DESTINÉE (- suite non-officielle de la saison 4)

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kally_MCO
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Re: DESTINÉE (- suite non-officielle de la saison 4)

Message par kally_MCO »

IV. Averse ?

Calmèque fulminait. Cette fois-ci, cette vieille marmotte noire allait l'entendre. Il dévala les grandes marches de l'escalier, dents serrées à l'extrême, le rouge de ses prunelles virant au bordeaux. Pire que Ménator-le-tyran-blanc et Mendoza-la-mouche-bleue, celle-là !

Il tourna rageusement la poignée de la porte et s'approcha de Mayonnaise, qui souleva un sourcil. Assis en face d'elle, une petite table en bois instaurant une distance raisonnable - que l'horrible araignée n'avait pas pour habitude de respecter avec les hommes - entre eux, Ambrosius-le-cafard-roux le toisait. L'elfe roula mentalement des yeux. Cet individu l'insupportait et ce, depuis leur toute première rencontre datant d'une semaine. Entre sa voix au timbre agaçant, son amitié étrange avec Marmite, cette manie qu'il avait de le prendre lui et le Doc' de haut et son ventre aux dimensions disproportionnées... Non, ils n'étaient définitivement pas faits pour s'entendre. Mais ce n'était pas comme si Calmèque appréciait grand monde. En réalité, Fernando Laguerra était l'unique personne qu'il avait appris à affectionner. L'unique personne à laquelle il s'était véritablement attaché, et le plus surprenant dans tout cela résidait dans le fait que cette affection semblait - pour l'instant - pleinement réciproque. Plein de ressources, attentif et franc, l'Espagnol ne pouvait que plaire à l'Olmèque qui avait passé sa vie aux côtés d'imbéciles dégoulinant d'hypocrisie et de bourreaux suant le sadisme.

— Eh bien, en voilà une bien drôle de manière de saluer ses amis...

Le petit homme coula à Zarès un regard en biais, une moue dédaigneuse modifiant l'architecture atypique de ses traits. Ses yeux fatigués se posèrent sur Marinché et son affreuse robe verte qui contrastait fortement avec les couleurs sobres de la pièce aux meubles hors de prix. Pointant sur elle un doigt accusateur, il lui cacha au visage :

— J'en ai marre ! Plus que marre ! Ça fait plus d'une semaine que tes hurlements de sauvageonne m'empêchent de fermer l'œil la nuit ! « Oh, Anatole, oui... », « Miguel, allez ! », « Reviens, Léon... ».

Il avait pris une voix ridiculement aigüe vers la fin. Les pupilles dilatées par l'indignation, la bouche grande ouverte, la concernée serrait les poings en le regardant mimer un long baiser passionné. Le scientifique, quant à lui, avait reposé son carnet marron pour étudier la scène, papillonnant des paupières.

— Oh, et je vais éviter de parler de José et Marconi ! Sale folle ! On devrait te décerner un prix, mais tu ne mérites même pas qu'on te salue, vieille machinière ! J'ai besoin de mes neuf heures de sommeil, c'est assez clair comme ça ? Alors arrête de pourrir mes nuits, je sature ! JE SATURE !

À bout de souffle, l'ancien bras droit de Ménator pressa un poing tremblant contre sa poitrine, alors que le Français toussait de manière hyperbolique.

— Mais comment oses...

— Oui, oui ! fit-il en hochant frénétiquement la tête avant de palper toutes les parties de son corps. J'ose, j'ai osé et j'oserai encore et encore ! Boucle-la, prends tes affaires et retourne baiser les pieds puant de Cortés, on sera mieux sans toi ! Écoute-moi bien, la grand-mère empaillée...

Calmèque se rapprocha de l'Inca, menaçant. La femme aux cheveux noirs était sans voix. Embarras, fureur et incrédulité la consumaient sans une once de pitié. La température de la piece frôlait le « zéro absolu ».

— La prochaine fois que tes activités douteuses me valent une nuit plus blanche que ma peau, je t'envoie valser en Asie ! Et j'en toucherai trois mots au Doc', en prime.

— Tu n'oserais... Je...

Son visage devint blanc comme neige, tandis que son sang gelé peinait à alimenter son cœur nerveux. On ne sourit plus, Mayonnaise ?

— On parie ? finit par rétorquer le serviteur de Fernando.

Soudain, la fureur l'emporta sur tout le reste et l'Indienne bondit sur l'Olmèque, qui se mit à gesticuler avec vivacité. Marinché le gifla avant de tenter de l'étrangler. Mais le petit elfe savait se battre, et fort bien. Ses anciens compagnons de guerre, ainsi que ses parents et celui qu'on appelait autrefois le « Prophète Voyageur », n'allaient pas affirmer le contraire. Dans un geste rapide et maîtrisé, il saisit les poignets de l'Inca et lui rendit son coup avant de lui cracher au visage - au sens propre des termes, cette fois-ci. Hurlant à s'en décrocher la mâchoire, l'amante de toute l'Espagne - comme aimait souvent la surnommer Calmèque pendant ses séances de méditation nocturnes - continua de se débattre quand le savant vint s'interposer entre eux. Sourcils froncés, ses cheveux et sa barbe de feu jurant avec la tunique rouge qui couvrait son corps, il paraissait agacé. Passablement agacé.

— Allons, allons ! Calmez-vous, un peu de tenue, voyons ! La violence ne résout jamais rien...

— Mais tu vois bien que c'est cet espèce de nain au teint blafard qui s'en prend à moi sans raison ! riposta Marinché d'un ton cassant, le visage rougi.

