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Chapitre 5 : L’inde
Esteban Zia et Tao volaient vers l’Inde dans un ciel sans nuages, impatients d’arriver à destination. L’avenir s’annonçait radieux. Esteban et Zia avaient le sourire aux lèvres en pensant à la surprise qu’ils concoctaient à Tao, et eurent bien du mal à ne pas en parler. La conversation tourna donc autour de l’heureux événement attendu par Isabella et Mendoza. Zia eut à subir de la part des garçons une pluie de questions et elle se prêta de bonne grâce au jeu des réponses. Mais pour tous les trois, cette future naissance suscitait des échos dans leur propre expérience, même s’ils n’abordaient pas leurs sentiments profonds. Le silence finit par s’installer tandis que chacun se plongeait dans ses pensées. Esteban avait les yeux fixés sur l’horizon, mais son esprit voguait sur la vague de ses souvenirs avec son père ; comment expliquer qu’un lien aussi fort que celui qui unit un père et son fils puisse se créer alors même que l’enfant a été séparé de ses parents dès son plus jeune âge ? Qu’aurait été sa vie s’il en avait été autrement ? Il avait toujours souffert d’être orphelin, mais il avait eu la chance de rencontrer des personnes qui l’avaient accompagné aussi sûrement que ne l’auraient fait ses parents. Et pourtant, il avait cruellement ressenti ce manque , du plus loin qu’il se souvienne. Quant à Tao…il avait grandi bien seul lui aussi, mais ne s’était jamais plaint. Esteban jeta un coup d’œil à son ami, assis à ses côtés. Il eut la surprise de constater que Tao les regardait fixement, lui et Zia.
E : Tao, pourquoi nous regardes-tu comme ça ?
T : … Hein quoi… ?
La question d’Esteban eut pour effet de faire émerger Zia de sa propre rêverie ; son entretien avec Isabella lui avait fait prendre conscience que ce qu’elle avait vécu jusque là, toutes les épreuves qu’elle avait traversées, n’étaient sans doute rien à côté de ce qui l’attendait. Après tout, que savait-elle réellement de la vie ? Certes, elle avait beaucoup appris depuis son enfance , et avait développé des pouvoirs que nul ne possédait, mais elle savait que certains savoirs ne s’acquièrent que par l’expérience, et elle avait encore tant de choses à découvrir ! Elle prit elle aussi conscience du regard de Tao posés sur eux, ce qui acheva de tirer ce dernier de ses pensées.
T : Oh, il ne faut pas faire attention à moi, je repensais juste à l’artefact, je crois que j’ai enfin une piste.
Z : Est-ce une raison pour nous regarder ainsi ? C’est que tu serais presque effrayant !
T : Excuse-moi… Je pensais juste au fait qu’il a réagi au moment où vous vous êtes fiancés à nouveau … Et aussi à l’inscription qui est apparue…
E : Et que dit-elle?
T : « L’union des enfants du soleil révélera mes secrets.»
Z : Tu veux dire que…
E : Ah non, surtout pas ça !
Esteban tira soudain sur le manche. Le condor s’éleva brusquement vers les nuages.
Z : Eh, Esteban, qu’est ce qui se passe?
E : Rien ! il y a juste que je t’aime et que c’est pour ça que je veux t’épouser ! … Je ne veux pas penser que notre union a été arrangée par nos ancêtres ! Alors « l’union des enfants du soleil », très peu pour moi, merci ! Je crois qu’on ferait mieux de retourner voir Philippe pour lui offrir la statuette en cadeau de mariage, ça lui fera plaisir !
T : Désolé de casser l’ambiance, mais tu ne peux pas nier que l’artefact réagit en fonction de vos sentiments, en tout cas en fonction de ceux de Zia. Et j’ai vérifié : le soir la luminosité baisse simplement, la lumière bleue ne s’éteint pas, comme si elle suivait votre rythme.
E : Elle réagit plutôt à la lumière du soleil, tout simplement ! Il fait jour, elle brille, il fait nuit, elle se met en veilleuse, c’est tout bête, et ça n’a rien à voir avec nous ! Cette statuette est un objet de décoration dans le plus pur style mueen ! Mais elle devrait briller la nuit, franchement, il y a un défaut de conception, si tu veux mon avis !
T : Mais les inscriptions !
E : Quoi, les inscriptions ?! Si tu veux t’amuser à déchiffrer leur secret, vas-y, mais Zia et moi, on a autre chose à faire !
