A la recherche de l'Empire perdu

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Ra Mu
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Re: A la recherche de l'Empire perdu

Message par Ra Mu »

Xia, tu nous as contextualisé l'histoire des cités d'or avec une mise en perspective soignée et inattendue. Ton travail est intéressant.
- On s'est tout de même embrassés, cela ne signifie donc rien?
- HEIN? T'as embrassé Ambrosius?
- *soupir* Allez, déblaie!
HOP HOP HOP! :x-):
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Chaltimbanque
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Re: A la recherche de l'Empire perdu

Message par Chaltimbanque »

C'est même impressionnant de voir à quel point tu arrives à replacer tant d'éléments auxquels nous n'avons pas de réponse "officielle" et a fournir une version qui pourrait tout à fait s'intégrer à la série. Et j'ai vraiment beaucoup aimé tout le passage détaillant les différents motifs constituant le symbole de l'Ordre du Sablier !

C'est du travail de belle qualité ! :-D

Bravo, bravo !
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Re: A la recherche de l'Empire perdu

Message par Akaroizis »

Je n'ai pas d'argument supérieur aux autres avis donnés, c'est vraiment du bon et beau boulot. Tu met du temps mais tu nous sort une véritable pépite.
Merci ;)
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Re: A la recherche de l'Empire perdu

Message par Xia »

Merci à vous pour vos compliments !!!! Ravie que cela vous plaise :-@

Chaltimbanque --> merci d'avoir posté une capture d'écran de la boussole d'Ambrosius ! J'aurais été incapable de me souvenir des détails du symbole de l'Ordre...
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Re: A la recherche de l'Empire perdu

Message par Akaroizis »

Aussi, petit apparté : j'aime bien ton nouveau avatar ;)
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Re: A la recherche de l'Empire perdu

Message par Xia »

Akaroizis a écrit : 24 févr. 2017, 11:51 Aussi, petit apparté : j'aime bien ton nouveau avatar ;)
:D :D :D Merci !
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Re: A la recherche de l'Empire perdu

Message par Chaltimbanque »

Xia a écrit : 24 févr. 2017, 11:23 Chaltimbanque --> merci d'avoir posté une capture d'écran de la boussole d'Ambrosius ! J'aurais été incapable de me souvenir des détails du symbole de l'Ordre...
Ce n'était pas à proprement parler intentionnel, mais ravie d'avoir pu t'être utile tout de même ! ;)
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Re: A la recherche de l'Empire perdu

Message par Xia »

