Chroniques Catalanes II. La reconquista.

C'est ici que les artistes (en herbe ou confirmés) peuvent présenter leurs compositions personnelles : images, musiques, figurines, etc.
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TEEGER59
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Re: Chroniques Catalanes II. La reconquista.

Message par TEEGER59 »

Suite.

Paroles, paroles, paroles.

Le lendemain matin, le village était en révolution et son vacarme montait à l'assaut des demeures quand Carmina, qui s'était emparé d'un panier

48.PNG

pour aller faire le marché avec sa fille, avait eu la langue trop longue en se confiant à Amparine.
Au milieu de la place, on pouvait remarquer la femme de Manolo, tenant de grands discours avec des airs de tête superbes et racontant à qui voulait l'entendre la mésaventure de ses voisins, agrémentée de quelques trouvailles de son cru.
Constatant que, par trois fois, la bavarde avait désigné les deux femmes, l'épouse de Tao grogna:
Jesabel: D'ici qu'elle nous mêle à cette histoire, il n'y a pas loin! Tu aurais dû te taire, maman. Les gens pourraient se méprendre sur ses propos, tout mélanger et faire du señor Mendoza l'assassin de Bernardo.
Mais ce ne fut pas le cas.
Partout, on ne parlait plus que des déboires du capitaine et de la disparition de l'ermite. Les rues du village résonnaient de bruyantes lamentations et de menaces de mort, sincères d'ailleurs, car l'anachorète était respecté pour sa piété et aimé pour sa charité. Dans la profonde douleur dont ils faisaient étalage, certains habitants ne dormiront pas en paix tant qu'on n'aura pas retrouvé son corps afin qu'il repose en terre bénie.
:?: : Nous ferons dire des messes à saint Joan Batista pour le repos de son âme.
Le lugubre protocole mortuaire était déjà en place. Les annonceurs de mort parcouraient la vallée, allant jusqu'à Barcelone pour proclamer le décès. Cependant, sans la dépouille, les employés des pompes funèbres ne pouvaient choisir des pleureurs parmi les pauvres des bas-quartiers.
Pendant ce temps, à l'hacienda, l'analepsie de Mendoza babillait à demi-voix dans le lit murmurant.
:Mendoza: : Mmmm!
Il chassa une fois de plus la mouche qui revenait sans cesse se poser sur son front. Comme si être privé de la parole n'était pas une torture suffisante, mille petits tourments supplémentaires venaient s'y ajouter.
On avait beau poser des écuelles contenant du lait et du fiel dans l'intention de se délivrer des insectes et des bêtes d'orage, on ne parvenait pas à s'en débarrasser.
Installée sur un siège, tout contre le lit, Isabella tenait à parler à son homme muré dans son abominable silence, à lui lire des passages de la Bible, et elle s'essaya même à lui réciter des poèmes de Garcilaso de la Vega. Elle savait déjà que, Juan, qui les aimait, les lui avait fait connaître.
Souffrant tout à coup d'une violente déchirure, l'Espagnol réclama son plus jeune fils. Il réalisa que, au moment de son départ pour l'Angleterre, il n'avait pas attendu l'enfant que son épouse portait avec la même joie, le même orgueil que les autres.
Mais à présent, ce n'était plus une abstraction: Javier était un petit être vivant, la chair de sa chair et quand l'aventurière vint le déposer au creux de son bras, ce fut avec un vrai bonheur que le capitaine l'accueillit.
:Mendoza: : Mmmm!
Le visage paternel, couvert de bleus et violacé de congestion, provoqua chez le bambin une peur panique. Il se mit à pleurer en criant:
Javier: Maman!
:Laguerra: : Oh! Javier... C'est ton papa.
:Mendoza: : Mmmm!
Avec un immense effort, la bouche inutile continuait de produire des sons incompréhensibles qui déchiraient le cœur de l'aventurière.
Doublement frustré, Mendoza attrapa de quoi écrire afin de partager son ressenti:
:Mendoza: : Je lui fais peur!
Désolé, il n'osait pas le serrer contre lui et couvrir de baisers les courtes boucles brunes et soyeuses qui couvraient sa tête, comme il en mourait d'envie.
:Laguerra: : Essaye de le divertir.
Âgé de plus de quarante ans quand Javier était né, Mendoza n'était pas de ces hommes qui jouent avec leur progéniture. Il représentait plutôt la puissance tutélaire, la protection, la force sur laquelle on sait pouvoir compter.
Or, Juan se laissa convaincre. Agitant une nouvelle fois ses mains afin d'éloigner la mouche qui s'obstinait, il se mit aussi à faire des grimaces. Elles parurent étonner le petit qui s'arrêta de pleurer. Puis, presque sans transition, il éclata de rire.
:Laguerra: : Tu vois? Son chagrin est fini, et il va vite comprendre que tu n'es pas devenu un monstre.
L'enfant considérait à présent ce visage qui lui souriait. Son père le coucha tendrement et commença à le bercer doucement.

