Chroniques Catalanes II. La reconquista.

C'est ici que les artistes (en herbe ou confirmés) peuvent présenter leurs compositions personnelles : images, musiques, figurines, etc.
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yupanqui
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Re: Chroniques Catalanes II. La reconquista.

Message par yupanqui »

Pimentons et Canela pour faire un clin d’oeil à tes 2 chattes !
« On sera jamais séparés » :Zia: :-@ :Esteban:
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pedro
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Re: Chroniques Catalanes II. La reconquista.

Message par pedro »

yupanqui a écrit : 25 janv. 2020, 14:02 Pimentons et Canela pour faire un clin d’oeil à tes 2 chattes !
C'est les nom de ses chats ca?
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Re: Chroniques Catalanes II. La reconquista.

Message par TEEGER59 »

pedro a écrit : 25 janv. 2020, 17:18
yupanqui a écrit : 25 janv. 2020, 14:02 Pimentons et Canela pour faire un clin d’oeil à tes 2 chattes !
C'est les nom de ses chats ca?
Oui. La version espagnole de Paprika et Cannelle.
:Laguerra: : AH! Comme on se retrouve!
:Mendoza: : Ma première leçon ne t'a pas SUFFIT?
:Laguerra: : Cette fois, tu ne t'en sortiras pas si FACILEMENT!
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pedro
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Re: Chroniques Catalanes II. La reconquista.

Message par pedro »

TEEGER59 a écrit : 25 janv. 2020, 18:19
pedro a écrit : 25 janv. 2020, 17:18
yupanqui a écrit : 25 janv. 2020, 14:02 Pimentons et Canela pour faire un clin d’oeil à tes 2 chattes !
C'est les nom de ses chats ca?
Oui. La version espagnole de Paprika et Cannelle.
Ah ok
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HarryHayfield
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Re: Chroniques Catalanes II. La reconquista.

Message par HarryHayfield »

I am sorry to say that I do not have any moggies despite looking after moggies for most of my life, this is because we live on a busy road and therefore dare not get any for fear of the worst happening. That said, we do have some moggies who come to visit every now and again who are not ours but locals cats and therefore, if there would be no objection, I could name them Esteban, Zia and Tao
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IsaGuerra
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Re: Chroniques Catalanes II. La reconquista.

Message par IsaGuerra »

Une très bonne suite ^^

J'avoue que je vois totalement Esteban vivre avec des chats certains traits de caractère se ressemblent
Et comme le dit Akar, l'entraînement donne hâte, Mendoza a aidé Esteban à se construire lors de son enfance et maintenant Esteban va aider son "mentor" à se reconstruire ^^
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TEEGER59
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Re: Chroniques Catalanes II. La reconquista.

Message par TEEGER59 »

Suite.

Burning heart.

