Bonsoir à tous.
Après plus d'un mois d'inactivité, je vous poste aujourd'hui le deuxième chapitre tant réclamé depuis plusieurs semaines par certains membres du forum.
Chapitre 2 – Retour à Pattala :
Massif de l’Himalaya, seizième siècle
Depuis leur départ du Tibet, les passagers du grand condor argenté n’avaient pas débuté de discussion. Dans l’antre de l’engin volant, seule la machinerie solaire émettait un timide bruit sourd. Reclus dans leurs pensées respectives, les deux élus et le moine Shaolin ne semblaient néanmoins pas incommodés par cette situation. Confortablement installée dans son siège, Zia observait calmement les nuages et les reliefs élevés qui défilaient devant ses yeux toujours ébahis. Bien qu’elle songeât à tous les événements heureux et tragiques qui avaient jalonné sa vie depuis sa plus tendre enfance, l’inca demeurait impassible et son visage angélique restait souriant, ce qui, aux yeux d’Estéban, était une profonde preuve de courage et de résignation. Mais revint bientôt le souvenir déchirant de l’interminable agonie de Papa Camayo, touché par une flèche Olmèque au Nouveau Monde. Aussitôt, une larme roula longuement sur une joue qui prit une teinte de plus en plus rouge. À l’instar de toutes les autres journées, elle pleurait désormais en silence.
De la tristesse de la muenne, nul n’en percevra un seul instant. Entièrement absorbé par la concentration nécessaire au pilotage, Estéban ne remarqua pas, non plus, l’inquiétude qui tenaillait Tian Li. Se remémorant les diverses découvertes qu’il avait faites lors de son dernier pèlerinage savant, le chinois était tourmenté par les différentes révélations qu’il avait pu obtenir. « Dois-je vraiment intervenir dans leur destin ? », se répétait-il sans cesse, bien que conforté par la mission qui lui avait été confiée par le grand maître du monastère duquel il continuait de dépendre.
***
Inde, palais du Rajah de Pattala, seizième siècle
Les appels sonores qui avaient rythmé la matinée n’avaient rien pu y faire. Alors qu’approchait l’heure du déjeuner, Juan-Carlos était resté assoupi dans les luxueux appartements qu’il partageait avec la fille du Docteur Laguerra. Lorsqu’il émergea, le soleil était déjà au zénith. Le navigateur constata qu’il était désormais bien seul dans le grand lit qui trônait dans une pièce aux dorures somptueuses.
— Bonjour, capitaine. Bien dormi ? Vous n’êtes pas très matinal aujourd’hui. Que vous arrive-t-il ? demanda malicieusement sa compagne qui venait de sortir de la salle de toilette.
Sans s’annoncer, elle déposa immédiatement un doux baiser sur ses lèvres. Et constatant que sa dulcinée avait troqué son traditionnel corset et ses habituelles armes pour une robe en fine dentelle et son éternel chignon pour laisser ses cheveux tomber sur ses épaules, le marin crut rêver encore. Mais il se ressaisit finalement pour être ensuite subjugué et charmé par l’expression de sa féminité cachée.
— Juan ? Juan ? intervint Isabella en prenant conscience que l’esprit de son bien-aimé n’était pas vraiment présent.
— En quel honneur t’es-tu faite aussi belle ? Cela ne te ressemble pas, répondit Mendoza.
Prise au dépourvu par la réaction de son compagnon, l’ancienne obligée d’Ambrosius n’en fit rien paraitre.
— Tao a prévenu le Rajah de l’arrivée imminente d’Estéban et de Zia. Pour fêter cela, le souverain nous convie à une festivité ce soir. Mais comme je ne vais pas avoir le temps de me préparer après mon tour de garde, je préfère prendre les devants, annonça-t-elle en se parant d’un pendentif représentant l’ordre du condor. Et tu as intérêt à en faire tout autant, car cet après-midi tu es assigné à la vigie avec moi. La discussion sérieuse que tu comptais entretenir avec le naacal attendra, conclut-elle en ceinturant finalement sa taille pour placer son épée et son fouet à leurs places habituelles.
Celui qui servit jadis le commandant Perez se leva et s’empara à son tour de la tenue d’apparait que venait de lui remettre sa camarade de labeur. Il allait devoir, le temps d’une journée, se séparer des guêtres dans lesquels il se sentait parfaitement à l’aise. « Je présume que je n’ai pas le choix », soupira-t-il en enfilant une chemise en soie noire qui lui allait à ravir.
***
Quelques heures plus tard, le soleil se mit à décliner de plus en plus rapidement, tandis que les paysages se faisaient moins inhospitaliers. Sous les yeux d’Estéban se dessinaient les traits ennuyants d’une épaisse végétation qui recouvrait tous les territoires jusqu’à perte de vue. Annonciateurs de leur arrivée prochaine sur les lieux de leur destination, les grands arbres de la jungle invitaient le pilote de l’engin volant à entamer une lente et progressive descente. Cette phase dura encore de longues minutes, avant que l’atlante ne vît apparaitre au loin l’imposant palais du souverain qui devait désormais accueillir l’Ordre du Condor.
