FANFIC : "Au-delà des Mers" - republication

C'est ici que les artistes (en herbe ou confirmés) peuvent présenter leurs compositions personnelles : images, musiques, figurines, etc.
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TEEGER59
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Re: FANFIC : "Au-delà des Mers" - republication

Message par TEEGER59 »

Anza a écrit : 30 avr. 2021, 10:07 – Je vous rappellerai vos paroles enthousiastes quand il faudra lui changer ses couches, taquina Kannan.
:arrow: J'ai éclaté de rire! :x-):
Anza a écrit : 30 avr. 2021, 10:07 – Cet enfant sera parfait et il ne chiera pas, plaisanta le vieil Atlante.
Kannan pouffa de rire.
– Suis-je bête, c’est évident !
:arrow: Pourquoi? Il ont créé un constipé?
Anza a écrit : 30 avr. 2021, 10:07 – Et vous avez vu ? fit Kannan, ému, il a des petits cheveux tout blancs partout sur le crâne.
:arrow: C'est déjà un p'tit vieux! :lol:
Anza a écrit : 30 avr. 2021, 10:07 Devenu muet par la stupeur, Kiémen prenait de plein fouet cette information inattendue.
:arrow: Pauvre gosse! Déjà, être un Olmèque, ce n'est pas facile! :tongue:
Anza a écrit : 30 avr. 2021, 10:07 – Oh putain ! fit Zamis en reculant d’un pas. Ca, c’est flippant !
:arrow: Tu m'étonnes! :x-):
Anza a écrit : 30 avr. 2021, 10:07 Kiémen lui fit alors signe d’approcher avec son index, comme s’il avait un compte à régler avec le militaire. Ce dernier s’avança, presque méfiant.
Déjà un peu éméché, le vieil homme ne tenait pas du tout l’alcool, il l’apostropha d’une voix qui teintait différemment de son habitude.
– Quand t’as trouvé la gamine, Zamis, commença-t-il. Elle vivait dans une mare avec des grenouilles ?
:arrow: Ça doit être ça, oui. :lol:
Anza a écrit : 30 avr. 2021, 10:07 – Une coquetterie, maugréa-t-il. On a mis au monde Godzilla et il me parle de coquetterie.
:arrow: Ok, donc ce ne sont pas les Japonais les créateurs du monstre.

:arrow: :arrow: C'est toujours sympa les expériences en labo. Mais je préfère les aventures du marin, de la marmite et de la crevette. :x-):
:Laguerra: : AH! Comme on se retrouve!
:Mendoza: : Ma première leçon ne t'a pas SUFFIT?
:Laguerra: : Cette fois, tu ne t'en sortiras pas si FACILEMENT!
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Re: FANFIC : "Au-delà des Mers" - republication

Message par Anza »

TEEGER59 a écrit : 01 mai 2021, 22:16
:arrow: :arrow: C'est toujours sympa les expériences en labo. Mais je préfère les aventures du marin, de la marmite et de la crevette. :x-):
Je comprends mais... les deux pans de l'histoire vont commencer à se rejoindre... :tongue:

"Marmite" tiens j'ai lu ça qqp, avec une histoire de Mayonnaise aussi...
8) Fane absolue de la 1ère saison, certes imparfaite, mais avec tant de qualités qu'on peut lui passer beaucoup de choses !
Perso préféré : Calmèque, cherchez pas, mon psy a jeté l'éponge ! MDR

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Re: FANFIC : "Au-delà des Mers" - republication

Message par Anza »

Tiens, j'ai remanié et réécris une grosse partie du chapitre 1 qui n'était pas du même niveau que la suite.
C'est maintenant chose arrangée :)
Bizzzz
8) Fane absolue de la 1ère saison, certes imparfaite, mais avec tant de qualités qu'on peut lui passer beaucoup de choses !
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Re: FANFIC : "Au-delà des Mers" - republication

Message par kally_MCO »

Anza a écrit : 02 mai 2021, 08:45
TEEGER59 a écrit : 01 mai 2021, 22:16
:arrow: :arrow: C'est toujours sympa les expériences en labo. Mais je préfère les aventures du marin, de la marmite et de la crevette. :x-):
Je comprends mais... les deux pans de l'histoire vont commencer à se rejoindre... :tongue:

"Marmite" tiens j'ai lu ça qqp, avec une histoire de Mayonnaise aussi...
Et de Machinière ! Ça me dit vaguement quelque chose !
— Regarde toi : la finesse d'une enclume et la loyauté d'un bigorneau !
— Et toi, capitaine Mendoza, tu fais quoi d'honorable à part chasser les mouches avec ta cape ?!
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Re: FANFIC : "Au-delà des Mers" - republication

Message par Anza »