Zia posa la main sur l’épaule d’Esteban, ce qui eut pour effet immédiat de le calmer. Le condor reprit sa stabilité.
Z : Je te comprends, mais nous ne pouvons nier l’existence de cet artefact, et ses réactions. Peut-être ne nous concerne-t-il pas nous, en particulier : « les enfants du soleil », cela ne nous désigne pas spécialement. Enfin, toi, peut-être, mais moi ?
E : Tu oublies « les cœurs purs » de la première inscription, ça ne te rappelle rien ?
Z : En tout cas le Docteur Laguerra avait l’air de penser qu’il pourrait très bien se servir de cette statuette lui-même…il savait peut-être quelque chose que nous ignorons.
E : Et il a emporté son secret dans sa tombe, tant mieux ! Ecoute, même si cela ne concernait que toi, ce serait encore trop. J’aimerais bien prendre définitivement le contrôle de ma vie et arrêter de me sentir comme une marionnette manipulée par des types morts depuis on ne sait quand et qui ont tout prévu pour moi à l’avance, même que je t’épouserais, parce que ça fait partie de leur plan pour sauver l’humanité qu’ils ont eux-même failli détruire, tu vois un peu l’absurdité de la chose ? Alors si je veux t’épouser, je t’épouse, et si je veux sauver le monde, je sauve le monde, mais c’est moi qui décide !
Z : Et si les messages de l’artefact étaient comme une simple prévision et une approbation des sages de Mu et d’Atlantide ?
E : Je comprends ton point de vue, mais cela me met tout de même mal à l’aise.
Z : Alors n’en parlons plus. De toute façon, Tao, tu n’as rien trouvé de plus, n’est-ce pas ?
T : Non…
Tao sentit la nécessité de changer le sujet de conversation et enchaîna :
T : Bon, sinon votre organisation pour le mariage, ça avance?
E : Oui ça avance, on fignole encore la liste des invités.
T : Bien bien… Zia, as-tu choisi ta demoiselle d’honneur ?
Z : Oui, j’ai songé à Maïna. Je le lui proposerai quand on assistera à son mariage dans six jours.
T : Ah, oui, bien sûr…vous êtes très proches…Tout de même c’est bizarre de penser que vous allez vous marier à si peu d’intervalle…
Z : Disons que cela nous rapprochera davantage encore ! Tu sais bien que les circonstances de son mariage sont exceptionnelles, tout comme le sont celles du mien !
E : Pourquoi dis-tu ça ?
Z : Parce que moi aussi j’aurais pu être mariée depuis longtemps !
Elle se mit à rire, si bien qu’Esteban n’eut pas le temps de s’offusquer de sa provocation pleine d’espièglerie, et se joignit à elle.
T : En tout cas, j’espère que le Rajah ne verra pas d’inconvénient à ce que vous vous invitiez chez lui pour la cérémonie.
Z : Comment sais-tu ?
T : Je ne dormais que d’un œil..et puis, vous en parlez tout le temps, vous ne vous en rendez même pas compte, mais vous êtes incapables de tenir un secret ! De toute façon, vous avez dit à Mendoza hier que nous allions à Patala, pas besoin d’être devin !
Zia sourit. Tao n’avait pas tout à fait tort, mais pas tout à fait raison non plus. Le jeune Mueen continua.
T : Je ne peux qu’approuver votre choix, bien sûr, la capitale de l’Empire de Mu, c’est l’endroit idéal !
E : Même si avec cette histoire d’artefact, je commence à en douter...
Z : Tu ne vas pas recommencer !
T : Oui, on est deux contre un, Esteban il faudra t’y faire ! Et pour la liste des invités, à qui vous avez pensé ?
E : Oh, ce n’est pas difficile, tu pourrais deviner ! Mon père, Mendoza, Sancho, Pedro, Isabella, ….
T : évidemment !
Z : Craka, Morca et la Reine des Amazones..
E : Maïna, Viracocha, Mariko…
Z : Ichiro, Li Shuang, Mai Li…
E : Indali, Gunjan, Le Raja…
Z : Et pour finir Malick, Hakim , et bien entendu toi Tao ! Cela te convient ? Je ne sais pas si tout le monde pourra venir, mais j’espère que certaines personnes seront là sans faute !
E : Tu penses à qui ?