☼☼☼

Au troisième jour de sa convalescence, Mendoza se décida à quitter le lit qui le consumait, pour revenir à l'air extérieur et reprendre le mouvement. Cela lui porta bonheur: l'appétit commença à reparaître et les forces aussi.
Voyant que la santé ne demandait qu'à revenir et que son époux progressait presque à vue d'œil, Isabella entreprit de renouer le dialogue avec lui.
:Laguerra: : Juan... Je t'en supplie... Essaye de me dire quelque chose...
Mais le malade hocha la tête d'un air si navré que la jeune femme, émue, passa un bras autour de ses épaules. D'un geste plein de douceur, elle l'embrassa:
:Laguerra: : Tu n'y arrives toujours pas? Ce n'est rien, cela reviendra vite.
Mendoza écrivit:
:Mendoza: : La mort m'a frôlé de trop près, mon amour, pour que j'attache aujourd'hui de l'importance à autre chose qu'au fait d'être vivant! Par le Créateur, l'être est une grâce dont on ne s'émerveille pas assez. C'est un présent sans prix qui nous a été fait là! Mais je m'en veux de te torturer à ce point...
:Laguerra: : Oh, mon chéri! Même si les choses restent telles qu'elles sont, tu seras toujours cette belle histoire d'amour que je ne cesserai jamais de lire. Avec les enfants, tu es mon seul tourment et mon unique espérance...
L'aventurière n'était pas la seule à vouloir découvrir avec certitude ce qui s'était passé ce jour-là. Le naacal félicita vivement son ami d'avoir trouvé la force de se lever et lui annonça qu'il pouvait tenter sa petite expérience le soir même.
Quand vint la nuit, hormis enfants et serviteurs, tout le monde se réunit dans la chambre conjugale, dont, en dépit de la chaleur, on ferma soigneusement les fenêtres et les volets. La pièce ne fut plus éclairée que par un chandelier posé sur un coffre assez loin du rescapé et par une bougie posée à côté du lit.
Tao prit Isabella par la main et la conduisit au chevet pour que son époux se sentît en sécurité. Puis il se pencha sur son vieil ami:
:Tao: : Mendoza, il est possible que je parvienne à te rendre la parole. Mais pour cela, il faut que tu m'obéisses. N'aie aucune crainte. Tu sais que tu peux me faire confiance. Je ne te ferai pas de mal et ne te toucherai même pas...
Lui prenant la main, Isabella murmura:
:Laguerra: : Il faut faire ce qu'il dit, mon chéri. Il va essayer de découvrir le mal dont tu as souffert et dont tu souffres encore.
Au regard apaisé que Juan posa sur elle, Isabella comprit qu'il était serein. Tao alla souffler l'une après l'autre les bougies du chandelier, ne gardant que celle du chevet qu'il prit dans sa main et éleva un peu au-dessus de la tête posée sur l'oreiller, de façon à ce que le capitaine n'eût qu'à garder ses yeux ouverts pour la voir.
Avec une ferme douceur, le mari de Jesabel dit:
:Tao: : Il faut fixer attentivement la flamme.
Et il fut obéi: les yeux du Catalan reflétèrent la lumière dorée et la considérèrent avec un calme absolu. Mendoza lâcha les doigts de sa femme, croisa ses mains sur sa poitrine et attendit sans manifester la moindre émotion.
:Tao: : Bien!
En approuvant, Tao ordonna aussitôt:
:Tao: : À présent, regarde bien la lumière et ne la quitte pas des yeux... pas des yeux... pas des yeux... pas des yeux...
La voix profonde, incantatoire du naacal entraînait avec elle une sorte de paix, un calme auquel furent sensibles Estéban, Zia et Isabella. Cependant, les paupières de Mendoza frémissaient comme si elles souhaitaient se fermer et que sa volonté seule les retînt.
:Tao: : Tu es fatigué, très fatigué... Tes paupières sont si lourdes... Ne lutte pas contre le sommeil qui t'envahit. Laisse-toi aller... dors, dors! Tous tes membres sont détendus, ton organisme est infiniment las. Il réclame le repos... Abandonne-toi à lui... Dors... dors... dors!
À présent, les yeux étaient complètement fermés. Les mains étaient retombées le long du corps. La respiration devint régulière. Un instant, le silence régna dans la chambre paisible. Chacun retenait son souffle. Tao reprit alors:
