La Huitième Cité (fanfic Marcowinch) Spoilers Saison 4

C'est ici que les artistes (en herbe ou confirmés) peuvent présenter leurs compositions personnelles : images, musiques, figurines, etc.
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Ambrozares2
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Re: [FANFIC - SPOILERS SAISON 4] : UNE SUITE POTENTIELLE (Marcowinch)

Message par Ambrozares2 »

Ouh là , ça sent les ennuis avec la population locale :roll: :?
J'espère que la femme mystérieuse n'est pas comme Omuro, NDeyé, ou Jonasi (oui c'est un homme, je voulais dire plutôt que je n'espère pas une femme à l'esprit torturé comme la sorcière amazonne, Tellem ou le sorcier Massaï).

Si elle est sorcière, j'imagine Zia lui mettre une "raclée"
;)

Ou Laguerra en duel avec cette femme !


Oh la! Au mieux, Marinché de retour !!!

A suivre donc
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Marcowinch
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Re: [FANFIC - SPOILERS SAISON 4] : UNE SUITE POTENTIELLE (Marcowinch)

Message par Marcowinch »

annette26 a écrit : 09 avr. 2021, 21:33
Peut-être est-elle vraiment enceinte :shock:
Mystère...mystère... :)

Après tout , notre Esteban est un expert en pilotage du Grand Condor :x-):
Un vrai pilote de chasse ! :)

Oh , ça sent l'action :x-): ( et les ennuis pour nos héros :? )

Ca faisait bien au moins dix minutes qu'il ne leur était rien arrivé ! Ca ne pouvait pas durer éternellement, lol.
Effectivement , c'est très étrange tout ça :| Même Tao n'a aucune idée de pourquoi le Condor se pose . 8-x

Oui, le condor est un oiseau bien capricieux !

Oh oui , ces sono-boites peuvent , en effet être très utiles ;)
Oui, en espérant que les enfants ne s'en servent pas pour faire des blagues du genre : "raccroches...non, toi d'abord...t'as pas raccroché, là..." ;)
il veut voir sa belle :Laguerra: :x-):
C'est qu'elle a du succès ! :)

Nos deux "vétérans" sauvent encore la situation ;)
Oui, ils sont très forts ! Mais quelque chose me dit qu'ils ne vont plus faire les malins très longtemps :twisted:

Comme toujours , un superbe chapitre :D Je l'ai adoré :x-): Continues ainsi ;)
Merci pour ton commentaire, annette26 :)
Ambrozares2 a écrit : 10 avr. 2021, 15:12 J'espère que la femme mystérieuse n'est pas comme Omuro, NDeyé, ou Jonasi (oui c'est un homme, je voulais dire plutôt que je n'espère pas une femme à l'esprit torturé comme la sorcière amazonne, Tellem ou le sorcier Massaï).
Si elle est sorcière, j'imagine Zia lui mettre une "raclée"
;)
Ou Laguerra en duel avec cette femme !
Oh la! Au mieux, Marinché de retour !!!
A suivre donc
La réponse arrivera très vite :)
Merci pour ton commentaire, Ambrozarès2. :)
*** :Tao: :Zia: :Esteban: Ma fanfic MCO : La Huitième Cité :) :Esteban: :Zia: :Tao: ***
J'espère qu'elle vous plaira :D

:Esteban: Bah voyons, Pattala ! C'est pas dans ce coin-là que vit la jolie Indali ? :tongue:
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Re: [FANFIC - SPOILERS SAISON 4] : UNE SUITE POTENTIELLE (Marcowinch)

Message par Chenille99 »

J'adore ces discussions dans le condor, on sent vraiment la complicité et le bonheur 😃
Isabella, ça m'étonnait qu'elle soit sujette au mal des transports avec ses nombreux voyages à bord de la nef, alors une grossesse serait une bonne explication, si c'est le cas tu m'en verras ravie, j'adore le couple mendoguerra 😍
Enfin quelqu'un qui contredit Ivan en dehors de sa mère, ça lui fait les pieds de voir quelqu'un lui tenir tête à ce môme !!
Zarès qui suit une pierre --> 😂
Enfin, il risque fort d'y avoir de l'action au prochain épisode ☺
Une petite question de documentaire, d'où vient tout cet or pour le toit de ces bâtiments ? La Russie avait des mines d'or sur son territoire ?
Bonne soirée !
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Re: [FANFIC - SPOILERS SAISON 4] : UNE SUITE POTENTIELLE (Marcowinch)

Message par Marcowinch »

Chenille99 a écrit : 11 avr. 2021, 23:52 Isabella, ça m'étonnait qu'elle soit sujette au mal des transports avec ses nombreux voyages à bord de la nef, alors une grossesse serait une bonne explication, si c'est le cas tu m'en verras ravie, j'adore le couple mendoguerra 😍
Le couple mendoguerra a décidément beaucoup de succès ;) Mais c'est vrai qu'ils vont bien ensemble...
Zarès qui suit une pierre --> 😂
Cela risque d'agacer un tantinet l'alchimiste :lol:
Une petite question de documentaire, d'où vient tout cet or pour le toit de ces bâtiments ? La Russie avait des mines d'or sur son territoire ?
Ce n'est pas exactement précisé dans les sources que j'ai consulté sur l'Anneau d'Or, mais la russie a en effet des mines d'or.

Merci pour ton commentaire, Chenille99 :D
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Re: [FANFIC - SPOILERS SAISON 4] : UNE SUITE POTENTIELLE (Marcowinch)

Message par ziaguerra »

Hello Marcowinch !
Je repasse en coup de vent pour te dire que ta fic est toujours aussi prenante, et que je suis impatiente d’être vendredi ! Le prochain chapitre risque d’être riche en action !
Bref, j’adore et ton documentaire ainsi que le petit scoop de Pichu sont géniaux. J’adore cet arc Russie, c’est très original !
Sur ce, bravo ! Et bonne journée ;)
Saison 1: 18/20
Saison 2: 16/20
Saison 3: 20/20
Saison 4: 19,5/20

Trio préféré: :Esteban: :Zia: :Tao:
Perso préféré: :Laguerra:
Couple préféré : :Mendoza: :Laguerra:

Vous êtes blessée ? Je survivrai. 8)
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Re: [FANFIC - SPOILERS SAISON 4] : UNE SUITE POTENTIELLE (Marcowinch)

Message par Marcowinch »

ziaguerra a écrit : 12 avr. 2021, 15:38 Hello Marcowinch !
Je repasse en coup de vent pour te dire que ta fic est toujours aussi prenante, et que je suis impatiente d’être vendredi ! Le prochain chapitre risque d’être riche en action !
Bref, j’adore et ton documentaire ainsi que le petit scoop de Pichu sont géniaux. J’adore cet arc Russie, c’est très original !
Sur ce, bravo ! Et bonne journée ;)
Merci beaucoup, ziaguerra :D
*** :Tao: :Zia: :Esteban: Ma fanfic MCO : La Huitième Cité :) :Esteban: :Zia: :Tao: ***
J'espère qu'elle vous plaira :D