— D'accord, alors de un, s'il y a bien un nain dans cette pièce, c'est bien ton nouveau camarade. Pas moi. De deux, vaut mieux avoir un teint blafard que de devoir vivre avec le machin déformé qui te sert de visage. De trois... sans raison ? Sans raison ? Tu te fiches de moi ?! Les poches noires sous mes yeux ne te suffisent pas ?! Je ne me répéterai pas : tu te calmes ou je te calme avec l'aide du Doc'.

Ses iris de braise ardents lançant mille et un éclairs à l'Olmèque, l'Indienne releva le menton, mais aucun son ne sortit de sa bouche rose. Le cartographe lui avait adressé un bref regard qui en disait long sur ce qu'il pensait de cette altercation oiseuse. Dehors, la pluie avait établi une monarchie encore plus impressionnante que celle de Charles Quint lui-même. Soudain, un assemblage de feuilles et un grand livre bleu attirèrent les pupilles inquisitrices du petit homme. La curiosité maladive de ce dernier se remit à remonter ses membres, tachetée de méfiance.

— Mon cher Calmèque... commença Ambroise.

— Je ne suis pas cher, lâcha-t-il du tac au tac, la voix neutre.

Si la réplique de l'ancien soldat l'avait interloqué, le savant n'en laissait rien paraître. Reprenant contenance, ses traits durs creusant des rides de plus en plus marquées, il reprit :

— On ne doit jamais lever la main sur une femme, mon ami. Comportons-nous donc en gentilshommes et réglons nos affaires avec calme et civilité.

— Encore faudrait-il que cette chose dénuée de dignité puisse être considérée comme une femme, m'sieur-le-gentilhomme.

Sans attendre de réponse, s'étirant avec un long bâillement qui irrita la grande brune au plus haut point, il quitta le salon. Calmèque avait dans l'idée d'aller rejoindre le père d'Isabella afin de s'assurer qu'il ne manquait de rien, même s'il le savait profondément endormi. Le docteur avait besoin qu'on lui changeât sa couverture et le drôle de tissu mouillé qui cachait son front. En outre, un peu de nourriture ne lui ferait certainement pas de mal et un bon massage ne serait pas de trop ; l'Olmèque était doué et les pauvres muscles du médecin malade - quelle ironie ! - en auraient bien besoin. Du reste, tout était prétexte à admirer les multiples dessins et peintures représentant Isabella Laguerra, la fille de Blanche-Neige.

Mais toutes ces pensées joyeuses se diluèrent et l'oreille pointue du serviteur se colla à la porte entrouverte.

— Elio Gabriel Mendoza...

Zarès s'était exprimé avec une voix gutturale. Les yeux de l'elfe s'écarquillèrent.

— ... s'est échappé de prison.

— Attends... quoi ? lança une Marinché manifestement étonnée. Le cadet des Mendoza, celui qu'on surnommait autrefois le Prince des Ténèbres ?

Calmèque pouvait presque voir le rictus mauvais qui devait, en ce moment même, flotter sur les lèvres sèches du Français.

— C'est exact, ma chère. Et il semblerait qu'il soit de retour en Espagne.

Un silence suivit la révélation du vieux scientifique. L'impatience augmenta sa fréquence cardiaque. L'ancien bras droit de Ménator ressentait les battements de son cœur malmené jusque dans ses tempes. Cette histoire empestait la mauvaise idée. Il se rapprocha encore un peu, le visage plissé, caressant machinalement la lame de sa dague. Le grincement d'une chaise vint chatouiller ses tympans.

— Vingt-sept ans. Quarante-huit cadavres. Expert en armes, torture et espion d'exception. Une vraie machine à tuer. Il a le profil parfait, c'est le candidat idéal... Une chance comme celle-ci ne se présente qu'une fois, il nous faut la saisir ! Si les choses tournent mal, nous aurons besoin de lui.

Un véritable enfant de cœur, ce type !

— C'est très juste, renchérit l'Inca. Nous allons avoir besoin de quelqu'un comme lui dans tous les cas, il n'est pas superflu de prendre de l'avance et tout ceci me semble parfait, Ambroise. Le jeune frère de Mendoza... merveilleux !

L'Olmèque pouvait sentir l'odeur infecte de sa jubilation. Ils pouffèrent d'un rire grave qui emplit la grande pièce, recouvrant sa peau de frissons désagréables.

— Excellent travail, mon cher ! Sais-tu où le trouver et comment le persuader de nous offrir ses services ? Tu dois savoir comme moi que l'argent est loin d'être une priorité pour cet homme et qu'il n'obéit qu'à lui-même. Il s'agit d'un personnage complexe et dangereux, il faut prendre un certain nombre de précautions.

— Nul besoin de s'inquiéter, dit le vieux roux sur un ton posé. Je me charge de tout cela. Mes hommes ont déjà entamé leurs recherches et nous ne devrions pas tarder à faire sa connaissance. Quant à ce qui serait susceptible de l'intéresser... je pense que j'arriverai à m'entendre avec notre charmant futur associé.

— Tu m'impressionnes, rit l'Indienne. Et tes recherches sur les bijoux ? Une piste concernant le grand coffre ?

— Elles avancent et je vous ferai bientôt part de mes découvertes, chère amie.

— Bien. Ces immondes gamins ne vont pas comprendre ce qui leur arrive.

Zarès se racla la gorge.

— Les élus et le couple de bons samaritains seulement. Tao n'a assurément rien à voir avec eux et aucun mal ne lui sera fait.

Calmèque grinçait désormais des dents. Mais dans quel pétrin s'était-il encore fourré ?

*

À Zimbabwe, la monotonie d'une longue journée pénible avait très vite laissé place au dynamisme d'une belle nuit festive. Le son inimitable des tambours épousait harmonieusement les voix de quelques chanteurs en herbe, créant un fond musical des plus charmeurs. La Lune brillait, les femmes riaient, les enfants jouaient. Ambiance chaleureuse, flammes chatoyantes, senteurs grisantes des ragoûts, des boissons chaudes...