Chapitre 6 : Waga Fayat


Septembre 1517, Ormuz, colonie portugaise

La vieille cité avait peu changé depuis leur passage cinq ans plus tôt. Toujours aussi bruyante mais toujours aussi accueillante.
Les alchimistes descendirent l’échelle de la nef, suivis de près par une Isabella émerveillée.
Toutes ces couleurs… toutes ces senteurs… Cela semblait sortir tout droit d’un songe des Mille Contes. Apercevoir Schéhérazade ou Dinarzade au détour d’un chemin lui aurait presque semblé naturel. D’ailleurs, n’était-ce pas dans cette région que le recueil avait été calligraphié ?
— Il ne nous reste plus qu’à retrouver la boutique de maitre Orang, soupira Ambrosius, faisant sortir la fillette de sa rêverie.
— Ne compte pas sur moi pour t’y conduire, rétorqua Laguerra, qui n’avait aucune idée de la route à emprunter.
— Athanaos ?
— Je suis bien venu plusieurs fois ici, mais toujours par le désert, jamais par le port.
Les quatre compagnons étaient à présent arrivés sur la place surplombée par le palais sultan, d’où partait un dédale de ruelles qui semblaient abriter des ombres plus féroces les unes que les autres. Isabella frissonna malgré la chaleur. Elle ne tenait pas à rencontrer le grand roi Shahryar et à être exécutée le lendemain ! Même si elle savait que ça n’était qu’une fable… Flor avait raison : elle avait une imagination débordante.
Elle laissa les trois hommes s’énerver entre eux et s’avança vers le bazar d’où s’élevait une multitude d’accents. Des marchands venus de toutes parts y vantaient leurs produits. Il devait bien y avoir au moins quatre centaines de débitants. Tantôt on y trouvait des perles et des joyaux, tantôt on vous proposait de la soie et des épices.
Elle s’arrêta près d’un étal et prit un des nombreux objets exposés sous l’œil suspicieux du commerçant.
Qu’est-ce qu’une gamine fiche avec une épée ?!
— C’est pour mon père, mentit-elle quand elle sentit que l’homme aux nombreuses cicatrices la scrutait intensément.
Ibnah, tu lui diras, à ton paternel, que, s’il veut une lame, qu’il aille la chercher lui-même ! Mais je ne te laisserai pas jouer avec !
Sur ce, il lui arracha l’arme des mains.
— Il ne peut pas marcher, c’est pour ça qu’il m’a envoyée ici…, commença Isabella, avant de ravaler immédiatement ses paroles.
— FICHE-MOI LE CAMP D’ICI, SALE PETITE SHAQI ! hurla le balafré.
Écarlate, elle s’enfuit en courant retrouver les trois hommes, sous les ricanements des autres exposants.
Mais quelle idiote elle faisait ! Prétendre acheter une rapière pour un père invalide ! Le marchand avait vu clair dans son jeu. Mais ce n’était tout de même pas un drame de vouloir acheter une semispatha, même si elle devait bien admettre que voir cela entre les mains d’une femme, ce n’était pas courant. Et qui plus est, dans celles d’une fille de sept ans. Mais ce qui la rendait furieuse, c’est que l’homme aux cicatrices l’avait traitée de friponne. Elle l’aurait payé, bon sang !
Ruminant ses pensées, elle heurta brutalement une tunique rouge et manqua de s’étaler au beau milieu de bananes, d’ananas et d’oranges.
— Où cours-tu comme cela, jeune fille ? lui demanda un Arabe aux yeux d’un vert profond en la rattrapant de justesse.
— Retrouver mon père… Je reviens du marché…, bafouilla-t-elle.
— Oh ! C’est toi qui as mis notre ami Farid dans cet état ?
Isabella se mordit la lèvre inférieure, ce que le barbu prit comme un acquiescement. Il la détailla longuement, ce qui mit la fillette mal à l’aise, et lui dit enfin :
— Viens avec moi, je vais te guider dans cette ville… ainsi que tes amis. Je crois que nous avons beaucoup à nous apprendre.