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Re: [FANFIC - SPOILERS SAISON 4] : UNE SUITE POTENTIELLE (Marcowinch)

Message par Marcowinch »

Un petit changement de rythme, en raison du boulot... :)
Le chapitre 13 sera en ligne ce dimanche et non pas ce vendredi.
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Re: [FANFIC - SPOILERS SAISON 4] : UNE SUITE POTENTIELLE (Marcowinch)

Message par Marcowinch »

En fin de compte, j'ai pu mieux avancer que je ne le craignais. Le chapitre 13 sera donc publié demain en fin d'après midi :)
*** :Tao: :Zia: :Esteban: Ma fanfic MCO : La Huitième Cité :) :Esteban: :Zia: :Tao: ***
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Re: [FANFIC - SPOILERS SAISON 4] : UNE SUITE POTENTIELLE (Marcowinch)

Message par annette26 »

Super ! Je vais le lire avec joie :x-):
Saison 1 : 19,5/20 <3
Saison 2 : 15/20
Saison 3 : 19/20
Saison 4 : 20/20 <3

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Re: [FANFIC - SPOILERS SAISON 4] : UNE SUITE POTENTIELLE (Marcowinch)

Message par Marcowinch »

La 8e Cité

Chapitre XIII : Baiga'al Dalaï

Aux pieds du Grand Condor. Fin d'après midi

« Alerte ! Alerte ! » babille Pichu, alors que les compagnons observent le groupe d'individus composé d'hommes, de femmes, mais aussi d'adolescents, qui vient de les rejoindre. Tous sont armés d'arcs et de lances, certains ayant en outre des couteaux. Les arrivants sont une bonne vingtaine. Parmi eux, une femme athlétique s'avance tout en jaugeant les amis.

Kushi.jpg

Vêtue d'une tenue de cuir souple, composée de morceaux cousus les uns aux autres ou reliés par des lanières noires très serrées, elle marche silencieusement, avec grâce. Plusieurs petits couteaux, rangés dans des étuis, pendent à sa ceinture. Ses épaulières sont recouvertes d'une fourrure brune, provenant probablement d'un ours. Son cou est quant à lui enroulé de fines bandelettes de fourrure blanches le protégeant du froid. Les traits de la nouvelle venue sont fins, gracieux, mais en cet instant son regard est méfiant. Sa chevelure brune est en grande partie cachée par son casque en cuir, surmonté de deux petits bois de renne. Seules deux nattes parsemées de petits anneaux d'os sont visibles. Cette femme transpire l'assurance et s'adresse aux compagnons d'une voix claire et calme, mais son ton se veut ferme : « qui êtes-vous donc, étrangers ? Que faites-vous sur les terres de notre clan? Et quelle est cette étrange machine volante ? Nous avons vu votre oiseau tomber du ciel... Etes-vous des esprits ? Ou des démons ? »
Le Prophète Voyageur lève la main droite en signe de paix, puis s'incline en gage de respect et prend la parole posément : « Mon nom est Athanaos. Je vous rassure, nous ne sommes ni l'un ni l'autre : que de simples voyageurs. Nous sommes désolés d'avoir ainsi fait irruption sur votre territoire mais notre véhicule, poursuit-il en désignant le condor, a été victime d'une avarie, cela nous a contraint à nous poser. ». Tour à tour, le Prophète voyageur égrène les prénoms de ses amis, en terminant par ceux des quatre enfants. Puis, voyant que la plupart des individus arborent des fourrures, l'alchimiste précise  : « Nous ne vous voulons aucun mal et ne demandons qu'à poursuivre notre chemin. Mais nous aurions bien besoin de vêtements plus chauds tels que les vôtres. Pourriez-vous, s'il vous plaît, nous en vendre ? Nous avons bien entendu de quoi les payer... »
«Nous sommes des évenques, reprend la jeune femme, d'un ton plus apaisé. Je me nomme Kushi, Première Chasseresse du Clan. Venez avec nous jusqu'à notre village. Ce n'est pas très loin d'ici. Notre Chaman et notre Zaïssan décideront si les esprits approuvent votre venue et acceptent que nous vous aidions. Si les esprits refusent, vous devrez quitter nos terres... »
Les compagnons ne pouvant pas de toute manière décoller, ils décident de s'en remettre au jugement des autochtones et se mettent à suivre le groupe, tout en tâchant de mémoriser la route empruntée afin de pouvoir retrouver l'oiseau d'or.
Chemin faisant Esteban, curieux, se met au niveau de la jeune femme et tout en marchant, lui demande : « qu'est-ce qu'un Chaman et un Zaïssan ?
- Le Zaïssan est l'homme qui dirige notre clan, notre Chef... Le Chaman est « Celui-Qui-Sait ».
- « Celui-Qui-Sait ?» répètent simultanément Zia et Tao, interrogateurs et rattrapant Esteban.
- Il sait beaucoup de choses, leur répond l'évenque : c'est un guérisseur et un devin. Il sait soigne les maladies et guérit les souffrances de l'âme... Il nomme les enfants à leur naissance, fait venir le gibier, parle aux esprits de la nature et sait faire tomber la pluie...
- Tout ça, vraiment ? reprend l'ancien naacal, très sceptique. Il fait pleuvoir ? ». Puis, espiègle, il murmure à Esteban : « toi, tu fais apparaître le soleil. Il faudrait organiser un concours entre ce chaman et toi pour voir qui l'emporterait ! Ahahah ! » Il conclut sa tirade par un clin d'oeil à l'intention du fils du Soleil, qui se renfrogne un peu.
Zia ayant entendu la plaisanterie, sourit, puis elle demande à son tour à la chasseresse : « quel est cet immense Lac qui se trouve non loin d'ici ? Comment l'appelez-vous ?
-  Il a plusieurs noms, lui répond la jeune femme : pour nous, c'est le « Lamou ». Les mongols, nos voisins du sud, l'appellent « Baiga'al Dalaï ».
- Va pour « Lamou » ! dit Pedro : c'est moins compliqué ! » Sancho approuve en hochant vigoureusement la tête. Indali sourit.
Peu de temps après, la troupe arrive en vue du lac, immense, puis le longe sur quelques centaines de mètres avant d'apercevoir finalement un campement, situé très en retrait de la berge. Le campement lui même comprend deux enclos. Dans le premier, plutôt large, déambulent quelques rennes, paisibles. Le second, plus petit, abrite pour sa part quelques chevaux.
Alors que les compagnons s'approchent de ces clôtures, Zia ne peut s'empêcher de remarquer un des équidés en particulier. « Celui-ci me rappelle Gris-Cendre » se dit-elle. Une vague de souvenirs et d'émotions s'empare alors de la jeune fille, tandis qu'elle passe une main sur le museau de la bête et la caresse brièvement. « Qu'a bien pu devenir Gurban ?» songe t-elle. A la pensée du jeune mongol qui avait croisé son chemin, il y a déjà presque quatre ans de cela, elle est un peu perturbée. Bien que leur rencontre avait été brêve, elle avait ressenti quelque chose pour le jeune homme... Son courage, son entrain, sa détermination, sa vivacité d'esprit et aussi le fait qu'il vive libre, au sein de grands espaces, l'avaient un brin conquise à l'époque...Si les circonstances avaient été autres, qui sait ce qu'ils auraient pu devenir l'un pour l'autre ? Esteban, marchant à côté d'elle, remarque que quelque chose tracasse sa bien aimée. Il s'en inquiète mais, sans rien dire, lui prend juste doucement la main. La chaleur de sa paume tire alors Zia de ses pensées. Revenant à l'instant présent, la jeune fille se dit qu'elle n'a pas de regret à avoir : qu'Esteban incarne lui aussi toutes les qualités de son ancien amour fugace et davantage...Elle sourit au Fils du Soleil qui, rassuré, se réjouit à son tour. L'un et l'autre n'échangent aucun mot pour traduire ce qu'ils ressentent : ils n'en ont plus besoin...
Derrière les enclos se trouvent de nombreuses et curieuses habitations en forme de cônes. Elles semblent articulées autour de perches de bois porteuses et toutes recouvertes d'écorces et de peaux de rennes cousues ensemble. Certaines demeures paraissent assez larges, avec un diamètre de plus de dix mètres. Voyant l'air curieux des compagnons, Kushi précise : « ce sont nos maisons, nous les appelons des tchoums.
- A vos souhaits ! » dit Pedro, ce qui fait rire Sancho, mais tous deux se font rabrouher par Mendoza. Fort heureusement, Kushi ne prend pas ombrage de la gaffe involontaire du marin.
Alors qu'ils avancent encore, les amis voient des hommes, femmes et enfants sortir de ces maisons pittoresques, en levant des pans de peaux, se baissant et refermant ensuite hâtivement les ouvertures, sans doute pour limiter l'entrée d'air froid.

