Les Chroniques de l'Ordre du Condor

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isamidala
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Re: Les Chroniques de l'Ordre du Condor

Message par isamidala »

Bravo pour ce chapitres toujours autant palpitant et passionnant. 🙏🙏🙏
Aides-nous Esteban puisque tu es le Fils du Soleil !
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soulswavess
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Re: Les Chroniques de l'Ordre du Condor

Message par soulswavess »

OHHHHH 🥹 🥹 INCROYABLE
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Marcowinch
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Re: Les Chroniques de l'Ordre du Condor

Message par Marcowinch »

Merci à vous deux :)
Je suis content que ce chapitre vous ait plu.
*** :Tao: :Zia: :Esteban: Ma fanfic MCO : La Huitième Cité :) :Esteban: :Zia: :Tao: ***
J'espère qu'elle vous plaira :D

:Esteban: Bah voyons, Pattala ! C'est pas dans ce coin-là que vit la jolie Indali ? :tongue:
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Re: Les Chroniques de l'Ordre du Condor

Message par Thorgul »

Ooooh trop bien tu t’es remis à écrire.
J’aime toujours autant ton style. Tu arrive a nous projeter dans ton univers et comme tu colle aux personnages des nouvelles saisons, ont a aucun mal à imaginer les scènes.

Tu a toujours le juste dosage entre description, dialogue et actions. Encore bravo.
Malheureusement le prochain compliment n’est pas pour toi mais pour Souls et son incroyable dessin 😱😱😱
Il vient parfaire la prose de Marco et nous situe parfaitement l’apparence et l’âge de Tao, du grand art 😍

Petite remarque au passage. J’ai tiqué en lisant le mot « cadavre » prononcé par Tao a propos du docteur.
Les MCO étant, certes parfois mortelle, elles sont très pudique avec la mort et peut-être que remplacer « cadavre » par « corps » adoucirait le dialogue. Après tout on parle du père de Laguerra devant elle.

A bientôt pour la suite 😍
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Marcowinch
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Re: Les Chroniques de l'Ordre du Condor

Message par Marcowinch »

Thorgul a écrit : 16 oct. 2022, 22:45 Ooooh trop bien tu t’es remis à écrire.
J’aime toujours autant ton style. Tu arrive a nous projeter dans ton univers et comme tu colle aux personnages des nouvelles saisons, ont a aucun mal à imaginer les scènes.

Tu a toujours le juste dosage entre description, dialogue et actions. Encore bravo.
Malheureusement le prochain compliment n’est pas pour toi mais pour Souls et son incroyable dessin 😱😱😱
Il vient parfaire la prose de Marco et nous situe parfaitement l’apparence et l’âge de Tao, du grand art 😍

Petite remarque au passage. J’ai tiqué en lisant le mot « cadavre » prononcé par Tao a propos du docteur.
Les MCO étant, certes parfois mortelle, elles sont très pudique avec la mort et peut-être que remplacer « cadavre » par « corps » adoucirait le dialogue. Après tout on parle du père de Laguerra devant elle.

A bientôt pour la suite 😍
Salut Thorgul. Je te remercie pour tes retours. :)
Souls mérite en effet des compliments. D'ailleurs, je pense lui demander une nouvelle contribution sous peu ;)
En effet, tu as raison : le mot "cadavre" est un poil trop fort. Le mot "corps" que tu suggères est plus approprié. Je vais modifier cela.
En raison de diverses contraintes, la suite mettra un peu de temps à arriver, sans doute quelques semaines, mais elle arrivera ;)
*** :Tao: :Zia: :Esteban: Ma fanfic MCO : La Huitième Cité :) :Esteban: :Zia: :Tao: ***
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Re: Les Chroniques de l'Ordre du Condor

Message par Atlanta »

Superbe nouveau chapitre !
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Il n'est pas venu le jour où une femme me donnera des ordres !
:Gaspard: Et bien si justement ! Il faut une première à tout !
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Re: Les Chroniques de l'Ordre du Condor

Message par Marcowinch »

Atlanta a écrit : 18 oct. 2022, 08:26 Superbe nouveau chapitre !
Merci Atlanta ! :D
*** :Tao: :Zia: :Esteban: Ma fanfic MCO : La Huitième Cité :) :Esteban: :Zia: :Tao: ***
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Re: Les Chroniques de l'Ordre du Condor

Message par Marcowinch »

Chapitre III : Retrouvailles !

Note de Tao : le voyage jusqu'aux Moluques s'avéra plus mouvementé qu'escompté. S'il fut aisé d'atteindre la côte sud-est de l'Inde puis de survoler le pays du nom de Malacca, la traversée de la mer jusqu'à l'archipel qui était notre destination, ne fût pas une promenade de santé. En effet, le temps devint capricieux et bien qu'il n'y eut pas de tempête à proprement parler, de nombreux nuages se mirent à obscurcir durablement le ciel. Le Grand Condor perdit rapidement de l'énergie et donc de l'altitude ! Il se mit à tanguer et plusieurs fois, réalisa même des piqués, qui manquèrent de peu de nous faire percuter l'océan. Nous ne dûmes notre salut qu'au talent d'Esteban combiné à l'aide de Zia et de ses pouvoirs... Nous n'eûmes donc pas vraiment le loisir d'apprécier le paysage... En outre, certaines des îles de l'archipel n'étaient pas plus grandes qu'une maison et il aurait été risqué d'y poser le condor, au cas où la marée, en montant, aurait submergé l'endroit. Heureusement, alors que notre situation commençait à être désespérée, Isabella aperçut à l'horizon un lieu où atterrir. Après ces émotions, nous nous reposâmes jusqu'au lendemain, avant de poursuivre notre vol. Le temps fut cette fois plus clément. Pendant plusieurs heures, nous explorâmes les environs, survolant de très nombreux îlots. La plupart d'entre eux étaient couverts de palmiers. Vu leur nombre, notre quête du Docteur nous parut un instant insurmontable : fouiller tous ces endroits un par un paraissait impossible. Il y en avait tant ! De-ci, de-là, nous posions pieds sur un atoll et allions nous renseigner auprès de natifs, essentiellement des pécheurs ou des cueilleurs, mais aucun d'eux n'avait aperçu quelqu'un ressemblant à Fernando. Continuant malgré tout nos investigations durant quelques jours, nous vîmes enfin une grande et large bande de terre abritant plusieurs hameaux et villes... L'une d'entre elles était nettement plus étendue et peuplée que les autres. Nous décidâmes de nous poser aux alentours, de cacher le condor, puis d'y mener notre enquête...Hors de l'habitacle de l'oiseau doré, il faisait doux et un petit vent bien agréable soufflait.
A nos grands étonnement et soulagement, notre entrée dans la ville passa inaperçue aux yeux des autochtones : en effet, nous étions loin d'y être les seuls « étrangers ». De nombreux portugais, qu'il s'agisse de marchands, soldats ou simples quidams, arpentaient les rues le plus naturellement du monde... Nous y vîmes aussi de nombreux musulmans. Il n'y avait pas de tension particulière. Les natifs de cette île devaient être issus de nombreux métissages, ou en tous cas être d'ethnies différentes : certains d'entre eux avaient le visage peint de motifs hétéroclites, sans doute en signe d'appartenance à des tribus, tandis que d'autres arboraient des masques de terre cuite...
Satisfaits que tout se passe bien, nous avons poussé notre exploration et déambulé quelques temps dans les rues de cette bourgade, afin de mieux appréhender ce nouvel environnement... Jauger l'endroit... Les maisons présentaient différents styles d'architecture : une partie d'entre elles étaient constituées de briques et arboraient des toits de tuiles, tandis que d'autres paraissaient plus traditionnelles, car elles étaient en bambous ou bois sculpté, reposaient sur de gros piliers et comprenaient des toits dont la forme évoquait celle d'un volcan...
Après avoir pris nos repères, nous avons réfléchi à la stratégie à adopter pour retrouver Fernando. Malheureusement, nos options étaient limitées et chercher une aiguille dans une botte de foin aurait été plus simple. Il fallait bien toutefois commencer quelque part. N'ayant pas de meilleure solution, nous nous mîmes à interroger des résidents... Cela nous prît un temps considérable et là aussi nous fûmes proches de renoncer, mais la chance nous sourit à nouveau.