— Ce n’est pas vrai ! Où est-elle encore passée ? On discute cinq minutes et elle disparait !
— On n’a pas fait que discuter Ambrosius…, maugréa Athanaos. Quand je te dis que je ne m’en souviens pas, je ne m’en souviens pas.
— Et ce n’est pas en nous traitant de tête de linotte et de bon à rien que ça va nous revenir, renchérit Fernando, le regard noir. Je suis à peu près certain que si c’était fini, on t’aurait enfermé là-dedans ! poursuivit-il en désignant une citadelle en construction.
— Ce n’était pas là la dernière fois…
— Ah, tu vois que tu te rappelles s’être passé par ici !
Les joues d’Athanaos devinrent cramoisies.
— C’est le seyd Albuquerque qui a décidé l’édification de ce fort, déclara une voix derrière eux qui les fit tous sursauter. Cela fait six mois que le chantier a commencé et il devrait être fini dans deux mois si tout va bien.
À ses côtés se tenait Isabella, tout aussi intimidée qu’impressionnée par la haute stature de cet individu que par l’émanation qui s’en dégageait.
— Pardonnez-moi, je ne me suis pas présenté : Waga Fayat, ami de maitre Orang al-Misrî.
— Justement, nous sommes venus le rencontrer. Nous sommes alchimistes et…
— Chut ! Pas ici ! le coupa l’homme en regardant autour de lui, l’air visiblement inquiet. Suivez-moi.
Ambrosius, Athanaos et le Docteur échangèrent une œillade. Aucun d’eux n’avait vraiment envie de suivre cet inconnu, mais « Laguerra junior » lui avait déjà emboité le pas, aussi ils se résignèrent à le suivre.
— On a rendez-vous avec maitre Orang, pas avec lui, murmura Ambroise de Sarle, tandis qu’ils empruntaient une ruelle, suivie d’une autre.
— Je le sais bien, mais il est notre seule chance de le retrouver.
Au milieu de ce labyrinthe sombre, ils passèrent devant une bâtisse qui donna un semblant d’espoir à Ambrosius. Il venait d’avoir une idée.
Tout n’est pas perdu en fin de compte, se dit-il avec un sourire en coin.
Il ne lui restait plus qu’à la faire accepter par Fernando, bien qu’il devinât que cela n’allait pas être une mince affaire. Mais s’il se débrouillait bien…
Ils arrivèrent enfin devant une boutique semblable à celle d’al-Misrî.
— Je sais qui vous êtes : Athanaos, Ambrosius et le Docteur Laguerra, dit Waga Fayat en entrant dans son échoppe.
— Athanaos, Laguerra et Ambrosius, rectifia sèchement ce dernier qui détestait qu’on le confonde avec un autre.
L’homme plissa les yeux, s’habituant peu à peu à l’obscurité. Effectivement, il s’était trompé. Mais il s’attendait surtout à trois personnages aux cheveux noirs, pas à un brun et deux rouquins. Il interrogea mentalement Athanaos qui se contenta d’hausser les épaules.
— Nous nous sommes déjà croisés dans le passé. J’étais l’assistant de maitre Orang.
— Justement, c’est lui que nous devons rencontrer. Savez-vous où nous pouvons le trouver ? demanda Fernando.
Waga Fayat poussa un soupir de lassitude.
— Au máqbara, j’imagine…
— Quoi ?! s’écria le Grec, abasourdi. Il ne peut de même pas être…
Ambrosius et le Docteur gardèrent le silence. Si aucun d’eux n’avaient compris ce que signifiait le terme máqbara, ils devinaient toutefois que cela n’était pas bon signe.
— Il est au cimetière, leur traduisit Isabella à voix basse.
— Maitre Orang vous a menti lorsqu’il vous a demandé de le rejoindre il y a cinq ans. Depuis qu’il s’était mis à dos Afonso de Albuquerque, il craignait pour sa vie. Il m’a informé qu’il vous avait remis un objet d’une grande valeur et m’a chargé de prendre contact avec vous si d’autres anciens artéfacts venaient à faire leur réapparition.
— Je vois…, fit Laguerra, sombrement. Et depuis quand est-il…
— Il a été emmené par les gardes seulement deux semaines après votre venue, répondit le barbu, devinant la fin de la question.
Encore sous le choc de la nouvelle, les trois alchimistes mirent du temps à comprendre le sens des dernières paroles.
— Deux semaines ?! dit Ambrosius. Impossible. Si Orang al-Misrî était mort en 1512, je n’aurai pas pu recevoir un message de sa part en 1514, nous demandant de le rejoindre !
— C’est moi qui ai envoyé le pigeon. Aucun de vous ne se serait déplacé si vous aviez su que c’était un autre qui vous donnait rendez-vous. Est-ce que je me trompe ?
Non. Évidemment.
— En admettant que ce que vous nous dites est vrai, pourquoi sommes-nous là ? demanda Fernando, qui n’avait guère envie de faire confiance à cet étranger.
— Comme je vous l’ai dit, maitre Orang m’a sollicité pour vous remettre d’autres… comment dire ? D’autres trésors…
Les trois amis échangèrent un regard circonspect. Ce Waga Fayat ne semblait pas savoir de quoi il parlait. Soit il était franc, soit il s’agissait d’un piège pour attirer d’autres comparses du défunt antiquaire. Car, à présent, ils n’en doutaient plus : maitre Orang avait été arrêté pour sa pratique des sciences occultes. Même si la Très Sainte Mère l’Église tolérait l’alchimie, ce n’était pas le cas d’Afonso de Albuquerque.
Comme al-Misrî l’avait fait autrefois, son ancien assistant se dirigea vers le fond de sa boutique et sortit un coffre – sans doute celui de son maitre à en juger par sa taille et ses couleurs vives.
— Vous devriez lui faire confiance, leur chuchota Isabella. Il m’a l’air d’être un homme bon.
— Toi, on ne t’a rien demandé ! rugit Ambroise de Sarle.
— Elle a raison : on ne peut pas juger les gens au premier coup d’œil. Et je le sens bien…
Ambrosius leva les yeux au ciel. Athanaos et son intuition légendaire ! Un jour, cela allait lui jouer des tours.
— Voilà, commença le marchand en revenant vers eux. Un bédouin m’a vendu cela il y a quelques années.
Il posa sur une table deux curieux objets : une pyramide d’un bleu azur et une boussole d’or… portant le symbole de l’Ordre du Sablier. Une chose était certaine : ces créations étaient sans aucun doute d’origine muenne.