CHAPITRE 32

Don Alazar


Calmèque était sorti prendre l’air dans le patio de l’hacienda après son petit déjeuner, l’endroit était tellement beau et reposant, qu’il aurait pu y perdre la notion du temps. Il examinait avec intérêt tous ces végétaux qu’il n’avait jamais vus. C’était comme débarquer sur une nouvelle planète, découvrir que l’ensemble ressemblait très fort à ce qu’on avait chez soi mais… en complètement différent. Et ça l’amusait. Tant de couleurs et de formes aussi variées dans un sol aussi pauvre et sablonneux. C’était à peine croyable. La nature avait des ressources insoupçonnées. C’est alors qu’il se souvint avec émotion de la toute première fois où il était sorti de la montagne du Bouclier Fumant, et qu’il avait foulé l’herbe de ses pieds. Quel âge avait-il ? Il ne se remémorait plus très bien. Le souvenir était plus une série de flashs et de sensations que de réels détails. Ca aurait pu juste être un vieux rêve enfoui, que ça aurait été pareil. Il fourragea encore sa mémoire un moment, mais plus il cherchait, plus les sensations le fuyaient pour s’évaporer lentement, alors il renonça.
Une odeur l’attira brusquement, il en chercha l’origine et finit par tomber sur un arbuste aux délicates grappes de fleurs jaunes. C’était une fragrance capiteuse et entêtante, mais vraiment agréable.
Tout absorbé qu’il était, il ne remarqua pas la présence de Don Alazar l’observant avec intérêt, dissimulé dans un recoin ombragé.
– C’est du mimosa, dit-il soudain en sortant de l’ombre d’où il étudiait l’Olmèque depuis quelques minutes.
Calmèque tourna sa tête dans sa direction, tandis que l’homme d’âge mûr venait à sa rencontre.
– Ca sent bon, n’est-ce pas ?
L’Olmèque acquiesça en silence.
– Je n’ai pas le souvenir d’avoir senti quelque chose de semblable sur mon continent. C’est, il cherchait ses mots, sucré, conclut-il.
– Sucré ? s’étonna Don Alazar. Voilà une amusante association. Ceci dit, tu n’as pas tout à fait tort, les fleurs de cet arbuste sont, paraît-il, comestibles. Je ne m’y suis jamais risqué, avoua-t-il.
– Des fleurs qui se mangent ? se récréa Calmèque. Faut en parler à Marinchè, elle va adorer ça ! C’est elle l’apothicaire de la bande.
L’un et l’autre observèrent le silence durant quelques minutes avant que le Minorquin ne reprenne.
– Ca te dérange si nous conversons un peu ? J’avoue que tu m’intrigues énormément. Ca ne te vexe pas ? s’enquit l’Espagnol qui ne voulait pas lui être désagréable.
L’Olmèque sourit, un peu gêné à vrai dire, mais il n’en laissa rien paraître, il se contenta d’offrir une mine de politesse, ni empruntée, ni chaleureuse. Juste ce qu’il fallait pour ne pas éveiller les soupçons et mettre leur hôte mal à l’aise.
– Rassurez-vous, Don Alazar, j’ai passé ce stade il y a longtemps.
Un air ravi se peignit sur le visage du Minorquin et il proposa à son invité, d’un geste de la main, de le suivre près d’une terrasse où les attendaient une petite collation. Quand Calmèque découvrit la table dressée, il se défendit de devoir à nouveau manger. C’est qu’il avait pris un petit déjeuner des plus copieux.
Mais l’homme le rassura.
– Ne t’inquiète pas, c’est pour moi, j’ai déjeuné de bonne heure et j’ai un petit creux.
Ils prirent place. Une domestique vint leur servir du vin mais l’Olmèque préféra prendre de l’eau, le vin espagnol était parfois traitre et si le soir, ça aidait à dormir, si tôt, il n’avait guerre envie d’être assommé pour le restant de la journée.
– Alors ? commença le propriétaire des lieux en mastiquant quelques morceaux de jambon. Je veux tout savoir !
– Tout ? s’exclama Calmèque. « Tout » c’est beaucoup trop !
Don Alazar tempéra.
– Très bien, fit-il en attrapant un morceau de pain qu’il trempa dans de l’huile d’olive avant de le porter à sa bouche. Dans ce cas, trouvons un point de départ. Comment vous êtes-vous connus, toi et Mendoza ?
« Terrain glissant » se dit Calmèque. Impossible de savoir ce que Mendoza avait déjà pu lui raconter, mieux valait rester évasif.
– Et bien, démarra-t-il. Nous étions dans des camps opposés, nous avions à peu près le même but, mais pas pour les mêmes raisons.
– Des raisons antagonistes ? questionna le Minorquin.
Calmèque arqua ses sourcils et fit une petite moue en se saisissant de son verre d’eau.
– Non, même pas vraiment. Mais… c’est un peu compliqué.
Sa mine s’assombrit un peu et l’Espagnol le vit immédiatement.
– Un passé plus pénible que compliqué, se hasarda à constater tout haut le commerçant.
L’Olmèque s’efforça de sourire une nouvelle fois, mais il n’avait pas le cœur à ça, se replonger dans son passé le remuait toujours autant.
– Je suis navré, tenta-t-il de s’excuser. Ce sont des heures sombres que j’essaye d’oublier et…
– Je comprends, le coupa Don Alazar.
Un changement de conversation s’imposait. Et Don Alazar fit diversion.
– Et cette bure, qu’en penses-tu ?
Le revirement de sujet, fut un soulagement que Calmèque accueillit avec bonheur.
– Oh ! Ca ! Comment dire ? Et bien c’est pas bête. Pour le reste, n’étant croyant d’aucune sorte, me faire passer pour un homme d’église, c’est plutôt ironique.
– Ton peuple n’a donc aucune religion ?
Une courte réflexion précéda la réponse de Calmèque.
– Nous en avions, certes, mais c’était plus devenu comme de vieilles légendes, des fables philosophiques, ce genre de choses. Nous n’avions plus de culte, à proprement parler.
– Voilà qui est étonnant, remarqua l’Espagnol. Il est difficile pour un homme tel que moi, qui n’a pas connu autre chose que des pays qui se font parfois la guerre à cause, précisément, de leurs religions, d’imaginer qu’il puisse exister des peuples qui ont écarté ces considérations de leur quotidien.
– Et pour ma part, opposa Calmèque, il est difficile de concevoir qu’un continent entier puisse être sous le joug de croyances responsables d’autant de dérives et de massacres.