Lorsqu’il fut certain d’avoir débuté son approche, l’élu entreprit de réveiller ses deux amis qui dormaient profondément. Il regarda longuement le visage angélique de sa compagne, puis il s’exécuta.
— Zia, Tian Li, nous arrivons bientôt. Voici Pattala, annonça-t-il en gardant les yeux sur l’horizon.
Aussitôt, le religieux s’éveilla et s’étira, puis vint prendre place à côté du jeune homme. Mutique, il contempla les lieux. Impressionné par le panorama que permettait d’observer le voyage en condor, l’homme s’écarquilla les yeux. L’inca, quant à elle, posait ses yeux sur celui qu’elle avait toujours aimé et qu’elle continuait d’aimer plus que n’importe qui. « J’espère que Tao nous laissera le loisir de passer un peu de temps ensemble », soupira-t-elle intérieurement, se résignant à devoir subir rapidement les variations soudaines de l’humeur de son ami à la tunique jaune. Bien qu’elle le considère comme un frère, elle ne pouvait s’empêcher de s’agacer.
***
Au sol, postée au sommet de l’une des tours de garde du fort militaire, Laguerra aperçut bientôt poindre une vaste masse argentée. Intriguée par ce qu’elle observait, elle en vit rapidement rapport à son compagnon, qui s’empressa d’écourter une discussion sérieuse en compagnie du capitaine des armées du Rajah.
— Juan. Ils arrivent …
Peu attentif au spectacle qui était donné dans le ciel lointain, le marin haussa un sourcil.
— Comment ça, « Ils arrivent » ?
Pour seule réponse, sa dulcinée le pressa de se diriger vers le point de vue qu’elle occupait. Constatant sans réserve l’apparition d’un grand oiseau argenté, l’espagnol esquissa quelques gestes technique de navigation qui lui permirent de déterminer sa position et estimer la durée restante du vol qui le conduisait jusqu’en ces lieux.
— Surprenant, déclara le loup de mer qui s’interrogeait sur la provenance de l’engin volant, comme sur son coloris inédit. Il faut en parler à Tao, suggéra-t-il enfin en laissant Laguerra à son poste.
Sans crier gare, il s’élança dans une course folle, descendit précipitamment les marches qui permettaient de regagner l’intérieur du bâtiment, puis gagna différentes coursives qui menaient jusqu’au laboratoire que le naacal avait installé sur deux étages complets. Il y croisa d’abord Nostradamus qui déambulait maladroitement, les bras chargés de divers parchemins et manuscrits qu’il avait étudié ou rédigé pendant une énième session de surveillance du ciel et des astres.
— Bonjour Mendoza, le salua l’astrologue. Qu’est-ce qui nous vaut l’honneur de ta présence en cet humble atelier savant ?
Le dénommé lui adressa un mouvement de tête fraternel.
— Je voulais avertir Tao. Estéban et Zia vont arriver. Il faudrait qu’il soit présent dans la cour.
Embarrassé et surpris, le prophète le conduit vers le couloir duquel il venait de faire irruption, puis hocha la tête en signe de négation.
— Voilà plusieurs heures qu’il s’est enfermé dans son logis. Personne n’a encore su l’en sortir jusqu’à maintenant. Je devais justement lui apporter ces quelques documents. Suis-moi, nous allons y aller ensemble.
Afin de décharger partiellement son ami de sa charge, le navigateur prit possession de la moitié des rouleaux.
— Et tu dis que les élus arrivent ? Mais, par quel moyen ?
— En condor !
— Comment est-ce possible ?
— Je l’ignore, rétorqua Mendoza en haussant les épaules. J’espère que Tao saura nous l’expliquer. Sinon, nous leur demanderons, tout simplement.
Dans la même minute, toujours irrémédiablement afférée à la surveillance des alentours, l’ancienne espionne se résolut à transmettre l’information. L’approche de l’engin volant se faisant de plus en plus rapide et rapprochée, elle se devait d’en référer immédiatement au capitaine de la forteresse. Désertant son poste, elle regagna l’intérieur du palais, dans l’aile où se trouvait le bureau de l’officier.
— Ça va. Je te relève de ta fonction. Tu peux avertir Tao et les alchimistes. Je vais prévenir le Rajah, déclara le capitaine qui glissa discrètement quelques mots à son nouvel assistant.
Gaspard, qui était envoûté par l’apparence inhabituelle de la femme soldate, n’écoutait pas un seul mot des instructions qui lui étaient données. Irrité, son supérieur lui asséna un violent coup de coude dans les vertèbres, ce qui le fit chuter au sol.
— Si vous voulez conserver votre place, la bonne paye et les avantages qui vous sont accordées, il va falloir vous ressaisir. Ici, nous n’acceptons pas les tire-au-flanc ! rugit-il en lui indiquant la porte de sortie. Au travail !