Autochtone.jpg

Intrigué par notre équipée, un jeune insulaire vînt à notre rencontre. Vêtu d'une simple tunique, d'un sarong et de colifichets tribaux, dont un qui ressemblait étrangement au médaillon d'Esteban ou de Zia, en plus grand, il nous indiqua le nom de ce royaume : Ternate, ainsi que celui de cette localité : Ambon. Quand nous l'interrogeâmes sur la présence de nombreux occidentaux, il nous révéla que son suzerain venait de céder cette bourgade aux portugais, en échange de leur aide pour vaincre son ennemi, le roi rival du royaume de Tidore... Encore un conflit ! Visiblement, que ce soit en Europe, dans le Nouveau Monde ou en Asie, ici même, l'homme veut toujours affronter son prochain !
Avant de prendre congé de nous, l'autochtone nous indiqua qu'il avait en effet déjà aperçu un vieil homme répondant à la description du Docteur ! Il ne savait plus où il l'avait déjà croisé, mais il nous suggéra de nous renseigner au port, endroit le plus probable d'où un occidental aurait pu arriver... A la réflexion c'était judicieux : nous étions bêtes de ne pas y avoir pensé plus tôt ! Nous avions trop l'habitude de nous déplacer en Grand Condor au fil des années... Avions perdu du bon sens... Nous suivîmes donc son conseil...