Il marqua un petit temps d’arrêt avant de conclure le fond de sa pensée.
– D’autant que, si on y réfléchit bien, les religions ne sont qu’un moyen de manipuler les masses.
Les sourcils de l’Espagnol s’arrondirent en une expression difficilement déchiffrable.
– Cela vous choque ? s’enquit l’Olmèque qui craignait d’avoir été trop franc.
Mais la mine goguenarde du Minorquin vint le rassurer.
– N’ait crainte, il en faut infiniment plus pour me choquer et puis, de toutes façons, je dois reconnaître que les années ont fini par m’amener à une conclusion similaire : La Religion, ce n’est que de la politique déguisée. Une détestable hypocrisie.
Calmèque hocha la tête avec respect.
– Je lève donc mon verre d’eau à votre rassurant bon sens, plaisanta-t-il.
– Je fais de même ! Salud !
Sirotant leur boisson en laissant leurs idées vagabonder, les deux hommes se turent. A n’en pas douter, Don Alazar cherchait le moyen d’aborder ce qui l’avait amené à vouloir discuter avec le petit mutant. Louvoyant un peu, dans le but de cerner son interlocuteur. Calmèque n’était pas dupe et attendit. Après tout, il n’avait pas grand-chose d’autre de prévu pour son après-midi. En face de lui, le vieil homme réajusta sa position sur sa chaise, un peu comme on réassure sa prise sur une canne à pêche avant de remonter sa proie. Calmèque, qui venait de porter son verre à ses lèvres, garda sa gorgée en bouche quelques secondes, comme s’il essayait d’en apprécier le goût, mais il ne s’agissait que d’eau.
Et, le regard faussement perdu dans la verdure du jardin, le Minorquin se lança, presque comme obéissant à un rythme bien précis.
– Et cette De Messy ? interrogea l’Espagnol, l’air de pas y toucher.
Mais Calmèque sentait bien que ce sujet était la seule vraie motivation à cet entretien.
Son expression se plissa un peu, ménageant sa réponse, le temps de déterminer l’angle à adopter. Il dévisagea alors cet homme, assis en face de lui, à la chevelure grisonnante et à l’œil incisif avant de reposer son verre et de regarder celui-ci sans le voir durant près de trente secondes. Puis il inspira profondément et afficha un air indéfinissable.
– Vous voulez que je vous rassure ? Ou que je vous dise ce que j’en pense réellement ? demanda Calmèque.
– Si je voulais être rassuré, je me serais contenté des paroles sibyllines et superficielles de Mendoza, ironisa le Minorquin.
Esquissant un sourire fade, l’Olmèque laissa échapper un petit « Mmmm »…
– Mais, s’aventura l’Espagnol, je te mets peut-être dans une position inconfortable, Mendoza t’as peut-être ordonné de ne rien divulguer ?
Calmèque fit « non » de la tête.
– Mendoza ne m’a rien demandé de tel, assura-t-il. Mais je peine à trouver les mots. Et j’ignore jusqu’à quel « fond » de ma pensé je peux aller.
Don Alazar ne rétorqua rien. Les cartes étaient dans les mains de ce singulier personnage au visage étonnant, il n’avait jamais rien vu de tel. Des traits changeants, lui donnant par moment un air très dur et l’instant d’après, une expression presque fragile. Avec ces pommettes saillantes, ces immenses yeux rouges et verts, encadrés par ces cheveux d’un blanc immaculés, c’était déroutant, hypnotique. On aurait dit un personnage sorti d’un comte ou d’une mythologie, un dieu ou un démon sa baladant dans un monde qui n’était pas le sien. Et pourtant il était là, juste devant lui, à chercher ses mots.
– Je n’ai aperçu la Comtesse que de loin une ou deux fois, tout au plus, commença-t-il après une longue introspection, et j’ignore s’il s’agit juste d’un concours de circonstances ou si elle m’évite, confia-t-il dans un petit rire policé. Toujours est-il que je n’ai pas vraiment eu l’occasion de la jauger, aussi je devrais m’abstenir de tout commentaire la concernant directement. Par contre…
Il s’interrompit, s’accordant une pause.
– Par contre, reprit-il, je dois bien vous avouer que l’entreprise qui en découle me semble des plus… hasardeuse.
Don Alazar afficha une mine entendue.
– Voilà des termes bien modérés, remarqua-t-il avec une pointe d’amusement dans la voix.
Calmèque soupira longuement.
– C’est du suicide ! balança-t-il d’un coup, sortant de se réserve.
Et il fit signe à l’Espagnol de lui passer le carafe de vin.
– Et je crois que je vais boire, tout compte fait !
Don Alazar le servit.
– C’est aussi ce qui m’avait semblé, remarqua le Minorquin à propos du rapatriement de la Comtesse.
Laissant le vin couler doucement dans sa gorge, Calmèque fit une moue.
– Je crois, commença-t-il, que Mendoza se lance là-dedans pour ne pas avoir à s’arrêter. On dirait qu’il fuit, terrifié à l’idée de s’arrêter un moment et de rester en tête à tête avec ses pensées.
Il se tut quelques secondes avant de tempérer.
– Remarquez, je peux comprendre, on a tous une part d’ombre qu’on traîne malgré nous, des démons qu’on essaye de semer par une vaine fuite en avant. Mais… je trouve sa décision irrationnelle.
– Pourquoi tu ne le lui dis pas ?
L’Olmèque partit d’un rire franc.
– Parce que vous croyez qu’il m’écoute ?
Il se rembrunit.
– J’ignore ce qu’il a pu vous raconter à mon égard, mais, sachez que ma position ne me donne pas ce privilège, je peux certes lui donner un avis, ce que j’ai d’ailleurs fait, mais le dernier mot lui revient et je n’ai d’autre choix que de suivre.
– Oui, admit Don Alazar, il m’a expliqué comment il t’avait… récupéré, fit-il en prenant soin de choisir ses mots.
Calmèque apprécia sa façon respectueuse de formuler la chose.
– Mais tu sais, ajouta-t-il, quelques chose me dit que tu as plus d’influence sur lui que tu ne l’imagines.
Et sur ces paroles qui ne manquèrent pas de laisser Calmèque perplexe, le vieil homme ne dit plus rien, se resservant un godet de vin.