Ambrosius était aux anges.
Même s’il ne savait pas encore ce que cela signifiait, il allait enfin pouvoir progresser dans sa quête. Waga Fayat leur avait assuré qu’il ignorait leur sens, mais Laguerra allait lui révéler ces mystères à coup sûr dès qu’ils seraient de retour à la nef.
— Je me demande bien ce qu’ils se disent…
— Hein ? fit le Français, sortant de sa rêverie.
— Athanaos et l’Arabe…, reprit Fernando. S’ils parlent des artéfacts, ils devraient le faire devant nous !
Ambroise de Sarle haussa les épaules. Cela faisait longtemps qu’il ne cherchait plus à comprendre les agissements de leur ami. Il en était même venu à se demander si le Grec ne poursuivait pas un autre but.
— Ce que je me demande surtout, c’est pourquoi ta fille est restée avec eux ! Il va falloir qu’on en parle sérieusement Fernando.
Celui-ci allait répliquer quand les deux retardataires les rejoignirent.
— De quoi discutiez-vous ? s’enquit le Docteur, désireux de mettre fin à un sujet épineux.
— Rien d’important… Nous évoquions juste notre regretté ami.
— Je sais que vous étiez proches…
— Et Isabella ? Elle ne le connaissait pas, que je sache ! s’emporta Ambrosius.
— Elle non, mais sa mère oui.
Les autres demeurèrent interdits.
L’enfant leur avait donc menti ! Kamala Mukherjee était censée avoir quitté l’Inde pour le Portugal dans sa jeunesse, pour ne jamais en repartir. Quoiqu’elle aurait très bien pu explorer le monde avant l’arrivée de Vasco de Gama. Oui, ce devait être cela. Après tout, elle était issue d’une famille aisée.
— Dans mes souvenirs, c’est vrai qu’elle était très… cultivée, fit Fernando, nostalgique.
— Justement, en parlant de culture…, commença Ambrosius, j’ai vu un endroit qui pourrait intéresser ta fille…
— Si tu parles de la madrasa qu’on a dépassée, tu oublies ! Jamais je ne laisserai Isabella ici, simplement parce que Monsieur a décrété que cela pouvait être utile ! Dis plutôt que tu veux t’en débarrasser !
— C’est une école, Fernando ! Elle pourrait apprendre tout ce qu’elle ne sait pas encore, susurra Ambrosius.
Il doit quand même bien y avoir quelque chose qu’elle ne connait pas !
— De toute façon, c’est réservé aux garçons.
— Tu as quand même réussi à la faire passer pour tel pendant une semaine…
— C’EST NON !

Isabella n’en revenait pas : Ambroise de Sarle avait finalement réussi à obtenir gain de cause auprès de son père !
Tandis qu’ils revenaient sur leurs pas, elle essaya vainement de capter des bribes de conversation entre Athanaos et Laguerra – Ambrosius étant bien évidemment retourné à sa nef.
— Je ne comprends pas Fernando ! Comment as-tu pu te laisser embobiner ainsi ? C’est ta fille tout de même !
— Ambrosius a raison : on ne peut pas emmener une enfant avec nous sur les traces d’une quête dont on ne sait même pas où elle va nous mener.
Le Docteur avait dit ces mots d’une voix amère. À vrai dire, lui non plus ne comprenait pas. Son ami avait vu juste. Pourquoi diable avait-il changé d’avis ? Cela ne lui ressemblait pas.
Ce fut le cœur gros qu’il régla l’admission d’Isabella à la madrasa. Celle-ci ne lui jeta même pas un dernier regard quand la grande porte en chêne se referma sur elle.
Modifié en dernier par Xia le 29 juin 2021, 19:37, modifié 1 fois.
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Re: A la recherche de l'Empire perdu

Message par Akaroizis »

Quel travail, bravo ! Continues !
Des soupçons apparaissent autour du but d'Athanaos, qui serait autre que celui de ces deux amis...
Dommage que notre petite Isabella se retrouve hors du groupe... reviendra-t-elle ?
Autant de question, et autant de réponses, enfin je l'espère ! ;)
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Re: A la recherche de l'Empire perdu

Message par Xia »