L'entraînement débuta par une simple série de mouvements, suivi de ce qui serait leur principale activité, la course à pied. Tout en trottant à petites foulées, Estéban énonça pour son ami ce qu'il nomma le Triangle. Course, étirements, exercices, sans omettre le travail dans les vignes. Le tout à la sauce Atlante.
Il était d'usage dans les corps militaires que l'apprentissage - ou dans le cas de Mendoza, le ré-apprentissage - se fasse à travers le tamis de la douleur. Le capitaine ne dérogerait pas à la règle, Estéban l'exprima clairement.
Chaque jour, le Triangle. L'élu avait établi ses principes de base. Ainsi qu'un nombre de règles invariable. Par exemple, le Catalan devait régulièrement s'hydrater à l'aide de sa gourde car il perdrait énormément d'eau lorsqu'il se dépenserait. Il devrait également s'en tenir à un régime strict de légumes, d'herbes et de fruits secs ou sauvages.
En ce début de matinée, les rayons du soleil semblaient déposer une feuille de métal dorée sur l'herbe humide de rosée. Les deux hommes allaient et venaient dans le pré. En matière de course, Mendoza devait d'ores et déjà gérer le problème du souffle. Avec les années, il avait perdu toute endurance et sa convalescence n'avait rien arrangé. Ceci s'avérait plus qu'un handicap.
Estéban avait donc décidé pour ce premier jour un rythme lent mais régulier, soutenu, entrecoupé de longues périodes de récupération active. Il avait placé la barre un peu haut. Juan découvrit qu'il ne pouvait pas courir plus de vingt minutes à petites foulées sans être assailli des pires points de côté. Malgré ses efforts de volonté, ce premier parcours se termina en boitant, sous les quolibets acerbes de son entraîneur.
Ils s'arrêtèrent ensuite au bord du Llobregat pour la première série d'exercices, en ce début principalement basés sur la musculation. L'Espagnol but à sa soif, qui était grande, et remplit sa gourde avant de commencer à travailler les muscles du haut de son corps, en soulevant divers rochers jonchant la berge. Ils repartirent à peine les étirements terminés. Beaucoup de marche autour du domaine, un peu de course. Une nouvelle halte, une seconde série d'étirements, puis le déjeuner, à la charge de l'élu.
Celui-ci revint de la chasse avec un lapin qu'il dépouilla en un rien de temps, enfilant la chair tendre sur des brochettes avec des lamelles de basilic, pour les mettre à cuire par-dessus les braises d'un petit feu.
Une incroyable odeur de viande grillée envahit l'espace et brûla les narines de son comparse. C'était si doux et violent à la fois.
Il prépara ensuite une soupe avec d'autres herbes qu'il avait récoltées dans la forêt, composant un breuvage auquel il rajouta de petites fleurs séchées à pétales bleus, extraites du sachet médicinal que Zia lui avait confié.
Mendoza jeta un œil envieux à son compagnon qui se régalait de viande fondante. Sa salive affluait. Il en vint à baver comme les chiens de Tao au son de la cloche. Puis, il lança un regard dégoûté à la soupe qui l'attendait. Il but une gorgée du mélange et fit la grimace.
:Esteban: : Ah, ne commence pas à faire ta mijaurée, hein! Tu avales tout d'un coup. Exécution!
:Mendoza: : Tant que tu ne me fais pas manger des graines...
Il vida le bol, et maugréa:
:Mendoza: : C'est vraiment amer, ton bouillon! En fin de compte, je me demande si je ne préférerais pas becqueter du grain comme tes poules.
:Esteban: : Je te l'ai dit, Mendoza. Ton corps est bourré d'impuretés... Durant ta convalescence, je ne sais pas qui a décidé de te gaver de la sorte, mais ton régime alimentaire devait être digne de celui d'un ours. C'était une belle ânerie! À présent, il faut te laver de l'intérieur. Maintenant que tu as tout bu, je peux bien te le dire, ces plantes que je suis allé chercher vont accélérer le processus.
Le capitaine plissa les yeux.
:Mendoza: : Ah... Tu veux dire que ça va me vider les...
:Esteban: : J'ai bien peur que oui! Les tripes...
Les sourcils froncés, Juan répéta:
:Mendoza: : Non, tu ne veux pas dire que...
Il n'alla pas plus loin. Son teint devint livide, ses traits se comprimèrent, sa bouche s'arrondit et il porta une main à son ventre. Les trompettes ne tardèrent pas à résonner et le festival des réjouissances allait bientôt commencer.
Il se leva d'un bond, piqua un sprint en direction des fourrés les plus proches tout en lâchant une bordée d'infâmes jurons.
Le sourire de l'Atlante étira sa face comme une grenouille géante. Ses yeux pétillaient de malice en assistant au spectacle son et lumière.
:Esteban: : Que l'apocalypse commence!
La voix du capitaine s'éleva d'un massif de fougères:
:Mendoza: : Fiche-moi la paix, Estéban! C'est intime, bon sang! Tu me paieras ça... Je te promets que lorsque j'aurai retrouvé la forme, tu recevras ton dû! Ooh, mes intestins!
Incapable de respirer tant il riait, l'élu s'esclaffa:
:Esteban: : Ouais, pour le moment, je tremble de peur!
Puis il se demanda s'il n'avait pas un peu forcé sur la dose. Appuyé contre un rocher, la tête entre les épaules, le pantalon au bas des jambes, fesses à dix centimètres au-dessus du sol, son compagnon souffla longtemps.
Après ce déjeuner en fanfare, Estéban lui accorda un repos bien mérité avec une sieste d'une heure. Suite à cela, courir encore, ou marcher. Boire, s'étirer. Se muscler, cette fois le bas du corps. Boire et encore s'étirer. Courir, marcher. Boire, s'étirer, travailler entre les ceps... Manger... Dormir... Tels étaient les nouveaux mantras que l'élu avait édictés et qui constitueraient son quotidien durant les prochains jours.