:Tao: : Je sais que tu dors, Mendoza, mais m'entends-tu?
Lentement, celui-ci acquiesça...
:Tao: : Bien... Maintenant ton esprit se trouve libéré de ton enveloppe charnelle et les influences mauvaises sont repoussées. Nous allons remonter ensemble dans ta vie... Nous n'irons pas très loin... seulement jusqu'à dimanche dernier. Considère-toi ce matin-là, Mendoza. Tu parles encore, n'est-ce pas?
Il fit signe que oui.
:Tao: : Revis cette matinée de façon à revenir vers le drame où tu as laissé ta voix. Égrène les minutes...
Aussitôt, le capitaine eut le réflexe de protéger sa tête contre d'invisibles coups.
Estéban souffla:
:Esteban: : Mon Dieu! Ces pendards ont eu la main lourde! La rixe a dû être d'une violence...
Isabella serra ses mains l'une contre l'autre si fort que ses ongles lui meurtrirent les paumes...
Puis tout s'apaisa et son époux demeura inerte, comme privé de vie. Le lit, durant ce court instant, prit des allures de catafalque. Tao lui accorda un moment de repos puis revint vers lui.
:Tao: : Est-ce au moment de cette terrible épreuve que tu as perdu l'usage de la parole?
Le marin hocha lentement la tête de droite à gauche.
:Tao: : Donc, c'était peu après. Souviens-toi de ce qui s'est passé ensuite. Il faut que tu reviennes à l'instant où ta voix s'est éteinte... Est-ce si douloureux?
Mendoza ouvrit la bouche mais ne réussit à produire que des sons inarticulés en dépit de l'effort pathétique qui fit perler des larmes au coin de ses yeux.
:Laguerra: : Seigneur! Ayez pitié de lui... (Pensée).
:Tao: : N'essaye pas de parler, Mendoza Pas encore! Laisse ton langage corporel s'exprimer... Je répète ma question: est-ce si douloureux?
Ça devait l'être! En effet, l'Espagnol se tordait à présent sur sa couche. Il s'agitait. Les draps furent rejetés cependant que, de ses quatre membres, il cherchait à repousser quelque chose qui l'horrifiait. Il faisait des efforts terribles pour garder ses bras près du corps et, malgré tout, quelque chose les écartait irrésistiblement. Il gémissait... et tout ceci était d'une clarté incroyable.
D'une voix blanche, Zia fit:
:Zia: : On dirait qu'il mime le fait d'avoir été attaché à un tronc.
Profondément marrie d'assister à un tel calvaire, l'aventurière s'interposa et demanda:
:Laguerra: : Ne pourrait-on pas l'empêcher de revivre toute cette souffrance?
Tao fit non de la tête et ajouta pour elle:
:Tao: : Écarte-toi et laisse-moi faire, Isabella.
Le père de Floreana agrippa le poignet de son vieil ami en le serrant doucement. Il invita Estéban à faire de même avec l'autre.
:Tao: : À présent, tu ne peux plus bouger. Que s'est-il passé ensuite?
Des larmes montèrent instantanément aux yeux du dormeur. Épouvantés, les trois spectateurs virent Mendoza tentant de remuer les bras avec une expression terrifiée et farouche tout à la fois, comme si une affreuse menace s'abattait sur lui. On le vit lutter de son mieux mais il était ligoté comme un saucisson. Il se démenait comme un diable et, tout à coup, cria d'une voix enrouée, comme rouillée:
:Mendoza: : Mes enfants! Ne leur faites pas de mal!... N'y touchez pas ou je vous tuerai tous autant que vous êtes!
Il ouvrit la bouche pour pousser un hurlement qui aurait dû être inhumain, mais déjà, de sa main libre, Tao appuya vivement sous le nez du malheureux et ordonnait:
:Tao: : Ne crie pas, Mendoza! Tout est fini et personne n'est venu rôder par ici récemment. Tes enfants n'ont jamais couru le moindre danger. Ils sont en sécurité entre ces murs. Ne pense plus à cet instant où tu as atteint le sommet de la souffrance humaine.
Les deux jeunes hommes le lâchèrent.
:Tao: : Tu n'as pas eu ce cri... Tu peux encore parler... N'est-ce pas que tu peux encore le faire?
Encore haletant et couvert de sueur, le capitaine ressemblait à un naufragé qui vient d'atteindre la côte après une lutte épuisante. Isabella voulut le prendre dans ses bras mais, d'un geste, le naacal la cloua sur place...
:Tao: : Réponds-moi, Mendoza! Peux-tu parler?... Dis: je le peux...