Le roi de la fête parlait beaucoup, jovial et profondément touché. Il était bienveillant envers les plus jeunes, affable envers ses invités et nouveaux amis, attentionné envers les femmes. Il buvait et racontait des histoires qui semblaient émerveiller son auditoire. Tout comme sa sœur, l'Africain couronné était bon et ouvert. Totalement détendu grâce à l'alcool, encouragé par une Nyamita espiègle, Neshangwe avait invité une jeune femme qui lui plaisait depuis plusieurs semaines à danser. Grande et élancée, elle avait une voix grave qui le faisait vibrer et des dents parfaitement imparfaites qui lui donnaient un sourire adorable. Cela faisait déjà plus d'une heure que le couple de danseurs se laissait porter par la musique. La jeune princesse scrutait les mains tremblantes de son aîné avec un amusement non dissimulé, installée à côté de Pedro qui savourait vulgairement son ragoût. Il poussait des soupirs de contentement.

— Tout va bien, mon ange d'ébène ? s'enquit l'ancien marin.

Elle hocha vaguement la tête.

— Très bien, très bien... Et toi, comment te sens-tu ? Ma cuisine est à ton goût, mon beau ?

— Et comment ! Elle est merveilleuse, à ton image, Nyamita...

L'Africaine sourit, attendrie, le cœur illuminé. Soudain, ses iris sombres s'éclairèrent de cette malice qui lui était propre, et elle se rapprocha de son homme.

— Dis-moi... que dirais-tu de nous éloigner un peu et de passer un petit moment en tête-à-tête, rien que tous les deux ? susurra-t-elle.

L'homme singe déglutit, manquant de s'étouffer avec son dixième repas, mais finit par acquiescer avant de se lever pour suivre sa jolie reine, amant dévoué et futur marié malgré lui.

De son côté, Sancho était aux anges. La guérisseuse lui portait tout son intérêt. Ils discutaient de tout et de rien, complètement transparents, perdus au beau milieu de la foule. Il aimait la faire rire, elle adorait l'écouter parler. Comme l'avait expressément fait remarquer Laguerra quelques jours plus tôt, ces deux là s'étaient trouvés. Éreintés, suant de fatigue mais surtout de plaisir, ils finirent par prendre congé pour s'allonger l'un contre l'autre dans leur case tandis que le souverain et sa compagne s'éloignaient eux aussi des autres, désireux de converser.

Loin de tous, leurs visages et corps respectifs éclairés par le feu et la Lune, Gaspard et Tao discutaient de façon animée. L'adolescent constituait un excellent auditoire et il était hors de question de boire une seule goutte d'alcool - ou de se mélanger aux guignols de Mendoza dont l'attitude suffisante lui inspirait des envies de meurtre. Isabella était introuvable au surplus.

— Attends, c'est sérieux ? Gomez bave, ronfle et parle dans son sommeil ?

— Affirmatif, gamin. Une horreur ! Une des raisons pour lesquelles j'ai décidé de me réfugier dans le vin et la viande.

— Je veux bien te croire ! Et dire qu'Estéban a essayé de passer un accord avec lui...

— Attends... quoi ? Qu'est-ce que c'est que cette histoire ? fit le conquistador en fronçant les sourcils.

— On a eu le malheur de le recroiser ici, en Afrique, expliqua calmement le naacal. Mais ne t'inquiète pas, Mendoza s'est chargé de lui donner une leçon dont il se souviendra. Heureusement qu'il était là...

Il se pinça les lèvres en baissant les yeux. Une colère subite se mit à serpenter son organisme. La même colère qu'il se surprenait à nourrir depuis le départ de ses amis. Cet épisode de sa vie lui revint comme une fleur empoisonnée : lui complètement abattu, démoralisé et coupable, Estéban qui était trop obnubilé par son désir de devancer Ambrosius pour s'intéresser à lui, Zia qui - comme à l'accoutumée - tentait d'aider tout le monde sauf lui, Mendoza qui ne faisait rien pour essayer de comprendre son mal-être...

Tao secoua fermement la tête avant de battre des paupières. Mais qu'est-ce qui me prend ?

— Vous... enfin... Gomez est ici, en Afrique ?! Et vous l'avez revu ? demanda brusquement le guerrier, pupilles dilatées, ramenant le jeune savant à la réalité.

— Oui, à Kilwa, opina immédiatement ce dernier. Il n'a pas changé : il est toujours aussi fourbe, égoïste et manipulateur. Il se fait dorénavant appeler Cinza. Enfin bref, c'est une longue histoire. Disons simplement qu'il recherchait encore les cités d'or, cet idiot, et qu'il s'en est pris plein la figure.

La pomme d'Adam du capitaine d'armée roula difficilement dans sa gorge.

— Il... euh...

Gaspard se gratta le haut du crâne, cherchant ses mots.

— Est-ce qu'il a... enfin... posé des questions me concernant ?

— Euh, non, aucune.

L'Espagnol hocha la tête, un frisson traversant sa colonne vertébrale. Cette révélation l'avait déboussolé ; il n'avait aucune envie de recroiser le chemin de ce tyran qui lui rappelait, malgré lui, ses trois grands frères et il ne l'avait jamais vraiment apprécié. Pas plus qu'il n'appréciait le navigateur, même s'il ne le haïssait plus réellement. Néanmoins, le manque d'intérêt et de considération dont Gomez avait toujours fait preuve à son égard ne le laissait pas de marbre. Voyant le léger changement d'humeur qui s'était opéré chez le nouvel ami de Pichu, Tao afficha un air peiné et pressa affectueusement l'avant-bras du marin. Ce dernier ouvrit de grands yeux avant de reculer en s'éclaircissant la gorge.