Evenkshome.jpg
No machine-readable author provided. InvictaHOG~commonswiki assumed (based on copyright claims)., Public domain, via Wikimedia Commons


Arrivés au centre du village évenque, un cercle d'habitants curieux se forme autour des compagnons. Kushi s'approche de deux hommes : l'un semble avoir une bonne trentaine d'années. Robuste, il porte un manteau de fourrures de toutes les couleurs car constitué de queues d'animaux de différentes espèces. Le second est un vieil homme ridé, vêtu d'un costume de peaux et de plumes et avec une coiffe un peu similaire à celle de la chasseresse, sauf que la sienne arbore en plus un museau d'élan lui recouvrant le nez.

Sciamano_buriate.jpg
AnonymousUnknown author, Public domain, via Wikimedia Commons


La jeune femme salue les deux individus, s'entretient quelques instants en conciliabule avec eux, puis se retourne vers les compagnons : « je vous présente Hulagu, notre Zaïssan, ainsi que notre chaman, Temujin. Je viens de leur rapporter ce que vous m'avez dit ».
« Pour quelle raison êtes-vous venus sur nos terres ? » leur demande sans détours le chef du camp.
Prenant l'initiative, Mendoza s'approche des deux hommes et leur montre, en guise de bonne volonté, la carte donnée par Byzas.
« Nous devons nous rendre à cet endroit, leur indique-t-il en le pointant du doigt.
- Cela se trouve sur l'île Ol-Honn, dit le Zaïssan. Son accès est interdit, sous peine de mort : c'est une zone sacrée... C'est l'habitat des Terribles Esprits du Lac ! Nous seuls pouvons nous y rendre, pour y faire des offrandes et les apaiser.
- C'est aussi le lieu où résident les dépouilles de mes prédécesseurs, ajoute le chaman. Nul ne s'y aventure sans en payer le prix...De plus, une puissante sorcière y réside, que nous évitons de contrarier...
- Nous sommes ici pour une raison importante qui concerne tout le monde, y compris vous, affirme Esteban d'un ton déterminé. Et nous n'avons pas peur : nous avons déjà affronté et vaincu une sorcière !
- Oui et c'était une usurpatrice, confirme Zia : ses pouvoirs venaient d'un objet qu'elle avait découvert uniquement par hasard et qui était issu d'une autre civilisation. »
A cette déclaration, des murmures se répandent dans la foule...
« Ces étrangers ne sont pas des gens ordinaires, déclare Kushi s'adressant aux siens. Je pense que les esprits sont avec eux... Cette jeune fille ici présente, poursuit-elle en désignant Zia, a aussi des pouvoirs... Avant d'arriver jusqu'à elle et ses amis, je l'ai surprise en train de faire voler une pierre et la lancer à une distance extraordinaire, par la seule force de sa pensée.
- Que nous racontes-tu là, Chasseresse ? doute le chaman en levant un sourcil. Aurais-tu perdu la raison ? »
Sans se démonter, Kushi désigne tout d'abord Tao, puis Esteban et ajoute : « d'après cet enfant-ci, celui-là serait capable de faire apparaître le soleil ! Quel enfant irait imaginer pareil mensonge ?
- C'est impossible ! dit le Zaïssan se tournant vers son chaman. Même toi, Temujin, tu ne peux faire un tel exploit. Et tu as pourtant la faveur des esprits...
- Mince ! » susurre Tao, gêné, à Esteban, son frère de cœur : « elle a entendu ma plaisanterie de tout à l'heure. »
La chasseresse ayant aussi perçu cela, sourit au prince de mû et acquiesce « Tao, c'est bien ton nom ? J'ai bonne oreille...Ca m'est indispensable pour la chasse... »  Cela vient encore augmenter l'embarras du jeune prince.
Indali s'avance alors et sereinement, annonce aux deux hommes : « ce que vous a dit Kushi est la vérité. Mais nous ne sommes pas une menace pour autant. Voyez-le : nous sommes presque en majorité des enfants et peu d'entre nous sont armés. Vous n'avez rien à craindre... Je vous assure que nos intentions sont bonnes. Tout ce que nous vous demandons, ce ne sont que quelques manteaux pour nous protéger du froid et la permission de continuer notre chemin... 
- Qu'en penses-tu, Hulagu ? demande le vieil homme.
- Hormis les trois adultes qui portent des armes, ils ne me semblent pas plus dangereux que cela. L'un des trois me paraît même plutôt être un érudit. Quant aux enfants, ils me semblent sincères et convainquants...
- Hum.. Hum.., dit le chaman réfléchissant et s'éclaircissant la voix. Bien ! Je dois toutefois consulter les esprits avant de me prononcer. S'ils approuvent, vous pourrez poursuivre votre route. S'ils ne montrent aucun signe, vous devrez rebrousser chemin et quitter nos terres. Enfin, si jamais ils vous désignent comme ennemis...
- Vous nous mettrez à mort... » devine Laguerra, se raidissant. Le chaman ne répond pas à sa déclaration, mais ne la nie pas non plus.
Là dessus, Temujin rentre dans son tchoum, puis en ressort avec différents sachets d'herbes et des colifichets. Quelques hommes, ses apprentis semble-t-il, apportent des tambours sur lesquels sont dessinés des cervidés à larges ramures. Tandis qu'ils se mettent à jouer des instruments, le chaman se met à brûler de l'encens, tout en psalmodiant d'étranges paroles. Des volutes de fumées plutôt âcres s'élèvent bientôt, se répandant dans l'atmosphère. Puis, tout en continuant ses incantations, Temujin s'assoit en tailleur et au bout d'un moment, ferme les paupières, ses yeux semblant toutefois s'agiter en dessous.