☼☼☼

C'était un homme éreinté, accablé par les sécrétions de son corps, qui regagnait son logis, bien seul au milieu de sa fatigue, à la fin de cette première séance. Dans une poignée d'heures, Mendoza arpenterait de nouveau le pré, avec cet espoir vain d'attraper un jour prochain, ces fantômes du crime qui empourpraient sentiers forestiers de leurs lames étincelantes...
Au bout de la seconde journée débuta le calvaire des courbatures. Chacun des muscles de ses jambes, de ses bras et de ses épaules, lui infligeait un coup de poignard lorsque le capitaine tentait de faire un mouvement brusque.
Il se couchait tôt car il se levait tôt, Estéban venant le tirer du lit dès l'aube. Il parlait peu avec lui. Même le soir, trop éreinté, perclus de douleurs, il n'était pas d'humeur à discuter avec son épouse. À peine allongé, il sombrait dans un sommeil profond, comateux. Un tel entraînement était déjà conséquent pour un jeune homme en pleine forme, pour Juan et sa vingtaine d'années supplémentaires, cela représentait une vraie torture.
Toutefois, Isabella était là pour atténuer ses souffrances. Quelle que soit l'intensité de ses courbatures, de ses douleurs musculaires, de ses contusions, de ses ampoules, ses doigts de fée œuvraient chaque soir à chauffer les muscles, les réparer et à drainer sa fatigue, comme par un effet de magie curative.
Le lendemain voyait donc le quadragénaire s'éveiller dispos, au moins dénué de toute gêne pour affronter le nouveau supplice de la journée.
Mais même avec l'appui de sa princesse, la première semaine fut particulièrement éprouvante pour lui. S'il put assez vite augmenter son endurance, cela ne l'empêcha pas de serrer les dents du matin au soir.
Au septième jour, Estéban avait confectionné des poids qu'il attachait aux poignets et aux chevilles du Catalan. Ce dernier devait réaliser tous les exercices avec ces fardeaux additionnels, courses comprises et, dès que ses muscles se refroidissaient, il souffrait le martyre. Même les périodes d'étirements étaient devenues une épreuve. Ses tendons torturés refusaient de se laisser aller à la détente. La sieste de l'après-déjeuner, trop courte à son goût, le laissait à peine reposé pour entamer le programme à suivre. De plus, il lui semblait avoir faim toute la journée, son organisme brûlant bien plus de calories qu'il n'en absorbait.
La nuit représentait son seul vrai moment de répit. Trop épuisé pour réfléchir, il se laissait aller de tout son poids dans les bras d'une Isabella grave et maternelle, en s'endormant dans son étreinte chaude, bien emmitouflé sous leur couverture. L'aventurière savait qu'il avait besoin d'elle pour récupérer, retrouver sa hargne, sa fougue de taurillon.
Bientôt, le Catalan ne pensa plus à rien, pas même à sa déchéance ni même à sa vengeance. À rien d'autre que tenir jusqu'au soir, coûte que coûte. Son horizon s'était restreint à cette seule pensée directrice.
Mais l'enfer se poursuivait pour lui. L'imagination d'Estéban paraissait sans borne, concevant des épreuves toujours plus exigeantes. Mendoza ne voyait plus en lui un ami. Il était aux prises avec le pire des sergents de sa connaissance. Injuste, implacable et vachard.
Malgré tout ce qu'ils avaient partagé par le passé, il lui arrivait de le haïr. L'Atlante le harcelait, se moquait de sa forme, allant même jusqu'à l'insulter copieusement afin de le bousculer.
Le marin avait beau connaître le processus du Tercio* pour former les nouvelles recrues, cela ne rendait pas le traitement plus supportable pour autant. La colère que provoquait les invectives de son tourmenteur lui permettait par contre de trouver en lui les ressources nécessaires à terminer un exercice, alors que son organisme avait abdiqué. Autre fait positif, il avait retrouvé une part de son souffle. Ses courbatures avaient fini de le handicaper.
Toutefois, si le corps retrouvait de son allant, de sa gloire passée, son esprit restait emmuré dans son cocon de douleur. Malgré les progrès réguliers qu'il réalisait à sa propre surprise, Juan continuait d'en vouloir à la terre entière. La frustration avait beau s'estomper à mesure que la forme revenait, une part de lui-même restait sclérosée par un ressentiment lancinant qu'il ne parvenait pas à dépasser. Il se sentait incomplet, privé de son intégrité.