Z : Oh, est-ce la peine de le préciser ? Tao lui-même devine aisément de qui je veux parler !
T : Hein ? Euh…oui, oui, bien sûr que je devine ! Bon, c’est une sacrée liste, ça commence à faire pas mal de monde! Il va falloir faire plusieurs voyages …
Z : Raison de plus pour Patala, c’est un peu au centre de toutes leurs localisations.
T : Vous avez pensé à tout !
E : Eh oui !
Tao sourit. Il n’était pas dupe des efforts de ses amis pour justifier leur choix, mais il préféra leur laisser croire qu’il ne se doutait pas de ce qu’ils avaient en tête. La perspective de passer plus de temps à Patala pour les préparatifs du mariage et la cérémonie était loin de lui déplaire. Sans doute resteraient-ils un bon moment là-bas après le mariage, et si Esteban et Zia partaient ensuite en voyage de noces, il aurait tout le loisir de savourer son séjour en Inde.
A la tombée de la nuit, ils firent halte dans les Monts Zagros, et Tao fut rêveur toute la soirée. Esteban et Zia prétextèrent de leur côté avoir besoin de sommeil pour regagner leur chambre assez tôt et laisser leur ami à ses pensées dont ils devinaient qu’elles étaient occupées par une seule et même personne.
Le lendemain au lever du jour , Esteban et Zia , allongés face à face sur le lit , se regardaient dans les yeux.

- Par Seb_RF
E : Bon cela fait deux minutes qu’on se fixe sans rien dire. As-tu une idée pour arranger un tête à tête entre ces deux-là ?
Z : Pas vraiment et cela m'ennuie. Il nous faudrait trouver un prétexte pour les laisser seuls sans que cela paraisse suspect.
E : Pourquoi faut-il que ce soit si compliqué? Pour nous il n'en a jamais été ainsi.
Z : C’est peut être que…. Il faut bien que je te l’avoue un jour. Je ne te l’ai jamais dit mais la première fois que tu m’as vue à la fête du port en 1532… Je suis presque tout de suite tombée amoureuse de toi.
E : Moi aussi, tu sais.
Les deux amoureux rougirent avant de s’embrasser.
E : Peut-être ne devrions-nous pas nous en mêler?
Z : Tu as sans doute raison, mais j’ai l’impression que Tao est encore moins doué que toi...
E : Comment ça ?!
Z : On ne peut pas dire qu’il se livre facilement…il nous rabat les oreilles de ses sujets favoris mais...
E : Mais quand il le faut, il sait trouver les mots justes au bon moment ! Faisons lui confiance, le bon moment se présentera de lui-même, et il saura saisir sa chance !
Z : on pourrait tout de même favoriser…
Zia fut coupée par la porte de la chambre qui s’ouvrit brusquement…
T : On se réveille! Le soleil se lève !
Esteban et Zia qui étaient devenu tout rouge...
E/Z : Eh ! on ne t’a pas dit d’entrer ! Comment…
T : Bah, vous avez du oublier d’activer le système de commande vocale! Mais on dirait que je vous dérange…
E : Euh...non non, pas du tout, on allait se lever !
T : Je croyais que vous dormiez encore, et comme vous vouliez repartir le plus tôt possible, je suis venu vous réveiller ! Le Rajah nous attend !
Zia sourit.
Z : Le Rajah ? tu crois ?
E : Ou une certaine jeune personne ?
T : Hein ? de quoi vous parlez ? Vous devez bien annoncer la nouvelle au Rajah ?
Z : Oui, bien sûr ! allez, Esteban, on y va, le Rajah nous attend !
Elle le poussa hors du lit en riant.
E : D’accord, d’accord, je vais faire décoller le condor, ordre du capitaine Tao !
Z : Mais dis-moi, Tao, tu as l’air bien pressé d’arriver toi aussi : il y a une raison spéciale ?
T : C’est juste que j’ai laissé là-bas quelque chose de précieux il y a un an et qui me manque cruellement…
Esteban et Zia se regardèrent, attendris, tandis que Tao sortait précipitamment de la chambre.
Une heure plus tard le condor survolait le fort du Rajah et se posa devant le village d’Indali et Gunjan. Il était encore tôt, le village s’éveillait doucement. Au moment de descendre à terre, Tao faussa compagnie à ses amis, préférant rester à bord.
T : Je vous rejoins, je viens juste d’avoir une idée et il faut que je vérifie !