Don Alazar, qui avait à faire, prit congé de l’Olmèque un peu plus tard, laissant ce dernier seul. Il n’était pas plus rassuré sur l’expédition que préparait Mendoza, mais au moins, il savait à quoi s’en tenir. Cet étrange petit homme l’avait malheureusement conforté dans son mauvais pressentiment.
De son côté, malgré que le maître des lieux fût parti depuis un moment, Calmèque prit le temps de terminer son verre de vin, lentement, pensif. La domestique vint lui demander s’il voulait encore quelque chose et il déclina poliment d’un hochement de tête. Toujours le regard plongé dans la luxuriance du patio, il avait l’air on ne peut plus calme, pourtant, son index, qui tapotait nerveusement le rebord de son verre, le trahissait. Se pouvait-il que Don Alazar ait raison et qu’il ait un quelconque pouvoir de persuasion sur le Navigateur ? Il lui sembla que le vieil homme se trompait lourdement. S’il y avait bien quelque chose dont il pensait être certain, c’est que Mendoza était un homme qui n’en faisait qu’à sa tête et que la personne qui le ferait changer d’avis, à propos de quoi que ce soit, n’était pas née. Par contre, Don Alazar avait raison sur un point, il fallait qu’il en sache plus sur la Comtesse De Messy. Il était peut-être temps d’aller fourrer son nez, discrètement, dans les affaires de l’aristo, et ça… il savait faire.
Modifié en dernier par Anza le 08 juin 2021, 12:07, modifié 1 fois.
8) Fane absolue de la 1ère saison, certes imparfaite, mais avec tant de qualités qu'on peut lui passer beaucoup de choses !
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Message par TEEGER59 »