☼☼☼

La nuit agissait comme un flux. Il existait un moment où la souffrance mentale semblait se retirer et devenait si lointaine que Mendoza la percevait à peine dans les limbes.
Et plus le réveil approchait, plus la marée remontait. Les vagues grandissaient, de plus en plus fortes et violentes, jusqu'à venir se briser sur un coin de son âme.
La douleur se réveilla, pire que la veille, comme du sel versé sur une plaie.
En ce vingt-cinquième jour du mois d'avril, Juan était recroquevillé dans son lit, immobile, les paupières closes. Derrière celles-ci, les mêmes images tournaient en boucle dans sa tête. Il rêvait de l'ermite, de son cadavre découvert au fin fond de la forêt. Ses souvenirs lui arrivaient comme des coups de rasoir sur les rétines. Dans l'évanescence d'un million de scrupules sans cesse renaissant, il songeait à son impuissance. Étrangement, il se voyait ligoté à un arbre, comme s'il avait pris la place de l'un de ses agresseurs...
Durant une dizaine de minutes, il fut là-bas, jusqu'à ce que quelqu'un l'arrache au passé et le ramène à la réalité. C'était Isabella qui s'était assise près de lui en lui caressant la joue du dos de la main.
Le capitaine sursauta lorsqu'il sentit ses doigts sur son visage. Ça-y-est, c'était fini. Bernardo était parti.
Il émergea de sa somnolence et roula des yeux. Sa princesse se tenait à ses côtés en le fixant avec bienveillance. Il se massa la nuque dans une grimace.
:Mendoza: : Quelle heure est-il?
Elle l'embrassa tendrement sur le front.
:Laguerra: : Plus de six heures.
Avec un mouvement de tête, elle fit:
:Laguerra: : Allez viens! Estéban ne va pas tard...
L'aventurière fut interrompue. Comme chaque matin, une étrange aubade se déroulait sous la fenêtre de leur chambre. Mais les paroles proférées n'étaient pas destinées à la jeune femme.
:Esteban: : Mendoza! Sors du lit, espèce de flemmard! Je t'attends! À moins que tu préfères qu'on dise partout de toi que tu es devenu un pleutre qui accepte d'exposer ses enfants pour sauver sa peau!
:Laguerra: : Qu'est-ce qu'il a dit, là?
:Mendoza: : Rien, rien, ce n'est rien. Il ne le pense pas. C'est pour me stimuler un peu.
:Esteban: : Alors, ça vient? Boursemolle!

☼☼☼

:Esteban: : Soixante-dix, soixante et onze, soixante-douze... Eh, ta série n'est pas finie!
Écarlate, le capitaine haleta:
:Mendoza: : Je n'en peux plus...
Il se tenait face à Estéban, mais à l'envers. Suspendu par les pieds à une grosse branches, les mains attachées dans le dos. L'épreuve du moment consistait à relever la tête jusqu'à toucher ses genoux. Sa sangle abdominale, ses muscles lombaires le brûlaient à le faire hurler.
:Esteban: : Ta-ra-ta-ta! Tu finis.
Un Juan cramoisi répliqua:
:Mendoza: : Estéban, je te dis que je n'en peux plus!
:Esteban: : Repose-toi si tu veux, mais tant que tu n'as pas terminé cet exercice, tu restes là.
De fait, attaché comme il l'était, le Catalan ne pouvait se libérer tout seul.