Port d'Ambon. Les Moluques. Après midi.
Impatients, les amis traversent les ruelles en courant en direction du port. Isabella avait bien pensé un instant contenir l'enthousiasme d'Esteban, Zia et Tao. Elle se rend vite compte de l'impossibilité de la tâche... L'aventurière elle-même ne peut contenir l'émotion qui l'envahit, mêlée toutefois d'appréhension, à l'idée de revoir enfin son père... Elle se met finalement, elle aussi, à cavaler, Pichu précédant le groupe. Tous ralentissent quand, devant eux apparaît le quartier portuaire. C'est un endroit de taille importante qui, s'avise Esteban, n'a presque rien à envier au port de Barcelone. Il regorge d'activité et de nombreuses pirogues et esquifs y sont arrimés, ainsi que quelques jonques, et plusieurs navires occidentaux : des trois-mâts, quelques caravelles et une poignée de galions lourdement armés.
De longues minutes, les amis parcourent du regard les différents vaisseaux, à la recherche d'un signe distinctif qui leur permettrait de trouver Fernando, mais rien ne leur saute aux yeux...
Isabella leur suggère d'aller se renseigner à la capitainerie : « les navires d'une certaine importance, leur explique-t-elle, y sont sans doute recensés ».
Suivant son conseil, ils s'y rendent donc. Le bâtiment, n'est pas difficile à identifier : c'est un des rares entièrement en chêne et outre une immense ancre suspendue au dessus de son entrée, de nombreux hommes en uniformes y vont et viennent...
Lorsqu'ils y pénètrent, après avoir frappé à la porte, les amis aperçoivent un homme bourru se trouvant derrière un bureau finement ouvragé en teck. Malheureusement, quand Isabella lui demande s'il a entendu parler d'un individu nommé Fernando Laguerra, son interlocuteur lui répond par la négative... L'ancienne espionne le prie alors de lui présenter le registre du port, mais son vis à vis s'y refuse. L'homme revient toutefois rapidement sur sa décision lorsque la bretteuse lui tend discrètement une petite bourse. Il se baisse et sort d'un rangement un gros livre à la reliure de cuir, qu'il présente au quatuor...
Les compagnons entament de feuilleter l'ouvrage, à la recherche de tout indice pouvant les aiguiller... Cela leur prend un bon moment et s'avère fastidieux car le recueil comporte des centaines de pages et il est écrit avec des pattes de mouche. Le découragement les gagne à nouveau lorsque, soudain, Esteban écarquille les yeux.
« Ca y est ! C'est ça ! affirme-t-il en désignant une ligne. Le Docteur est sur ce navire-là ! 
- Comment peux-tu en être si sûr ? lui demande Tao qui, lassé, a cessé de lire l'ouvrage depuis quelques temps et s'est éloigné de plusieurs pas pour réfléchir.
- Ah, mais viens voir ! lui intime le Fils du Soleil. Regarde comment ce bateau a été baptisé !»
L'Empereur de Mû soupire, puis se rapproche de l'atlante. Plissant les yeux, il lit la ligne indiquée...
« Oui, Esteban ! s'exclame-t-il soudain joyeux. C'est forcément ça ! La Belle Aztéque !
- N'hésitez surtout pas à m'expliquer ! » souffle Isabella en haussant les épaules.
C'est Zia qui, souriant à son tour, éclaire enfin la lanterne de son amie.
« Quand nous étions au Nouveau Monde, Fernando était accompagné d'autochtones qui cherchaient les cités d'or avec lui. Parmi eux se trouvait une femme redoutable, Marinche. Elle était aztèque...
- Je comprends, fait Isabella. Il a du nommer son navire ainsi en son souvenir ou celui de son voyage au Nouveau Monde... Je ne savais pas mon père si sentimental... Cela semble bien vu, Esteban !
- C'est mince, confesse ce dernier. Mais c'est notre seule piste... Allons-y ! clame le Fils du Soleil en faisant un geste de la main pour entraîner la fine troupe. C'est une caravelle...Il n'y en avait pas tant que cela... »
Ils sortent de la bâtisse, se pressent et après avoir pris quelques renseignements auprès de marins, arrivent très vite au pied du navire recherché. Celui-ci est en excellent état, visiblement bien entretenu. « Il est loin d'être aussi pourri que ne l'était l'Esperanza », pense le dernier des atlantes.
Etudiant à son tour le navire, Zia leur montre également quelques embouchures de canons qui émergent des flancs. L'embarcation a de quoi se défendre...
Quelques marins et portefaix, voyant l'attroupement examiner leur embarcation, s'approchent alors des amis.
« Bonjour, les salue amicalement Esteban en prenant les devants. Nous cherchons un homme, le Docteur Fernando Laguerra, se trouve-t-il à bord ?
- Oui, répond l'un des matelots en posant un lourd ballot. C'est notre capitaine...Suivez-moi, je vais vous mener à lui. »
Les compagnons lui emboîtent le pas, Isabella devinant un peu fébrile, à la fois d'excitation et d'appréhension. Elle tente de se calmer en serrant ses mains gantées.
Devinant bien son anxiété, Zia prend un bras de son amie, pour la réconforter et lui donner du courage. La bretteuse remarque ce geste et apprécie le soutien de l'inca. Elle lui sourit.
La troupe s'engage le long de la passerelle, qui grince sous leurs pas. Une fois arrivés sur le pont, le marin frappe à la porte du bureau du capitaine.
« Qu'y a-t-il ? entend-on d'abord, une voix grave, avant qu'un homme immense ouvre la porte et en émerge. L'individu s'avère être une montagne de muscles ! Haut de près de deux mètres, il a des cheveux noirs lisses et tombants, une fine moustache dépassant les contours de sa mâchoire pour arriver jusqu'au bas de son cou. Ses traits sont durs et ses yeux bruns paraissent cruels. Son torse n'est protégé que de quelques lanières de cuir disposées en croix, aux extrémités desquelles pendent des couteaux, des bourses, ainsi qu'une sarbacane. Son pantalon s'interrompt juste en dessous des genoux, laissant apparaître de puissants mollets.
« Sanjay... bégaie malgré lui le matelot, intimidé. Je suis désolé de te déranger : ces orang asing souhaitent voir le capitaine... »
La brute pivote d'un quart de tour vers la droite et examine les visiteurs du regard, d'un air un peu méprisant...
- Docteur, dit le colosse avant de s'écarter ensuite de la porte, on vous demande ! Des étrangers... Trois gamins et une belle donzelle... Ils ont un piaf aussi.. Tout vert...
- Trois gamins et un oiseau vert ? » émet une voix surprise depuis l'intérieur de la pièce.
Une voix, qu'Esteban, Zia, Tao et Isabella reconnaissent immédiatement. Rappelant quelques péripéties aux élus et à leur ancien naacal, elle les fait tressaillir un instant.
« Est-ce que, par hasard, reprend la voix, deux de ces jeunes gens portent des médaillons dorés en forme de soleils ?
- Non, répond le dénommé Sanjay lassé de faire le larbin. Pas deux : ils en ont tous les trois !
- Tous ? s'étonne davantage la voix. C'est inattendu ! Bien, j'arrive...»
Quelques secondes interminables s'écoulent, durant lesquelles les amis perçoivent comme des crissements et des frottements qui se rapprochent.
C'est alors que Fernando Laguerra apparaît enfin devant eux. Non pas debout et marchant, mais assis dans une sorte de chaise en bois, avec des roues sur les côtés, qu'il actionne de ses bras pour se mouvoir. Son crâne est toujours si dégarni et il a gardé quelques touffes de cheveux roux soigneusement brossés, sa moustache et sa barbiche. Toutefois, depuis sa dernière rencontre avec Zia, Esteban et Tao, il a pris quelques rides, qui rendent son visage plus sinistre qu'avant, si tant est que cela est possible. Un de ses yeux est devenu vitreux avec le temps, glaçant d'effroi le groupe d'amis. Des pieds aux épaules, l'ancien conquistador est entièrement enveloppé d'un tissu gringsing: une grande couverture jaune et pourpre en double-tricot. Emmitouflé ainsi tel une personne frileuse, l'ancien ennemi d'Esteban, Zia et Tao paraît à la réflexion presque inoffensif, mais un fouet est cependant bel et bien là, près de lui, accroché à un portant du dossier de la chaise...
« Esteban, Zia, Tao ! s'exclame-t-il, écarquillant les yeux. C'est bien vous ! Et toi...Isabella ? Ma fille... Tu es avec eux ?
- Bonjour, Père, répond simplement l'intéressée... Oui. Nous te cherchions. »
La bretteuse a du mal à réaliser que c'est vraiment son géniteur qui se trouve devant elle et elle ressent plusieurs sentiments à la fois. Outre la surprise, elle est à la fois soulagée de le savoir en vie, tout en étant triste de le voir ainsi diminué...
« C'est impossible ! reprend Fernando toujours sous le choc. Comment cela se peut-il ?
- Tu n'es pas si difficile que cela à retrouver, Docteur ! plaisante Esteban en croisant les bras et savourant l'ahurissement de son ancien adversaire.
- Mais...continue son vis à vis. Vous avez quitté les Amériques ? Le Nouveau Monde ?
- Oh, ça ! répond Tao. Pfiou ! Cela fait un bon moment, maintenant que nous en sommes partis... C'est de l'histoire ancienne...
- Nous vous croyions mort, déclare à son tour Zia. Vous n'avez pas été enseveli lorsque la base des olmèques s'est effondrée ? Vous n'étiez pas dans la zone ?
- Je vous laisse, capitaine, intervient Sanjay. Je sens que cet entretien va être long... Trop à mon goût ! »
Le Docteur, revenant de son étonnement, acquiesce et alors que son sbire s'éloigne, se tourne vers l'inca en affichant un petit sourire.
« Très chère Zia, badine-t-il. Si : Marinche, Tétéola et moi étions bien sur place. C'est votre faute d'ailleurs : si vous nous aviez dit que le Grand Condor était capable de voler, nos alliés ne nous en auraient probablement pas tenu rigueur. Nous n'aurions pas été enfermés...
- Tu ne peux t'en prendre qu'à toi-même, Docteur ! réplique aussitôt Esteban. S'allier aux olmèques était bien la chose la moins censée à faire... 
- Enfin, bref, choisit d'ignorer le savant tout en levant un sourcil. Cela est fait... J'ai bien cru ma dernière heure arriver, ce jour-là, en tous cas. Un escalier s'est dérobé sous nos pieds, quand la machine de ces énergumènes aux grandes oreilles est sortie de terre, fracassant tout sur son passage... Nous avons effectué une chute vertigineuse... J'ai néanmoins réussi à ralentir ce plongeon mortel, en m'agrippant à des rebords. J'ai rebondi plusieurs fois sur des escarpements et des marches de l'escalier, chuté à nouveau et ce, je ne sais combien de fois ! Je ne sentais plus mon corps... Ce n'est pas un bon souvenir : la douleur était atroce ! Au final, j'ai eu de la chance : cette cascade s'est arrêtée quand je suis tombé sur Tétéola, qui avait succombé. Sans lui et son corps imposant, je me serai tout bonnement aplati sur le sol... J'en ai glissé et j'ai rampé en direction d'une corniche, pour me mettre à l'abri. Je l'avais presque atteinte quand un roc m'est tombé dessus, me broyant les jambes. Avant de perdre connaissance, j'ai heureusement réussi à atteindre mon but : me placer à un endroit sûr... De nombreuses heures plus tard, des aztèques qui faisaient partie de mon expédition m'ont retrouvé. Mon corps entier n'était que souffrance, mais ils m'ont prodigué des soins d'urgence... Appliqué des cataplasmes... Il m'a fallu des semaines, que dis-je, des mois et des mois, pour me remettre de cette mésaventure... Mes talents m'ont permis de réaliser des attelles et de concocter de puissants élixirs de soins, à base de plantes médicinales que mes hommes de main sont allés chercher tandis que je récupérais... Cela n'a pas l'air de vous étonner ? s'interrompt-il en regardant le groupe, nullement surpris.