:Mendoza: : Je... le peux...
La voix était faible, rocailleuse, mais cependant nette.
:Tao: : C'est bien. À présent, repose-toi! Tu as fourni un effort terrible mais le mal est vaincu... Dans un instant, je vais te réveiller. Tu ne te souviendras plus d'avoir revécu ce martyre et tu pourras maintenant t'exprimer tout à ton aise avec ceux qui t'entourent et qui t'aiment. Tu m'as entendu?
:Mendoza: : Oui... j'ai entendu.
:Tao: : Alors, je vais donc te rappeler parmi nous. Tu t'éveilleras quand je prononcerai ton nom. Attention! Mendoza, ouvre les yeux!
Et ils s'ouvrirent en effet sur un regard un peu égaré qui se tourna d'abord vers le visage attentif du Muen puis ceux soulagés d'Isabella et de Zia que la lumière jaune découpait sur l'obscurité de la chambre. Un peu plus loin, Estéban, d'une main qui tremblait, rallumait le chandelier. L'aventurière s'approcha de Juan et l'embrassa:
:Laguerra: : Tu es guéri, mon chéri. Ta voix est revenue.
:Mendoza: : Ma voix?... C'est vrai... Oh! Que s'est-il passé? Il me semble que je viens de faire un rêve... un rêve effrayant...
:Laguerra: : C'en était un mais les forces maudites qui la tenaient prisonnière ont été vaincues. Désormais tu es et seras comme tout le monde... Capable de t'exprimer et nous pourrons parler ensemble!
Estéban qui s'était absenté un instant revint avec un pot et des gobelets.
:Esteban: : Après ce que nous venons de vivre, je pense que nous avons tous besoin d'un peu de vin. Tao, tu as l'air aussi exténué que ton patient...
S'étant laissé tomber sur une bancelle auprès du lit, le naacal semblait en vérité infiniment las, et son visage était d'une pâleur de cire. Aussi accepta-t-il de bon cœur le gobelet que lui tendait son "frère" et le but lentement, presque voluptueusement. Isabella, après l'avoir chaudement remercié, s'empressait de retourner auprès de son homme pour changer sa chemise trempée car il ne demandait qu'à dormir. Zia s'approcha de son ami à la peau sombre:
:Zia: : Tu as accompli un miracle, Tao... D'où tires-tu cette étonnante puissance? Tu as obtenu que Mendoza retrouve la parole...
:Tao: : Il l'avait perdue à la suite de ce terrible choc émotionnel.
:Zia: : Pourquoi ne nous a-t-il pas simplement écrit qu'il pensait que ses enfants étaient en danger? Pourquoi ces mystères?
:Tao: : Parce que son esprit a refusé de reconnaître la réalité d'une perception traumatisante et l'a occulté de ses souvenirs. Il fallait donc lui faire revivre cette épreuve. Par l'effet de ma volonté, j'y suis parvenu. Mais j'admets volontiers que je suis épuisé...
:Zia: : N'était-ce pas dangereux... pour lui?
Tao leva vers Zia ses yeux sombres que de larges cernes bleus marquaient durement puis il soupira:
:Tao: : Si. Il pouvait en mourir! Mais je t'en prie, ne va pas répéter ceci à Isabella. Il n'est pas bon pour elle de se retremper dans l'atmosphère malsaine de ses anciens drames.
:Zia: : Pourtant, tu es enclin à l'encourager à poursuivre cette vengeance qui lui empoisonne le cœur?
:Tao: : L'impunité des coupables le lui empoisonnerait bien plus encore. En outre, je n'ai aucun pouvoir sur sa volonté qui est inflexible. Je crois voir revivre en elle ces princesses de la Grèce antique, Antigone, Hermione ou Médée, qui allaient implacablement au bout de leurs desseins quel qu'en soit le prix à payer...
:Zia: : Libre à toi! Moi j'aimerais revoir en elle la femme protectrice qu'elle était quand nous étions adolescents...
:Tao: : Isabella l'est toujours! Mais elle est aussi une guerrière... Une femme robuste, forgée au feu du malheur: ce sont les meilleures... ou les pires! Mais c'est là leur secret.
:Zia: : Tâche au moins de ne pas trop la pousser dans cette seconde catégorie!
Isabella, qui était en train de clore les courtines autour du lit de Juan, leur reprocha:
:Laguerra: : Ne pourriez-vous pas parler moins fort? D'ailleurs, il serait peut-être temps d'aller dormir, nous aussi?
Tao se leva et s'étira puis, avec un soupir, alla vers la porte suivi de Zia, silencieuse.

