FANFIC : "Au-delà des Mers" - republication

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Anza
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Re: FANFIC : "Au-delà des Mers" - republication

Message par Anza »

TEEGER59 a écrit : 07 juin 2021, 22:45
Anza a écrit : 07 juin 2021, 20:20 Les dents aussi, on une âme (comme Morbak et Mouchame)
Tu aimes vraiment Les Inconnus! :x-):
Bah, faut reconnaître qu'ils sont iconiques, ils ont bercé notre génération ;)
Avec Astier, c'est ceux que je cite le plus souvent (C'est pas faux ;) )

- Nous y sommes allés en tapinant.
- En tapinois, corrigea le roi, blasé.
- Vous êtes sûre ?
- Oh oui..., faites-moi confiance...

:lol: :lol: :lol: :lol:
8) Fane absolue de la 1ère saison, certes imparfaite, mais avec tant de qualités qu'on peut lui passer beaucoup de choses !
Perso préféré : Calmèque, cherchez pas, mon psy a jeté l'éponge ! MDR

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Re: FANFIC : "Au-delà des Mers" - republication

Message par Anza »

CHAPITRE 35

Crochetage et verticalité

– Bon, on est d’accord, récapitula le Navigateur en réajustant pantalon et ceinturon, l’humeur un peu renfrognée, tu cuisines Calmèque uniquement à la verticale !
La mine récréée, la belle Inca aux cheveux de geais, eut envie de signifier à son amant qu’une quantité de choses très agréables étaient faisables à la verticale, mais elle jugea inopportun de mettre de l’huile sur le feu, même si ça la démangeait singulièrement. Et comme si l’Espagnol pouvait lire dans ses pensées, ce dernier prit un air suspicieux en la toisant de haut en bas, ayant momentanément cessé de se rhabiller.
– Et ne me dis pas, lui assena-t-il, qu’on peut faire des tas de trucs à la verticale !
Marinchè se pinça les lèvres pour tenter de garder son sérieux. Et c’est, toute chaloupante, le sourire en coin, qu’elle ondula vers son amant jusqu’à parvenir à sa hauteur et lui déposer un baiser à la commissure de ses lèvres.
– Verticalité et chasteté… promis.
Un grognement ténu vibra dans la gorge de Mendoza. Sans qu’il puisse l’empêcher, des images très dérangeantes, de l’Olmèque et de sa bien-aimée, venaient de s’imposer à lui et il tentait de n’en rien laisser paraître tout en s’efforçant de renvoyer, ad patres, sa traitresse d’imagination.
– Mouais…, fit-il bien plus irrité qu’il ne l’aurait voulu.
Et, bouillant intérieurement, il préféra ne rien rajouter. La jalousie avait ça de grotesque, on avait beau savoir qu’on avait rien à craindre, le simple fait d’imaginer…, même des choses improbables…
« Soyons sérieux, Calmèque et Marinchè »
Il tenta de se convaincre que c’était parfaitement impossible… mais l’était-ce vraiment ? Cette simple pensée fit déferler en lui un tumulte qu’il eut toutes les peines du monde à contenir. S’il avait été seul, il aurait volontiers fracassé un ou deux bibelots innocents pour se calmer les nerfs, mais il parvint à conserver cette attitude impassible qui lui était propre et derrière laquelle il se retranchait la plupart du temps. L’Espagnol s’en voulait d’être ainsi la marionnette impuissante de cette émotion encombrante. Et il planta ses yeux sombres dans ceux de l’Indienne.
– Je plaisante pas Marinchè, si j’apprends que vous avez fait des trucs pas catholiques.
Il hésita, cherchant ses mots.
– C’est lui que je tue, déclara-t-il d’une voix à la fois velours et tranchante.
Loin de se laisser impressionner, Marinchè pencha sa tête de côté en faisant la moue.
– Tu te fais du mal, mon amour. Et je vais finir par croire que tu aimes ça, s’amusa-t-elle, le ton sensuel, en passant son index sur le torse de son homme, laissant envisager quelques jeux érotiques sortant des sentiers battus.
Le Navigateur, toujours sur la défensive, ne frémit pas, et pourtant, cette dernière réflexion avait balayé bien loin les énervantes images de Calmèque et de sa dulcinée, pour être remplacées par des postures entre lui et son amante qui ne manquèrent pas de l’émoustiller. Et c’est presqu’à regret qu’il la vit faire volte face et s’éloigner en balançant exagérément ses hanches de gauche à droite, le plantant là, avec son émoi en pagaille, avant de sortir de leur chambre.
Un peu plus loin, dans le couloir menant à l’ensemble des chambres des invités, ils virent Jimenez sortir de ses appartements. Son habituelle mine imperturbable arrimée à son visage taillé au silex. Le longiligne Second du Nazaré les salua sans qu’aucune expression visible ne vienne modifier sa physionomie. Etrangement, ce manque de mobilité faciale ne le rendait pas antipathique. Au contraire, Jimenez avait une inexpressivité curieusement rassurante. Il y avait dans le visage du Second, quelque chose de calme et de nonchalant qui inspirait confiance. Un peu comme un professeur d’université, pétri de connaissances, ou un sage ayant atteint l’illumination tranquille, n’ayant plus rien à prouver et qui ne demandait qu’à partager son immense savoir en toute équité. Un sorte de Bouddha, tout en longueur.