La tête basse, l’ancien acolyte du commandant Gomez se releva, puis s’exécuta pour s’éloigner finalement dans le dédale que formaient les couloirs et escaliers qui serpentaient dans les bâtiments rénovés. « Bon sang, quelle tare ! » pensa-t-il en fulminant contre le nouvel adversaire qui venait ouvertement de lui déclarer son hostilité.
***
Plus tard, alors que la pénombre nocturne débutait son implacable règne, la fébrilité s’empara peu à peu du fort et de la localité adjacente de Pattala. Dans tous les recoins, les serviteurs et domestiques du seigneur s’étaient mis en branle. L’effervescence s’était même imposée au sein de la population du village qui venaient d’être avertis de l’arrivée imminente de leurs anciens sauveurs. Parmi eux, une jeune femme était plus ravie que ses concitoyens de revoir enfin bientôt ses amis. Mais, toujours mobilisé sur ses fastidieuses recherches, Tao n’y était pas sensible. Retranché dans son atelier personnel, le jeune alchimiste vivait en autarcie, dans une atmosphère presque religieuse. Affairé sur l’examen d’un objet doré qu’il avait rapporté de l’une de ses récentes expéditions, il n’entendit pas les pas légers de deux individus qui s’approchaient lentement dans sa direction. Sa quiétude prit rapidement fin lorsque Michel de Nostredame posa son chargement sur une table prévue à cet effet à l’entrée de la pièce.
— Voici ma collation ? Merci bien. Posez-là sur la table, indiqua-t-il mécaniquement à l’astrologue et à l’espagnol.
Sous le regard amusé de Nostradamus, Mendoza tenta de canaliser l’agacement qui émergeait en lui, mais les traits tirés qu’affichaient son visage trahissaient son ressenti. Et sans crier gare, il tira son protégé par le bras. En réaction, le petit homme à la tunique jaune esquissa une ridicule parade de défense, vite maîtrisée par son assaillant.
— Doucement, mon garçon ! Tu ne pensais tout de même pas pouvoir me repousser de la sorte ? sourit son ami qui s’amusait toujours de ses lacunes dans le domaine.
— Oh, c’est toi ! Excuse-moi, je suis très occupé en ce moment. Vois-tu, j’ai découvert que …
Sans lui laisser d’autre issue, celui qui était désormais proche de la trentaine d’années hocha la tête, puis prit un ton moins amical.
— Je sais que tes nouvelles responsabilités sont très importantes, mais tu dois savoir faire la part des choses. Tu ne dois pas négliger le reste. Et en particulier tes deux amis qui sont sur le point d’arriver. Le Rajah convie tout le monde, sans exception ! Cela te fera une occasion de revoir Indali … que tu avais pourtant promis de retourner voir régulièrement !
Dans une transe pouvant être assimilable à de la folie, le muen sautilla sur place, puis se mit à courir comme un tigre en quête de proie dans les innombrables couloirs et escaliers qui le séparaient de la cour d’honneur de la forteresse. « Peut-être va-t-il enfin redevenir moins aigri » pensa le bretteur en esquissant un sourire.
***
Il faisait presque nuit lorsque l’atlante présenta enfin le condor au-dessus de la cour principale du palais. Mais malgré tout, les gardes qui veillaient sur sa tranquillité se mirent en alerte. Partout, les serviteurs du souverain des lieux se hâtaient pour l’en avertir. Et comme ses autres locataires, Tao parut bien vite au-devant du surprenant spectacle qui s’y déroulait. Comme les autres alchimistes, il ne put s’empêcher d’établir de nombreuses théories toutes plus grotesques les unes que les autres. « C’est impossible », songea-t-il en regardant l’imposante masse argentée se poser doucement entre les hautes murailles qui entouraient la place.
Bientôt rejoint par les deux escrimeurs qui venaient, eux aussi, d’assister à l’événement, le naacal s’approcha lentement du bec qui venait de s’ouvrir. Mais aussitôt, dix gardes armés de lances et d’arquebuses virent se positionner autour.
— N’avancez pas. Il s’agit peut-être d’une présence hostile, annonça le capitaine de la garde qui sortit une épée de son fourreau.
— Balivernes, répondit Tao en traversant la ligne de défense. Vous voyez bien qu’il s’agit d’un engin muen. Il ne s’agit donc pas d’une attaque.
— Et s’il s’agissait d’Ambrosius ? Tu as donc envie de te faire tuer ?
Sans répondre, le savant haussa les épaules et poursuivit sa progression pour atteindre le bas de la rangée d’échelons escamotables. Depuis sa position, Tao put immédiatement reconnaitre l’identité de deux premiers passagers. Estéban, fatigué par la journée de vol ne le reconnut pas immédiatement.
— Des soldats en armes et un alchimiste qui ressemble à « Monsieur ‘Encore une superbe invention de MES glorieux ancêtres’ » ! Charmant, comme comité d’accueil, souffla-t-il à sa compagne en ricanant.