- Que tu connaisses la médecine et aies fait des potions ? En effet, ce n'est pas le cas, confirme Esteban. Nous avons fait du chemin, depuis... Nous savons tout, Fernando : que tu es un alchimiste et que tu faisais partie de l'Ordre du Sablier ! De même qu'Athanaos mon père et qu'Ambrosius... Ou "Zarès", ajoute-t-il en mimant des guillemets, si tu préfères l'appeler ainsi...»
A cette déclaration, le dos du Docteur se redresse et il se penche en avant.
« Vous avez rencontré Ambrosius ? Et vous savez pour Zarès ! Et bien que vous connaissiez cela, son secret, vous êtes toujours en vie ! Incroyable !
- Oui, renchérit Zia. Dites-nous, qu'est-il advenu de Marinche ? Est-elle avec vous ?
- Non, reprend l'alchimiste avec de la peine dans la voix ce qui, pour le coup surprend réellement les compagnons. Elle n'a pas survécu à la destruction du Bouclier Fumant».
Son affliction est cependant de courte durée car il continue presque aussitôt, plutôt excité : « mais... et...et la Cité d'Or ? L'avez-vous découverte, finalement ?»
Les trois jeunes gens hésitent à lui répondre... Ils se concertent d'un regard avant que Tao ne se décide à parler : « oui. Nous l'avons trouvée... Celle à laquelle tu penses, ainsi que les autres, d'ailleurs... Elles se trouvaient un peu partout sur la planète. Cela s'est avéré une quête très longue, très dangereuse... C'est fini toutefois ! Il n'y a plus besoin de les rechercher : plus de cités à découvrir et elles ont toutes disparues, Docteur... »
Ce n'est pas tout à fait exact, mais l'Empereur de Mû se retient d'en dire trop : il ne peut décemment pas dévoiler tout ce qu'il sait à son ancien ennemi...
«C'est difficile à croire, rétorque Fernando, suspicieux, pourtant tu me parais sincère...
- Père, demande Isabella... Que fais-tu ici ? A l'autre bout du monde...
- Bah, c'est facile, intervient Esteban. Il cherche encore de l'or, pardi !»
Le Docteur ne dément pas. Il choisit là aussi d'ignorer la remarque insolente du Fils du Soleil.
« Ma fille, je vais te répondre mais, si tu le veux bien, il faut d'abord que tu m'expliques la raison de ta présence auprès de ces jeunes gens...
- J'ai fait leur connaissance en Inde, père, explique-t-elle simplement, quand ils pourchassaient ton confère jusque dans l'un de ses repaires...
- Ambrosius ? A Pattala ? Vous avez été assez fous pour lui donner la traque ? s'exclame le Docteur, ébahi par l'audace des trois amis qui acquiescent avec un sourire.
- Par la suite, continue Isabella imperturbable, je me suis prise de sympathie, puis d'affection pour eux...
- Pour nous, et surtout pour notre ami marin, Mendoza ! » confirme Esteban en lui faisant un clin d'oeil appuyé.
Aussitôt, l'aventurière fait la moue. Cela fait instantanément regretter au Dernier des Atlantes d'avoir révélé cela.
Fernando met un temps à comprendre les implications des paroles du jeune homme, puis ses joues se teintent de rouge et il est explose de colère : « Comment ? Toi, ma fille ? Avec ce Mendoza ! C'est impossible ! Non, cela ne se peut !
- Humpf ! souffle Isabella. A vrai dire, confesse-t-elle, maintenant que cela est éventé, autant que tu le saches : lui et moi nous aimons et tu es désormais grand-père... D'un garçon et d'une fille. Des jumeaux : Soledad et Tyrias. Ils auront bientôt quatre ans... »
L'alchimiste s'étrangle, avant d'afficher un air ahuri, puis dépité. Il regarde le sol, marque une longue pause pour accuser la nouvelle, avant de redresser la tête et reprendre.
«Toi et moi sommes décidément tombés bien bas ! souffle-t-il. Mais, bref ! Pour répondre à ta question, je suis ici en raison de rumeurs insistantes évoquant la présence d'une montagne d'or dans les environs... A l'est... Quelque chose de gigantesque... De ce que vous venez de m'annoncer, il ne s'agirait pas de l'une des Cités d'Or que je cherchais... Soit : les années passent et je ne rajeunis pas... A défaut de découvrir les secrets de Mû et d'Atlantide cachés en leur sein, comme c'était mon but et celui de mon ordre, je me contenterais de devenir immensément riche... Mais dites-moi : que faites-vous ici ? Pourquoi me cherchiez vous ?
- Pour ma part, déclare Isabella, je voulais te retrouver, père... Savoir si tu étais toujours en vie et si tu allais bien. Tu sais à présent pour Mendoza... Sache que tout le reste a aussi changé pour moi depuis ton départ pour le Nouveau Monde... Notre séparation...Y compris mes perspectives et mes buts ! Je ne suis plus espionne pour Charles Quint... Je suis libre et n'ai plus de maître. Tao, Zia et Esteban m'ont ouvert les yeux ! J'en ai eu assez de n'être qu'un outil... Je sais que vous avez eu des différents plutôt sérieux, mais je crois qu'ils pourraient t'aider à trouver une voie honorable... A avoir une belle vie... Tu pourrais venir avec nous, à Pattala. Y poursuivre ta carrière d'alchimiste, tes expériences et y rencontrer tes petits enfants ! Nous pourrions vivre tous ensemble... Heureux !
- Tu te fourvoies, Isabella, rétorque le Docteur : contrairement à ce que tu avances, tu n'as pas changé ! Tu es toujours idéaliste et naïve... Et tu me connais au final bien mal si tu crois que je suis intéressé par une petite vie de famille bien rangée. Surtout avec Mendoza pour gendre ! Seul l'or m'importe. L'or et la science. Dans cet ordre. Ta mère l'avait bien compris...
- Je vois que tu es toujours le même, soupire la bretteuse : toujours obsédé par ce métal ! Tout cela est pourtant vain. J'espérais pouvoir te convaincre de renoncer à tes chimères... Te ramener à la raison et avec moi...
- Pfff ! souffle le Docteur. Sottises que cela... Et vous, ajoute-t-il en regardant les jeunes gens. Vous n'êtes là que pour accompagner ma fille ? Vous avez fait tout ce chemin pour ça ?
- Nous trois, ajoute Zia, nous vous cherchions pour vous faire part d'une demande d'Ambrosius..
- Vous êtes à son service ? s'étonne à nouveau Fernando.
- Ah ! Ah ! Ah ! rit Esteban à gorge déployée. Non ! C'est bien la dernière chose qui pourrait arriver ! poursuit-il allant jusqu'à rire aux larmes.
- Mais Ambrosius est aux arrêts, continue Tao en souriant à la réaction de son ami. Ton confrère nous a chargés de te remettre une lettre qui t'expliquera tout...»
Là-dessus, le jeune homme tire de son poncho le document en question, qu'il tend à leur interlocuteur.
Le savant s'en saisit, déplie le parchemin et mentalement, en entame la lecture.
Une fois celle-ci achevée, il restitue la missive à Tao, qui la range à nouveau.
« Ainsi donc, Esteban, dit l'alchimiste, tu as capturé Zarès ? Enfin : Ambrosius... J'ai du mal à le croire... Comment as-tu fait ? J'imagine qu'Isabella t'a aidé... 
- Oui, confirme Esteban. Ainsi que Tao et Zia avec ses pouv... »
Mais l'ancien naacal met la main devant la bouche du Fils du Soleil juste à temps, pour l'empêcher de gaffer. Soudain soupçonneux, le Docteur lève un sourcil, mais l'inca décide de faire diversion en déclarant : « votre fille est en effet une précieuse amie, qui a compris qu'elle avait été trompée... Elle s'est mise de notre côté.
- Mon « confrère » quémande donc mon aide... dit Fernando. C'est très touchant. Nous faisons partie du même ordre, avons des buts communs et parcouru bon nombre de contrées ensemble...Cela dit, nous ne sommes pas si proches que cela... Toutefois, je dois avouer que cette situation m'intrigue et que l'imaginer dans l'embarras m'amuse...
- Viens avec nous ! intime Esteban, un peu lassé. Il est temps de régler cette histoire de procès ! Cela sera vite fait et nous te ramènerons ensuite ici, avec le condor. Tu pourras alors continuer à chercher tout l'or que tu veux, même jusqu'en enfer, si cela te plaît ! Zia, Tao et moi avons autre chose à faire que pourchasser des criminels et des savants fous aux quatre coins de la planète...
- Je vois que tu es toujours très diplomate, Esteban ! plaisante le Docteur. Tu as certes grandi depuis notre dernière rencontre, mais la patience n'est toujours pas ton fort... Je pourrai envisager d'accepter la requête d'Ambrosius. Mais qui me dit que tout cela n'est pas qu'un piège de votre part ? Que vous ne voulez pas m'enfermer moi aussi ? Vous croyez vraiment que je vais tout quitter pour venir seul avec vous ? Partir pour je ne sais où ? Mon confrère n'écrit même pas où il est détenu dans sa lettre... Et j'imagine que vous ne me le direz pas non plus, n'est-ce pas ? »
Soudain gênés les trois jeunes gens se regardent et hésitent : impossible pour eux de révéler l'endroit exact de la cellule d'Ambrosius...
Isabella décide de remédier au problème : « tu me crois peut-être idéaliste ou naïve, père, déclare-t-elle. Cependant, j'ai toujours mes principes et mon honneur ! Esteban, Zia et Tao ont de bonnes raisons de te cacher le lieu de sa détention. Toutefois, si tu veux bien les accompagner, je te garantis qu'il ne t'arrivera rien et que tu reviendras ici ! Je pourrai te promettre de te protéger, mais ce n'est pas la peine : je t'assure qu'ils n'ont aucune mauvaise intention à ton encontre... »
Le savant réfléchit longuement avant de reprendre :  « Hum...Bon ! Vous avez assez éveillé ma curiosité ! Je n'ai jamais su résister à un secret et j'ai bien envie de voir ce fameux endroit, maintenant ! C'est entendu ! Je vous accompagnerai ! Mais il ne m'est pas possible de tout délaisser ainsi, que ce soit mon navire ou mon équipage... J'ai aussi des engagements à tenir... Je dois d'abord régler toutes ces affaires... Laissez-moi jusqu'à demain... Revenez dans l'après-midi me chercher...
- C'est d'accord ! consent Esteban, ravi que le Docteur accepte. Après tout, Ambrosius n'est pas à un jour de cellule près ! plaisante-t-il. Ah ! Ah !
- Nous reviendrons donc demain, approuve Zia. Viens, Isabella, ajoute-t-elle en prenant la main de son amie : tâchons de trouver une auberge où rester jusque là...»
L'aventurière est ravie que son père se soit décidé à les accompagner bien qu'elle soit déçue qu'il ait décliné sa proposition. Elle sourit à l'inca et les quatre compagnons s'en retournent, descendant la passerelle puis quittant le port.
Au bout de quelques minutes de marche, le quatuor pénètre dans une taverne et y loue trois chambres, simples mais propres. Leur soirée se déroule agréablement et après s'être régalés au dîner d'un copieux plat de riz frit accompagné d'oeufs, de viande et de légumes, présenté sous le nom de nasi goreng, les amis prennent un bon repos...

