je vois, eh bien Li Shuang est un homme très gentil et honorable, J’espère que tu aimes le thé, c’est son domaine.
I : Eh bien, je bois rarement du thé, on en a très peu au village… Mais j’apprécie …
Z : Alors vous allez bien vous entendre, mais s’il te plait, cette fois ne sois pas timide, il n’y a pas de quoi t’en faire.
I : D’accord…
E : Bon les filles désolé d’interrompre la conversation mais on va atterrir…
Esteban posa le condor derrière une colline à l’extérieur de la muraille, et le petit groupe se mit en marche dans sa direction avant de s’arrêter près de la grande porte non loin du ventre de Bouddha.
Un garde, qu’ils n’avaient jamais vu auparavant, les regarda du haut du mur.
- : Que voulez- vous, étrangers… passez votre chemin !
E : Excusez nous mais nous aimerions parler à notre ami Li Shuang je vous prie…
- : Je doute que Le maitre Li Shuang ait des vagabonds comme vous pour amis, fichez le camp !
Z : Non mais, quelles manières, vous pourriez être un peu plus poli !
C’est alors qu’un autre garde arriva, attiré par le remue-ménage…
-2 : Laisse les entrer, je les connais, le Maitre les voit souvent, ils sont très amis.
La porte s’ouvrit, Esteban, Tao, Zia et Indali gravirent le marches avant de toquer à la porte de la tour, cette dernière s’ouvrit et un garde en sortit.
H : Tiens, bonjour les jeunes, je suppose que vous venez voir le seigneur Li Shuang ?
T : Bonjour Heng, oui c’est bien cela…
H : Il vient de finir de préparer son Thé, il sera probablement ravi de vous voir, entrez je vous prie..
Li Shuang accueillit chaleureusement les jeunes gens, ainsi qu’Indali qu’il avait hâte de rencontrer, avant de les inviter à partager son thé…
L : Mais dites-moi pourquoi ne pas vous être posés près de muraille, les soldats vous ont déjà vu nous survoler un bon nombre de fois, ce n’est plus la peine de le cacher…
E : L’habitude, L’habitude…
L : Ça aurait sans doute été plus prudent…
Z : Pourquoi dites-vous cela ? vous m’avez l’ai bien anxieux aujourd’hui…
L : Ce n’est rien, juste une bande de renégats mongols qui nous mène la vie dure, ils attaquent la plupart des caravanes qui entrent ou qui sortent d’ici, et ils ont capturé plusieurs de mes hommes. On ne les a pas vus depuis un certain temps, j’espère qu’on ne les reverra pas avant votre départ ou ils risqueraient de s’intéresser au condor.
T : Ne vous en faites pas, je doute qu’ils arrivent à transporter les vingt mille tonnes du condor.
I : Excusez moi, mais pourrions-nous parler d’autre chose que d’histoires de bandits, je suis curieuse d’en savoir plus sur ce fameux souterrain dont Tao m’a tant parlé par exemple.
L : Ah mais c’est que j’ai oublié e vous prévenir, le souterrain a été déblayé, on peut à nouveau y accéder sans danger…
T : Formidable, et si on y faisait un petit tour, ça fait des années que je rêve de voir ce dont vous m’aviez parlé de mes propres yeux !
Z : Pourquoi pas, allons y…
Ils partirent pour le souterrain, pendant la route ils discutèrent des derniers évènements à Pékin, Li Shuang fut outré d’apprendre l’attentat contre Mail Li, il avait eu l’occasion de la rencontrer il y a peu lors d’une de ses visites pour faire son rapport sur les attaques mongoles en personne à l’empereur. Il était ravi qu’elle aille bien, précisant que cette jeune femme avait la tête sur les épaule et qu’elle pouvait apporter beaucoup à l’empire.
Une fois arrivés au niveau du passage dans le roc, ils suivirent le tunnel et parvinrent dans la salle du puits, devenue beaucoup moins magique depuis que la lumière provenait d’une immense ouverture dans le plafond.
Le groupe se trouva à l’étroit sur le pylône d’orichalque, une fois en bas ils suivirent le dédale…
Z : Surtout, lorsque les murs commenceront à bouger, ne bougez sous aucun prétexte…
Tout le monde suivit les instructions, et même si Tao et Indali eurent une peur bleu, tout se passa bien… quand ils furent dans le laboratoire, Tao entraina Indali en courant pour tout regarder, Li Shuang fit de même sans se presser …
Quant à Esteban et Zia, ils restèrent tranquillement à discuter assis sur le rebord de la chaudière…
Z : Dis Esteban…
E : Oui Zia ?