Face à lui, celui qu’il considère comme son frère fronça les sourcils et fit la moue. Ayant reconnu le jeune homme qui avait revêtu une tunique de l’Ordre qu’il avait fondé, Zia lui asséna un léger coup de coude.
— C’est Tao, répondit-elle à son oreille.
Gêné, l’atlante passa une main hasardeuse dans ses cheveux.
— Ah … Euh … Bonjour, Tao.
Demeurant très heureux de revoir enfin ceux qui ont partagé sa première quête, le fondateur bondit sur eux pour les étreindre.
— Nous aussi, nous sommes contents de te revoir, mais il faudrait voir à ne pas nous étouffer, geint sa compatriote qui éprouvait des difficultés à respirer.
Derrière eux, parut bientôt une dernière silhouette. Coiffée d’un grand couvre-chef et parée d’une cape, son identité pouvait être révélée sans mal.
— Tian Li ! cria-t-il en s’approchant de son ami. Quel plaisir de te revoir ! Comment es-tu arrivé jusqu’ici ?
Juste à côté, le visage d’Estéban prit une mine déconfite.
— Merci pour l’accueil. Nous aussi, nous allons bien !
— Bonjour, jeunes gens. Avez-vous fait bon voyage ? demanda le capitaine espagnol aux deux élus, avant de poser une main paternelle sur l’épaule du jeune homme.
— Oui. Je te remercie, glissa ce dernier. Nous avons beaucoup de choses à vous annoncer et un service important à vous demander à tous.
— De quoi s’agit-il ? l’interrogea Mendoza, perplexe.
— Nous ne pouvons pas en parler ici. Les murs ont des oreilles, répondit l’héritier du peuple d’Atlantide.
— C’est si important que ça ?
Pour toute réponse, le porteur du médaillon du soleil acquiesça silencieusement d’un mouvement de tête. Le marin espagnol, fidèle compagnon de route de l’élu savait au regard du tracas de ce dernier que la temporaire accalmie qu’il venait de connaître dans sa vie allait bientôt prendre fin.
Au moment où toute la source d’agitation fut rassemblée, le Rajah parut soudain à leurs côtés. Toujours émerveillé par les prouesses technologiques et scientifiques qui étaient offertes à ses yeux, il enjoint sa troupe de reprendre ses postes et de laisser les étrangers en paix. Aux ordres, les soldats reprirent aussitôt sans contradiction les tâches qui leur incombaient jusqu’ici.
Le souverain détourna ensuite le regard vers son lieutenant indien.
— Capitaine. Vous veillerez à faire préparer logis et couverts pour ces trois étrangers. Ils sont mes convives. Vous entendez ? Je veux qu’une festivité soit donnée en leur honneur ce soir.
— Bien, votre majesté. Il en sera fait selon vos désirs.
L’officier se mit au garde-à-vous, puis se dirigea vers l’aile principale du fort où il adressa de nouvelles consignes à ses subordonnés.
— Quant à vous, j’attendrai votre compagnie au moment du repas. Je crois savoir que vous avez beaucoup à me raconter, indiqua son altesse avant de regagner ses appartements.
— À moi aussi, vous devez quelques explications ! ajouta Tao, enthousiaste après une courte discussion avec son ami chinois. Comment êtes-vous arrivés jusqu’ici ? Et comment avez-vous réussi à faire construire un nouveau condor ? Et quel est donc ce « secret des anciens » dont vient de me parler Tian Li ?
— Doucement Tao. D’abord, nous devons nous préparer pour faire honneur à l’invitation du Rajah. Nous t’expliquerons tout demain, le rectifia Zia, d’un ton enjoué à l’idée de pouvoir relâcher la pression qui pèse sur ses épaules depuis déjà plusieurs semaines.
Déçu, le savant croisa les bras et laissa ses anciens compagnons de route se mettre à suivre un serviteur qui venait de leur être assigné en vue de leur séjour dans l’antre du pouvoir de Pattala. Après quelques secondes de réflexion, il demanda au moine Shaolin de le suivre jusqu’à son laboratoire, mais celui-ci déclina poliment. Toutefois, il lui tendit un livre qui semblait avoir une certaine valeur. La couverture dorée qui était recouverte d’écritures muennes l’intrigua immédiatement.
— Je regrette, mais l’invitation vaut pour tout le monde, Tao. Nous parlerons de tout cela dès le moment venu, répondit calmement le chinois qui retourna vers l’oiseau argenté pour en faire descendre Long Chow.
Sans poursuivre la conversation, l’alchimiste reprit calmement la direction de son atelier où il entendait désormais passer la soirée. « Quelle incohérence … Être si pressés de découvrir ces secrets, tout en me demandant d’attendre demain … » pensa-t-il en affichant des traits de plus en plus tirés.
***
En Allemagne, non-loin de Berlin, vingtième siècle
Reclus dans une petite pièce dénuée de toute lumière naturelle, une ombre s’attèle à une tâche ingrate. Eclairé par un simple plafonnier, un petit homme aux cheveux et à la capillarité rousse semble sortir droit d’une légende d’épouvante. « Sales petits morveux. Je ne vous laisserais pas me priver de ce qui me revient. Nous nous retrouverons plus vite que vous le pensez » pensa-t-il, fulminant contre sa cuisante défaite.