— Euh, pas touche, morveux ! Propriété privée.

— Mais oui, répondit son interlocuteur en roulant des yeux, partagé entre amusement et incrédulité. Quand c'est Laguerra qui te touche l'épaule, Monsieur semble nager dans un océan d'extase. Mais quand il s'agit de Tao...

— Isabella !

L'adolescent à la peau marron tourna la tête et découvrit la fille du docteur. Vêtue d'un pantalon moulant, d'une chemise blanche et de son inconditionnel corset rouge sang, elle s'était postée devant eux. La jeune femme ne portait pas de robe, ses cheveux de soie étaient coiffés en un chignon, comme à l'ordinaire. Et pourtant, Laguerra irradiait d'une sensualité qui, alliée à son assurance inébranlable et son charme inné, pouvait aisément faire chavirer le plus coriace des cœurs de pierre. Isabella avait été dotée d'une beauté unique, d'un physique qui donnait envie de s'offrir au Diable, et d'une personnalité aux traits magnétiques.

L'ancien bras droit de Cinza sentit son pouls pulser dans ses tempes, totalement hypnotisé, peinant à respirer normalement. Ses iris, semblables à deux diamants enténébrés, pétillaient sous une cascade de cils épais. L'éclat de sa chevelure, que la Lune embrassait avec délice, faisait ressortir les perles d'ambre foncé qui pigmentaient son regard mutin. Sa bouche charnue qui, selon les circonstances, pouvait prendre différentes teintes, allant du bordeaux au fuchsia.

Elle embrassa furtivement la joue de l'officier, qui était déjà entré en transe, et ébouriffa gentiment la crinière noire du savant.

— Bonsoir, vous deux.

— Te voilà enfin ! sourit ce dernier en caressant le bec d'un Pichu endormi.

Son éternel rictus plaqué sur les lèvres, l'aventurière prit gracieusement place à côté d'eux et tendit un carnet à Tao, dont les yeux s'étaient instantanément écarquillés. Il l'attrapa, abasourdi.

— Déjà ? Tu as traduit les cinq pages ?

— Oui, dit-elle d'un air nonchalant. C'était très simple. J'ai même eu le temps de m'entraîner trois fois avec Mendoza et de batailler pour que Nyamita me laisse enfin tranquille.

C'était la stricte vérité. La duelliste avait passé la journée dans sa case, ayant promis à son nouveau protégé de déchiffrer un ensemble de textes atlantes qui l'avaient intrigué et qu'il avait découverts de manière hasardeuse dans l'un des livres prêtés par Neshangwe. Elle n'avait pas eu l'occasion de discuter avec le capitaine, et leurs trois combats amicaux s'étaient faits dans un silence chargé d'adrénaline et de concentration, néanmoins ponctué de piques qui alliaient séduction et défi. Laguerra avait besoin de s'aérer l'esprit tout en étant productive afin de réfléchir à son plan d'attaque - ou de secours - pour la soirée. Mendoza, de son côté, avait vu l'intégralité de son temps monopoliser par ses hommes, qui travaillaient sur leur projet commun. Il aurait, toutefois, largement préféré le passer avec l'espionne. L'absence des élus commençaient à lui peser, et un mauvais pressentiment s'était cruellement immiscé dans son sang. Il détestait cette période de l'année qui lui rappelait sombrement ses parents et son défunt frère.

— Ah, encore cette histoire de robe ? rit le Muen.

— Ne prononce plus ce mot, geignit l'Espagnole.

— Allons, señorita, je suis sûr que ce type d'accoutrement ne ferait que vous sublimer davantage...

La concernée se tourna vers Gaspard qui venait de retrouver l'usage de ses mâchoires. Elle dévoila un sourire éblouissant, et cette vue suffit à effacer tous ses tourments intérieurs. Il avait posé sur elle un regard où le désir amoureux se nuançait d'un profond respect. Elle sentit ses joues se réchauffer. Attendrie mais piquée de culpabilité, Isabella passa sa langue sur sa lèvre inférieure. Une part d'elle regrettait de l'avoir aussi durement éconduit à maintes reprises. À cette époque, l'espionne était très loin de se douter que l'attirance du barbu s'était métamorphosée en réels sentiments, et qu'il était tombé amoureux d'elle, alors qu'elle se pensait éminemment détestable. Affirmer que sa déclaration ne l'avait pas surprise et touchée serait mentir. Elle dut même se faire violence pour ignorer l'envolée de culpabilité qui s'éprenait encore une fois de son âme.

Ce n'est pas de ma faute. Je ne peux pas contrôler mes sentiments.

— Isabella, reprit-elle à l'intention de Gaspard. Ou Laguerra, comme tu le souhaites. Tu as largement gagné le droit de me tutoyer.

Pris de court, l'Espagnol clignait frénétiquement des yeux, sous le regard taquin du naacal. Un étrange mélange vint submerger son corps à moitié nu : une pâte sucrée de stupéfaction recouverte d'une belle mousse de joie, elle-même surmontée d'une cerise de satisfaction.

— Señorita... Isabella... enfin...

J'insiste, Gaspard.

L'ancien apprenti de Zarès intervint à son tour, ses prunelles brillantes d'une admiration qu'il avait grande peine à maîtriser :

— C'est prodigieux ! Tu maîtrises donc l'atlante depuis toute petite ?

Tout sourire, elle haussa un sourcil et opina.

— Je maîtrise six des sept langues évoquées dans le grand livre des Sept Langages.

— Le muen en fait partie ?

— Non.