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Parvenu dans le couloir qui desservait les chambres, le naacal vit Diego se diriger vers la grande salle. Les deux amis marchèrent lentement, jusqu'à celle des trois garçons du couple.
:Tao: : À quoi penses-tu, Zia?
:Zia: : Je n'arrive pas à oublier ce que nous a raconté Mendoza. La menace qui pèse sur ses enfants, il ne l'a pas inventée tout de même!
:Tao: : Non. Et? Où veux-tu en venir?
:Zia: : Là: même si Isabella n'a pas réagi sur le moment, elle l'a entendu, tout comme nous. Jamais elle ne laissera compromettre l'enfance de ses fils et de ses filles. Elle les défendra, coûte que coûte, contre les manœuvres de ceux qui les menaceront. Pour y parvenir, elle se ferait louve, s'il le fallait, afin de combattre les loups! D'un autre côté, je pense que Carmina a raison. Elle ne connait pas l'identité des coupables et c'est peut-être mieux ainsi! Il peut-être mauvais de chercher à savoir le fond des choses. Et encore plus mauvais de les trouver...

☼☼☼

Ce soir-là, Zia, toutes lumières éteintes, demeura longuement accoudée à sa fenêtre, contemplant ce domaine où elle habitait depuis un certain temps déjà.
La nuit était chaude, sans excès, le ciel pur, plein d'étoiles. Aucun nuage annonciateur d'orage n'en troublait l'immensité bleue: un ciel presque Andin... Négligeant la maison silencieuse où la guérison de Mendoza s'était accomplie dans de si étranges circonstances, elle laissa son regard suivre le mince ruban moiré du Llobregat qui plongeait sous la ligne des toits pour reparaître un peu plus loin. Mais son attention fut attirée par une chose pour le moins insolite: Pour être plus près de Dieu, l'aventurière était montée sur la charpente de sa demeure.
:Zia: : Seigneur Tout-Puissant! Combien vos créatures sont étranges! (Pensée).
De temps en temps, il arrivait à Isabella de se réfugier là-haut pour méditer.

50.PNG

Une fois de plus, le créateur du ciel et de la terre l'aida à supporter le poids de ses angoisses, à endormir ses peines, à oublier les questions auxquelles elle ne savait pas donner de réponse.
Aux approches de l'aube vint la fraîcheur. Redescendue du toit, la jeune femme ôta ce qu'elle portait et alla s'étendre sur son lit pour se laisser baigner par elle. Sa tête était un peu lourde, d'avoir sans doute respiré trop longtemps l'odeur délicieuse des tilleuls qui s'épanouissaient dans le jardin.
Un instant, elle caressa l'idée de se mettre en quête de la pire chiennaille qui avait osé s'en prendre à l'homme qu'elle aimait - ce qu'elle s'était refusé le plus souvent jusqu'à présent pour ne pas se laisser aveugler par sa haine. Mais le rétablissement de son époux avait rapproché le temps où, enfin, elle pourrait aller vers eux pour tenter de connaître leurs intentions.
Mais comment s'y prendre? Comment retrouver ces crapules?
Bientôt s'imposerait une petite discussion avec Juan.
Forte de cette résolution, elle tomba d'un seul coup dans le sommeil tandis que résonnait au loin le premier chant du coq...


À suivre...
Modifié en dernier par TEEGER59 le 05 janv. 2020, 20:25, modifié 1 fois.
:Laguerra: : AH! Comme on se retrouve!
:Mendoza: : Ma première leçon ne t'a pas SUFFIT?
:Laguerra: : Cette fois, tu ne t'en sortiras pas si FACILEMENT!
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Re: Chroniques Catalanes II. La reconquista.

Message par IsaGuerra »

Ah ! Mendoza qui retrouve enfin la parole et grand bravo à Tao qui a bien réussi ^^
Hâte d'en savoir plus sur cette bande de vauriens
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Re: Chroniques Catalanes II. La reconquista.

Message par Akaroizis »

J'ai beaucoup aimé ce passage ! o/
Bon, faut dire que dès que Tao est un peu présent, je suis (un peu) excité. :x-):
Le présent, le plus important des temps. Profitons-en !