« Il entre en transe et appelle les esprits... » murmure Kushi aux quatre enfants.
Après un moment qui semble interminable aux amis, ceux-ci grelotant également en raison du froid, le chaman rouvre les yeux, se relève et leur annonce :« les esprits de l'ours, du loup, du lièvre et de l'aigle m'ont parlé ! Ces étrangers sont dignes de confiance... Ces trois enfants, ajoute-t-il en désignant Esteban, Zia et Tao, portent sur leurs épaules le plus gros fardeau qui soit ! »
Les enfants susnommés ne peuvent masquer leur surprise mais sont contents du résultat de la cérémonie.
« Vu que les esprits parlent en votre faveur, annonce Hulagu, nous pouvons désormais vous accueillir comme il se doit ! Soyez donc les bienvenus parmi nous ! Je vois que vous avez froid : vos tenues ne sont pas adaptées à cette contrée . Nous pouvons vous équiper...si vous nous aidez en retour.»
Le chef fait signe à quelques évenques d'apporter des manteaux de fourrures. Les hommes s'éxecutent prestement et reviennent bien chargés.
« Il y a là peaux de rennes, reprend-il, mais aussi de renards, d'ours, de loups...Nous devons en avoir quelques unes de chats sauvages...Faites votre choix... »
Les enfants rechignent bien un moment à l'idée de porter sur eux des vêtements issus de la chasse d'animaux. Malheureusement, ils ne voient pas d'autre option dans l'immédiat et ne peuvent ignorer le froid qui les saisit... Athanaos se prépare à donner de l'or aux évenques, mais le chef décline : « nous n'utilisons pas d'argent ici : nous n'utilisons que le troc.
- Nous n'avons malheureusement rien à échanger...déplore Tao, faisant une moue contrariée.
- Mais, dit Indali, nous pouvons sans doute accomplir quelques tâches pour vous ?
- Oui, c'est possible, reprend le Zaïssan. Si vous participez à nos labeurs quelques jours, nous vous équiperons, logerons et vous nourrirons...
- Oui, mais cela va nous faire perdre du temps... » murmure Esteban à Zia, qui acquiesce et prend la parole à son tour, de sa douce voix.
« Chef Hulagu, dit-elle, nous ne pouvons pas rester trop longtemps parmi vous : nous sommes en effet poursuivis par un individu qui, lui, est un vrai démon et qui ne reculera devant rien pour nous capturer...Nous risquerions de l'attirer ici. Il pourrait s'en prendre à votre camp... »
Kushi suggère à son dirigeant : « je propose qu'ils ne nous aident qu'une journée. Ensuite, afin de finaliser notre marché, ils m'aideront à apporter nos offrandes à l'Obo qui se trouve sur l'île. Cela apaisera les terribles esprits et comme Ol-Honn est également leur destination, ils n'attireront pas ce démon qu'ils mentionnent sur nous.
- Qu'est ce que l'Obo ? demande Indali.
- C'est un cairn ». Voyant l'air toujours interrogateur de la jeune hindoue, elle précise : « une structure de pierre, en l'honneur des esprits de la montagne...
- Qu'il en soit ainsi ! approuve le Zaïssan. Prenez les tenues que vous voulez, et partagez notre repas.
- Merci, Chef Hulagu ! Dit le Fils du Soleil.
Tous s'approchent des évenques tenant les pelisses. Les adultes de la petite troupe privilégient celles aux tons sombres, plus discrètes. Esteban et Zia choisissent des manteaux aux teintes beiges, certes un peu plus voyants mais ressemblant à ceux qu'ils avaient l'habitude de porter lorsqu'ils étaient près de la Demeure des Neiges, en Chine. Indali et Tao optent pour un compromis entre confort et furtivité, prenant des fourrures de chats sauvages arborant de nombreuses rayures noires, sur fond brun. La chasuble d'Athanaos est suffisamment ample pour qu'il puisse porter son manteau en dessous.
Une fois leur choix fait et alors que la nuit est tombée, les évenques allument un grand feu de camp et ils s'assoient en tailleur tout autour, imités par leurs invités. Kushi, pour sa part, s'assied près de Laguerra. Le Clan apporte différents plats, ce qui ravit Sancho et Pedro. Bien que les neuf amis aient déjà diné un peu plus tôt, ils acceptent la nourriture qui leur est offerte, pour ne pas vexer leurs hôtes. On leur propose d'étranges poissons fumés que Kushi leur présente comme des Omouls et qui à sa connaissance, n'existent que dans le lac tout proche. Tous se régalent aussi de moelle d'os de rennes et, pour les adultes, de bière. Après le repas, les évenques se mettent à danser de manière effrénée au son de tambours et Esteban et les siens applaudissent, avant d'être invités à les rejoindre, ce qu'ils font bien volontiers. A la fin de la soirée, on désigne aux compagnons différents tchoums pour la nuit. Etant donné qu'ils sont en couple, Mendoza et Laguerra s'en voient attribuer un pour eux seuls, de même qu'Esteban et Zia et aussi Indali et Tao.
« Ne soyez pas gênés, les enfants, leur dit Laguerra un brin taquine. Vous êtes en âge, maintenant. C'est normal que vous ayez un peu d'intimité.» Les jeunes couples rougissent un peu.
Bien qu'ayant quelques difficultés à deviner où se trouve le pan de peaux à soulever pour pouvoir entrer dans les habitations, les compagnons y parviennent et s'installent pour la nuit. Après plusieurs nuits de piètre qualité passées « à la rude », que ce soit à bord du Condor, en prison ou à même le sol, les compagnons apprécient rapidement le confort et la chaleur des tchoums et profitent bien de ce moment de répit.