— Mais pourquoi ? Je suis sûr que tu n'aurais eu aucun mal à l'apprendre !

La brune se mordit l'intérieur de la joue, hésitante. Cette question venait de déclencher une hémorragie de souvenirs douloureux et elle n'avait aucune envie d'y répondre. Toutefois, elle prit sur elle et lâcha sur un ton détaché :

— J'étais bornée. Je le suis toujours, d'ailleurs. Disons simplement que cela aurait fait plaisir à mon père. Et il était hors de question de lui octroyer ce luxe.

— Tête de mule, soupira exagérément le petit génie en secouant la tête, soutirant un rire à son interlocutrice.

— Enfin bref, il va falloir qu'on discute de tout cela, tous les deux. Cette histoire d'équilibre et de parchemin gris m'intrigue.

— Bien sûr ! s'enthousiasma Tao.

Il la fixa pendant de longues secondes. Son respect et son attachement envers Laguerra gagnait indéniablement en intensité. Elle s'intéressait à lui, le comprenait, avait - elle aussi - un caractère bien trempé qui la différenciait des autres. L'adolescent se sentait curieusement bien en sa présence et était même prêt à lui parler de ses démons. C'était déstabilisant... Et il n'avait pas envie qu'elle profitât de cela.

La guerrière lui coula également un long regard, pensive. Des trois enfants qu'avait guidés l'homme qui lui plaisait, le jeune savant était son préféré. Non, elle n'était pas censée avoir de préférence. Mais Isabella n'était pas le stratège : elle se moquait royalement des normes imposées par la société, et n'avait pas peur de passer pour une personne horrible. Elle savait que le fils de Nataniel avait toujours eu une affection toute particulière pour Estéban et, plus récemment, pour Zia. Et si un doux lien naturel la liait à l'élue qui avait été la première à lui ouvrir son cœur, la fille de Fernando devait s'avouer ne pas avoir de réelle opinion sur l'Atlante.

Tao finit par s'éloigner, ayant besoin de s'hydrater. Laguerra s'allongea à plat ventre, ses orbes vissés sur un escrimeur au sourire adorablement maladroit. Il lui proposa alors de danser mais la duchesse déclina son invitation avec gentillesse, lui avouant qu'elle n'était pas d'humeur à se mêler aux autres, avant de lui assurer qu'elle respecterait sa promesse. Le capitaine d'armée était un danseur hors pair - il le lui avait démontré à bord de la nef - et la jeune femme avait hâte de l'avoir pour partenaire.

Une conversation s'établit naturellement entre les anciens officiers d'Ambrosius. Gaspard lui parla de sa mère, Valentina Gaspard, de sa passion pour la danse et de ses plats épicés, inimitables. La bretteuse l'enviait ; elle aurait tout donné pour avoir une relation aussi fusionnelle avec sa propre génitrice. Sa tirade dériva ensuite vers celui qui l'avait formé, son oncle Carlos, figure marquante de la garde royale. Impressionnée, elle lui avait posé quelques questions auxquelles il avait répondu avec un enthousiasme non dissimulé. Pour finir, il évoqua les détails de sa rencontre avec Gomez, Mendoza et leur voyage aux Amériques. Cette fois-ci, ce fut l'empathie qui engloutit la brune. L'inimitié qui habitait son regard d'ébène et l'amertume qui rayait ses paroles ne lui échappèrent pas. Elle l'avait aussi connu, ce sentiment de colère, cette jalousie dévastatrice, cette sensation de ne jamais être à la hauteur. De ne rien valoir et d'être forcé de prouver sa valeur au monde entier.

Isabella l'avait écouté, patiente et attentive. Elle s'intéressait véritablement à lui, le poussant toujours à approfondir son récit.

— Tu as survécu à Gomez, Shimazu, Ambrosius et enduré un bain forcé avec des crocodiles, pourquoi diable as-tu eu peur de singes minuscules ?

— Je n'ai pas eu peur ! J'aurais pu en faire une bouchée, si je l'avais voulu !

Au moment où les billes de Gaspard se fixèrent sur la bouche de l'aventurière, cette dernière laissa courir les siennes sur son torse dénudé. Un tableau des plus plaisants s'offrit à elle. Le bretteur avait une musculature impressionnante, fluide et harmonieuse. Quelques poils noirs recouvraient une partie de son buste, conséquence d'une pilosité bien plus marquée que celle de Juan-Carlos. Son regard suivit le contour de ses abdominaux avant de s'attarder sur l'imposante cicatrice située entre sa hanche droite et sa taille. Elle finit par relever les yeux vers lui, le nez froncé. Dans d'autres circonstances, l'Espagnole se serait, de bon gré, laissée séduire par ce corps puissamment bâti, cette franchise comique et cette maladresse sans borne. Dans une autre vie où Mendoza n'aurait pas croisé son chemin avant.

Dans une vie où l'amour ne serait pas devenu son pire ennemi, synonyme de souffrance, de faiblesse et de déception.

Se redressant légèrement, elle se servit un verre d'alcool qu'elle avala d'une traite. Sans crier gare, un nouveau corps se planta devant eux. Une femme à peine plus âgée que Laguerra dévisageait, de ses grands orbes gris, Gaspard avec une intensité que la bretteuse identifia immédiatement. Un long carré fluide de cheveux noir corbeau enveloppait son visage sur lequel errait un air aguicheur.

— Bonsoir, señor Gaspard.

L'accent espagnol qu'elle avait tenté d'adopter faillit arracher un rire à Isabella, qui enchaîna deux autres verres, sourire aux lèvres. Le concerné fronça les sourcils.

— Euh... bonsoir à vous aussi.

Elle sourit. Un sourire enjôleur.

— Je vous ai beaucoup observé ces derniers jours et... j'espérais que vous viendriez m'aborder ce soir.