56.PNG

Les yeux étincelants de colère, il cracha:
:Mendoza: : Tu n'es vraiment qu'un orchidoclaste! D'accord, je vais essayer puisque je n'ai pas le choix. Mais ne t'inquiète pas, fils du soleil, je l'ajoute à ton ardoise. Bientôt, très bientôt, on en reparlera...
Estéban s'exclama:
:Esteban: : Pfiouuu, quelle menace!
L'Espagnol maugréa tout en se contortionnant.
:Esteban: : Il est des hommes que l'épreuve révèle et auxquels la difficulté sert de tremplin... Allez Mendoza! Je sais que tu es de ce bois-là... (Pensée).
L'Atlante reprit:
:Esteban: : J'en tremblerais, si tu n'étais pas troussé ainsi. Enfin, peut-être... Toujours est-il que l'on s'écarte du sujet, tu dois terminer ta série de cent. Allez! Soixante-treize... Mais vas-y, que diable! Remue-toi le croupion espèce de grosse dinde!
Puisant dans une réserve d'énergie qu'il ne pensait pas posséder, motivé par une colère aux relents d'acier, Mendoza en vint finalement à bout. À peine son camarade l'avait-il descendu de son perchoir et délié ses mains que le capitaine trébuchait, en proie au vertige. Estéban l'empoigna pour lui éviter de tomber mais Juan se dégagea avec maladresse en s'écriant:
:Mendoza: : Laisse-moi tranquille, je ne veux pas de ton aide!
En dépit de sa faiblesse, ses traits s'étaient marqués d'un sentiment farouche, sa bouche s'incurvait d'un pli méchant. Visiblement peiné, l'élu soupira:
:Esteban: : Tu as tort de le prendre comme ça. Je ne fais que t'aider comme nous l'avons décidé. Les efforts que je te demande sont durs, je le sais parfaitement, mais je ne fais qu'appliquer ce que chaque nouvelle recrue doit affronter pour obtenir le statut de soldat. Et cela n'a rien de bien différent avec ce que l'on pratique dans tous les corps d'armée. Allons, Mendoza, le défi physique ne t'avait jamais rebuté auparavant, il va bien falloir que tu te reprennes. Moi, je m'occupe de ton corps, toi, tu dois absolument te laver l'esprit de cette espèce de rancœur que tu entretiens. Sur ce point, j'avoue que je ne suis pas compétent pour t'aider. À toi de faire ce travail, le comprends-tu?
:Mendoza: : Ne t'inquiète pas. Je comprends très bien que je dois me débrouiller seul. Seul, comme je l'ai toujours fait!
Le faciès barré par l'amertume, il rassembla ses affaires, tourna rageusement les talons et disparut d'un pas mal assuré entre deux taillis.
Estéban resta un moment à gratter le haut de sa chevelure, les yeux dans le vague. Il finit par hausser les épaules et regagna l'hacienda, ses mains occupées à triturer son médaillon. Il avait soif et rêvait d'une bonne bière. Il lui fallait bien cela pour se détendre les nerfs. Ce damné capitaine lui en faisait vraiment voir de toute les couleurs. S'il consentait à lâcher trois mots de toute la journée, c'était bien le bout du monde. Et lorsqu'il parlait, c'était toujours d'un ton blessant. En d'autres circonstances, l'élu n'hésiterait pas à fracasser la mâchoire de quiconque le traiterait de la sorte. Mais Mendoza était son plus vieil ami depuis toutes ces années, depuis la quête des cités d'or. Le marin lui avait même sauvé la vie lorsqu'il n'était qu'un bébé. Et c'était bien ça son problème. Le père d'Agustín avait de plus en plus de mal à prendre sur lui, il commençait même à se demander si leur amitié n'allait pas pâtir de tout ceci.
Mais peu à peu, à force de patience, il sentit que les souffrances du Catalan payaient. Ses formes étaient drainées par la rigueur de ses exercices et un réseau de muscles de plus en plus forts et endurants refirent surface.

À suivre...

*
Tercio: compagnie de l'infanterie espagnole de 1534 à 1704.
Modifié en dernier par TEEGER59 le 28 janv. 2020, 00:50, modifié 1 fois.
:Laguerra: : AH! Comme on se retrouve!
:Mendoza: : Ma première leçon ne t'a pas SUFFIT?
:Laguerra: : Cette fois, tu ne t'en sortiras pas si FACILEMENT!
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Re: Chroniques Catalanes II. La reconquista.

Message par Aurélien »

:lol: :lol: Hi hi hi ! Pauvre Mendodo ! Se faire asticoter par Esteban comme ça ! C'est sur ce n'est pas la même chose que de manier une belle épé !
Les Mystérieuses Cités d'or

Die geheimnisvollen Städte des Goldes

The mysterious cities of gold

Las misteriosas ciudades de oro

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IsaGuerra
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Re: Chroniques Catalanes II. La reconquista.

Message par IsaGuerra »

Bah dit donc ! Esteban devient un vrai tortionnaire MAIS en gardant son âme sensible envers son sauveur

Très bon passage en tout cas
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Re: Chroniques Catalanes II. La reconquista.

Message par yupanqui »

Pauvre Mendodo.
Il n’a même plus la force d’honorer ses devoirs conjugaux...
Heureusement qu’il ne prend pas des graines de Zia tous les jours...
« On sera jamais séparés » :Zia: :-@ :Esteban:
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