Sympathique petit échange entre deux hommes d'horizons différents.
Le Minorquin essaye-t-il de tirer les vers du nez au petit mutant?
:Laguerra: : AH! Comme on se retrouve!
:Mendoza: : Ma première leçon ne t'a pas SUFFIT?
:Laguerra: : Cette fois, tu ne t'en sortiras pas si FACILEMENT!
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Re: FANFIC : "Au-delà des Mers" - republication

Message par Anza »

Ton commentaire me rappelle que la première foi que j'ai dntendu cette expression (tirer les vers du nez), c'était, précisément dans les Cités d'Or et... je trouvais ça degueu.
C'est Menator qui prononce cette phrase.
Bref... la mémoire a ses associations ,)
8) Fane absolue de la 1ère saison, certes imparfaite, mais avec tant de qualités qu'on peut lui passer beaucoup de choses !
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Re: FANFIC : "Au-delà des Mers" - republication

Message par Anza »

La suite is coming... je peauffine !
Curé or not curé MDR
8) Fane absolue de la 1ère saison, certes imparfaite, mais avec tant de qualités qu'on peut lui passer beaucoup de choses !
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Re: FANFIC : "Au-delà des Mers" - republication

Message par Anza »

CHAPITRE 33

Diversion réussie


Décidé à mettre son plan en œuvre au plus vite, et content d’avoir trouvé un but à sa journée, Calmèque se leva d’un trait et regagna sa chambre dans la fraicheur de la bâtisse. Tandis qu’il cheminait, il dû reconnaître que les architectes espagnols avaient très bien exploité l’exposition du bâtiment, évitant que le soleil ne tape directement dans les fenêtres des appartements principaux au zénith de la journée tout en apportant une luminosité suffisante, quant au patio intérieur il permettait de faire circuler l’air de façon continuelle et agréable offrant un léger courant d’air chargé d’odeurs florales et du bruit reposant de la fontaine.
Par comparaison, son peuple à lui n’aurait pas fait dans le bucolique. Ils auraient installé des climatiseurs d’air, aussi peu esthétique que bruyants et énergivores. Il fit la moue. Comme quoi, l’ingéniosité surpasse parfois la technologie.
Mais il laissa bien vite ces considérations architecturales de côté tandis qu’il franchissait la porte de sa chambre. Il n’avait vraiment pas envie d’une nouvelle altercation avec la rouquine, aussi espérait-t-il qu’elle soit sortie. Il retint sa respiration une seconde et, passant le seuil, il constata qu’elle avait déserté l’endroit, par contre, il resta interdit devant l’état des lieux, et il se sentit se raidir à cause du malaise qui venait de le saisir.
Devant lui, régnait un chaos des plus dérangeants. Les draps du lit étaient au sol, en boule, le broc d’eau avait été renversé, le violon de l’Irlandaise traînait sur une chaise avec une flopée de partitions maculant le sol dans un rayon de deux mètres tout autour, les feuilles s’étalant sans aucune forme de cohérence évidente, l’archet on ne sait où, et l’arbalète, laissée sur le lit, était entourée de tout un tas d’outils et de copeaux de bois qui avaient souillé le matelas de façon irrémédiable.
L’Olmèque, blême, fit le tour de la pièce des yeux plusieurs fois, comme pour bien prendre la mesure de ce foutoire. Puis il gonfla ses joues et arqua ses sourcils dans une expression de profond dépassement. C’était presqu’une prouesse d’arriver à mettre un bordel pareil en si peu de temps !
Passé quelques secondes nécessaire à ce que son cerveau se remette à fonctionner normalement, il entreprit de ranger rapidement, il détestait le désordre !
En un rien de temps, la pièce retrouva un visage gérable et Calmèque, une certaine paix de l’esprit. Il avait vraiment le bordel en horreur. Ca le mettait très mal à l’aise. Il aimait que les choses soient à leur place, dans une rassurante organisation, un agencement bien réglé, apaisant, comme une douce symphonie sans aucune mesure asymétrique, un merveilleux immobilisme flirtant avec le Musée, un lac lisse et placide,…
Il vérifia qu’il n’avait rien oublié et se décrispa.
« Ca va mieux…»
Ensuite, comme s’il avait un moment été déconnecté de lui-même, il se rappela la raison de sa venue. Et sans plus perdre de temps, il s’empara de l’objet qu’il était venu récupérer, son couteau, qu’il cacha sous sa bure de curé. Il se fit d’ailleurs la réflexion qu’en cas d’urgence, dégainer son arme ne serait pas chose aisée avec cette chasuble passée au-dessus de ses vêtements. Il faudrait qu’il trouve une solution.
Il faillit sortir et se ravisa, réalisant qu’il allait mourir de chaud avec toutes ces épaisseurs. Il entreprit donc d’ôter sa robe le temps d’enlever sa veste pour ne garder, sous son déguisement, que sa chemise. Quand il eut fini, il vérifia son apparence dans une psyché présente dans un coin de la chambre. Il avait l’air d’un prêtre bizarre, il avait pris soin de passer la petite croix en bois, que lui avait donné Mendoza, autour de son cou et il accusait le résultat, en soupirant. Si on lui avait dit un jour qu’il jouerait les ratichons pour sauver sa peau…
et durant quelques secondes il se demanda ce qu’il avait bien pu faire dans une vie antérieure pour mériter ça, puis, blasé, il fit une grimace comique et tira la langue à son propre reflet.
« T’as l’air malin… »
Et il sortit en soupirant, presqu’amusé. Valait mieux y trouver un côté autodérision cocasse, puisqu’il allait devoir faire bon ménage avec cet accoutrement un sacré bout de temps.
D’un pas soutenu, il se dirigea vers la sortie de l’hacienda et fut brusquement hélé par un jeune homme qu’il ne connaissait pas. Grand gaillard, assez jeune, les traits du visage plutôt virils, regard sombre et franc, cheveux en broussaille, l’archétype du beau gosse ibérique en somme. Calmèque se demanda ce que cet individu lui voulait. Il s’immobilisa tandis que ce dernier venait à sa rencontre en trottinant.
– Padre ! fit l’inconnu à son endroit.
– Oui ?
– Padre, je suis content de vous trouver, assura le jeune homme en s’inclinant un peu à la va-vite devant lui.
Calmèque préféra le laisser parler, il marchait encore sur des œufs dans son rôle d’ecclésiastique et ne savait pas trop comment il convenait de se comporter.
Un air un peu emprunté habitant son visage, le jeune homme était de toute évidence légèrement impressionné par l’étrange petit prêtre.
– Padre, dit-il encore, mais cette fois, il se lança. Vous êtes Anglican ?
Il n’en laissa rien paraître, mais Calmèque sentit bien que la question était épineuse et demandait une réponse tout en « noyage de poisson ». Sa conversation avec Jiménez, sur le Nazaré, l’avait bien informé de l’existence de tout un tas de réformes catholiques propres aux uns et aux autres et le mot « Anglican » avait été évoqué au sujet d’un certain Henri VIII, roi d’Angleterre, essayant de se soustraire à l’emprise du Vatican et du Pape afin de pouvoir divorcer de sa femme pour en épouser une autre. Mais le souvenir était trop vague et il aurait été suicidaire de s’étaler sur le sujet avec si peu d’informations.
Pourquoi ce type lui demandait-il ça ?
Méfiance.
L’Olmèque se racla la gorge avant de tenter une diversion.
– La curiosité est un vilain défaut, mon fils.
L’autre blêmit et se confondit en excuses.
– Oh ! Je ne voulais pas vous offenser, Padre, c’est que… mais c’est pas grave, assura-t-il, comme pour pouvoir embrayer sur un autre sujet.
Et de fait. Il se tut quelques secondes, cherchant ses mots.
– Padre, ça fait longtemps que je ne me suis pas confessé et j’aurais voulu savoir si…
Comme le jeune homme n’osait pas le regarder dans les yeux, il ne vit pas la petite panique qui naquit dans le regard de l’Olmèque.
« Oh ! Putain ! »
– Heu, commença Calmèque un peu hésitant. Vous n’avez pas de curé sur cette île ?
Le jeune homme se tortilla un peu en signe d’embarras.
– Si Padre, mais le curé de notre paroisse, c’est mon oncle et… il y a des choses que j’ai pas envie de lui raconter, même si c’est un homme d’église… vous comprenez, tenta-t-il de le prendre à témoin avec un petit sourire entendu.
On ne peut plus tendu, Calmèque esquissa un semblant de sourire compatissant.
– Mmmmh…
Pendant ce temps, l’autre continuait son plaidoyer.
– Du coup, je me disais que c’était l’occasion, vous êtes de passage, vous connaissez personne,…
– Ha bah oui, c’est l’idéal ! ne put s’empêcher d’ironiser Calmèque.
Un silence gêné vint s’insinuer entre les deux hommes.
– Alors ? insista le jeune gaillard.
– Et bien, balbutia Calmèque, je suppose que je ferais un piètre homme de foi si je ne pouvais accorder mon écoute à une personne dans le besoin.
Le jeune Espagnol se détendit d’un coup, comme si on venait de lui retirer un poids monstrueux des épaules.
– Oh ! Padre, c’est tellement charitable de votre part de m’accorder un peu de votre précieux temps !
– Mais c’est normal, mentit l’Olmèque. Mais là, tout de suite ça ne va pas être possible, se déroba-t-il. J’ai des choses à faire.
– Ce n’est rien, s’empressa de répondre l’Espagnol avec enthousiasme. Je comprends. Demain ?
Calmèque se désola de sa détermination mais vit, dans ce délai salutaire, l’opportunité de demander un cours accéléré à celui qui l’avait foutu dans cette merde avant d’être jeté, dès le lendemain, entre les griffes du sacerdoce.
– Absolument ! se réjouit faussement l’Olmèque. Demain.
« On va bien s’amuser ! »
Et sur ce, le jeune homme le salua et Calmèque, dépité, regarda son ouaille s’éloigner en trottinant, un énorme sourire accroché aux lèvres.
– Ha, au fait, je m’appelle Iñacio, je suis le jardinier de l’hacienda, lui lança-il avant de disparaître derrière un des Murs de la propriété.
Pantois, Calmèque resta planté là quelques secondes avant de faire une grimace.
« Ca, c’est fait… »