Chapitre 7 : Les secrets de la pyramide de Mu


Lorsqu’ils remontèrent sur la nef, Athanaos et Laguerra trouvèrent sans surprise un Ambrosius d’excellente humeur. Sans doute de la meilleure humeur qu’il soit depuis qu’ils avaient quitté Séville.
Quand il entendit les pas de ses compagnons résonner sur le plancher, le petit homme se retourna en claironnant :
— Bien ! Maintenant, il ne nous reste qu’à comprendre leur signification et trouver leur fonctionnement !
Il désigna la table basse de la pièce principale où il avait posé les deux « trésors » de Waga Fayat.
— Surtout ne me demande pas comment je me sens…
— Oh Seigneur ! Ce n’est qu’une enfant ! Ce n’est pas comme si tu l’avais élevée, que je sache. Tu t’en remettras.
— Et elle ? Tu imagines un peu ce qu’elle doit ressentir ?! Je la fais s’échapper du Portugal pour venir l’enfermer dans une pension au fin fond de l’Arabie !
Profitant de l’inattention des autres alchimistes, Athanaos s’approcha lentement du meuble. Il prit discrètement la boussole et l’ouvrit. C’est bien ce qu’il lui semblait : elle était en orichalque et réagissait en présence de l’orichalque.
Surtout dépêche-toi d’inventer quelque chose avant qu’Ambrosius ne fasse le rapprochement…
Mais s’il formulait une hypothèse maintenant, il savait que son ami commencerait à avoir des soupçons. Aussi il jugea utile d’attendre qu’Ambroise fasse le premier pas et reposa l’objet.
— Avez-vous une idée de quoi il s’agit ? demanda Ambrosius en désignant la petite pyramide bleutée. J’ai remarqué des signes gravés dessus… Athanaos ?
— Des losanges avec un « V » à l’intérieur… le tout entouré d’un cercle… accolés les uns aux autres… Hum… Non, ça ne me dit rien, fit le Grec en dessinant délicatement les symboles au fur et à mesure qu’il parlait.
— Si on appuyait dessus, un mécanisme s’ouvrirait sans doute…, pensa Fernando à haute voix.
— J’ai déjà essayé, il n’y a rien.
Les deux autres levèrent les yeux brusquement vers lui.
— Comment ça, tu as déjà essayé ?!
— Tu devais nous attendre !
— Vous… vous étiez… partis depuis… longtemps…, bredouilla le Français. Alors j’ai…
— Alors tu as décidé que tu pouvais trouver la solution tout seul ! le coupa sèchement Athanaos. Comme d’habitude. On est trois Ambroise ! Tu sembles beaucoup l’oublier en ce moment.
Et avant, on était quatre…
Ces mots, Laguerra préféra les garder pour lui. La situation était déjà impossible à supporter, inutile d’en rajouter.
— C’était peut-être pour décorer…, suggéra-t-il au bout d’un moment.
— Pour décorer ?! Tu crois vraiment que le peuple de Mu s’amusait à fabriquer des pyramides de ce style simplement pour faire joli ?
— Pourquoi pas ? Après tout, ils devaient être comme nous : de simples humains cherchant à décorer leurs maisons…
La remarque était tellement absurde qu’il n’avait pas réfléchi. Les Muens étaient-ils vraiment de simples humains ? Ou comme les Atlantes : des demi-dieux ?
Le Grec regarda le ciel rougeoyant à travers les fenêtres du navire. Le soleil se couchait peu à peu tandis qu’un léger vent chassait lentement les nuages, faisant apparaitre une lune ronde. Il sourit. C’était le moment propice pour demander de l’aide à l’invisible. On disait que la pleine lune apportait un éclairage nouveau sur la situation présente, lui donnant un sens significatif.
— Je propose qu’on aille se reposer. La nuit porte conseil.