Saison 1 : 18.5/20
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Re: Chroniques Catalanes II. La reconquista.

Message par Aurélien »

Akaroizis a écrit : 27 déc. 2019, 23:54 J'ai beaucoup aimé ce passage ! o/
Bon, faut dire que dès que Tao est un peu présent, je suis (un peu) excité. :x-):
T'inquiète c'est exactement la même chose mais pour Esteban sans oublier Zia !
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Re: Chroniques Catalanes II. La reconquista.

Message par yupanqui »

Pauvre capitaine.
Mais ça ne dit pas pourquoi il s’est barré plusieurs jours du domicile familial...

J’ai toujours du mal avec les choses paranormales (comme dans tes anciennes fanfictions).
Il a pratiqué l’hypnose ?
Sinon, j’aime ton écriture.
Modifié en dernier par yupanqui le 05 janv. 2020, 23:12, modifié 1 fois.
« On sera jamais séparés » :Zia: :-@ :Esteban:
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Re: Chroniques Catalanes II. La reconquista.

Message par TEEGER59 »

yupanqui a écrit : 05 janv. 2020, 19:43 Pauvre capitaine.
Mais ça ne dit pas pourquoi il s’est barré plusieurs jours du domicile familial...
Une seule journée pour aller prier avec l'ermite. Il serait revenu le dimanche de Pâques s'il n'avait pas été attaqué.
:Laguerra: : AH! Comme on se retrouve!
:Mendoza: : Ma première leçon ne t'a pas SUFFIT?
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Re: Chroniques Catalanes II. La reconquista.

Message par yupanqui »

Je parierai qu’on va retrouver le colporteur qui a voulu faire du mal à Paloma...
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Message par Akaroizis »

yupanqui a écrit : 05 janv. 2020, 23:36 Je parierai qu’on va retrouver le colporteur qui a voulu faire du mal à Paloma...
On est deux. :x-):
Le présent, le plus important des temps. Profitons-en !

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Re: Chroniques Catalanes II. La reconquista.

Message par TEEGER59 »

Bon, puisque Yupanqui trépigne d'impatience, voici la (petite)...

Suite.


Comptine d'une autre journée: l'après-midi.

Ainsi que l'aventurière l'avait prévu, Juan se remit vite de ses contusions et blessures superficielles, mais il en fut tout autrement de son esprit, qui demeura troublé et anxieux assez longtemps.
La semaine qui suivit l'agression, les sergents du vice-roi finirent par retrouver, au fond d'une combe forestière, le corps de Bernardo, à moitié dévoré par les bêtes sauvages.
Peu de temps après avoir récupéré sa dépouille, il y eut le glas... Les notes funèbres tombèrent lentement du haut du clocher de Sant Joan Despí.
Le capitaine put enfin donc faire enterrer l'ermite comme il le souhaitait, dans le petit cimetière qui entourait l'église Saint Joan Batista. Il ne retira cependant pas de cette cérémonie l'apaisement escompté.
Durant son existence, il avait déjà connu des situations désespérées, des instants où la Mort était proche au point qu'il en avait senti l'haleine fétide. Mais pour la première fois, il conservait de cette rencontre avec la peur dernière une angoisse jusque-là étrangère à sa nature. Il n'avait pas eu envie de revenir sur l'incident du dimanche de Pâques. Rétrospectivement, la crainte et l'émotion le secouaient plus qu'il ne l'avait montré à quiconque. Son travail, la vie familiale lui apportaient bien l'équilibre dont il avait coutume de se satisfaire, mais sans combler l'impression d'insécurité qui rôdait en lui maintenant.
:Mendoza: : Tu t'es vraiment ramolli, oui! (Pensée).
Alors qu'il ébourgeonnait les rameaux doubles issus de la même bouture afin d'aérer les pieds de vigne, une vague de haine retournée contre lui-même le submergea et il se sentit trembler. Mais ce phénomène ne dura pas et il décida d'en faire part à son épouse, un peu plus tard.
Aussi maussade que son géniteur, Pablo traînait des branches coupées et en faisait un tas, derrière la haie, dans un dégagement du chemin. En s'éloignant, il parlait tout seul, en une protestation ininterrompue. En se rapprochant, il se contentait de ronchonner.
Au milieu du dos, la sueur collait la tunique paternelle.
:Mendoza: : Tu as assez râlé, Pablo. Maintenant, fais ton travail proprement.
Il s'était à peine retourné vers son gamin, n'avait pas haussé le ton.
:Mendoza: : Tu m'apportes la gourde, s'il te plaît!
Le garçon grogna:
Pablo: Papa, je ne peux pas tout faire!
:Mendoza: : Fais ce qu'on te dit, ça suffira.
Pablo: Je ne sais pas où elle est, la gourde.
:Mendoza: : Dans le coffre, au bout de l'allée. Et c'est maintenant qu'il me la faut, pas la semaine prochaine.
Pablo: Je ne la trouve pas!
Son père soupira.
:Mendoza: : Décidément, il faut tout faire soi-même! (Pensée).
Juan se redressa.
:Mendoza: : Laisse! Je vais faire un saut à la maison pour me rafraîchir. De toute façon, c'est le moment de faire une pause.