Z : Je ne peux décidément pas m’empêcher de m’interroger sur le système pour venir ici, pourquoi faire toutes ces machineries alors qu’une simple porte aurait suffi …
E : Oh surement un délire de vos ancêtres à tous les deux… s’il y a bien une chose que j’ai remarqué au cours des années, c’est que les mueens adoraient faire des systèmes compliqués pour rien, si on fait un récapitulatif, vois le Solaris, pourquoi mettre le levier de commande des systèmes dans un cube indestructible que l’on pouvait ouvrir juste avec une petite manette bien visible, alors que mettre un simple bouton au poste de pilotage aurai suffi ? Après tu as la cité sous-marine, quelle idée de faire des portes en eau qui ne mouille pas, une simple arche n’aurait-elle pas suffi ? Ou encore le condor, comme le dit Tao, à quoi peut bien servir le système de condamnation des aménagements… ? Vraiment ma chérie je pense que tes ancêtres avaient l’esprit un peu tordu !
Zia sourit.
Z : Un peu seulement, hein ?
E : Euh…oui, un peu…mais pourquoi rougis-tu ?
Z : Moi, je rougis ? Peut-être parce que j’ai un peu honte de mon fiancé…ou que je viens de me rendre compte que c’est la première fois qu’il m’appelle « ma chérie »…
Il lui répondit avec le même sourire.
E : Si tu veux je t’appellerai toujours comme ça…Et excuse-moi d’avoir été aussi balourd à propos de tes ancêtres. Je dois reconnaître que les Atlantes, avec leur mission de destruction de leur machine de guerre sous forme de jeu de piste, ont aussi l’esprit un peu tordu…
Z : N’y pense plus, pas maintenant…le plus important pour moi, c’est d’être avec toi.
Zia prit le visage d’Esteban entre ses mains avant de l’embrasser.
Li Shuang vit la scène en souriant.
L : Quel joli couple, petit cachotier.
Esteban et Zia interrompirent leur séance…
E : Ce n’est pas un secret loin de là…
Z : On est même venu pour vous inviter à notre mariage maitre !
L : Eh bien en voilà une excellente nouvelle, pour quand est-ce prévu et où ?
E : A Patala…
Z : Dans un peu plus de deux mois…
L : Je suppose que vous assurez le transport, j’ai hâte de revoir ton père Esteban, ça va bientôt faire 3 ans que nous ne nous somme pas vus…
Esteban sourit.
E : Evidement que nous assurons le transport, et je vous assure que père a autant hâte de vous voir que vous…
La conversation fut brusquement coupée par la voix forte de Tao.
T : FANTASTIQUE !
Esteban, Zia et Li Shuang le retrouvèrent lui et Indali dans une nouvelle pièce qu’ils n’avaient pas remarquée lors de leur dernière visite, elle était remplie de fioles contenant différents produits non identifiés.
Il passa une bonne heure à les étudier sous les yeux des autres, même Indali était stupéfaite, la dernière fois qu’elle avait vu Tao dans cet état c’était au moment où elle lui avait appris le nom de sa région et de son village…
Une fois que Tao eut fini toutes ses observations et quelques petites expériences ils remontèrent à la surface. Puis Li Shuang les invita à boire une dernière tasse de thé avant leur départ, il crut comprendre qu’Indali avait rarement l’occasion d’en savourer, il lui offrit des graines pour qu’elle puisse en faire pousser cher elle.
Après avoir pris congé de Li Shuang, les quatre amis se dirigèrent vers le condor posé derrière les collines, tout en discutant avec insouciance, malgré les avertissements que le maître leur avait donnés. Alors qu’ils étaient presque en vue de leur engin, ils tombèrent sur toute une meute de soldats mongols. Ils tentèrent de faire demi-tour aussitôt, mais en quelques secondes ils étaient déjà encerclés.
A : Tiens tiens tiens, mais qui voilà, ne serait- ce pas une jolie brochette d’étrangers ?
Tous les hommes se mirent à rire.
- : L’oiseau est peut être à eux, commandant…
A : Ne dis pas de bêtises, tu crois vraiment ces quatre-là suffisamment fortunés pour posséder une statue d’or aussi gigantesque ! On les embarque, je suis sûr que le patron aura de grands projets pour eux …
- : Mais commandent, que fait-on pour ce trésor ?