Campement des évenques. Près du Lac Baiga'al Dalaï. Matinée.
Alors que l'aube hivernale se profile, Kushi et quelques évenques viennent réveiller tour à tour les compagnons. Mettant leurs pelisses et sortant péniblement des habitations, Tao et Esteban baillent et bougonnent un peu : ils auraient bien dormi quelques heures de plus ! Mais la chasseresse, d'une voix douce mais au ton sans appel, leur indique qu'ils doivent aider aux différentes tâches du clan, comme ils s'y sont engagés la veille... Tandis qu'ils émergent du sommeil les deux garçons, bientôt rejoints par Zia et Indali, remarquent qu'un épais brouillard recouvre toute la zone.


Brouillard.jpg

« On n'y voit rien ! se plaint un peu Zia : j'ai du mal à voir mes pieds !
- Je n'ai jamais rien vu de tel ! dit Indali.
- Esteban, suggère Tao : peut être pourrais-tu appeler le Soleil pour dissiper cette nappe de brouillard, comme tu l'as fait à Badalum ?
- Tao, répond le Fils du Soleil, je ne vais pas faire cela dès qu'il y a un peu de brume.. Elle ne va sans doute pas tarder à se dissiper... »
Ils progressent au jugé vers le centre du camp, manquant de chuter par moments. Y parvenant, ils prennent là un rapide petit déjeuner, puis Kushi leur propose différentes tâches. Zia et Indali se portent volontaires pour aider les femmes évenques ainsi que Temujin à chercher des herbes médicinales. Tao, Sancho et Pedro décident de prendre en charge l'élevage des rennes. Mendoza rejoint un groupe d'hommes allant à la chasse et Laguerra un autre composé de femmes, dont Kushi prend la tête. Esteban et Athanaos se proposent de pêcher du poisson, afin de passer un peu de temps ensemble entre père et fils. Avant le départ des chasseurs, ceux-ci donnent à Mendoza et Laguerra des pipeaux de bois ainsi que des feuilles de bouleaux. Devant l'air interrogateur des deux amants, la Première Chasseresse précise : « le pipeau sert à attirer le gibier. Les feuilles sont là en tant qu'offrandes pour les bêtes : les animaux sont animés d'une conscience...d'un esprit... Avant de nous en prendre à une bête, nous devons apaiser son esprit. Faute de quoi le malheur s'abattrait sur nous ! »
Là dessus les compagnons se dispersent pour vaquer à leurs différentes besognes. Très vite, Tao et les deux marins se rendent compte que prendre soin des rennes est loin de s'avérer simple, comme ils l'escomptaient : ces bêtes ne s'en laissent pas compter et les poursuivent parfois dans l'enclos ! Le trio doit alors détaler à toutes jambes. « Mais qu'est ce que c'est que ces bestioles ! » s'écrie Tao.
Esteban et Athanaos ont mieux choisi leur activité. Le Fils du Soleil perce un trou dans la glace recouvrant le lac avec son poignard, le Prophète Voyageur faisant de même avec la lame de sa lance hindoue. Ils y plongent alors les lignes de cannes à pêche dont les hameçons ont été enduits de pâte et n'ont plus qu'à attendre tranquillement...Il s'assoient sur des pierres situées sur la berge. Le soleil s'étant déjà un peu levé et le brouillard en partie dissipé, ils contemplent un moment le fabuleux paysage qui s'offre à eux : l'immense lac gelé, illuminé par endroits par les rayons de l'astre et, au loin, leur destination, l'île d'Ol-Honn.

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© Sergey Pesterev / Wikimedia Commons


Puis, ils discutent un peu, ravis de ce moment partagé. Esteban a toutefois une question qui lui brûle les lèvres depuis toujours et il décide de profiter de l'instant. Posant une main sur l'épaule d'Athanos, il lui demande : « Père, dis-moi, comment était Maman ? Tu ne m'en as jamais parlé jusqu'à présent... 

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- J'en suis désolé, mon fils, lui répond Athanaos : je craignais que cela ne te rende triste et je voulais t'éviter cette peine. Mais je comprends ton besoin de savoir...Ta mère, Esteban, confie t-il, levant les yeux et se replongeant dans ses souvenirs, s'appelait Yuria ce qui, dans la langue inca, signifie «Aurore ». Avec le recul et vu ton pouvoir d'appeler le Soleil, je me dis que son prénom était on ne peut plus prémonitoire... C'était la plus intelligente, la plus gentille, la plus douce et la plus belle des femmes... Elle avait de longs cheveux noirs, des yeux noisette dans lesquels je me perdais continuellement, un nez aquilin et un adorable petit menton...Tout comme Zia, elle avait de longues nattes soyeuses et comme elle son front était ceinturé d'un bandeau, sauf que le sien était rouge vif. Elle m'avait expliqué que cette couleur symbolise la chaleur qu'apporte le Soleil, mais aussi le feu qui peut brûler...J'ai encore ce bandeau sur moi... » Athanaos tire alors le col de sa chasuble, permettant à Esteban de voir qu'il porte le morceau de tissu autour du cou. Puis, le Prophète Voyageur reprend :  « nous sommes tombés amoureux au premier regard...Comme tu le sais, sa vie devait être consacrée au Culte du Soleil. Sa dévotion était grande, mais notre amour était plus fort encore que sa foi. Nous devions nous cacher pour nous aimer. Mais cela s'est su et en raison de notre passion, par ma faute, moi qui l'ait détournée de sa vocation, elle a rencontré le triste sort que tu connais... Mais avant sa tragique disparition, déjà durant sa grossesse puis alors que tu n'étais encore qu'un bébé, elle t'aimait déjà énormément. Plus que tout au monde. La connaissant, elle aurait été très fière de voir tout ce que tu as déjà accompli et l'homme de bien que tu deviens... » A ces derniers mots, la voix de l'homme s'étrangle un peu, en raison des souvenirs ravivés par son discours.
« Merci, Père. J'aurai aimé la connaître », dit simplement Esteban serrant Athanaos dans ses bras...
Tout à leurs pensées, les deux hommes en oublient un moment leurs lignes de pêche, qui pourtant s'enfoncent. Rien ne compte plus en cet instant que le fait qu'ils soient ensemble.