Il ne pensait pas en avoir pour longtemps mais Esteban et Zia savaient très bien que cela durerait des heures et qu’ils auraient tout le temps de s’organiser. "La Tâche allait être plus facile que prévu", pensaient-ils.
Dans le village l’atterrissage avait réveillé pas mal de monde. Indali sortit de chez elle et se dirigea vers eux.
Esteban et Zia furent stupéfaits de voir, à leur immense surprise, qu’elle était accompagnée de Pichu qu’ils croyaient disparu depuis plus d’un an.

- Par Seb_RF
Pi : Estebaaan! Ziaaa! Bonjour! Bonjour !
I : Bonjour !
Esteban et Zia étaient toujours figés.
I : Qu’est ce qui vous arrive?
Z : Pichu ? Mais comment… ?
I : Tao me l’a confié l’an dernier, vous n’étiez pas au courant ?
E : Non, pas vraiment, il ne nous a rien dit. On pensait qu’il avait disparu ! On n’osait pas vraiment lui en parler...et il n’a pas abordé le sujet, c’est un comble !
I : D’ailleurs où est-il ?
Esteban et Zia eurent un éclair de génie : les choses allaient être simples finalement, car Indali semblait très impatiente de voir Tao.
E : Tu peux aller au condor, il fait des recherches. Il a dit qu’il n’en aurait pas pour longtemps. Mais tu le connais, il est vite dans sa bulle…
I : Laissons-le donc travailler un peu, discutons plutôt de vous deux. Vous m’avez l’air bien radieux !
Esteban et Zia rougirent.
Z : C’est une longue histoire…
Zia lui fit un résumé de ce qui c’était passé depuis leur dernière rencontre. Indali manifesta un moment d’inquiétude et fronça les sourcils en direction d’ Esteban, mais finalement elle comprit ses raisons… sans les approuver pour autant.
I : En tout cas félicitation à vous deux, il était temps ! Et à présent, allons voir ce cher Tao.
A cet instant Gunjan sortit à son tour. Décidément la chance était avec Esteban et Zia, ils n’avaient presque rien eu à faire.
E : Non, vas-y toi, nous on va dire bonjour à tout le monde !
I : D’accord mais où est-il exactement ?
Z : Tu montes et c’est la première porte à droite après la grande salle.
I : Bien...je vous laisse avec Gunjan alors. A tout à l’heure !
Une fois arrivée devant le condor, Indali eut une petite hésitation, mais Pichu s’envolait déjà à l’intérieur. Elle le rappela vivement tout en se mettant à gravir les échelons, et lui enjoignit de ne pas faire de bruit : elle voulait que leurs retrouvailles soit une surprise pour Tao. Elle se dirigea à pas de loups vers le labo, Pichu sur son épaule, y entra et se glissa juste derrière Tao, occupé à examiner l’artefact.
I : Bonjour Tao !
Tao sursauta brusquement. Il reprit ses esprits et rougit en la voyant. Il fut également heureux de revoir son Pichu adoré !
T : Indali ! Je suis content de te voir! Comment vas-tu ? Pichu s’est bien comporté j’espère ?
I : Oui, en tout cas mieux que toi, toujours à faire passer tes recherches avant le reste. Quand on arrive quelque part, on commence par dire bonjour à tout le monde !
Tao se grattait la tête.
T : Désolé, pendant le vol j’ai pensé à quelque chose, et tu me connais … je n’ai pas pu m’empêcher d’aller voir... excuse moi j’ai honte!
I : Moi je te connais, mais un jour cela te jouera de mauvais tours. Allez, maintenant tu vas saluer tout le village !
Elle traîna Tao dehors, tandis que Pichu ne cessait de répéter en boucle : "elle a raison Tao!"
Sur la place, tout le monde était attroupé autour de Zia et d'Esteban qui ne savaient plus où donner de la tête avec toutes ces félicitations venant de toute part. C’est alors qu’un homme apparut et dit :
- : Bonjour à tous, veuillez m'excuser ...
E : Dhiran, bonjour comment allez-vous ?
D : Bien, merci. J’ai aperçu votre oiseau tout à l’heure et je me suis permis de prévenir le Rajah. Je suis venu vous saluer de sa part et vous inviter à venir le rejoindre dès à présent.
Z : C’est très aimable à lui, et nous acceptons son invitation avec plaisir. Nous avons justement à lui parler. Nous vous offrons le transport ?