☼☼☼

Assise sur son lit, Isabella achevait un carré de tapisserie fait d'un semi de fleurs. Voulant en finir avec le nettoyage de printemps, Jesabel, dans une robe défraîchie par un récent lavage, s'activait furieusement. Par la fenêtre ouverte, sa mère, installée sur le banc entourant le roi de la cour, entamait un massepain. Elle lui cria:
Carmina: Arrête un peu! Je vais faire du thé.
Jesabel: Ce n'est pas comme ça qu'on terminera.
Carmina: Tu peux bien prendre le temps de souffler, non?
Comme aucune réponse n'arrivait, elle demanda:
Carmina: Tu ne viens pas?
Jesabel: Pas maintenant! Dis, maman. Il y a ton eau qui bout.
Un chiffon à la main, hissée sur l'avant-dernière marche d'un escabeau, l'épouse de Tao nettoyait les vitres. Sans bruit, dans l'ombre du jacaranda, Mendoza traversa le patio en examinant rapidement le ciel au moment où Pichu passait au-dessus de lui.

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Carmina: Vous voulez du thé, señor Mendoza?
:Mendoza: : Oui, merci.
Carmina: Vert ou noir?
:Mendoza: : Le premier qui vous tombera sous la main.
Carmina avait sorti une théière en céramique où le filtre pour les feuilles se situait au niveau du bec verseur, ce qui permettait une meilleure infusion.
Carmina: Tu en veux, Jesabel?
Jesabel: Ne t'occupe pas de moi. Je ne prends rien au milieu de la journée.
Mendoza secoua ses épaules engourdies. Carmina le regardait faire.
Carmina: Vraiment bel homme... Si les circonstances étaient différentes... (Pensée).
Portes et fenêtres, tout était ouvert.

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Quand le capitaine entra dans la cuisine pour se laver les mains, Jesabel se haussait sur la pointe des pieds et maniait le chiffon à bout de bras pour atteindre le haut des vitres. Elle s'appliquait à ne pas interrompre son travail. Le maître des lieux ne dit rien. En s'avançant vers la large pierre plate creusée faisant office d'évier, il avait vu les jambes découvertes par la robe qui remontait avec le bras, et au-dessus, la croupe et le buste, dans leur rondeur majestueuse. Et puis, sous les cheveux réunis dans une barrette, le cou déployait cette peau souveraine de la belle Jesabel, d'un grain si serré qu'elle en paraissait lisse comme du velours. Des pieds ronds de petite fille débordaient des sabots usés qu'elle mettait pour faire le ménage.
Quand elle se retourna, son travail achevé, Mendoza croisa son regard. Il n'y mit pas de complicité, pas de signe de reconnaissance. Dans son trouble, la jeune femme n'avait pas songé qu'en haut de son escabeau elle ne pouvait manquer d'attirer l'œil averti de son beau-père.
:Mendoza: : Où se trouve mon épouse?
Jesabel: Dans votre chambre, señor.
Tandis que Carmina servait le thé dehors, sur la table en châtaigner, Mendoza alla retrouver sa moitié.