A : Je veux bien qu’on l’emmène si tu veux, dis-moi comment tu comptes t’y prendre pour soulever quelque chose d’aussi énorme… Tu ne sais pas, hein ! je m’en doutais ! On reviendra plus tard pour le récupérer morceau par morceau…
Pendant que les soldats étaient occupés à regarder les deux hommes se disputer, les quatre amis se regardèrent avec des yeux complices avant de courir vers la muraille. Seulement les soldats les virent et se lancèrent-à leur poursuite et malheureusement ils furent rapidement rattrapés.
A : Mais c’est qu’ils sont bien remuants ma parole, ça me plait… Attachez les bien, on y va !
Esteban, Tao, Zia, et Indali furent solidement ligotés puis jetés dans un chariot pour un voyage qui ne dura que peu de temps.
Quand le chariot s’immobilisa, ils constatèrent qu’ un homme dans une tenue différente était apparu, il s’agissait certainement du chef.
Le commandant s’inclina devant lui, avant de lui raconter la découverte de l’oiseau géant et la capture des quatre étrangers sur lesquels il avait mis le grappin.
Les quatre jeune gens furent brutalement sortis du chariot, avant d’être agenouillés de force devant cet homme qui semblait s’appeler Sükh.
S : Eh bien mon cher Alagh je te félicite, en voilà une belle prise… Vous ! Que faisiez-vous en pleine nature !
T : Rien, on ne faisait qu’une balade, pourquoi c’est interdit ?
Soudain Tao reçut un grand coup sur la tête avant de tomber face contre terre.
A : On ne répond pas au général gamin !
E/Z/I : Tao, est-ce que ça va ?!
Il ne répondit pas…
I : Espèce de brute !
L’homme du nom de Sükh s’approcha d’elle et lui saisit la gorge… Esteban et Zia remarquèrent parfaitement qu’il lui faisait mal, mais préférèrent se taire de peur qu’il ne soit encore plus brutal.
S : Oui, tu as raison, et tu es très jolie ma mignonne, tu me rapporteras sans aucun doute un excellent prix...
Z : Qu’est-ce que vous nous voulez ! Nous ne sommes que de simples voyageurs, laissez nous tranquilles !
Sükh détourna les yeux vers elle un instant puis se retourna vers son commandant le sourire aux lèvres.
S : Mais dis moi Alagh celle-ci aussi est d’une rare beauté, décidément tu as fait une belle prise, je suis content de toi !
Une peur sans précèdent commençait à envahir Indali et Zia… mais ce monstre continua.
S : Dites-moi vous deux vous ne seriez pas vierges tant qu’on y est… ?
Les deux amies se tournèrent brusquement l’une vers l’autre, pourquoi leur demandait-il une telle chose pensèrent-elles, ce qui malheureusement trahit leurs pensées. Sükh éclata de rire…
S : décidément vous allez me rapporter très cher sur le marché toutes les deux…
Indali baissa la tête, elle n’avait aucun mot pour répondre à cela, et elle s’inquiétait pour Tao qui était toujours au sol et n’esquissait aucun mouvement, quant à Zia elle n’en resta pas là, elle protesta mais il ne l’écoutait pas, pourquoi le ferait-il, c’est à ce moment qu’un rayon de lumière venant des mains liées de Zia lui tapa dans l’œil.
S : Mais c’est une bien jolie bague ma belle, permettez-moi de vous en soulager…
Zia tenta de résister un moment mais elle ne récolta qu’une gifle et ils s’emparèrent également de son médaillon. Elle songeait bien à le faire tomber par terre afin de lui apprendre le respect, mais elle ne pourrait jamais s’occuper de tous ses subordonnés, et il ne valait mieux pas risquer d’être traitée de sorcière…Qui sait comment ces brutes auraient réagi face à ses pouvoirs ? Ils n’auraient sans doute pas hésité à l’éliminer. Esteban cependant n’y tint plus, il avait essayé de contenir sa colère jusque là, mais ce fut plus fort que lui, il se mit à traiter le chef de tous les noms sur un ton de défi, mais comme Tao il se prit un coup sur le crâne, par devant cette fois, et tomba en arrière inconscient ; le général remarqua le même médaillon qu’il venait de prendre et s’en empara aussitôt, peut-être pourrait-il faire une collection, il en riait encore… puis il prit soudain un air aussi sérieux qu’effrayant.
Z : Vous le regretterez, vous pouvez en être sûr !
S : Tiens donc, décidément tu me fais bien rire toi ! Je vais peut-être te garder pour mon bon plaisir ! Non vraiment es- tu sérieuse femme, même la garnison de haut magistrat Li Shuang qui nous recherche depuis des mois n’arrive pas à nous causer le moindre souci, alors toi… laisse-moi rire !