Le capitaine Dhiran s’inclina légèrement.
D : Je vous remercie, j’accepte volontiers votre offre.
Z : Tu veux venir Indali ? il y a de la place, tu sais.
I : Hein, moi? Mais…je ne suis pas invitée ! Et..j’ai du travail qui m’attend !
E : Dhiran, pensez-vous que votre maître verrait un inconvénient à ce qu’Indali nous accompagne ?
D : vous et vos amis êtes toujours les bienvenus.
T : Indali, tu vas voir, voler en condor est une expérience qui vaut la peine !
I : Pourquoi pas? Voler sera une grande première pour moi! Mais il faudra vite me ramener, on compte sur moi ici.
E : Marché conclu ! Allons-y !
Le condor décolla et se rendit en moins de deux minutes au palais où Ils se posèrent sur la grande terrasse.
Le capitaine les amena jusqu'aux portes de la salle du trône, il eut un court entretien avec son maitre, puis dit à Esteban d'entrer et aux autres d’attendre.
D : Ce ne sera pas long.
À cet instant Athanaos les rejoignit. Tandis qu’il les saluait, Esteban s’entretenait avec le Rajah.
Ra: Bonjour Esteban…
E : Votre Majesté.
Ra : comment vas- tu?
E : Très bien, mais puis-je savoir pour quelle raison vous avez souhaité me parler seul à seul?
Ra : ... Eh bien je dois reconnaître que ça ne devrait pas être à moi de te parler de ça, mais ton père et moi avons quelque peu discuté récemment….
Pendant ce temps, Athanaos avait entrepris d’aborder lui-même le sujet.
Z : Bonjour Athanaos! Comment allez-vous !
A : Bonjour Zia, bonjour vous tous, je vais bien, et toi Zia tu as l'air d'aller mieux...
Z : Mieux ?
A : Esteban est venu me voir, il m'a tout raconté. Mais je suppose que tu le sais.
Zia fut un peu gênée.
Z : Ah .. ça, ça va beaucoup mieux maintenant et c’est sûrement grâce à vous. Il ne m’a pas rapporté votre conversation, mais il est revenu changé, c’est tout ce qui compte.
A : Je n'ai fait que l'aider à réfléchir plus en profondeur à la façon dont notre comportement pouvait éprouver nos proches. Et aussi au fait qu’il fallait vivre son bonheur quand on en a l’occasion. Mais dois-je comprendre qu’il a tenu compte de mes conseils?
Zia rougit et lui raconta tout sous les yeux de Tao et Indali.
Au même moment le Rajah s’entretenait avec Esteban en lui parlant comme à un ami.
Ra : Voilà pourquoi je pense que ce qui vous est arrivé fait partie de la vie. Tu sais, essayer de protéger nos proches peut parfois leur faire plus de mal que de bien.
E : Je m'en suis bien rendu compte. C’est pourquoi j'ai écouté les conseils de mon père et de Tao.
Le Rajah s'assit en tailleur sur son énorme coussin comme pour revenir aux choses sérieuses.
Ra : Ceci dit, le capitaine m’a rapporté que vous étiez venu me parler, je t'écoute...
E : Je préfèrerais vous en parler avec Zia si vous voulez bien...
Le Raja fit signe au garde de faire entrer les autres. Esteban salua son père... et Zia ne se fit pas attendre pour retourner auprès d'Esteban et lui prendre la main.
E : Voilà nous aimerions vous demander une faveur...
Z : Nous venons de nous fiancer et...
E: Nous voudrions avoir votre accord pour organiser la cérémonie dans votre Palais...
Le Rajah ne prit même pas le temps de réfléchir. Toute sa personne reflétait son enthousiasme à cette idée.
Ra : Je vous l'accorde bien volontiers, nous vous restons redevables pour nous avoir sauvés autrefois. Et je m’ennuie tellement, savez-vous ? Je crois bien que la dernière vraie fête que j’ai donnée doit remonter à dix ans ! Les occasions de s’amuser sont rares par ici. Quelle est la date prévue?
Z : Le temps d'un voyage aux Amériques, d'aller chercher tous les invités aux quatre coins du monde, et d’attendre que la saison des pluies et les fortes chaleurs soient passées, je dirais que nous pourrions prévoir cela début novembre. Qu’en dites-vous ? Cela dépend bien entendu de vous, qui serez notre hôte.