Dans la forêt. Matinée.
Pendant ce temps, le groupe de chasseresses emmené par Kushi s'est progressivement dispersé pour couvrir plus de terrain et attraper ainsi plus de proies...Laguerra est restée seule avec l'évenque et se sent un peu ridicule à siffler périodiquement dans l'appeau qui lui a été remis plus tôt. Elle est contente que Mendoza ne la voit pas faire ! Elle entend bien toutefois respecter le marché passé avec le clan et se met sérieusement à l'affût de tout gibier potentiel. Parfois, tandis que les deux femmes progressent dans la forêt particulièrement dense, Kushi attire son attention sur différents objets qu'elles rencontrent et leur signification. Ainsi, une branche posée au milieu d'un chemin indique qu'il vaut mieux ne pas avancer au delà car c'est le territoire d'un autre clan...Une flèche plantée dans l'écorce d'un arbre dont les branches ont été coupées signifie qu'il y a des pièges à proximité... La bretteuse s'efforce de mémoriser tout cela. Au bout d'un moment, les chasseresses remarquent devant elles un renne, immobile. Kushi dispose alors les feuilles de bouleaux au milieu du sentier et toutes deux reculent de quelques mètres, se dissimulant près d'un arbre et empoignant leurs armes à distance. Ne voyant pas le danger, le cervidé s'approche et commence à déguster le festin. Mais, au moment ou Kushi, après avoir bandé son arc, s'apprête à décocher une flèche, Laguerra sent la nausée la gagner et porte la main à sa bouche. Le renne, l'entendant déglutir et voyant la menace, s'enfuit alors. Remarquant l'état d'Isabella, Kushi s'approche d'elle et sans reproche quant au fait que leur proie se soit enfuie, la regarde et lui dit : « je vois que tu as des espérances... Cela ne te gêne-t-il pas trop ?
- Des espérances ?  répond la bretteuse.
- Tu n'es pas malade...Tu attends un enfant...
- Pardon ? dit Laguerra, complétement stupéfaite.

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- Tu l'ignorais ? Cela semble pourtant évident...Dans mon clan, nous remarquons vite ce genre de changements chez les nôtres... »
Sous le choc de cette révélation, Laguerra reste interdite quelques instants. Elle pensait juste trainer un léger mal qui aurait du passer...
« C'est une bonne nouvelle, reprend Kushi, voyant l'air d'Isabella : tu devrais t'en réjouir : les esprits te sourient ! Ton clan va s'agrandir, ta lignée va perdurer ! Je suppose que le père est cet homme à cape bleue qui t'accompagne, ce Mendoza ? »
La bretteuse rougit un peu mais acquiesce.
«Ta nausée va passer, continue la chasseresse. Ce n'est que l'affaire de quelques jours. Toutefois, tu devrais être prudente, car cela risque de t'affaiblir quelque peu. Restes ici quelques instants, reprends tes forces : je pars en avant puis je te rejoins».
Laguerra n'aime pas se sentir ainsi fragile ni qu'on la traite comme telle, mais accepte d'attendre un peu.

Dans la forêt. Matinée.
Les mains posées sur un arbre, Gaspard observe la scène. Après s'êtré perdu dans la forêt et avoir passé une nuit difficile bien qu'ayant réussi malgré tout à se protéger du froid, l'homme d'armes voit Isabella seule, s'assoir à même le sol. Elle semble contrariée, distraite.
« C'est le moment ! » se dit le maître d'armes. Il sort alors de sa poche le flacon de parfum d'amour qu'Ambrosius lui a donné... « une simple dispersion et Laguerra tombera amoureuse de moi... ». Son but lui paraît tout proche. Une simple pression. Gaspard regarde tour à tour et plusieurs fois le flacon puis la bretteuse...Il hésite car dans sa tête, une image se forme : celle de Mendoza et lui, quand ils se trouvaient au dessus du Lac des Pétrifiés. Avant de combattre, les deux hommes avaient décidé de le faire, non pour plaire à leurs ravisseurs, mais pour vider leur sac...Pour l'honneur. « Quel panache y a t-il, pense Gaspard, à utiliser ce parfum, cette fourberie, pour que la Señorita m'aime ? Suis-je tombé si bas ? » Il reste là longuement et s'apprête à ranger le flacon quand, soudain, une voix féminine retentit derrière lui.
« Qu'ai-je là ? dit Kushi, son arc bandé et une flèche encochée...Un bien gros animal !poursuit-elle. Retournez-vous !»
Sursautant de surprise, Gaspard presse par mégarde le flacon de parfum, un « pschitt » retentit et des effluves violettes se répandent entre lui et la chasseresse ! Tous deux en inspirent et l'odeur âcre leur brûle un peu les narines et leur pique la gorge. Tout en se faisant désormais face, ils éternuent et toussent...
«Mais c'est plutôt un bien bel homme ! reprend Kushi, admirant Gaspard. Quel est ton nom ? Et que fais-tu ici ? » Le Maître d'armes dévisage à son tour celle qui l'a surpris.
« Belle dame, je suis Gaspard. Maître d'armes de l'Ordre du Condor. Je fais partie du groupe de cette femme, la Señorita Laguerra.
- Est-ce normal que tu l'espionnes ainsi, toi qui dit faire partie de son clan ? Continue la chasseresse, qui semble soudain un peu jalouse.
- Je ne pensais pas à mal, je vous assure. Je vérifiais juste que c'était bien elle dont j'avais entendu la voix plus tôt.
- En effet, il est avec nous. » dit Laguerra, qui les a entendus et s'est approchée d'eux. Surprise, la bretteuse ajoute toutefois « comment se fait-il que tu sois là, Gaspard ? Tu es venu avec Ambrosius ? » Le soldat ne peut qu'acquiescer.
« Oui, il voulait que je trahisse l'Ordre et sans doute se servir de moi pour vous atteindre. Je sais que je ne suis pas toujours très malin, mais je ne suis pas né de la dernière pluie non plus ! Je connais l'alchimiste et ses méthodes...Il m'a proposé des richesses...J'ai été tenté, c'est vrai, mais je ne suis pas un traître. Depuis que je vous ai rencontré, Esteban et vous autres, j'ai changé : je sais qu'il y a des choses plus importantes que l'or dans la vie. Je n'oublie pas non plus qu'il t'a déjà fait du mal et veut ta mort, Laguerra. Crois-moi, il est toujours aussi déterminé. Mais dis-moi, comment se nomme ta nouvelle amie ? Je dois dire qu'elle me semble charmante..»
A cette déclaration, Isabella sourit. La chasseresse se présente alors : « je me nomme Kushi, bel étranger. Je suis la première Chasseresse de mon clan. Si tu es avec Laguerra et les siens, c'est que les esprits sont de même avec toi. Sois le bienvenu sur mes terres. 
- C'est bien la première fois qu'on me dit que j'ai tous mes esprits ! » dit Gaspard en se frottant la tête, car il ne semble pas avoir tout compris de ce que lui a dit Kushi. A cette déclaration, Isabella rit à gorge déployée.
« Dis-moi, bel homme, ajoute l'évenque à brûle pourpoint, y a t-il une femme dans ta vie ? 
- Non, répond à sa place Laguerra d'un air malicieux, ravie de voir la tournure des événements. Il est libre comme l'air ! » Gaspard ne peut s'empêcher de se sentir un peu gêné. 
« Intéressant, finit la chasseresse. Mais nous verrons cela plus tard :il nous faut reprendre notre pistage. Le gibier ne va pas nous attendre... »
Gaspard se joint aux deux femmes et le petit groupe se remet en route...
De son côté, Donato a observé la scène. Le tueur est un peu harassé car il a du suivre Gaspard de longues heures, quand cet abruti s'est égaré dans la forêt. La nuit a été rude, l'assassin ayant eu du mal à se protéger du froid. Il pensait enfin pouvoir intervenir maintenant et mettre fin aux jours de Laguerra mais, à trois contre un désormais, il serait sans doute dépassé. Il préfère donc attendre son heure et continuer à leur emboîter le pas, de loin, en attendant la prochaine occasion...