Cet homme avait décidément le don d’énerver Zia, elle ne pensait qu’à une chose, lui faire ravaler sa morgue, elle préférait être brulée pour sorcellerie plutôt que d’être vendue comme esclave, ou pire de finir dans ses bras. Mais Indali lui lança un regard qui lui semblait dire, « non Zia, cela ne ferait qu’aggraver les choses, ne me laisse pas seule je t’en prie ».
S : Messieurs emmenez-moi ces deux fainéants à la mine, qu’ils nous servent à quelque chose… Quant à ces deux là, emmène les dans une tente, fais les surveiller par un garde, et surtout il vaut mieux qu’il ne leur arrive rien… ca risquerait de faire baisser leur prix !
Il se retira avec un rire moqueur qui fut à deux doigts de faire craquer Zia. Elles furent portées non sans résistance à l’intérieur d’une tente située au beau milieu du campement mais cependant assez éloignée des autres.
Un peu plus tard Sükh donna des ordres visant à envoyer des hommes dans le but de démanteler cette fameuse statue d’or, s’ils réussissaient à s’en emparer, il pourrait sûrement garder ces deux jeunes femmes pour lui, il jubila, si fort que Zia et Indali pouvaient l’entendre de leur prison…
I : Tu entends Zia, cet homme est vraiment abominable !
Z : Oui j’entends, mais je n’ai pas l’intention de le laisser nous vendre, nous violer ou quoi que ce soit d’autre…
I : Moi non plus Zia, mais il faut bien en venir à l’évidence, nous sommes fichues ! Il garde le condor, Esteban et Tao sont je ne sais où en train de subir je ne sais quoi, et nous deux on est là, attachées dos à dos dans une tente au beau milieu d’une armée de mercenaires. Ils ont beau utiliser des formules militaires, je suis persuadée que ces sont les hommes dont nous a parlé Li Shuang.
Z : Tu as raison, c’est évident et des soldats digne de ce nom ne trafiqueraient pas avec des marchands d’esclave… si seulement je pouvais nous détacher, tu ne vois pas un couteau de ton coté ?
I : Non, navrée, mais quoi qu’il en soit, même si nous pouvions nous détacher, même si tu pouvais tous les affronter en même temps… Ton énergie t’abandonnerait comme avec les enfants au mariage de Maïna n’est-ce pas ?
Z : C’est juste, mais avec un peu de chance toi tu arriverais à t’enfuir…
Indali commençait à avoir les larmes qui lui coulaient sur le visage, larmes qu’il lui était impossible de sécher, ses mains étant liées dans son dos.
I : Non Zia quoi qu’il se passe je ne te laisserai pas seule, on est déjà séparé de Tao et Esteban c’est déjà beaucoup trop !
Z : Même si c’était pour indiquer notre position à Li Shuang et qu’ils viennent nous sortir de là ?
I : Aucun risque que je t’abandonne, toi tu ne le ferais certainement pas…
Z : Si seulement Pichu était là ! il pourrait aller chercher de l’aide, combien de fois nous a -t-il sorti d’affaire de cette façon, … hum … j’en ai perdu le compte.
I : Pichu … oui tu as raison mais il ne va pas très bien ces temps ci, il passe le plus clair de ses journées à dormir sur mon lit, ou sur l’établi de Tao au condor, d’ailleurs il doit y être en ce moment…
Z : Tu sais cela ne m’étonne pas, il commence à se faire vieux notre petit bout de chou, d’après Tao il aurait le double de notre âge, même s’il ne les fait pas… c’était le perroquet de son père …
I : C’est vrai que les perroquets vivent longtemps…
L’optimisme de Zia disparaissait de plus en plus au fur et à mesure qu’elle pensait à son amie .
Z : Indali…
I : Oui Zia, qu’y a-t-il... ?
Z : je suis vraiment désolée qu’on t’aie embarquée là dedans …
I : Mais qu’est-ce que tu racontes ?
Z : Si je n’avais pas insisté pour que tu nous accompagnes … tu ne serais pas dans cette situation, tu serais avec ta famille…
I : Zia arrête… ne dis pas de bêtise. Si je n’étais pas venue avec vous, si vous ne m’aviez pas obtenu ce sursis je n’aurais pas pu vivre mon rêve avec vous, mes parents m’auraient choisi un époux il y a quelques jours, et actuellement je serais probablement en train de me marier avec cet homme que je n’aurais pas choisi…
Z : Peut-être mais tu ne serais pas sur le point d’être vendue à on ne sait trop qui…
I : Evidemment, mais peu m’importe, ce mariage arrangé est un équivalent pour moi, je serais assujettie à un homme que je pourrais détester, je devrais lui obéir au doigt et à l’œil. Pour moi ça serait exactement comme de l’esclavage tu sais… mes parents s’aiment profondément, ils ont eu la chance d’avoir un mariage d’amour mais c’est fort rare. Alors tu vois si c’est pour en arriver à l’esclavage dans les deux cas, je préfère de loin être venue avec vous, et avoir vécu toutes ces choses avec mes meilleurs amis.