Vingt minutes plus tard, Calmèque interrogeait les hommes de Don Alazar qui montaient la garde devant le Nazaré. Malheureusement, ces derniers n’avaient vu personne descendre du navire. La Comtesse était donc sur le bateau. Il se demanda que faire. Rester là en planque pendant des heures ? Oui, certes, c’était une solution, mais ça ne l’enchantait guère. Il lui vint alors à l’idée de mettre la main sur Andrès, le jeune mousse, afin qu’il fasse le guet pour lui. Il savait qu’il pouvait lui faire confiance à ce gamin.
Mais pas certain de la stratégie à adopter, il laissa ses pensées vagabonder un peu et se perdit un moment dans la contemplation de la belle caravelle, qui se dessinait, avec sa voilure affalée, comme une ombre chinoise sous le soleil vertical, ça éblouissait un peu, il fut tenter de faire quelques chose qu’il n’avait plus fait depuis longtemps, mais il se ravisa, quelqu’un pourrait le voir et ce n’était pas le moment de passer pour encore plus étrange qu’il ne l’était déjà.
Il s’était assis sur des caisses en bois recouvertes de toiles de jute avec des inscriptions peintes grossièrement en noir : « Manzanas Valencia ». Des pommes destinées à la ville de Valence, sans doute.
Discrètement, il passa sa main sous la toile protectrice pour essayer de voler un fruit, histoire de passer le temps, mais il fut brusquement stoppé dans son mouvement. Son attention venait d’être attirée par une chevelure cuivrée qui se faufilait au milieu des rangées de marchandises en attente sur le quai, il aurait reconnue ces boucles rousses claires entre mille. Il suivit le joli feu follet des yeux, elle ne l’avait pas vu. Il la vit se glisser à bord du Nazaré et sa silhouette se diriger vers le château arrière, où se trouvait la cabine de Mendoza.
« Qu’est-ce qu’elle fiche ? »
Il hésita. Quelle raison pouvait bien avoir la rouquine pour se glisser en douce dans la cabine du Capitaine ? Il fallait qu’il sache, c’était plus fort que lui, il aurait mieux fait de l’ignorer, mais il n’y arrivait pas. Il s’en voulut d’être aussi faible quand il s’agissait de la Musicienne. Et ce fut mu par la curiosité qu’il décida de la suivre. Espérait-il qu’elle soit dans de meilleures dispositions qu’en matinée et qu’ils puissent se réconcilier ? Fallait pas rêver.
Il quitta donc ses cageots de pommes pour monter à bord de la fière caravelle au bois sombre. Il fit attention afin de rester discret, il voulait savoir ce qu’elle trafiquait. Il mit pieds sur le pont. Erin n’était pas visible. C’était curieux de revenir sur ce navire déserté de son équipage et de sa vie. C’était même un peu sinistre. Mais Calmèque chassa ces considérations inappropriées en cet instant pour se reconcentrer sur sa mission. Il s’approcha donc à pas de loup de la cabine de poupe. Il posa son oreille contre la porte de bois épais et entendit une succession de petits bruits sourds.
La cabine n’avait qu’une fenêtre et elle était de l’autre côté, inaccessible sans acrobaties. Le plus simple consistait à ouvrir la porte d’un trait et de la confondre, la mettant en demeure de s’expliquer. Il inspira profondément et s’exécuta. Il ouvrit le battant d’un geste rapide, laissant la porte s’abîmer contre le Mur et terminer sa course dans un petit fracas. La belle jeune femme sursauta avec un petit cri de surprise, elle se retourna vivement, les yeux écarquillés, sa pupille réduite à sa plus simple expression, laissant visible la presque totalité de son iris bleu ciel. Quand elle reconnu Calmèque, qui n’avait pas bougé d’un poil et se contentait de la dévisager, la tête sensiblement penchée de côté, elle expira bruyamment et ferma les yeux, relâchant ses muscles.
– Oh, c’est toi, fit-elle soulagée, tu me faire peur !
Elle n’avait plus du tout l’air renfrogné du matin, elle lui décocha même un adorable sourire, tant elle était contente que ce ne soit pas quelqu’un d’autre, sans doute. Que cachait-elle ?
Calmèque était sur la défensive, peu disposer à se laisser amadouer aussi facilement, il avait encore en travers de la gorge leur querelle, bien malgré lui. Pas si simple de passer l’éponge.
– Que fais-tu ? lui demanda- t il simplement d’une voix qu’il voulu froide.
Erin se mordit un peu la lèvre inférieure à la façon d’une petite fille. Elle savait bien qu’elle ne s’en tirerait pas à si bon compte. Elle réfléchit à la meilleure façon de s’en sortir. Elle fit la moue et tendit un carnet de cuire brun maintenu fermé par une lanière de la même matière. Calmèque le regarda sans faire le moindre geste pour le saisir et la jeune femme n’insista pas.
– J’ai séjourné sur ce bateau durant des mois, se justifia-t-elle. Je partager la cabine du Capitaine des pirates la plupart du temps et… je cacher mon carnet de voyage dans cette cabine.
Et joignant le geste à la parole, elle montra à l’Olmèque un trou escamoté dans une des parois du Mur du fond, un petit compartiment secret auquel on accédait en descellant une planche mal ajustée. Calmèque croisa les bras.
– Ce n’est rien d’important, assura l’Irlandaise.
– Si c’était sans importance, pourquoi attendre que tout le monde soit descendu du bateau pour venir le récupérer en cachette, ne me prends pas pour un con.
– C’est juste que je pas vouloir qu’on me pose des questions sur le carnet. C’est personnel, se justifia-t-elle.
Il n’aurait pas su dire pourquoi, mais quelque chose le chipotait. Comme une pièce de puzzle qui s’emboitait mal malgré que le motif semble être le bon. Il la vit s’avancer vers lui en faisant la moue, une moue d’enfant gâté, les mains dans son dos.