Campement des évenques. Fin de journée.
Plus tard dans la journée, tous les chasseurs et amis reviennent au camp, chargés de gibiers ou pour d'autres juste fourbus suite à leur tâches. Esteban et Athanaos y retournent également, amenant avec eux un plein panier d'omouls, ces étranges poissons...
Au bout d'un moment et à leur grande surprise, les compagnons voient arriver Gaspard, déambulant entouré de Kushi et d'Isabella. Il avance voûté et peine sous la charge car il porte le cadavre d'un renne sur ses épaules. Les deux femmes sont elles aussi bien lestées de sacs remplis de gibiers. La chasseresse semble ne pas cesser d'observer le nouveau venu.

« Par la malespeste ! s'exclame Pedro. Mais que fait-il ici, ce balourd-là ?
- Pa.Papa.Pas possible !» ajoute Sancho. 
Mendoza aussi est sous le choc à la vue du troisième maître d'armes de l'Ordre du Condor. Tous les amis se rassemblent autour de lui.
« Ca fait plaisir, autant d'attention ! » constate Gaspard souriant, posant la bête à terre et reprenant son souffle. Il raconte alors à la troupe ce qu'il s'est passé depuis leur départ de Pattala et comment Ambrosius les a suivis...La dernière partie de son récit inquiète grandement les amis.
«Quoi ? s'écrie Esteban, incrédule. Zarès a fait alliance avec Ivan !
- Oui, gamin, comme je te le dis ! confirme Gaspard. Et ils ont une petite armée avec eux ! Celle du Prince.
- il est vraiment fou, cet enfant ! Se désole Tao. Il nous en veut à ce point ? » Indali, préoccupée, prend son bien aimé dans ses bras.
« Nous allons devoir redoubler de prudence, s'inquiète Zia : Zarès seul est déjà dangereux...
- Heureusement, lui et Ivan n'ont désormais plus de moyen de nous suivre, tempère Esteban, gardant espoir, maintenant que nous avons enlevé leur appareil de pistage. Si notre mission s'achève sur cette île et que nous parvenons à en repartir à bord du condor, nous pourrions les semer définitivement. »
Athanaos nie toutefois d'un geste de tête.
« Je crains que cela ne fasse que reporter le problème à plus tard : ils pourraient toujours revenir à Pattala par la suite... Ambrosius ne renoncera pas, jamais... Je le connais trop bien et vous aussi, savez de quoi il est capable...
- Dans l'immédiat nous avons plus urgent, leur rappelle Mendoza. Il va falloir rejoindre l'île dès demain...et rien ne nous dit que nous n'aurons pas aussi de nouveaux problèmes là-bas...
- Tao, reprend Athanaos, attirant l'attention de l'enfant : tandis qu'Esteban et moi nous péchions, j'ai eu le temps d'étudier la distance qui nous sépare d'Ol-Honn : elle est importante...Tout est recouvert de glace. S'engager à pieds sur cette banquise, surtout vu notre nombre, me paraît très risqué : je ne sais pas si la couche tiendra...La moindre chute dans l'eau glacée pourrait être fatale.
- Dire qu'avec le condor, ce serait très simple d'éviter cet obstacle, râle un peu Esteban. Mais nous ne savons toujours pas pourquoi il s'est posé dans les environs...
- Peut être que la raison se trouve sur cette île mystérieuse ? conclut Tao, pensif. Tu as raison, Athanaos. Je vais réfléchir à un moyen plus sûr de nous déplacer... Mais avant cela, il nous faut protéger les artefacts muens, au cas où Ambrosius nous retrouverait, perdrait patience et déciderait de passer à l'action.»
Tous acquiescent et, prenant congé de Kushi pour le moment, se dirigent vers le condor. Après l'avoir atteint et vérifiant nerveusement que personne ne les observe, ils en extraient le coffre aux artefacts, qu'ils enterrent un peu plus loin, près d'un arbre qu'il leur sera facile de reconnaître, puis verrouillent à nouveau le condor.
« Même s'il parvenait à retrouver l'oiseau, dit Esteban, Zarès ne trouverait pas ce qu'il cherche.
- Nous aurions pu confier les objets aux évenques ? suggère Zia.
- Ils m'ont l'air de gens honnêtes, dit Tao, mais nous ne les connaissons pas encore assez bien. »
Puis, les compagnons regagnent le campement et le prince de Mû s'en retourne alors avec Indali dans son tchoum, afin d'essayer de trouver dans son encyclopédie une idée pour qu'ils puissent se déplacer sur la glace...
Un peu plus tard, alors que tous se rassemblent autour du feu pour le dîner, Zia profite que Laguerra se tient encore un peu à l'écart pour l'aborder. La jeune inca lui apporte un bol rempli d'une sorte de tisane...
« Isabella, lui dit-elle, tu devrais boire cela : c'est moi qui l'ait préparé et je t'en ferai à nouveau si besoin. C'est une boisson à base de racine de gingembre : j'en ai toujours quelques tiges dans mes réserves de plantes...Cela fera passer tes nausées... Mais tu devrais te ménager un peu désormais, pour ne pas contrarier la future naissance...
- Humpf ! » soupire Laguerra en prenant le bol, un brin contrariée mais aussi reconnaissante. « Merci, Zia. Mais c'est donc si évident que cela, que j'attends un enfant ?
- A vrai dire, indique Zia sur le ton de la connivence et avec un sourire, je crois que tous ici présents l'ont remarqué sauf les hommes de notre groupe, qui sont toujours aussi aveugles à ce genre de choses, hihihi  ! Vas-tu l'annoncer à Mendoza ?
- Sans aucun doute », confirme la bretteuse, regardant son amant en train de discuter au coin du feu avec Sancho et Pedro. « Mais je ne sais pas encore comment je vais m'y prendre...Je ne sais pas comment il accueillera la nouvelle...
- Je suis sûr qu'il en sera ravi » dit sincèrement Zia. L'ancienne espionne lui sourit, puis boît le bol de tisane.
Durant toute la soirée, les évenques reprennent leurs chants et leurs danses tribales, Gaspard appréciant la compagnie de Kushi, qui s'est assise auprès de lui et ne le quitte plus des yeux...Laguerra, assise en face d'eux, de l'autre côté du feu, affiche un sourire en coin, apaisée et ce, à plus d'un titre...