Le temps semblait comme suspendu, perdu dans les profondeurs de l’espace.
L’ibis prendrait bientôt son envol. Il avait envie de le retenir, mais il ne le pouvait pas. De quel droit aurait-il pu empêcher Thot de rejoindre sa demeure céleste ?
L’oiseau blanc tourna la tête vers lui.
Non. Pas vers lui.
Il regardait le personnage qui venait d’apparaitre à ses côtés. L’homme était vêtu d’un simple pagne d’un blanc immaculé. Il s’avança et salua le volatile sacré avec respect. Le scribe perçut enfin sa présence. Il se tourna, sourit et plaça une amulette dans sa main droite.
La vision changea soudainement.
Il avait quitté le désert de sable brûlant pour une prairie près d’un fleuve blanc et bleu. Dans sa main, l’ankh protectrice d’Imhotep était toujours là.
Devant lui, un bélier, une gazelle et une antilope paitraient lentement. Aucun des bovidés ne semblait se soucier du chien rouge tapi dans un buisson avoisinant. L’animal malveillant les observait silencieusement. Il glapit et sauta brusquement non pas dans leur direction mais dans la sienne.
Il crut que sa dernière heure était arrivée lorsqu’il sentit le chien de Seth le transpercer comme l’aurait fait la lame du poignard froid de la mort. Il perdit connaissance. Avait-il vraiment quitté ce monde ?
Lorsqu’il parvint à rouvrir les yeux, le paysage s’était de nouveau transformé. Le scribe l’avait protégé.
Il était à présent au sommet d’une montagne. En bas, il ne distinguait que des terres arides que survolaient des oiseaux migrateurs. Leurs cris lui perçaient le tympan. Il leva les yeux et vit qu’il s’agissait de cigognes. Que faisaient des cigognes dans cette région ?


— La lumière !
Athanaos sortit tant bien que mal de son rêve. Il fronça les sourcils : il faisait encore nuit, et voilà qu’Ambrosius lui parlait de lumière ! Quelle heure était-il ?
— La lumière ! répéta-t-il tout excité. Tu avais raison Athanaos : la nuit porte conseil !
— Quoi, la lumière ? marmonna Laguerra, qui venait de quitter à contrecœur les bras d’une belle Amérindienne à la chevelure d’un noir de jais.
— Fernando, tu as bien dit que le peuple de Mu utilisait l’énergie du Soleil ? Or, si on part du principe que toutes leurs inventions réagissent au Soleil, on peut en déduire que la pyramide le fait également !
Mu… Soleil… pyramide…
Un mal de crâne assourdissant l’empêchait de comprendre ce dont parlait Ambroise de Sarle.
Qu’avait-il donc pris la veille ?
Ah oui ! Il avait essayé de noyer dans le vin sa culpabilité d’avoir abandonné sa fille à cause d’Ambrosius. Il avait peut-être un peu trop forcé sur la bouteille…
Athanaos l’aida à se relever. Sa tête bourdonnait et il titubait. Il parvint néanmoins à atteindre le fond de la nef et plongea sa tête dans une bassine d’eau froide. Il grimaça. Elle était glacée ! C’était sa ration jusqu’à la prochaine destination. Tant pis. Ils allaient où déjà ? Le Docteur avait entendu ses amis évoquer un nom de ville la veille mais il ne se rappelait plus lequel.
— Alors ? Qu’en penses-tu ?
— Je… euh… oui…, balbutia-t-il.
Les idées étaient plus claires mais son mal de tête était toujours là. Plus jamais il ne toucherait une bouteille !
— Oui quoi ? Mon raisonnement est bon ou pas ?
Encore abruti, Fernando se contenta d’hausser les épaules.
— Sûrement…
Le Français renonça et s’avança vers l’objet de sa convoitise.
Le jour commençait à se lever. Il ne lui restait plus qu’à attendre une petite demi-heure. Comment fallait-il la positionner ? En plein air ? Son esprit lui soufflait que non. La pyramide leur aurait déjà livrés ses secrets.
Ambrosius tripota sa barbiche. Il y était presque. Il le sentait. Tout s’éclaira brusquement.
Évidemment !
La lumière solaire ne devait pas être « brute ». Il fallait qu’elle soit réfléchie sur le cône ! Mais comment la faire réfléchir ? Peut-être par un miroir… Oui, c’était cela… Un miroir. Il avait bien vu un miroir pas longtemps avant, mais où ?
Il pesta. Laguerra junior en avait un. Et elle était partie avec.
— Essayons avec une de tes fioles, suggéra Athanaos.
Fernando les avait rejoints sur le pont avec une fiasque mais ils mirent cependant de longues minutes à obtenir un faible rayon.
— Une seule ne suffira pas.
— On devrait prendre tous tes flacons, on obtiendra peut-être une réflexion du Soleil plus importante.
— Je vais les chercher.
— Espérons qu’ils n’arriveront pas en mille morceaux, maugréa Ambrosius, en voyant le Docteur chanceler sur les planches.
— Au pire, il aura les cheveux bleus ! fit le Grec en riant.
Ambroise de Sarle lui jeta un regard noir. Il n’avait toujours pas digéré l’accident qui l’avait rendu roux et dont il tenait Isabella pour responsable.
Le Portugais reparut avec – Dieu merci – les précieuses petites bouteilles qu’Ambrosius s’empressa de disposer sur une table. Heureusement pour eux qu’ils n’avaient pas encore levé l’ancre, sinon il leur aurait été impossible de mener à bien l’expérience.
— C’est bon pour moi. Vous êtes prêts ?
— Attends un peu, j’aperçois des gardes.
Devant l’air décontenancé des deux autres, Athanaos se justifia :
— On ne sait pas ce que nous réserve cette pyramide. Je n’ai pas envie qu’on se fasse arrêté pour hérésie comme maitre Orang.
— Tu as sans doute raison…
— Allons-y ! Ils sont partis, murmura Laguerra après un court instant.
Les alchimistes déplacèrent lentement le guéridon de bois jusqu’à ce que les rayons lumineux produits par l’astre solaire parviennent au cône bleuté. Ils restèrent sidérés devant le spectacle qui s’offrait à eux.
— C’est tout simplement…, commença Fernando.
— Incroyablement…
— Extraordinaire…, acheva Ambrosius, le souffle coupé.
Sous leurs yeux, la pyramide venait de se disloquer pour former de nouvelles figures géométriques.
Cubes, dodécaèdres et autres parallélépipèdes s’assemblaient un par un, sur lesquels les amis pouvaient discerner l’antique écriture de Mu.
Le Portugais s’empara d’un pavé et posa machinalement un doigt pour déchiffrer les symboles.
— Mais qu’est-ce que tu as fait ?! s’écria soudainement Ambrosius.
— Mais… je… rien…
Le solide s’était dupliqué, révélant ainsi de nouveaux pavés rectangulaires.
— Ma parole, mais ce sont des plans de construction ! s’exclama Athanaos, en attrapant un au vol.
— Tu en es sûr ?!
— Certain ! Regarde : ici, cela montre la fabrication d’ailes, comme celle des oiseaux, et là… un genre de… tourniquet…
— Ce schéma ressemble beaucoup à la vis aérienne de Leonardo Da Vinci…, remarqua Ambroise.
— C’est vrai… vu comme ça…, reprit Athanaos en pivotant le pavé d’un quart de tour.
— Mes amis, je crois bien que nous allons voler ! sourit malicieusement Ambrosius en mettant les voiles du navire.
Voler… Cela avait toujours été son rêve le plus cher. Et grâce aux indications fournies par le peuple de Mu, il allait enfin pouvoir le réaliser !