— Maître Ambrosius, vous avez de la visite, annonce un être recouvert d’une tunique et d’une cuculle rougeâtre qui venait d’entrer brusquement dans l’atelier.
— Faites-le donc entrer, confirma son interlocuteur sans même se retourner.
Dans l’entrebâillement de la porte apparut alors une silhouette chétive, mais qui faisait forte impression de prime abord.
— Recherches avancent ? Arme solaire prête ? l’invectiva le moustachu dans un français approximatif.
— Elles avancent même très bien ! Je suis parvenu à mettre au point un prototype qui vous aidera grandement contre les russes, lui apprit dans un parfait allemand celui qui était appelé « Chevelure rouge » par les habitants de ces lieux. « Alors je t’éliminerai et prendrai ta place afin de dominer le monde ! » poursuit-il dans son esprit. Il ne put s’empêcher de d’esquisser un rictus de satisfaction.
Avant de s’éclipser, le petit moustachu lui répondit dans sa langue maternelle.
— Très bien. J’attends votre rapport complet ce soir
***
En Inde, dans le palais du Rajah de Pattala. Seizième siècle
En Asie, et plus particulièrement au palais du Rajah, la nuit avait définitivement remplacé la lumière du jour et la fête battait son plein. Autour du monarque, de nombreux habitants de Pattala, les deux élus, les espagnols et quelques-uns de ses serviteurs se prêtaient parfaitement à l’ambiance chaleureuse qui y régnait. Seuls manquaient à l’appel Zia, le naacal, Nostradamus et certains alchimistes, tous absents du champ de vision d’Estéban. Retranché dans son laboratoire depuis l’arrivée de ses trois amis, Tao n’avait pas vu les heures s’écouler et c’était maintenant à la lueur d’une simple bougie reflétant une atmosphère lugubre qu’il poursuivait inlassablement sa tâche. « Je dois déchiffrer cette énigme », se répétait-il maladivement en s’efforçant de déduire le sens des premiers idéogrammes qui recouvraient l’ouvrage remis par Tian Li. Et tandis que les bras de Morphée allaient définitivement l’emporter dans un profond sommeil, une ombre inquiétante fit soudainement irruption. Elle vint rapidement interrompre la longue léthargie qui s’annonçait progressivement.
Malgré sa somnolence, le scientifique reconnut immédiatement Zia qui, contrairement à lui, avait décidé de soigner sa tenue. Vêtue d’une longue robe de soie et de dentelle dorées qui la mettaient à son avantage, elle impressionna son interlocuteur. Mais malgré la prestance qu’elle s’était juré d’adopter, elle ne put s’empêcher de lui exprimer son irritation et son inquiétude pour celui qu’elle considère être comme son frère.
— Ne me dis pas que tu comptes passer ta soirée et ta nuit à travailler ? Tao, tout le monde t’attend pour la fête. Il serait impoli de ne pas t’y présenter. Et puis, il faut que tu te reposes. Tu dois pouvoir t’accorder un loisir, de temps à autre.
Ne prêtant aucune véritable attention à son avertissement, il se replongea dans sa mûre réflexion, puis lui indiqua la direction de la porte par laquelle elle avait pénétré dans la pièce.
— Merci pour l’invitation, mais allez-y sans moi. Je dois élucider ces nouveaux mystères ! Ferme bien la porte en partant, s’il te plait. J’ai besoin de calme pour travailler et me concentrer.
Au terme d’une minute d’hésitation, la jeune inca s’exécuta. Consciente qu’elle ne pourrait le pousser à changer d’avis, elle se dirigea vers la grande salle où étaient données les festivités.
Lorsqu’elle parut dans la pièce, la plupart des regards masculins se tournèrent vers elle. Les yeux ébahis, la majorité des hommes n’avaient d’yeux que pour elle. Et parmi eux, Estéban était séduit par sa beauté et la minutie qu’elle avait apporté à son apparence.
— Ferme donc la bouche. Tu vas finir par avaler une mouche, ricana la jeune femme d’un rire cristallin qui fit fondre son compagnon. Comment me trouves-tu ? demanda-t-elle ensuite en faisant un tour sur elle-même pour se laisser contempler.
— Tu es magnifique, mon …
Sur le point d’achever sa tirade par le dépôt d’un doux baiser sur la joue de son amie, le jeune homme fut interrompu par une brusque arrivée d’Indali qui venait d’achever sa préparation. L’indienne, préoccupée par l’absence de son prétendant, s’adressa à Zia, mais n’exprima aucune joie
— Dis, Tao n’est pas là ? demanda-t-elle, non sans culpabilité, consciente qu’elle venait de briser leurs instants de bonheur.
Préoccupée, la muenne prit une profonde inspiration et finit par révéler l’information.