Ambon. Les Moluques. Le lendemain matin.
Après avoir bien dormi et pris un petit déjeuner tardif, Esteban, Zia, Tao et Isabelle décident de découvrir la ville plus avant... Dehors, il fait beau, et Ambon est très animée.
En se baladant, ils découvrent un grand marché aux étals remplis d'épices, de clous de girofle, de noix de muscade... Des fruits aussi, jamais vus... Pichu éternue plusieurs fois en reniflant les effluves émanant des échoppes, faisant ainsi rire les compagnons. Zia fait quelques emplettes : des vêtements, à titre de futurs cadeaux pour Indali et Kushi...
Midi approchant, Esteban s'impatiente. la fine troupe se met alors en route vers le port, d'un pas tranquille. Malheureusement, une mauvaise surprise les y attend...

« Mais ! s'écrie le Fils du Soleil. Où est passé le navire ?
- Il n'est plus là ! renchérit Zia. Il a disparu ! Il était pourtant bien amarré ici ! » dit-elle en désignant un endroit à présent désert.
Tao balaie à son tour l'ensemble de la zone du regard, sans distinguer la caravelle.
« Pichu ! demande-t-il. Vois-tu le bateau ? »
Le volatile s'exécute, s'élance dans les airs et y effectue quelques cercles.
« Pas de bateau ! Pas de bateau ! babille-t-il un instant, avant de s'inquiéter : Alerte ! Alerte ! Danger ! Sauvez-vous ! »
Les quatre amis se mettent immédiatement sur leurs gardes. Et ils font bien : sans l'intervention du cacatoès, ils auraient été pris de court ! Car, tandis qu'ils cherchaient la caravelle du Docteur, ils n'ont pas remarqué que des soldats portugais les ont discrètement acculés, dos à la mer !

Fin du chapitre
Pourquoi les portugais s'en prennent-ils à nos amis ? Pourquoi le Docteur a-t-il disparu ? Où se trouve-t-il ? Vous le saurez en lisant le prochain chapitre des Chroniques de l'Ordre du Condor !

Documentaire
Nos amis se trouvent à Ambon, dans l'archipel des Moluques, en Indonésie. Cet endroit comporte de nombreuses îles paradisiaques, plus de six cents en tout !
Le nom « Moluques », Maluku en indonésien, découle de l’arabe Jazirat al Muluk , qui se traduit en : « île des rois ». Ce sont les marchands arabes qui lui ont donné ce nom au XVIème siècle.
Durant longtemps, la zone fut colonisée par les néerlandais et elle a connu de nombreux métissages au fil des siècles entre Chinois, Indiens, Papous, Portugais, Arabes et Javanais.
L'archipel vit surtout de la pêche et de productions agricoles. Ces îles sont connues pour leurs épices, café, noix de coco et cacao, manioc, patates douces et bananes. La mer fournit aux autochtones des poissons, mais aussi des produits précieux : la nacre et des perles...

Moluques.jpg

Le Scoop de Pichu
« C'est quoi, un Gringsing ? » demande Pichu en regardant encore le Docteur, emmitouflé dans sa couverture.
- Ca, Pichu, répond la voix off, c'est un tissu traditionnel indonésien en double tricot. Selon un mythe local, ce tissu gringsing aurait été inspiré par le dieu du tonnerre lui-même : Indra. La divinité aurait enseigné sa réalisation aux femmes. Ce tissage étant censé capturer la beauté des étoiles, de la lune, du soleil et du ciel...
- Pourquoi ce nom-là ? Interroge le cacatoès.
- Son appellation, continue la voix off, est un mélange du mot «gring» (qui signifie malade) et «sing» (non). Celui qui porte un tel vêtement deviendrait donc «non malade» : il repousserait les maux physiques ou spirituels. Nul doute que le Docteur en a bien besoin !

Grinsing.jpg

Au revoir, a bientôt !

Chapitre suivant : Le Façonneur
Modifié en dernier par Marcowinch le 05 févr. 2023, 16:51, modifié 2 fois.
*** :Tao: :Zia: :Esteban: Ma fanfic MCO : La Huitième Cité :) :Esteban: :Zia: :Tao: ***
J'espère qu'elle vous plaira :D

:Esteban: Bah voyons, Pattala ! C'est pas dans ce coin-là que vit la jolie Indali ? :tongue:
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Re: Les Chroniques de l'Ordre du Condor

Message par Marcowinch »

Chapitre IV : Le Façonneur

Note de Tao : sans l'intervention de mon fidèle Pichu, nous aurions été capturés sans difficulté : une douzaine de soldats portugais, coiffés de morions et armés de rapières, étaient face à nous et se dispersaient, le plus discrètement possible, pour nous acculer à la mer. Leurs armes dégainées ainsi que leurs airs mauvais ne faisaient pas de doute : c'est nous qu'ils voulaient ! S'apercevant que nous les avions remarqués et que leur ruse avait échoué, les hommes abandonnèrent toute subtilité : ils se hâtèrent et se dirigèrent vers nous d'un pas déterminé, invectivant les badauds pour les faire s'écarter de leur passage ou les bousculant. Nous n'en menions pas large : il nous était impossible de reculer sans tomber à l'eau... Et cette fois-ci, nous n'avions pas de rhum poudré à disposition pour faire diversion... Pas de doute : nous étions faits comme des rats !