– Et si on oubliait notre petite dispute ? proposa-t-elle en minaudant. On est seul, personne ne viendrait nous déranger…
« Misérable tentative de diversion » se dit Calmèque. Mais si elle partait sur ce terrain, il savait qu’il n’en mènerait pas large bien longtemps.
Le problème résidait dans le fait que les cabines de ce bateau étaient désespérément petites et qu’en quelques pas, la délicieuse musicienne, sans gêne, était déjà presque sur lui. Le temps n’était plus à la réflexion savamment construite, mais à la survie.
Tous les voyants étaient au rouge et clignotaient : DANGER ! DANGER !
Et Calmèque se sentait comme un lapin pris dans les phares d’une voiture. Exactement comme la première fois, quelques jours plus tôt.
Stratégie de base, il jeta un coup d’œil à la porte non loin de lui, pour voir si une retraite était encore envisageable. Mais la rouquine, et tout ce qu’elle représentait d’ingérable, était tout près. Bien trop. A présent, il pouvait entendre sa respiration se mêler à la sienne. Il déglutit une salive presque devenue inexistante.
Ca se voyait qu’il était à deux doigts de… ? De quoi d’ailleurs ? Paniquer ? S’évanouir ? Supplier et promettre qu’il ne se mêlerait plus jamais de ses affaires ? Mais comment pouvait-on se mettre dans des états pareils ?
Toute la communauté masculine mondiale serait partagée entre l’hilarité et la consternation si elle le voyait. Il se trouvait pathétique.
Mais ça ne semblait pas la déranger, elle, au contraire, comme la première fois, la situation la récréait, visiblement beaucoup. Il la soupçonnait de plus en plus d’être une créature vile et sadique, se repaissant des émotions en pagaille de pauvres hères dans son genre. Il sentit les mains de la jeune femme lui enlacer délicatement la taille et d’instinct, il chercha des siennes quelque chose à agripper autour de lui, comme pour garder l’équilibre. Un objet tangible, n’importe quoi auquel se raccrocher, mais ses doigts ne trouvèrent, comme appui, que la paroi de bois du bateau et du vide. En dernier recours, il ferma les yeux. Peut-être que s’il ne la voyait plus… Ca marchait bien pour les autruches alors pourquoi pas pour lui ?
Dans sa tête, étrangement, un improbable petit dialogue s’était improvisé entre sa raison et ses sentiments :
– Non mais, t’es sérieux là ? T’as un canon qui te tombe dans les bras et ta stratégie c’est d’être aussi réactif qu’un poireau qui se fait attaquer par un troupeau de limaces ?
– Je pense pas qu’on dise « troupeau » pour des limaces…
– Oh toi ! Ta gueule ! On n’en serait pas là si t’avais un peu plus de couilles !
– Sois pas si agressif, je fais ce que je peux.
– Oui bah, on n’est pas près de se reproduire…
– C’était pas au programme…
– Mwouais, bah maintenant on sait pourquoi !
Note pour plus tard : en proie à la panique, son ciboulot était capable de digressions complètement débiles !
De son côté, faisant durer le « plaisir », la rouquine souriait, les yeux mi-clos, s’amusant du trouble dans lequel elle plongeait sa victime, ses lèvres effleurant son visage par intermittence. Comme des petites touches de pinceau sur une toile au motif délicat… ou un chat qui jouait avec un oiseau, au choix.
– Il faudra un jour que tu expliquer pourquoi ça te faire peur à ce point-là, lui susurra-t-elle. Je vais pas te manger.
Ça, ça restait à prouver !
Calmèque se la représenta, alanguie dans un lit, occupée à se curer les dents avec une de ses phalanges, après qu’elle l’ait grignoté lentement durant des heures, à la façon d’une mante religieuse. Un peu agacé par sa cervelle qui partait dans tous les sens, il essaya de chasser cette image parasite et s’entendit essayer de balbutier quelque chose, mais l’Irlandaise le fit taire en posant ses lèvres sur les siennes avec beaucoup de douceur.
– Tais-toi, souffla-t-elle.
Ce contact, beaucoup plus tendre qu’il ne l’avait appréhendé, le surprit de façon étonnamment agréable, exit la mante religieuse, et il se détendit très légèrement, décrispant ses doigts toujours cramponnés à la paroi de la cabine. Erin s’en rendit compte et en profita pour raffermir un peu son étreinte.
– Tu as le droit de me prendre dans tes bras aussi, lui murmura-t-elle malicieusement.
Cette réflexion arracha à l’Olmèque un sourire discret, les lèvres de la Musicienne toujours posées sur les siennes. Et il s’exécuta, non sans une petite hésitation de dernière minute. De toutes façons, il n’avait pas le choix, aucun échappatoire n’était possible à ce stade. Ceci dit, il n’avait plus trop envie de fuir. Il avait eu peur de ne pas aimer et de se forcer à une étreinte malhabile et peu naturelle. Mais il se surprit à y trouver son compte finalement. Erin ayant su trouver la juste approche à adopter, le parfaite dose de douceur et de fermeté.
Le temps resta en suspend de longues minutes. Puis, sentant qu’elle ne devait pas trop brusquer les choses, Erin décida de s’en tenir là, déjà contente de ce premier pas, et elle délaissa ses lèvres pour poser sa tête sur son épaule, juste comme ça, tendrement. Comme un petit écureuil qui se lovait au creux d’un branche.
– Je suis désolée pour le pari, déclara-t-elle au bout d’une minute, la voix à peine audible.
Elle sentit la respiration du petit homme s’interrompre une fraction de seconde et elle comprit qu’il lui pardonnait parce qu’il la serra un peu plus contre lui. Sans un mot.
Modifié en dernier par Anza le 08 juin 2021, 12:08, modifié 2 fois.
8) Fane absolue de la 1ère saison, certes imparfaite, mais avec tant de qualités qu'on peut lui passer beaucoup de choses !
Perso préféré : Calmèque, cherchez pas, mon psy a jeté l'éponge ! MDR