— Il s’est enfermé dans son atelier. Tu le connais, il continuera de cogiter jusqu’à l’épuisement, soupira Zia. Il va falloir t’y habituer si tu comptes le conquérir.
Son interlocutrice rougit, puis se mit en marche vers les lieux où son bien-aimé avait pris ses quartiers. Subrepticement, elle s’approcha du savant et vint poser une main douce sur son épaule gauche, ce qui le fit sursauter. Interrompu dans son œuvre, il se retourna vers l’intrus et entrevit une silhouette fine et élancée dont la chevelure de jais fluide et ondulée trahissait le genre. L’obscurité ne permettant pas d’y voir parfaitement, le savant alluma une seconde bougie, puis il s’approcha de l’inconnue. Lorsque la distance qui les séparaient s’était réduite à quelques pas, il reconnut immédiatement Indali dont le sari orangé qui épousait délicieusement son corps se mariait très bien avec sa peau caramélisée et ses yeux d’ébène brillants
— Indali ! Tu … tu m’as fait peur ! Que … qu’est-ce que tu fais là ? bafouilla-t-il, intimidé par la soudaine arrivée de son amie. Je … Tu … tu es … Cette robe te va très bien, glissa-t-il enfin avant que ses joues ne prennent une teinte rougeâtre à la vue de la tenue qu’elle arborait.
— Mer … merci, répondit-t-elle en rougissant à son tour. Nous t’attendons pour le bal du Rajah. Veux-tu bien te préparer et me faire honneur de ta présence ?
Déstabilisé, il passa une main dans ses cheveux puis reprit un instant son dur labeur. Dans une transe indescriptible, il fut soudainement pris d’une agitation incontrôlée, puis se mit à courir hors de la pièce, oubliant involontairement la présence de sa prétendante.
— EURÊKA ! J’AI TROUVÉ ! J’AI TROUVÉ ! ESTEBAN ! ZIA ! J’AI TROUVÉ ! C’EST FANTASTIQUE ! hurla-t-il à travers le dédale que formaient les couloirs du palais.
Quelques instants plus tard, il fendit la foule comme une furie et interrompit la dense qui entrainait les deux élus. Furieux, Estéban grommela quelques injures vite réprimées. Malgré leurs protestations, le dément les bouscula pour les pousser vers son antre.
— Ces alchimistes, tous des fous furieux, pesta le dynaste, visiblement offensé par la scène à laquelle il venait d’assister.
Contrarié par l’attitude du chercheur, Mendoza entreprit toutefois d’apaiser la situation.
— Votre majesté, je vous prie de m’excuser au nom de notre cher Tao. Lorsqu’il fait des découvertes, il ne peut pas s’en empêcher.
— Mais au fond, c’est un brave garçon, confirma Laguerra, attablée à côté du capitaine.
Lorsqu’il fit son retour en trombe dans le laboratoire, le naacal se retrouva face à une Indali peu amicale. Bras croisés et visage fermé, la jeune indienne laissa éclater une colère froide qui démasquait le feu incontrôlable qui brûlait au plus profond de son être.
— Je ne te dérange pas, j’espère ? Te rends-tu compte que nous étions en pleine discussion lorsque tu es parti tel un voleur ? Voilà des mois que tu es arrivé. Depuis, nous ne nous sommes pas revus plus de quelques minutes. Tu es sans cesse accaparé par tes découvertes. Est-ce que tu penses à moi parfois ?
Consciente qu’elle en avait trop dit, la jeune femme se ravisa rapidement et bondit hors de la pièce, très vite talonnée par Zia qui venait de les rejoindre.
Se retrouvant seul avec l’atlante, le scientifique haussa les épaules et le tira par le bras vers son espace de travail.
— Regarde. C’est génial. J’ai réussi à déchiffrer les premières pages du livre mémoire que m’a remis Tian Li. Ce que j’y ai découvert est incroyable ! Tu te souviens des …
Mais agacé par la situation, son ami lui coupa brutalement la parole. Il fronça les sourcils, secoua la tête puis soupira.
— Tout cela peut attendre demain. Sa majesté nous a TOUS conviés pour festoyer et Indali s’est fait pomponner pour toi en cette occasion. Je sais que tu es très pris par ton œuvre, mais il va falloir que …
— Mais …
L’élu esquissa un geste de désapprobation et poursuivit son exposé, reprenant progressivement son calme.
— Laisse-moi t’expliquer une chose, mon frère. Si tu tiens à elle, je te conseille de lui accorder du temps et de l’attention. Ne la rends pas malheureuse en demeurant toujours dans ton monde.
Dans son for intérieur, le naacal réfléchit instantanément et répliqua.
— Comment ça, « si je tiens à elle » ? Nous sommes bons am …
Estéban soupira encore et prit un air grave.
— Veux-tu bien arrêter de me prendre pour un idiot ? Nous savons tous les deux que vos ressentiments affectifs vont bien au-delà de la simple camaraderie. Il va falloir que vous vous parliez sérieusement. Comme nous l’avons fait avec …
Sur ces mots, le jeune homme mit fin à son discours, sentant la gêne monter en lui. En face, l’alchimiste affichait un rictus de satisfaction. « Je le savais », pensa-t-il.