Ambon. Les Moluques. Début d'après midi.
«Halte ! ordonne l'un des hommes, quand ils ne sont plus qu'à une vingtaine de pas. Rendez-vous !
- Mais nous n'avons rien fait de mal ! s'insurge Esteban, tandis que Tao et Zia se pressent à ses côtés.
- Que nous voulez-vous ? tempère Isabella en se plaçant devant le trio, sur la défensive, sa main droite s'approchant doucement de la garde de son épée. Nous ne sommes que de simples voyageurs...
- C'est certain, sourit son vis à vis, le chef de l'escouade. De simples visiteurs... Arrivés ici d'Espagne par pur hasard... Je suis censé croire cela, espions ? Le Docteur, un loyal capitaine, nous a avertis de votre perfidie ! Nous savons que vous êtes à la solde du Roi de Tidore ! Quels qu'étaient vos plans, ils viennent d'échouer !
- Je ne sais ce que l'on vous a relaté, dit Laguerra, tout de même un peu désarçonnée que son propre père l'ait placée dans cette situation. C'est faux ! Nous ne servons aucune puissance étrangère ! Pensez-vous réellement que ces jeunes gens, poursuit-elle en désignant Esteban, Zia et Tao, sont de dangereux espions ? »
Son interlocuteur examine alors l'attroupement. Durant un instant, il hésite, mais les espoirs d'Isabella sont déçus quand il dégaine sa rapière.
« Suivez-nous, sans histoires ! intime-t-il. Une fois au cachot, vous répondrez à nos questions... Si vous résistez, vous goûterez de nos lames !»
Le ton du lusitanien coupant court à la discussion, les membres du quatuor se concertent rapidement du regard. Résignée, Zia soupire, trahissant par-là ce que pensent les autres : malheureusement, le combat semble inévitable... Ils se mettent donc tous quatre en position, en demi-cercle, sauf Isabella, qui était un peu plus proche des ennemis. La bretteuse dégaine sa rapière et se prépare, elle-aussi, à l'assaut.
Un bref instant, Zia se demande ce qui a pu passer par la tête de Fernando pour les mettre ainsi en danger, mais l'urgence l'emporte : elle chasse cette pensée et se concentre, prête à utiliser ses pouvoirs. Tao, quant à lui, n'est pas en reste : il sort de son poncho quelque chose qu'il aurait souhaité ne jamais avoir à employer. C'est une arme... Il s'agit d'une sorte d'arbalète blanche, légère, sans carreau. Elle n'est pas faite de métal, mais de matière plastique. Le jeune homme appuie sur un bouton et l'engin de sa conception commence à vrombir légèrement. De son côté, Esteban dégaine sa rapière et son poignard, dont il croise les lames. Bien que concentré, le Fils du Soleil est loin d'être apeuré : il n'est plus ce jeune enfant qui était parfois victime des conquistadors ! C'est un homme fait, à présent, qui plus est aguerri par ses nombreuses aventures et entraîné par les maîtres d'armes de Pattala, les meilleurs qui soient : Mendoza, Isabella et Gaspard. Quand bien même le jeune homme serait mis en difficulté, il a également toute confiance en ses amis pour assurer ses arrières. En cet instant, le dernier des atlantes transpire donc d'assurance. Il s'autorise même un léger sourire, comme s'il était certain de pouvoir triompher de ses adversaires...

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Répondant à cette posture de défi, le chef portugais ordonne l'attaque ! Ses hommes chargent !
Instinctivement, Zia lance ses pouvoirs, espérant les dissuader de poursuivre. Exerçant une poussée sur les armures de deux d'entre eux, elle les fait chuter ainsi qu'un troisième soldat qui se trouvait derrière eux et trébuche. Sa manœuvre a l'effet escompté : durant un instant, le reste de la compagnie se fige, surpris, se demandant à qui ou à quoi il a affaire... Cette appréhension ne subsiste qu'un moment : leur chef intime aux gardes de reprendre immédiatement le combat.
L'hésitation des combattants donne cependant à Tao le temps de viser l'un des assaillants les plus proches avec son arme. A regret mais sans tergiverser, l'Empereur de Mû appuie sur la gâchette ! Un trait sort du canon de l'arme, heurtant sa cible au niveau du torse. A l'impact, des éclairs se répandent sur le malheureux, foudroyant celui-ci. L'adversaire, parcouru de rayons bleutés, soubresaute encore quelques instants avant de s'écrouler sur le sol, neutralisé. Profitant de la nouvelle stupeur de leurs ennemis, l'ancien naacal enchaîne, terrassant un autre guerrier.
Analysant rapidement la situation, le chef lusitanien fait un signe de tête à l'un de ses sbires, qui se désengage du combat et détale en direction du centre de la bourgade.
« Il va chercher des renforts ! prévient Isabella, tout en bloquant de sa lame celle d'un opposant. Il faut nous sortir de là au plus vite !» ajoute-t-elle en hurlant à l'intention de ses compagnons.
Le Fils du Soleil entend bien l'avertissement mais il ne peut y répondre pour le moment : il est aux prises avec deux ennemis très motivés et dangereux ! Il pare leurs coups, les lames s'entrechoquant. Les portugais ne sont pas des débutants : parfois, ils plongent en avant pour essayer de briser la garde du dernier des atlantes en le forçant à baisser sa rapière, parfois l'un d'eux tente de le contourner pour attaquer son flanc... Jusqu'ici, Esteban parvient à contenir leurs assauts grâce à son agilité, mais il commence à transpirer. Bien que gardant son calme et sa détermination, il réalise que son entraînement ne le sauvera peut-être pas : c'est une chose que de s'exercer avec des amis, c'en est une autre que de combattre pour de vrai ! Toutefois, il n'a pas appris que le maniement des armes durant ses presque trois ans de formation à l'art de l'escrime. En effet, il sait désormais employer à bon escient son allié le plus puissant : le Soleil ! L'atlante a appris comment se trouver en permanence placé dos à l'astre, mais aussi à faire jouer les rayons de celui-ci sur ses lames. Ainsi, les traits lumineux vifs et mouvants éblouissent ses opposants ! Ils doivent plisser les yeux et peinent à ajuster leurs attaques ! Le Fils du Soleil, bien que faisant des efforts pour ne pas tuer les portugais, qui ne font qu'obéir aux ordres, en profite pour contre-attaquer. Il frappe sur la joue gauche un soldat du plat de sa rapière. Cela fait chanceler l'homme qui, étourdi, sort du combat.
Du coin de l'œil, profitant de ce répit, Esteban s'assure que ses compagnons vont bien. Il ne prête pas vraiment attention à Laguerra car il connaît la bretteuse et la sait à l'aise dans ce genre de circonstances. Son regard se porte donc d'abord du côté de Zia. Il est content de voir qu'elle repousse plutôt aisément ses ennemis, projetant même certains d'entre eux dans les airs. L'inca ne souhaite cependant nullement les occire : elle s'assure de les faire retomber sur des caisses, sur des tas de foin, ou encore à la mer, avec des « ploufs » retentissants ! Cela fait rire parfois quelques curieux. Tao a plus de difficultés à maintenir ses opposants à distance : l'Empereur est forcé de courir sans arrêt et dans tous les sens, ne s'arrêtant parfois que pour tirer au jugé. Heureusement, Pichu l'aide : le volatile plonge sur les soldats pour les forcer à ralentir le temps que Tao puisse les mettre hors d'état de nuire.
Un instant, un portugais réussit à contourner Esteban et s'apprête à le frapper ! Esteban croit sa dernière heure venue, mais Tao sauve son frère de cœur d'un trait d'arbalète. L'ennemi titube puis s'écroule. Le Fils du Soleil fait un signe de tête et sourit à son sauveur.
Isabella a déjà terrassé un fantassin et lutte avec le chef adverse, quand elle aperçoit à l'horizon des formes s'approcher, très nombreuses... Certaines silhouettes sont cette fois armées de mousquets ou d'arquebuses. Zia les a vues aussi.
« Il faut fuir ! intime-t-elle à ses compagnons : leurs renforts arrivent ! Nous allons être dépassés !»
Inquiets, ses amis acquiescent. Ils manœuvrent et pivotent pour ne plus être dos à la mer, effectuant quelques attaques pour forcer leurs ennemis à reculer. Zia fait alors appel à ses pouvoirs pour soulever, depuis la mer, une énorme vague d'eau qu'elle projette sur les soldats. Ces derniers, stupéfiés par cette prouesse, n'ont pas le temps de réagir et sont emportés par les flots, s'éparpillant et glissant sur les pavés de la ville. Profitant de l'ouverture ainsi créée, les membres du quatuor se retournent, se frayent un chemin au sein de la populace, elle aussi abasourdie, avant de détaler vers l'ouest, en direction de la sortie de la bourgade.
Pichu volant à sa suite, la troupe court ainsi de longues minutes à en perdre haleine, sans se retourner, jusqu'à atteindre la forêt. Les amis s'y enfoncent sans tarder, se dirigeant vers l'emplacement du Grand Condor. Ce n'est qu'après l'avoir rejoint, s'être installés à son bord et avoir décollé, qu'ils s'autorisent enfin un répit. Le Fils du Soleil ne sachant quelle direction prendre, il fait décrire à l'oiseau d'or de larges cercles au-dessus de l'île...