☼☼☼

Par terre, sur un sac en tapisserie, l'aventurière avait posé son ouvrage. En s'asseyant sur le lit, l'Espagnol fit:
:Mendoza: : C'est joli, ce que tu confectionnes.
:Laguerra: : La couture, l'enluminure et croiser le fer. C'est tout ce que je sais faire.
Elle rit mais lui ne réagit pas.
:Laguerra: : Tu as l'air soucieux, Juan. Que se passe-t-il?
Leur conversation ramena le capitaine à ses souvenirs douloureux. Le matin du dimanche de Pâques s'imposa à lui comme si c'était la veille. Isabella eut le cœur serré de voir son homme brisé, démoli à ce point. Elle se sentait de plus en plus mal, chahutée telle une bouteille à la mer en écoutant son récit. La jeune femme n'avait qu'une envie, retrouver ces barbares. Mais elle n'ignorait pas que son époux tenait à les punir lui-même. Une vengeance trop prompte n'en était plus une. Ce n'était qu'une riposte. Pour être digne de lui, elle devait être longue et infinie.
:Laguerra: : Ce que tu veux avant tout, c'est redevenir l'homme que tu étais. Cela veut dire que tu dois te remettre en forme. Les carences dues à la famine et les privations du Carême ont contribué à fragiliser ton organisme. Tu es d'accord avec cette analyse?
:Mendoza: : Je ne l'aurais pas exprimé ainsi, mais oui, j'en suis à peu près là.
:Laguerra: : Après tout, ce n'est pas comme si tu partais de rien! Tu disposes d'une base solide. Ne t'inquiète pas! Avec Estéban, tu seras entre de bonnes mains.
Les sourcils du capitaine se soulevèrent, tels deux gros insectes poilus s'apprêtant à prendre leur envol.
:Mendoza: : Estéban? Pourquoi lui? Tu ne veux pas me remettre à niveau?
Isabella protesta:
:Laguerra: : Ce n'est pas que je ne veuille pas m'occuper de toi mais j'ai tellement à faire avec les enfants, le domaine...
Mendoza ne se savait le maître qu'en apparence. Il admettait que les maisons sont aux mains des femmes, et que les unes comme les autres exercent leur tyrannie sur les hommes. Il ne se révoltait donc pas contre ces suppôts du matriarcat que sont les armoires qui refusent de se fermer, les planchers qui s'affaissent sous vos pas, les portes, les volets, le monde sournois des rumeurs tapies dans la pierre, le bois et jusque dans les objets. Avec tout cela, les femmes composent. Les hommes n'ont d'autre choix que de se soumettre. Dès lors, la maison reposait sur Isabella. Il n'y avait pas à protester.
Perdue dans ses pensées, elle n'avait pas conscience qu'une vraie douceur baignait son visage. Elle avait beau se vouloir sévère, dans son cœur nichait la tendresse. Se refusant l'indulgence qu'elle reprochait à Zia, elle contenait ce flot généreux qui l'aurait portée à secourir et à donner, si elle avait écouté sa nature.
L'aventurière croyait le regarder avec courroux. Il sentait, lui, un cœur gonflé d'amour mal réprimé. Son sourire ressemblait à une grimace, mais sa voix était tendre:
:Mendoza: : Ça te surprend que ton homme puisse avouer ses faiblesses? Ça t'étonne que je puisse te demander de l'aide?
Pour échapper à la bouffée de tendresse qu'elle ne pouvait dissimuler, elle se leva, attrapa son sac en tapisserie, le déplaça sans raison.
C'est alors qu'elle sentit, vrillé sur elle, le regard brûlant de son époux. Elle s'insurgea:
:Laguerra: : Je n'ai pas une minute à moi. Et puis, je ne tiens pas à te blesser sans le vouloir. Ce soir, tu n'as qu'à souper chez Estéban. Je suis sûre qu'il se fera un plaisir de t'aider.
Le moment venu, Mendoza sortit de chez lui pour se rendre chez son jeune ami. Avant d'y aller, désœuvré, il s'approcha de l'une de ses fenêtres devant laquelle étaient plantés trois rosiers de Damas. Ramassant une baguette, il entreprit de sabrer une des roses, la plus haute. La tige résistait. S'énervant entre chaque sifflement du petit bâton, il dut s'y reprendre à cinq ou six fois avant que la fleur ne s'affaisse. Enfin parvenu à la casser, il la contempla d'un air morne.

À suivre...
Modifié en dernier par TEEGER59 le 18 janv. 2020, 21:16, modifié 2 fois.
:Laguerra: : AH! Comme on se retrouve!
:Mendoza: : Ma première leçon ne t'a pas SUFFIT?
:Laguerra: : Cette fois, tu ne t'en sortiras pas si FACILEMENT!
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yupanqui
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Re: Chroniques Catalanes II. La reconquista.

Message par yupanqui »

Merci Teeger.
C’est pas mal.
J’aime beaucoup le développement sur les femmes maîtresses dans leur maison et surtout le passage sur la tendresse cachée et retenue d’Isabella.
Modifié en dernier par yupanqui le 16 janv. 2020, 00:08, modifié 1 fois.
« On sera jamais séparés » :Zia: :-@ :Esteban:
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