— Vous m’aiderez, n’est-ce pas ? demanda-t-il au bout de quelques heures en se tournant vers les autres alchimistes.
Ces derniers échangèrent un regard entendu. La même idée venait de leur traverser l’esprit.
C’est l’occasion ou jamais, pensa Fernando.
— À une seule condition.
Le Français sentit son corps se raidir.
Ah non, pas ça ! Ils n’allaient pas lui faire ce coup-là !
— Je vous ai déjà dit qu’une femme à bord d’un bateau porte malheur ! siffla-t-il entre ses dents.
— Et des hommes qui volent aussi ! répliqua Athanaos d’une voix qui se voulait sans réponse.
— Et de toute façon, plus on sera nombreux, plus sa fabrication ira vite, renchérit Laguerra.
— Mais c’est vrai qu’avec les plans de Da Vinci, d’autres hommes voleront avant nous, fit le Grec d’une voix mielleuse.
Ambroise de Sarle ne chercha même pas à répondre. Il se savait vaincu d’avance. Deux ligués contre un, il ne ferait pas le poids. Et il voulait voler !
— Très bien ! On retourne la chercher ! fulmina-t-il en donnant un grand coup de gouvernail.
Modifié en dernier par Xia le 29 juin 2021, 19:53, modifié 1 fois.
La terre n’appartient pas à l’homme, c’est l’homme qui appartient à la terre (Tatanka Iyotaka)

Ma fanfic sur la préquelle des Mystérieuses Cités d'or, c'est par ici

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