Toujours dans la forteresse, à quelques dizaines de mètres de là, leurs compagnes respectives s’étaient éloignées. Elles avaient pris place de part et d’autre d’un petit salon où trônaient deux sièges et une petite table. Sur cette dernière, une servante venait de disposer deux tasses d’un breuvage local.
— Indali. Que se passe-t-il avec Tao ?
La jeune indienne ne répondit pas, restant réservée sur les sentiments qu’elle éprouvait depuis de nombreux mois à l’égard du jeune homme à la tunique jaune.
— Tu peux tout me dire. Je suis ton amie, insista Zia.
Un ange passa et elle se mit finalement à s’exprimer.
— Lorsqu’il est revenu en compagnie de Mendoza et des deux autres adultes, j’ai été soulagée de savoir que vous aviez trouvé ce que vous recherchiez. Mais plus encore, j’étais contente de le voir revenir auprès de moi. Seulement, il est obnubilé par sa quête permanente du savoir du peuple Mû. Nous nous sommes entretenus à plusieurs reprises, mais cela fut toujours très bref. Et ce soir, il m’a ridiculisée. Je pense que mon attirance pour lui n’est pas réciproque.
L’inca sourit, puis réprouva ses propos d’un mouvement de tête.
— Notre cher naacal est concentré sur ses grands projets, mais je suis certaine qu’il pense très souvent à toi. Même s’il ne te le montre pas, il tient énormément à toi.
— Tu … tu crois ?
La porteuse du médaillon hocha la tête en signe d’approbation.
— J’en suis certaine !
— Merci, Zia.
Achevant la boisson de leurs verres, les jeunes femmes entreprirent de rejoindre la grande salle où tous les convives étaient toujours rassemblés.
***
Le lendemain matin, l’aube n’était pas encore venue lorsque Tao surgit telle une hyène enragée dans la suite que partageaient désormais les deux élus. Evitant toute politesse, mais ne souhaitant pas être confronté à une riposte cinglante d’Estéban, l’alchimiste bondit vite auprès de Zia qui dormait paisiblement aux côtés de son compagnon, avant de la secouer violemment pour la réveiller. Surprise, la muenne s’empara d’une carafe d’eau qui était posée sur la table de chevet et la lança vers son agresseur. Celle-ci entra alors en collision avec son visage. Pris au dépourvu, l’intrus chancela et s’écroula bientôt, avant de se rattraper à la seule prise disponible à proximité : Les couvertures qui recouvraient les corps presque nus de ses deux amis.
Dès l’instant où il se releva, il ne put que constater que le couple avait passé une nuit agitée. Croisant les regards peu amicaux de ceux qu’il dérangeait avant les aurores, le fondateur de l’Ordre du Condor se raidit. Ces derniers lui intimant sans réserve l’ordre de quitter immédiatement la chambrée, il esquissa quelques pas en arrière. La jeune femme, qui avait eu le temps de se couvrir d’un drap, montra du doigt l’ouverture par laquelle il venait d’entrer.
— Tao … Tu … Sors ! exigea l’inca qui lui lançait un regard de plus en plus glacial.
Gêné par la situation, son interlocuteur se mit à rougir, puis feint d’ignorer les minutes qui venaient de s’écouler et se fendit d’une directive.
— Je vous attends à l’atelier dans dix minutes !
— Mais … Et le petit-déjeuner alors ? l’interrogea Estéban qui venait d’émerger de son sommeil.
— Nous n’avons pas le temps. Nous devons nous concentrer sur notre mission ! le corrigea Tao.
Sur ces mots, le scientifique se dirigea rapidement vers le couloir. Il ferma la porte, puis la rouvrir pour relancer la conversation.
— Vous avez dix minutes. Pas une de plus ! conclut-il avant de quitter enfin les lieux.
S’assurant de l’absence de leur tortionnaire, l’atlante sortit du lit pour verrouiller la porte.
— Il est complètement fou, soupira-t-il en s’adressant à Zia. Nous venons d’arriver et il veut déjà notre mort. Franchement, je plains Mendoza, Isabella et Gaspard. Quel fardeau !
Quelques minutes plus tard, les porteurs du médaillon se présentèrent devant l’entrée de l’atelier principal, celui où avait été regroupés tous les alchimistes. Conscient qu’il s’agirait certainement de leur dernier instant d’intimité, le fils du soleil prit doucement la main de sa bien-aimée dans la sienne, puis s’approcha doucement pour déposer un furtif baiser sur ses lèvres. Mais sans laisser à sa dulcinée l’occasion d’y répondre, il ouvrit la lourde porte qui conduisait dans les quartiers des chercheurs.
— Bon, allons-y, soupira-t-il en s’engouffrant dans la grande pièce où étaient disposés toutes sortes d’instruments scientifiques dont certains produisaient de petites vapeurs.