Ils reprennent ainsi leur souffle, puis l'ancienne espionne rompt la tension ambiante : « tu t'es bien défendu, Esteban ! le complimente t-elle.  Mendoza serait fier de toi ! 
- Ah ! Ah ! Merci, Isabella, répond simplement le Fils du Soleil en souriant, une main derrière la tête, un peu embarrassé.
- Vous deux aussi ! continue la bretteuse en regardant affectueusement, l'un après l'autre, Zia et Tao.
- Merci, mais j'aurai préféré ne pas avoir à utiliser mes pouvoirs, confesse l'inca, penaude. Cela a du effrayer les autochtones...
- Ils s'en remettront, Zia, la rassure Tao en posant délicatement une main sur son épaule. Tu n'as pas eu le choix... Cela leur fera des histoires à raconter à leurs descendants ! Il n'empêche : avec de tels exploits, tu vas finir par être connue comme la plus grande sorcière du monde entier ! Ah ! Ah ! rit-il. Tout de même, poursuit-il en se rembrunissant soudain, je ne comprends pas pourquoi ton père, Isabella, nous a mis dans cette situation...
- Oui, continue Esteban se tournant aussi vers l'aventurière. C'est curieux que le Docteur nous ait tendu ce traquenard ! Enfin, non : qu'il nous joue un sale tour, ça, ce n'est pas étonnant ! Surtout s'il voulait se venger de nous après ses déboires au Nouveau Monde ! Non, ce qui est étrange, c'est qu'il t'implique toi aussi, Isabella, là-dedans, dans cette manœuvre. Tu es sa fille, quand même !
- Et surtout pourquoi, complète Zia, s'est-il enfui ainsi ? Cela n'a pas de sens ! Si nous avions été capturés par les portugais, quitter la ville lui était inutile... D'autant que, s'il ne voulait pas venir avec nous et aider Ambrosius, pourquoi n'a-t-il pas tout simplement refusé notre demande ? Nous ne l'aurions pas emmené de force, de toutes façons...
- En effet, poursuit Tao en haussant les épaules. Après tout, si Fernando ne veut pas être avocat, il n'y a que le fameux « Zarès » que cela va gêner....
- Oui, tant pis pour Ambrosius ! sourit Esteban. Il devra se trouver quelqu'un d'autre ! Ou bien rester en prison... Nous aurons au moins tenu notre parole et essayé de lui trouver un défenseur...A l'impossible, nul n'est tenu ! Ah !Ah ! Ah !
- Il n'en reste pas moins vrai, Esteban, insiste Laguerra, que Zia a raison : il est étrange que mon père ait pris la poudre d'escampette... Il est possible qu'il voulait se venger de vous. Toutefois, hier, quand j'y repense, les marins qui chargeaient le navire, ne semblaient pas se hâter. A mon avis le départ de leur navire n'était pas prévu si rapidement...
- Fernando, suggère Zia, était peut-être pressé de partir pour la fameuse « Montagne d'Or » dont ils nous a parlé ?
- C'est vrai ! déclare Esteban. Je me rappelle...Il a indiqué qu'elle se trouvait à l'est. Allons le chercher ! Il nous doit au moins une explication pour son comportement ! Non, mais !»
Aussitôt, le Fils du Soleil met le cap vers l'orient et le Grand Condor, obéissant, s'exécute, traçant sa route dans le ciel.
«Euh, Esteban, lui dit Tao un peu inquiet, si Fernando préfère chercher de l'or qu'aider Ambrosius, cela le regarde... Laissons-le faire... Tant pis pour eux deux... Surtout que, durant ces trois dernières années, j'ai eu tout le temps nécessaire pour étudier les écrits de Mû et à aucun moment, je n'y ai lu mention d'une quelconque montagne dorée dans cette direction-là. Les recherches du Docteur sont donc vaines... Retournons plutôt à Pattala ! Nous irons ensuite expliquer la situation à Rana'Ori... Indali, Mendoza, Athanaos et les autres nous attendent...
- D'accord, Tao, acquiesce son frère de cœur en hochant la tête.
- Non ! Cela ne colle pas !» réfléchit encore Isabella à voix haute.
La bretteuse, contrariée et perdue dans ses réflexions, n'a visiblement rien écouté des derniers échanges des deux jeunes gens. Sa déclaration surprend l'assemblée, qui sursaute.
« Mon père est certes aveuglé par l'or, continue-t-elle, c'est un fait. Cependant, il ne partirait pas en expédition sans être bien préparé. C'est un alchimiste, un savant. Il est méthodique, pas téméraire... Son départ précipité cache donc quelque chose, mais quoi ? »
Tandis que ses amis réfléchissent à nouveau, le Fils du Soleil continue de diriger le Grand Condor.
« Faites-moi lire la lettre d'Ambrosius ! intime soudain Isabella. Celle qu'il vous a remise quand vous êtes allés le voir en cellule... »
Tao s'exécute, fouillant son poncho avant de tendre la missive à son amie.
Suspicieuse, la bretteuse se met à la parcourir silencieusement plusieurs fois.
« Cette lettre doit contenir un message caché, affirme-t-elle d'un ton sans appel au bout d'un moment. C'est la seule explication logique possible. Mais quel secret ? J'ai beau la lire et la relire : si elle est codée, cela m'échappe... Dites-moi, quand vous avez parlé à Ambrosius, dans sa prison, avez-vous remarqué quelque chose sortant de l'ordinaire ?
- Comme quoi ? demande Esteban.
- Je ne sais pas... répond la bretteuse. N'importe quoi... Un détail qui vous aurait interpellé...
- Non, pas vraiment, déplore Tao en se grattant la tête.
- Pas d'alerte ! Pas d'alerte ! Babille Pichu, tournant au dessus de son maître avant de se poser sur sa tête.
- Moi non plus, reprend Esteban, je n'ai rien vu d'anormal. Malgré sa fâcheuse posture, Ambrosius paraissait toujours aussi confiant. Il fanfaronnait. Ce sont là des habitudes chez lui... Hormis cela, je n'ai rien remarqué...
- Je me souviens... commence Zia attirant sur elle les regards de ses compagnons, mais non : c'est idiot... Ce n'est probablement rien...
- Dis-nous, lui demande la bretteuse. Nous verrons...
- Soit, acquiesce-t-elle. Eh bien, alors que nous approchions de sa cellule, j'ai vu qu'il tenait à la main un citron. Il s'est empressé de le ranger dans une poche, comme s'il ne voulait pas que nous le voyons. Sur l'instant, cela m'a surprise et j'ai trouvé cela farfelu, mais je n'y ai au final pas attaché plus d'importance que cela...
- Un citron ? » Répète Isabella. Elle prend son menton dans sa main droite et réfléchit un instant.
Elle tourne et retourne la lettre, l'examinant attentivement, avant d'aller la plaquer contre la vitre de l'habitacle du Condor.
« C'est cela ! Confirme-t-elle. Je comprends... »
Les trois jeunes gens restant cois, elle leur tend la missive et leur explique : « je me disais bien que cette lettre cachait un secret et c'est le cas ! Voyez-vous, si vous la lisez sur son recto, vous y verrez le message dans lequel Ambrosius demande à mon père d'être son avocat. Rien d'anormal de ce côté-là. En revanche, poursuit-elle. Si vous la retournez, que lisez-vous ?
- Rien, dit Esteban penaud. Cette face est vierge de toute écriture...
- Touche le papier, lui demande la bretteuse. »
L'atlante s'exécute.
« Le parchemin est plus granuleux sur son verso, signale-t-il. Et après ?
- S'il a cet aspect, explique Isabella, c'est parce qu'une substance lui a été appliquée, autre que de l'encre. Ce n'est pas une épaisseur ordinaire...
- Je crois comprendre, réalise Tao. Esteban. fais comme Isabella : mets ce côté de la lettre en pleine lumière ! Colle-le contre la vitre ! »
Son ami obtempère, levant la feuille en direction du soleil, de manière à ce que les rayons de celui-ci éclairent le document, allant jusqu'à le transpercer.
A sa grande stupeur, Esteban voit alors un texte apparaître !
« Cela a été écrit à l'encre sympathique ! explique l'aventurière. Un liquide qui, en séchant, devient invisible. Mais le texte inscrit peut réapparaître s'il est illuminé. On peut aussi le lire sans avoir à faire cela si l'on soupçonne l'existence d'un tel message et que l'on sait ce que l'on cherche... Nul doute que c'est le cas de mon père : il a du souvent échanger ce type de correspondances avec Ambrosius, pour garder les secrets de leurs découvertes quand ils voyageaient. C'est un vieux truc d'espions. Et pour fabriquer une encre de ce type, il peut suffire...
- D'un citron ! » déduit Zia un brin apeurée, craignant les implications de la perfidie d'Ambrosius.
« Lis-nous le vrai message, Tao, demande le Fils du Soleil. Je dois me concentrer sur mon pilotage... »