Ra : Entendu, cela nous laisse le temps de refaire la décoration, c’est parfait ! je suppose que la cérémonie ne se fera pas selon nos coutumes. Informez-nous des détails, et de la date dès que vous le pourrez ! Je sens que je ces trois mois vont passer comme un éclair grâce à vous ! Que de choses à organiser ! Il faudra venir me voir régulièrement pour faire le point !
E/Z : nous vous remercions de votre bonté, votre Majesté. Bien entendu, demandez-nous en échange ce que vous voulez, et nous vous rendrons service avec plaisir.
Ra : ne vous inquiétez pas pour cela, Athanaos m’est déjà d’une aide précieuse, depuis que vous êtes entrés dans ma vie mon petit royaume est prospère comme jamais ! Ce sera mon plaisir que de vous organiser une cérémonie digne de vous !
L’entretien terminé, tout le monde sortit de la salle, et ils retournèrent au village avec Athanaos pour le repas. Esteban et Zia en profitèrent pour annoncer à Indali et à Gunjan qu’ils étaient invités au mariage. Pendant le repas Indali remercia Esteban et Zia d’avoir pensé à elle pour le mariage, mais aussi pour avoir pensé à sa modeste région pour l’organisation.
I : Esteban, Zia cela me touche que vous ayez choisi Patala pour la célébration, mais pourquoi ici précisément? J'’imagine qu’il y a des lieux plus beaux que celui-ci… Moi j’ai toujours rêvé de voir d’autres endroits.
Z : C’est moi qui ai eu cette idée. Mais les raisons sont venues d’elles même : la beauté des lieux, l’absence d’hostilité à notre égard par ici, la position géographique pour le transport des invités, et quelques autres petites choses…
E : Au début ce fut un coup de tête. Mais plus on y pensait, plus Patala devenait une évidence.
Pendant ce temps Athanaos, regardait Esteban et Zia, main dans la main. Il regardait son petit garçon qui avait grandi si vite et sans son père. Il ne pouvait qu’être fier de l’homme qu’il était devenu.
A ce moment la Tao eut un déclic.
T : Indali, veux-tu vraiment voir le monde ?
I : Bien sûr, il y a tant de choses à voir.
T : Si tu veux, tu peux venir avec nous, on va passer dans beaucoup d’endroits pour inviter tout le monde, et tu ne trouveras jamais de transport plus rapide, plus économique et plus confortable que le condor !
I : Vraiment, cela serait merveilleux, mais c’est impossible. Je ne peux pas partir comme ça, on a besoin de moi au village. Et puis, je vous dérangerais…
Zia intervint.
Z : Mais non, tu ne dérangeras pas. On a de la place, et ce qui est sûr c’est que tu vivras une expérience unique ! Il serait dommage de passer à côté d’une telle occasion. Nous nous arrangerons, pour ton travail…je parlerai à tes parents, si tu veux. Enfin, si tu le souhaites...
E : Et moi aussi ! Nous saurons les convaincre, laisse-nous faire.
I : Vous ne comprenez pas…mais si vous arrivez à les convaincre, je vous accompagnerai avec grand plaisir ! Ce serait si…extraordinaire !
Le lendemain vers huit heures, Indali, après avoir préparé ses affaires et dit au revoir à sa famille, rejoignit d’un pas léger le condor, qui décolla peu après. Indali regardait son village vu du ciel, quand l’accélération de l’oiseau la déstabilisa, elle faillit se cogner au fond de la cabine, mais Tao la rattrapa de justesse.
T : Tu ne t’es pas fait mal ? Fais attention , quand on n’est pas à vitesse constante cela peut être dangereux …
Pi : Attention! Attention!
I : Merci Tao…
T : Euh…mais c’est tout naturel, tu as beaucoup de choses à apprendre.
I : Et avec toi, je suis sûre que j’aurai un bon professeur…
Zia et Esteban sourirent. Tao et Indali s’assirent à l’arrière tandis que le condor continuait sa route.

- Par Seb_RF
Indali, collée à la vitre, regardait le paysage défiler à toute allure.
Vers six heures de l’après-midi ils se posèrent à la limite du continent africain, ils faisait encore jour mais la nuit allait tomber avant qu’ils ne soient plus au-dessus l’océan. Tao montra une chambre inutilisée à Indali et lui apporta ses affaires. Puis tout le monde alla se coucher afin de se lever tôt et de profiter des premiers rayons du soleil…