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Re: FANFIC : "Au-delà des Mers" - republication

Message par TEEGER59 »

Anza a écrit : 31 mai 2021, 23:17 Par comparaison, son peuple à lui n’aurait pas fait dans le bucolique. Ils auraient installé des climatiseurs d’air, aussi peu esthétique que bruyants et énergivores. Il fit la moue.
:arrow: J'adore ces anachronismes! :x-):
Anza a écrit : 31 mai 2021, 23:17 L’Olmèque, blême, fit le tour de la pièce des yeux plusieurs fois, comme pour bien prendre la mesure de ce foutoir. Puis il gonfla ses joues et arqua ses sourcils dans une expression de profond dépassement. C’était presqu’une prouesse d’arriver à mettre un bordel pareil en si peu de temps !
:arrow: Si, si! Quand on veut, on peut! :lol:
Anza a écrit : 31 mai 2021, 23:17 Comme le jeune homme n’osait pas le regarder dans les yeux, il ne vit pas la petite panique qui naquit dans le regard de l’Olmèque.
« Oh ! Putain ! »
:arrow: J'ai eu la même réaction hier soir! :lol:
Anza a écrit : 31 mai 2021, 23:17 – Si Padre, mais le curé de notre paroisse, c’est mon oncle et… il y a des choses que j’ai pas envie de lui raconter, même si c’est un homme d’église…
:arrow: Tu m'étonnes!
Anza a écrit : 31 mai 2021, 23:17 Calmèque se désola de sa détermination mais vit, dans ce délai salutaire, l’opportunité de demander un cours accéléré à celui qui l’avait foutu dans cette merde avant d’être jeté, dès le lendemain, entre les griffes du sacerdoce.
:arrow: Pour y être, il y est! :x-):
Anza a écrit : 31 mai 2021, 23:17 – Absolument ! se réjouit faussement l’Olmèque. Demain.
« On va bien s’amuser ! »
:arrow: Si tu écris cette scène, je sens que l'on va bien se marrer, en effet!
Anza a écrit : 31 mai 2021, 23:17 il fut tenter de faire quelques chose qu’il n’avait plus fait depuis longtemps, mais il se ravisa, quelqu’un pourrait le voir et ce n’était pas le moment de passer pour encore plus étrange qu’il ne l’était déjà.
:arrow: Crapahuter à quatre pattes pour grimper?
Anza a écrit : 31 mai 2021, 23:17 « Qu’est-ce qu’elle fiche ? »
Il hésita. Quelle raison pouvait bien avoir la rouquine pour se glisser en douce dans la cabine du Capitaine ?
:arrow: Bonne question!
Anza a écrit : 31 mai 2021, 23:17 Il fallait qu’il sache, c’était plus fort que lui, il aurait mieux fait de l’ignorer, mais il n’y arrivait pas.
:arrow: Ce n'est pas lui qui disait il n'y a pas 5 minutes que la curiosité était un vilain défaut? :lol:
Anza a écrit : 31 mai 2021, 23:17 Elle fit la moue et tendit un carnet de cuir brun maintenu fermé par une lanière de la même matière.
Anza a écrit : 31 mai 2021, 23:17 – Si c’était sans importance, pourquoi attendre que tout le monde soit descendu du bateau pour venir le récupérer en cachette, ne me prends pas pour un con.
:arrow: Toujours ce langage fleuri! :x-): :x-): :x-):
Anza a écrit : 31 mai 2021, 23:17 Toute la communauté masculine mondiale serait partagée entre l’hilarité et la consternation si elle le voyait. Il se trouvait pathétique.
:arrow: Allez la crevette! Sois un homme!
Anza a écrit : 31 mai 2021, 23:17 Peut-être que s’il ne la voyait plus… Ca marchait bien pour les autruches alors pourquoi pas pour lui ?
:arrow: J'ai éclaté de rire.
Anza a écrit : 31 mai 2021, 23:17 Dans sa tête, étrangement, un improbable petit dialogue s’était improvisé entre sa raison et ses sentiments :
– Non mais, t’es sérieux là ? T’as un canon qui te tombe dans les bras et ta stratégie c’est d’être aussi réactif qu’un poireau qui se fait attaquer par un troupeau de limaces ?
– Je pense pas qu’on dise « troupeau » pour des limaces…
– Oh toi ! Ta gueule ! On n’en serait pas là si t’avais un peu plus de couilles !
– Sois pas si agressif, je fais ce que je peux.
– Oui bah, on n’est pas près de se reproduire…
– C’était pas au programme…
– Mwouais, bah maintenant on sait pourquoi !
:arrow: Là aussi! :x-):
Anza a écrit : 31 mai 2021, 23:17 Calmèque se la représenta, alanguie dans un lit, occupée à se curer les dents avec une de ses phalanges, après qu’elle l’ait grignoté lentement durant des heures, à la façon d’une mante religieuse.
:arrow: Quel tableau!
Anza a écrit : 31 mai 2021, 23:17 Un peu agacé par sa cervelle qui partait dans tous les sens, il essaya de chasser cette image parasite et s’entendit essayer de balbutier quelque chose, mais l’Irlandaise le fit taire en posant ses lèvres sur les siennes avec beaucoup de douceur.
:arrow: On y arrive!
Anza a écrit : 31 mai 2021, 23:17 Cette réflexion arracha à l’Olmèque un sourire discret, les lèvres de la Musicienne toujours posées sur les siennes. Et il s’exécuta, non sans une petite hésitation de dernière minute. De toutes façons, il n’avait pas le choix, aucun échappatoire n’était possible à ce stade. Ceci dit, il n’avait plus trop envie de fuir. Il avait eu peur de ne pas aimer et de se forcer à une étreinte malhabile et peu naturelle. Mais il se surprit à y trouver son compte finalement.
:arrow: Eh bien, voilà! Ce n'était pas si difficile!

C'est toujours aussi bien écrit, et aussi drôle. Merci pour ce moment de détente.
:Laguerra: : AH! Comme on se retrouve!
:Mendoza: : Ma première leçon ne t'a pas SUFFIT?
:Laguerra: : Cette fois, tu ne t'en sortiras pas si FACILEMENT!
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