Machine Olmèque d'Ambrosius. Soirée.
La machine s'est posée la veille à bonne distance de ce qu'Ambrosius croit être le Grand Condor et qui n'est en fait que la pierre lancée par Zia. A bord, l'alchimiste, portant toujours son armure, réflechit sans cesse : quelque chose n'a cessé de l'intriguer toute la journée : il ne comprend pas pourquoi l'oiseau d'or s'est d'abord posé à un endroit, puis à un autre, à à peine quelques kilomètres de distance... 
« Peut être que certains des compagnons sont descendus au premier emplacement et y cherchent quelque chose ? » pense-t-il.
« Allons-nous rester ici longtemps ?» s'impatiente le jeune Prince Ivan, interrompant sa réflexion. Celui-ci ne supporte pas de rester ainsi dans la machine, désoeuvré. Ambrosius l'a bien informé qu'il n'y a pourtant pas de distraction possible pour le moment. Mais, à son âge et suite à toutes les mauvaises habitudes qu'il a prises, le jeune seigneur ne veut rien entendre...
Zarès lui promet alors que, si à la fin du jour suivant le condor ne redécolle pas, ils iront enquêter...

Campement des évenques. Matinée.
Tao s'est à nouveau levé très tôt ce matin, avant le soleil et cette fois, c'est lui qui a réveillé le reste de ses camarades. Il a en effet eu une idée pour traverser la banquise sans risques ! Il expose son idée à Mendoza et Athanaos, qui y réfléchissent un moment puis l'approuvent.
Ayant du pain sur la planche pour concrétiser son invention, Tao met tout son petit groupe à contribution : les six adultes se chargent d'aller couper du bois et d'en faire un radeau qu'ils installent au bord du lac. Esteban et Tao se chargent de fabriquer des rames, mais aussi des pales, qu'ils fixent autour d'un axe situé à l'arrière de l'embarcation et relié par des engrenages à une sorte de grande manivelle. Indali et Zia, quant à elles, fabriquent des liens pour consolider le tout. A eux dix, le travail avance vite et au bout de quelques heures, l'appareil est terminé.
« Comment cela fonctionne-t-il  ? demande Esteban à son ancien naacal, qui se fait une joie de le lui expliquer.
- Nous nous installerons dessus et il suffira de tourner assez vite la manivelle, explique Tao : cela fera tourner les pales et créera un souffle d'air qui nous fera glisser sur la glace. Ce ne sera pas très rapide, mais nous irons plus vite qu'à pieds et nous avancerons sans risques. Si la glace cède, le radeau nous fera flotter. Les rames serviront si besoin, à pousser pour accélérer l'allure mais aussi pour nous guider... »
Après avoir salué les évenques et chargé leurs offrandes sur le véhicule, les compagnons ainsi que Kushi s'y installent. Gaspard et Mendoza étant les amis les plus forts du groupe, commencent alors à tourner la manivelle, actionnant ainsi les pales. A grande surprise de tous sauf Tao, leur embarcation commence à se déplacer. Les autres compagnons empoignent les rames pour la diriger.
Pendant ce temps, loin, très loin d'eux, de l'autre côté du lac, sur l'île vers laquelle ils se dirigent, une silhouette les observe, se dissimulant derrière un rocher...

Fin du Chapitre.
Qui observe les compagnons ? Quels sombres secrets l'île d'Ol-Honn cache-t-elle ?
Vous le saurez en lisant le prochain chapitre des Mystérieuses Cités d'Or !

Documentaire
Le lac Lamou, ou Baiga'al Dalaï, ou encore Baïkal, comme il est appelé de nos jours, est l'un des plus beaux sites naturels de Russie. Surnommé la « Perle de Sibérie », c’est le lac le plus profond du monde et aussi la plus grande réserve d’eau douce de la planète. Il est long de six cents trente six kilomètres et large de quatre-vingts. Il est en outre profond de plus de mille six cents mètres. Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO pour la richesse de sa faune, on y trouve beaucoup d’espèces qui ne vivent nulle part ailleurs, comme de nombreux poissons, dont l'omoul que dégustent nos amis, des crevettes ou des phoques. Le lac est gelé plusieurs mois dans l'année et même en été, la température de l’eau dépasse rarement les quinze degrés celsius. La région dont fait partie ce lac est entourée de légendes et de mystères, remontants à la nuit des temps..

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Cyril Romier from French living in Nairobi, Kenya, CC BY 2.0 <https://creativecommons.org/licenses/by/2.0>, via Wikimedia Commons

https://www.lacbaikal.org/

Le Scoop de Pichu
« Nous avons de nouveaux amis ! Babille Pichu, content.
- En effet, dit la voix off, Esteban et les autres viennent de rencontrer un clan évenque. Ces individus peuplaient les abords du lac Baïkal ainsi que d'autres territoires. Ce peuple fut le plus représenté en Sibérie. Ces autochtones s'occupaient d'élevage du renne, de chasse et de pêche. Ils vivaient dans une structure sociale de clan à la tête duquel se tenaient des " Zaïssans ". Les domaines de chasse étaient répartis et le butin de chaque chasseur appartenait à la famille de celui-ci et non au clan entier. D'autre part, les chamans jouaient un grand rôle dans la direction du clan. C'est d'ailleurs des évenques qu'on suppose que provient le mot « Chaman ». Les individus du clan n'avaient pas leurs pareils pour pister le gibier et tendre des pièges. Le chasseur partait au fond de la taïga et pouvait marcher sur la neige grâce à des raquettes, plusieurs jours durant, passant les nuits couché dans la neige. »

Au revoir...a bientôt !

Chapitre suivant : Les Terribles Esprits viewtopic.php?p=105472#p105472
Modifié en dernier par Marcowinch le 24 avr. 2021, 20:58, modifié 6 fois.
*** :Tao: :Zia: :Esteban: Ma fanfic MCO : La Huitième Cité :) :Esteban: :Zia: :Tao: ***
J'espère qu'elle vous plaira :D

:Esteban: Bah voyons, Pattala ! C'est pas dans ce coin-là que vit la jolie Indali ? :tongue:
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