Il lâcha avec honnêteté :

— Et pourquoi est-ce que je ferais ça ? Je ne vous ai jamais regardée, moi.

Tao choisit ce moment pour réapparaître.

— C'est qui, elle ? chuchota-t-il à l'intention de la brune, qui haussa les épaules avant de rire discrètement.

— Celle qui va - ou pas - déflorer notre cher Gaspard, j'imagine.

— Quoi ?

L'Africaine se rapprocha du barbu.

— Eh bien, il n'est jamais trop tard pour faire connaissance... puis-je vous proposer de boire un verre en tête-à-tête, señor ?

Elle lança un regard mauvais à la fille du docteur. Cette dernière arqua un sourcil provocateur, joueuse. L'Espagnol, quant à lui, fit la moue, intrigué.

— Un verre de quoi ?

— Tout dépendra de votre volonté.

La mimique qui déformait son visage provoqua un nouveau froncement de sourcils chez le conquistador.

— Navré, ma petite dame, mais je ne compte pas toucher à une seule goutte d'alcool ce soir.

— Il y a maintes façons de prendre du bon temps...

L'œil droit de l'inconnue cligna soudainement.

— Vous avez un problème à l'œil ?

Sans pouvoir s'en empêcher, Laguerra et Tao pouffèrent de rire, tournant la tête vers le côté. Cet homme est un génie. Passablement agacée, la jeune femme souffla en foudroyant les deux amis du regard avant d'adresser un petit sourire à Gaspard, les prunelles scintillantes.

— Je vous attendrai, à très vite, Gaspard.

Et elle s'éloigna en ondulant des hanches. Le capitaine d'armée tourna une expression pleine de confusion vers ses compagnons.

— Quelle drôle de demoiselle.

— Elle cherchait à te séduire, lâcha l'adolescent sans préambule.

— QUOI ?

Il ne comprenait vraiment rien. Ses yeux s'arrondirent.

— Je confirme, renchérit Isabella. Mais j'admets qu'elle n'était pas très douée. J'irais volontiers lui glisser quelques conseils si elle n'avait pas une tête à claques.

— Mais non... enfin, je... vous vous trompez sûrement ! Pourquoi chercherait-elle à me séduire ?

— Pour que tu lui fasses l'amour. Pour pouvoir passer une nuit avec toi. Pour se fondre dans tes bras et te dévorer de baisers ardents, c'est assez explicite, comme ça ? dit l'alchimiste, l'alcool exacerbant graduellement son manque de tact.

Rougissant, l'ancien marin mit un temps à répondre. Il se racla la gorge.

— Et comment est-ce que je pouvais le savoir ? Aucune femme n'a jamais tenté de me séduire. Mais peu importe, cette donzelle ne m'intéresse pas. Tiens, gamin, va la voir et dis lui que je ne viendrai pas la rejoindre.

Le gamin en question manqua de s'étouffer avec sa salive.

— Quoi ?! Mais pourquoi moi ?! C'est ton problème, pas le mien ! Et puis, euh, Laguerra n'a qu'à le faire, elle !

— On ne discute pas, morveux !

— Je n'irai nulle part !

— Oh que si !

— Je te dis que non !

— BON SANG ! Taisez-vous, je vais m'en occuper, d'accord ? Mais je ne veux plus vous entendre ! Elle est belle, la marine espagnole ! grogna l'aventurière avant de se relever pour rattraper l'Africaine.

Cette dernière la jaugea d'un regard dédaigneux. La fille de Diana lui sourit hypocritement en retour. C'était dans sa nature profonde de provoquer et de répondre aux provocations. En outre, son besoin sauvage de voir Mendoza et l'alcool contenu dans son sang la rendaient plus irritable que d'ordinaire.

— Désolée, ma belle, mais le señor Gaspard n'a - de toute évidence - pas envie de toi dans sa case.

— De quoi je me mêle ? pesta son interlocutrice avant de s'extirper, humiliée et déçue.

Pleinement satisfaite, sa tête s'alourdissant légèrement, la jeune femme regagna sa place et ses perles volcaniques tombèrent sur le capitaine. Il était debout, un peu plus loin, torse nu lui aussi. Décidément, je suis gâtée ce soir. Un troupeau de femmes en tout genre s'était agglutiné autour de lui. Des sourires lubriques jouant sur leurs lèvres, elles semblaient boire ses paroles avec avidité, bavant presque sur le dessin de ses muscles dévoilés. Courtois, il se contentait de répondre aux questions qu'on lui posait sans s'attarder sur les détails. Ses traits étaient empreints d'un agacement naissant mais brillamment camouflé que seule Isabella parvenait à déceler.

Il était là, à portée de main, et tellement séduisant...

Son cœur s'emballa.

Le naacal, qui avait suivi son regard et qui sentait sa curiosité le démanger, questionna :

— Tu es jalouse ?

Elle posa sur lui des billes aux reflets vacillants.

— Nullement, petit.

Et c'était vrai. Néanmoins, Laguerra ne pouvait s'empêcher de penser que c'était avec l'une de ces femmes insouciantes, simples et souriantes que le mercenaire devrait être. Pas avec elle.

— Il ne fait rien de mal. Je sais bien qu'il ne me trahira jamais. Et puis, il ne m'appartient pas, ajouta-t-elle dans un souffle.

Cette femme lui donnait le tournis. Mais elle n'échapperait certainement pas à un nouvel interrogateur.

— Hé, mais c'est Mouche Bleue, lâcha le rival du concerné. Pourquoi est-ce que toutes ces donzelles...

— Sancho et Pedro ont passé la journée à vanter ses prouesses, expliqua le petit génie, anticipant sa question. Et tu sais comment sont les femmes... qui ne se nomment pas Laguerra, j'entends.