Soudain un peu nerveux, l'Empereur de Mû s'éclaircit la voix, puis s'exécute.
« Cher Fernando, comme on vous l'a sans doute expliqué, je suis retenu contre mon gré. Par manque de place, je ne peux vous donner tous les détails de cette affaire... Sachez juste que votre fille nous a trahis mais, surtout, que l'une de nos nombreuses théories concernant la disparition des muens est vraie ! Celle supposant qu'ils se sont réfugiés dans un autre monde. Je suis moi-même prisonnier en leur domaine. Beaucoup d'entre eux sont toujours vivants ! Comme nous le subodorions, leur fuite avait pour but d'éviter un cataclysme ! Les porteurs de ce message ne vous le diront pas de leur plein gré : les Cités d'Or contenaient bien chacune un artefact de cette civilisation qui devait résoudre la crise... Cela est fait désormais et ce n'est pas ce qui doit vous intéresser. Notre théorie étant exacte, les légendes concernant l'existence du Façonneur sont très certainement avérées, elles aussi ! Je vous conseille donc de vous mettre à sa recherche, en Terra Australis, car il s'y trouve à coup sûr ! Si les renseignements que vous m'aviez donné quant à vos projets d'expéditions sont toujours pertinents, vous n'en êtes probablement pas très éloigné. La découverte de cet appareil vous apportera une richesse et un pouvoir incommensurables et assurera ma vengeance ! Un dernier mot : je vous serai reconnaissant si vous pouviez nous débarrasser d'Esteban, Zia et Tao. Ils n'ont que trop contrariés nos plans ! Quant à Isabella, elle ne vaut pas mieux qu'eux. Cependant, elle reste votre fille... Si elle est avec eux, je vous laisse le soin de décider de son sort... Portez-vous bien, cher ami. Tous mes vœux de succès vous accompagnent. Ambrosius. »

« L'ignoble individu ! peste Laguerra sitôt la lecture achevée. Il a tout manigancé et envoyé mon père dans une sorte de quête insensée ! »
Excédée, elle se met à faire les cent pas dans l'habitacle du Grand Condor.
« Cela explique, dit Zia, pourquoi Fernando a monté les portugais contre nous !
- Voilà ce que mijotait Ambrosius dès le début ! enchérit Esteban. Toute cette histoire de procès ne sert à rien : ce n'était qu'un prétexte ! Une ruse ! Ce qu'il veut vraiment, c'est se venger de nous !
- Oui, acquiesce Zia. Mais qu'est-ce donc que ce Façonneur, cet objet dont il fait mention dans sa lettre ?
- Ca... J'ai bien peur de le savoir...» annonce Tao en déglutissant.
Ses amis se tournent vers lui, pendus à ses lèvres. Ils voient que le jeune homme est devenu livide.
« Oui, reprend-il, j'ai lu des choses à ce sujet. C'est un artefact muen... Un des plus anciens qui existent... Capable, s'il est utilisé par des personnes malintentionnées, de détruire le monde !»

Fin du chapitre
Qu'est donc le Façonneur ? Quel est son secret ? Nos héros parviendront-ils à déjouer les machinations d'Ambrosius ? Vous le saurez en lisant le prochain chapitre des Chroniques de l'Ordre du Condor !

Le Scoop de Pichu
« C'est quoi, ce chapeau que portent les soldats ?» demande le cacatoès.

Morion.jpg
Morion.jpg (21.91 Kio) Vu 959 fois

«Ca, Pichu, dit la voix off, c'est ce qu'on appelle un morion. Ce n'est pas un chapeau, mais un casque... Il est composé d'une seule ou de deux parties de métal assemblées avec des rivets. Il en existe différentes sortes plus ou moins prestigieuses, parfois gravées, décorées, ou encore avec un ornement, tel qu'une plume, selon que son propriétaire est ou non une personne importante ou ayant un rang militaire élevé... Ce type de casque est typique du seizième siècle mais, si on le connaît surtout en raison des conquistadors, ce sont en fait les allemands qui l'ont répandu en Europe... A vrai dire, peu de conquistadors le portaient avant 1550 !
- Ca ne protège pas bien des attaques de Zia !
- En effet, Pichu ! »

Au revoir, à bientôt !

Chapitre suivant : Terra Australis
Modifié en dernier par Marcowinch le 01 août 2023, 19:58, modifié 2 fois.
*** :Tao: :Zia: :Esteban: Ma fanfic MCO : La Huitième Cité :) :Esteban: :Zia: :Tao: ***
J'espère qu'elle vous plaira :D

:Esteban: Bah voyons, Pattala ! C'est pas dans ce coin-là que vit la jolie Indali ? :tongue:
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isamidala
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Re: Les Chroniques de l'Ordre du Condor

Message par isamidala »

Bravo encore un chapitre palpitant et tellement bien écrit !
Aides-nous Esteban puisque tu es le Fils du Soleil !
:Esteban: :-@ :Zia:
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