Il ne fallut pas quelques secondes à Tao pour les accueillir, sourire aux lèvres, comme si rien ne s’était produit auparavant.
— Pile à l’heure ! les félicita l’ancien disciple d’Ambrosius, avant de pointer du doigt leurs vêtements. Non ! Non ! Ça, ça ne va pas ! critiqua-t-il sans détour dans une énième transe indescriptible. Je vous demande d’aller vous changer ! ordonna-t-il
Il tendit à chacun une tunique estampillée des armoiries de l’Ordre qu’il avait fondé.
— Tao, nous sommes les invités du Rajah. Nous ne souhaitons pas faire partie de la congrégation, trancha Zia qui avait revêtu la même robe dorée que la veille.
— Ne le contrariez pas. Il est devenu très instable depuis quelques temps, souffla Mendoza qui venait de s’immiscer aux côtés de l’inca. Faites ce qu’il vous dit, confirma finalement le marin qui bailla aux corneilles.
Après avoir acquiescé, l’atlante découvrit le visage fermé et fatigué de l’espagnol à qui il donna un léger coup de coude.
— Courte nuit ? demanda-t-il malicieusement en lui adressant un clin d’œil.
— Similaire à la vôtre. N’est-ce pas ? Les murs qui séparent nos appartements ne sont pas très épais, ricana Laguerra. Faites-vous plus discrets, si vous ne souhaitez pas réveiller tout le voisinage.
Face à elle, l’atlante et la muenne étaient gênés et leurs visages se tintèrent d’un rouge de plus en plus vif. Et devant l’inattention de son public, le naacal frappa dans ses mains, puis s’emporta.
— Assez de messes basses ! Je ne peux pas vous consacrer toute la journée. Heureusement que Tian Li est concentré, lui ! s’offusqua-t-il en désignant le moine Shaolin qui était déjà occupé à déchiffrer un manuscrit.
Refusant d’appliquer les ordres, Estéban se laissa dominer par son courroux et fit asseoir celui qui dominait l’assemblée jusqu’ici. Dès lors, l’américaine se rapprocha et vint passer ses bras autour de celui du jeune homme.
Quand Tao cessa enfin de protester et de pester à qui voulait bien entendre ses élucubrations et que le silence lui était acquis, le fils du soleil prit l’une des mains de son amie dans la sienne et s’adressa à toute la tablée.
— Depuis notre séparation à Zimbabwe, nous avons appris bien des choses et vous avez pu commencer une nouvelle vie de tranquillité. Tao, même si tu es très maladroit avec Indali, tu as su fonder l’Ordre du Condor. Cela n’était pas une mince affaire, mais tu y es parvenu avec l’aide de Mendoza, de Laguerra, de Gaspard et de Nostradamus qui ont accepté de te suivre …
— Pour cela, nous vous en remercions, poursuivit la jeune femme. Mais aujourd’hui, l’heure n’est plus à la sérénité. Pendant notre séjour dans l’autre monde, les sages de Mû et d’Atlantide nous ont inculqué de nombreuses connaissances qui nous ont conduit à une déduction effroyable …
— Zarès étant toujours en liberté, il représente une menace plus importante que jamais pour l’Humanité toute entière. Et s’il venait à mettre au point une réplique de l’arme solaire …
— Cela serait annonciateur de la fin des temps. Nul ne sait où sa folie l’emportera.
Ils laissèrent quelques secondes à leurs interlocuteurs pour assimiler les informations, puis Zia reprit
— Si nous sommes de retour aujourd’hui, c’est parce que nous avons besoin de vous et de votre aide.
— Mais, afin de nous aider dans notre tâche, la princesse Rana’Ori nous a transmis quelques-uns de ses pouvoirs …
Impatiente, la fille du Docteur Laguerra les pria de se hâter dans leur explication.
— Voilà. Les amis …, commença Estéban.
— Nous sommes les futurs souverains de Mû et d’Atlantide ! confirma Zia.
Aussitôt, le visage de Tao se décomposa. Profondément blessé, l’héritier du peuple disparu du Pacifique ne dit aucun mot et balaya tous les feuillets qui étaient disposés sur la table, avant de quitter précipitamment la pièce. Immédiatement Nostradamus, Mendoza et la jeune inca se lancèrent à sa poursuite. « Souverains de Mû et d’Atlantide, rien que ça ! Et pourquoi pas roi et reine du monde ? Cela n’a aucun sens ! » pensait Isabella en regardant fixement Estéban.
Que cachent donc les pouvoirs des titres de souveraineté de Mu et d'Atlantide ? Que fait donc Zarès au vingtième siècle ? Où sont Pedro et Sancho ? Vous le découvrirez en lisant les prochains chapitres !
Voilà pour la publication du jour. J'espère que ce chapitre vous aura plu !
Je vous donne rendez-vous pour le chapitre 3 dans le courant du mois de juin, ou au tout début du mois de juillet.
Bon début d'été !
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Avant de vous quitter, voilà tout de même quelques remerciements à TEEGER59 pour le montage !