Zia s’était laissée entraîner par les paroles d’Indali, elle réalisait à quel point elle devait souffrir au fond de son être, avec Esteban et Tao elle avait réussi à la rendre heureuse, et même si cela avait été bref, ça n’avait pas de prix. Elles devaient trouver un moyen de se sortir de là…
Z : Je suis désolée Indali, ces derniers jours, j’en avais presque oublié ta situation…
I : Ne t’en fais pas, je ne veux pas être vus comme un chien battue. Et le fait que tu l’oublies m’aide également à l’oublier moi-même. Bon maintenant il faut qu’on sorte d’ici, je pense avoir réussi à atteindre le nœud de la corde, je vais peut-être réussir à nous détacher, mais pour après j’ignore quoi faire… Si seulement Tao était là il aurait un plan… j’espère qu’il va mieux …
Z : Dis moi Indali ce n’est peut-être pas le moment mais, que ressens-tu vraiment pour Tao ?
Indali fut surprise par la question, que devait-elle répondre… elle n’était-elle même pas sure de ses propres sentiments…
I : Pour être tout à fait franche avec toi Zia, je ne sais pas, je l’apprécie énormément, j’adore passer du temps avec lui et parfois même le taquiner, pour moi ça me semble être des sentiments amicaux. Cependant dans la situation dans laquelle on est, et l’état dans lequel il était tout à l’heure, je ne cesse de penser à lui, je me demande s’il va bien, qu’est-ce qu’on peut bien lui faire subir et tout ça… c’est plus fort que moi. Donc pour réellement te répondre je n’en sais rien, tout est confus en moi…
Z : Je vois, mais si tu veux bien je vais te donner mon avis…
Elle marqua une pause. Indali sentit son cœur battre à tout rompre.
Z : Je pense que tu es amoureuse.
Indali avait presque fini de défaire le nœud, mais les paroles de Zia la stoppèrent net. Elle trouva cependant la force de répondre, du ton le plus neutre qu’elle put.
I : Tu crois… vraiment… ? Enfin, peu importe pour le moment, la priorité reste de sortir d’ici.
Elle finit de défaire leurs liens. Les deux amis se levèrent les jambes toutes engourdies.
Z : Tu es très douée pour défaire les nœuds !
I : C’est juste qu’il était à ma portée…et pas si serré que ça, ce garde ne devait pas être très doué, lui, pour faire les nœuds, c’est tout.
Z : Toujours aussi modeste !
I : Bon maintenant on fait quoi ?
Z : On va chercher les médaillons, on en a besoin pour ouvrir le condor, je récupère ma bague par la même occasion, on récupère le condor et on provoque une belle débandade dans ce camp pour récupérer Esteban et Tao…
I : D’accord, en plus il commence à faire nuit c’est parfait pour la discrétion.
Les deux jeunes femmes s’apprêtaient à sortir lorsqu’un garde, visiblement le seul à les surveiller, entra…
- : Tiens tiens tiens, mais voilà que notre gagne-pain s’évade…
Avant qu’elle n’ait pu réagir Zia se fit projeter au sol à droite de la porte, elle ne semblait plus bouger, Indali entra dans une colère noire, elle fonça sur cet homme qui l’attrapa et la souleva au niveau de la gorge… Indali pouvait à peine respirer…
- : Hum … et après tout il n’y a personne d’autre que moi pour vous surveiller...
Il jeta son épée au sol à sa gauche, Indali qui avait toujours du mal à respirer, lui demanda pourquoi il disait cela.
- : Peut-être par ce que tu es fort belle ma chère, et que j’ai une grande envie de profiter des rares femmes qui séjournent ici !
I : Non … laissez-moi !!! … Zia … réveille-toi … je t’en prie…
- : ne t’en fais pas son tour viendra, et ne t’en déplaise je pense qu’il vaut mieux pour votre pudeur à toutes les deux que ton amie reste inconsciente pour l’instant…
Il la plaqua au sol en accentuant la pression contre sa gorge. Elle se débattit mais ne parvenait pas à se libérer, elle commençait à sombrer dans l’inconscience par manque d’oxygène, lorsque le mercenaire commença à lui enlever son haut tout en approchant ses lèvres des siennes.
A suivre...