Elle rit. Soudain, les yeux perçants du bretteur se fondirent aux siens. Le visage de l'aventurier s'éclaira. Il fit paraître un sourire réservé, intime, et se mit aussitôt à fendre la masse humaine qui les séparait. Écoutant son instinct, l'espionne détourna le regard.

Bon sang, ressaisis-toi, Isabella ! Te souviens-tu de ce qui t'est arrivé la dernière fois qu'un homme t'a fait cet effet là ? Cesse donc de te liquéfier comme une pauvre adolescente !

Mais pour l'heure, la perspective de s'oublier dans un merveilleux bain sous les étoiles et d'être touchée par Mendoza l'attirait outre mesure, balayant totalement - bien que temporairement - le reste. Peut-être allait-elle enfin combler ce désir brûlant et en finir avec cet éternel bourdonnement de questions...

Un torse se plaqua contre son dos et une odeur salée devenue familière envahit ses narines. Il l'aida à se relever, passant un bras aussi protecteur que possessif autour de sa taille, et susurra au creux de son oreille :

Buenas tardes, señorita.

Holà, capitán.

— Comment vas-tu ? Je t'ai cherchée partout mais ne t'ai pas vue de la soirée.

— Quelque chose à régler, je t'expliquerai plus tard. On y va ?

Il embrassa le coin de ses lèvres pour la taquiner avant de saluer Tao et d'adresser un léger rictus au conquistador.

— Ah, Gaspard, c'était donc cela, cette odeur de poisson pourri...

— Mendoza, cracha son homologue, heureusement que tu es là, les insectes commençaient à se faire rares.

Ils se toisèrent, chacun animé de son propre venin, de son désir d'écraser l'autre. Refrain éternel : Juan-Carlos lui manquait de respect, Gaspard le provoquait. Blasés, le savant et Isabella échangèrent un regard. Souhaitant une bonne fin de soirée à ses deux amis qui ne cachaient ni leur déception ni leur irritation, elle promit à Tao de revenir très vite et, honorant la promesse de ce dernier, déposa un deuxième baiser sur la joue de l'officier. Il prit un air béat tandis que le compagnon de la brune serrait les dents, incrédule, la fusillant du regard. Ils s'éloignèrent.

Se moque-t-elle de moi ?

— Euh, Gaspard, tu comptes rester comme ça pendant combien de temps ? fit le frère de Zia. Laguerra t'a fait un bisou statufiant ou quoi ?

De leur côté, les deux aventuriers marchaient côte à côte. Ressentant le besoin vital de la toucher, de s'imprégner d'elle au cas où elle disparaîtrait comme elle savait si bien le faire, le capitaine s'arrêta pour passer les doigts sur sa nuque, caresser ses épaules, la faisant frémir. Sa jalousie se faisant toujours aussi palpable, il ouvrit la bouche mais fut - contre toute attente - devancé par le roi.

— Mendoza, j'ai grand besoin de vous parler.

Pris au dépourvu, ils se retournèrent vers Neshangwe. La mine grave, il fixait le navigateur, qui battait des paupières.

— Altesse ?

— Le temps presse, Mendoza. Allons-y.

La main de Laguerra se referma sur son bras dans un geste enfantin adorable. Et terriblement sensuel...

D'accord, je suis atteint.

— Navré, votre Majesté, mais cela ne va pas être possible dans l'immédiat.

Le souverain insista :

— Cela ne peut pas attendre une minute de plus.

— J'en suis désolé, mais il m'est impossible d'accéder à votre demande, pour l'heure. Maintenant si vous voulez bien...

— Capitaine Mendoza, l'interrompit durement le frère de Nyamita. Vous êtes sur mes terres et je vous ordonne de m'accorder le temps qu'il faudra afin que je puisse vous communiquer une information de la plus haute importance.

Surpris par le ton qu'il avait employé, la mâchoire imperceptiblement contractée, le stratège accepta à contrecœur avant de se tourner vers sa brune. Il soupira et se pencha vers elle, ayant dans l'idée d'embrasser son oreille en guise de pardon silencieux, mais elle se déroba furieusement et le laissa seul avec Neshangwe.

Toute l'excitation d'Isabella disparut plus vite qu'elle n'était apparue, remplacée par un mélange toxique de frustration et de peur. Elle avait froid. Attrapant un récipient plein d'alcool, elle se fraya un chemin jusqu'à sa case et s'y enferma.

Maudite un jour, maudite toujours.
Modifié en dernier par kally_MCO le 11 oct. 2021, 12:23, modifié 4 fois.
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Re: DESTINÉE (- suite non-officielle de la saison 4)

Message par TEEGER59 »

Superbe texte!
J'adore le lien qui unit Laguerra et Tao.
Tu as laissé le "reviens Léon!" :x-):
:Laguerra: : AH! Comme on se retrouve!
:Mendoza: : Ma première leçon ne t'a pas SUFFIT?
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Re: DESTINÉE (- suite non-officielle de la saison 4)

Message par Anza »

J'aime bien l'idée du frangin qui vient foutre la merde ;)
Ca promet !
Cette histoire de "reviens Léon" ce serait pas de la private joke ? Ca m'a fait rire mais j ai l'impression que c'est un clin d'oeil à qqch d'autre ???
Keep going, c'est ma bouffée d'oxygène ;)
8) Fane absolue de la 1ère saison, certes imparfaite, mais avec tant de qualités qu'on peut lui passer beaucoup de choses !
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Re: DESTINÉE (- suite non-officielle de la saison 4)

Message par TEEGER59 »

