Mais heureusement qu'il y en a une pour sauver l'honneur !
Après avoir passé la soirée à la taverne de Sancho et Pedro, Felipe, le fils d'Esteban, raccompagne Leonora Mendoza chez ses parents. Il la courtise depuis peu et les bonnes mœurs lui interdisent de quitter sa jeune amie comme il le voudrait. Mais l'alcool aidant, Felipe ose…
Avec un air confiant, il se penche vers elle en souriant, une main accolée sur le mur de l'hacienda.
Leonora en le repoussant : Qu'est-ce qui te prends ? Sur la joue si tu veux, mais pas ailleurs !
Felipe : S'il te plait… Juste un baiser…
Leonora : Non !
Felipe de plus en plus enhardi : Ce n'est pas comme si je te demandais… Tu ne voudrais pas…
Leonora : Mais ça ne va pas la tête ?! Mes parents pourraient nous voir…
Felipe : Oh s'il te plait ! De toute façon, qui va nous voir à cette heure ?
Leonora : Non. Je suis une bonne chrétienne et j'ai l'intention de le rester jusqu'au mariage.
Felipe de plus en plus entreprenant : Oh allez… Il n'y a personne aux alentours. Ils dorment tous.
Leonora : Hors de question. C'est trop risqué.
Felipe avec un ton plus suave : Je t'aime tellement…
Leonora : Non, non et non. Je t'aime aussi mais je ne veux pas !
Felipe : Je t'en supplie…
Leonora : Donnes-moi une seule bonne raison.
Le jeune homme se lance alors dans une argumentation passionné de quinze bonnes minutes sur les envies et les nécessités masculines que Dieu a voulues, d'une voix de plus en plus rauque. Soudain, la porte de l'escalier extérieur de l'hacienda s'ouvre, et Elena apparait en nuisette une chandelle à la main, les cheveux en bataille et les yeux bouffis. Elle s'adresse à sa sœur d'une voix endormie :
Elena : Papa m'a dit de te dire : soit tu lui donnes ce fichu baiser et le câlin, soit c'est moi qui le fait. Autrement, Maman dit qu'elle peut descendre elle-même si Felipe n'est toujours pas satisfait. Mais par pitié, dis-lui d'enlever la main de l'interphone. Pablo, Joaquim et Javier sont écroulés de rire et on ne peut pas se rendormir…