Effectivement, c'est une vieille pub Panzani des années 80.
Reviens Léon! J'ai les mêmes à la maison!
:Laguerra: : AH! Comme on se retrouve!
:Mendoza: : Ma première leçon ne t'a pas SUFFIT?
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Re: DESTINÉE (- suite non-officielle de la saison 4)

Message par kally_MCO »

TEEGER59 a écrit : 30 mai 2021, 14:00 Superbe texte!
J'adore le lien qui unit Laguerra et Tao.
Tu as laissé le "reviens Léon!" :x-):
Oui, ça sonnait plus juste :tongue:
Merci pour le compliment, et ravie que leur relation te plaise !
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Re: DESTINÉE (- suite non-officielle de la saison 4)

Message par kally_MCO »

Anza a écrit : 30 mai 2021, 15:27 J'aime bien l'idée du frangin qui vient foutre la merde ;)
Ca promet !
Cette histoire de "reviens Léon" ce serait pas de la private joke ? Ca m'a fait rire mais j ai l'impression que c'est un clin d'oeil à qqch d'autre ???
Keep going, c'est ma bouffée d'oxygène ;)
Bienvenue dans mon monde farfelu :tongue:
Ah, pour la foutre, il va la foutre ! Elio est plein de surprises :')
Une petite blague comme l'a expliqué Tigresse plus haut, haha.
Merci pour cet adorable commentaire ^^ (carrément mdrrr ? En même temps, il faut dire que je m'éclate avec Calmèque).
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Re: DESTINÉE (- suite non-officielle de la saison 4)

Message par Anza »

TEEGER59 a écrit : 30 mai 2021, 16:40 Effectivement, c'est une vieille pub Panzani des années 80.
Reviens Léon! J'ai les mêmes à la maison!
Mais ouiiiiii ! Chuis nouille ! Je me souviens maintenant ! 🤣🤣🤣🤣🤣🤣
8) Fane absolue de la 1ère saison, certes imparfaite, mais avec tant de qualités qu'on peut lui passer beaucoup de choses !
Perso préféré : Calmèque, cherchez pas, mon psy a jeté l'éponge ! MDR

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Re: DESTINÉE (- suite non-officielle de la saison 4)

Message par Anza »

kally_MCO a écrit : 30 mai 2021, 18:47
Anza a écrit : 30 mai 2021, 15:27 J'aime bien l'idée du frangin qui vient foutre la merde ;)
Ca promet !
Cette histoire de "reviens Léon" ce serait pas de la private joke ? Ca m'a fait rire mais j ai l'impression que c'est un clin d'oeil à qqch d'autre ???
Keep going, c'est ma bouffée d'oxygène ;)
Bienvenue dans mon monde farfelu :tongue:
Ah, pour la foutre, il va la foutre ! Elio est plein de surprises :')
Une petite blague comme l'a expliqué Tigresse plus haut, haha.
Merci pour cet adorable commentaire ^^ (carrément mdrrr ? En même temps, il faut dire que je m'éclate avec Calmèque).
J'adore les persos qui foutent la pagaille 🤣😍 et Elio, pour des raisons très personnelle, ça me fait marrer comme choix de prénom.
Moi c'est la belle doche de Mendoza qui va faire une apparition (lol) - spoiler alerte pour ceux qui lisent.
Qt à Calmèque , notre approche du perso (ds nos fics) ont des points communs... même si le "mien" n'a pas un bac mention expert en surnoms débiles 🤣😅 (il n'est pas moins râleur par contre, ce doit être ce qu'inspire le perso). Ma Marinchè est plus sympathique que la tienne, mais j'avoue adorer "réhabiliter ceux qu'on aime détester". C'est un peu du funambisme mais comme ce sont des persos moins fouillés ds la série originale, finalement, on en fait un peu ce qu'on veut. On peut leur imaginer le caractère qui nous plaît y'a aucun élément ds la série pour le contredire. J'adore donc les fics qui utilisent des antagonistes à contre-pied ;) Ca peut être surprenant et rafraîchissant.
Pour revenir à ta fic :
J'aime bien comment s'articule l'intrigue :) et les persos sont attachants, c'est ce qui fait qu'on accroche à un récit ou pas. Idem pour Isabella et Tao (mon second perso préféré de la série ) Well done :)
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Re: DESTINÉE (- suite non-officielle de la saison 4)

Message par Xia »

Calmèque : Ménator-le-tyran-blanc, Mendoza-la-mouche-bleue, Mayonnaise, Ambrosius-le-cafard-roux, Marmite
Eh ben moi, je décerne un prix à l'homme-araignée : celui du donneur de surnoms les plus ridicules :lol: :tongue:

Oh mais... c'est une idée où mon hippocampe préférée est en train de presser les olives pour arroser le gaspacho bientôt ? :x-): :x-): :x-):
La terre n’appartient pas à l’homme, c’est l’homme qui appartient à la terre (Tatanka Iyotaka)

Ma fanfic sur la préquelle des Mystérieuses Cités d'or, c'est par ici

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Re: DESTINÉE (- suite non-officielle de la saison 4)

Message par kally_MCO »

Xia a écrit : 01 juin 2021, 19:32 Calmèque : Ménator-le-tyran-blanc, Mendoza-la-mouche-bleue, Mayonnaise, Ambrosius-le-cafard-roux, Marmite
Eh ben moi, je décerne un prix à l'homme-araignée : celui du donneur de surnoms les plus ridicules :lol: :tongue:

Oh mais... c'est une idée où mon hippocampe préférée est en train de presser les olives pour arroser le gaspacho bientôt ? :x-): :x-): :x-):
Il le mérite, ce titre ! :x-):
Euh... je suis ton SEUL hippocampe !
Les olives ? Arroser ? Que quoi ? :')
:tongue:
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