– Jimenez ! fit Mendoza sur un ton badin, tout se passe bien ?
– La mer est sereine et le vent nous offre ses alizés, mon Capitaine, répondit ce dernier pour signifier à Mendoza que tout allait à merveille.
La Navigateur apprécia la métaphore et le gratifia d’un sourire.
– Tu as vu Calmèque ce matin ? interrogea Marinchè.
Jiménez fit non de la tête.
– Par contre, hier soir, remarqua-t-il, j’ai ramené notre musicienne ivre morte. Ils dorment peut-être encore.
L’expression de Mendoza se teignit d’une nuance plus sombre.
– Erin a dormi dans la chambre de Calmèque ?
– Oui, répondit placidement le Second, sentant que ça semblait inquiéter le Navigateur, mais ne comprenant pas vraiment pourquoi.
Un soupir d’agacement, venant ponctuer un instant de flottement, fut la seule réponse du bel Espagnol et il se pinça furtivement l’arrête du nez.
– C’est de ma faute, j’aurais du prévenir tout le monde, se fustigea Mendoza.
Il inspira profondément avant de s’expliquer.
– Hier j’ai ordonné à Calmèque, pour sa sécurité, de se faire passer pour un prêtre, je me suis dit que ça noierait le poisson.
– Han ! lâcha Jiménez, venant brusquement de percuter un événement survenu quelques heures plus tôt. C’est pour ça qu’on m’a demandé s’il était Anglican.
– Et tu as répondu quoi ? s’inquiéta vivement le Capitaine.
– Bah, commença le Second, j’ai bien senti que c’était une question piège et j’ai profité d’avoir du pain dans la bouche pour dire un truc du genre : « Mmmmmnrbbbzbbbbbbbbrr »… et le gars a pas osé me demander de répéter, précisa-t-il.
– Et c’est une excellente réponse ! s’exclama une Marinchè rassurée, prenant son homme à témoin.
Mendoza se détendit mais se fit la réflexion qu’il allait devoir mettre les points sur les « i » avec l’Olmèque, histoire de tous chanter le même refrain à l’unisson, sans quoi, ils allaient droit à la catastrophe ! Il se dit aussi qu’après avoir évité l’Irlandaise pendant deux mois sur Le Nazaré, il était regrettable que le petit homme se soit enfin décidé à passer à l’action pile au moment où il ne fallait pas.
D’un autre côté, le mal était fait, ne valait-il pas mieux garder ce cap malencontreusement pris ?
« Anglican »… après tout, pourquoi pas ? Les gens étaient tellement friands d’histoires farfelues et enclins à vouloir croire que les bizarreries n’existaient qu’ailleurs, que prétendre qu’un prêtre à l’allure étrange, était en fait un catholique d’outre-Manche n’était pas si bête. Sans compter que, le cas échéant, La Comtesse était en possession un saufconduit royal signé de la main de Catherine d’Aragon, Reine d’Angleterre. Quelle meilleure excuse pour se trimballer dans ses bagages un curé anglais à l’apparence un peu curieuse, que de faire croire qu’il avait été mandé par sa Majesté en personne et qu’il était sous sa protection, voyageant en compagnie d’une de ses amies chères ?
Mendoza trouvait que l’histoire prenait sacrément forme, encore quelques détails qui ajouteraient de la véracité au tableau, et il finirait presque par croire à ses fariboles tant elles commençaient à sembler plausibles.
Content de lui, l’Espagnol esquissa une petite moue satisfaite en hochant discrètement la tête, les bras croisés sur sa poitrine.
« Très bien tout ça. Très très bien… »
– On peut participer ? questionna subrepticement l’Indienne qui observait le Navigateur retranché dans sa tête depuis de longues minutes.
Mendoza lui adressa un sourire enjoué et, regardant tour à tour ses deux compagnons de voyage, il dit :
– Pas d’inquiétude, tout le monde aura un rôle ! Ce sera une pièce magnifique, assura-t-il à la façon d’un metteur en scène, reprenant sa marche et laissant nos deux compères médusés. Magnifique !
– Tu crois qu’on doit s’inquiéter ? fit Jiménez d’un ton soupçonneux.
L’Indienne se contenta de regarder Mendoza s’éloigner en plissant les yeux, l’air méfiant.


A quelques encablures de là, la Comtesse De Messy mettait pied à terre, quittant en toute discrétion le bord du Nazaré. Elle s’était ceinte d’une tenue des plus simples, à peine mieux vêtue qu’une manante, ne permettant en rien de deviner sa qualité, très certainement, afin de ne pas se faire remarquer. Où allait-elle ? Dans quel but ? Pourquoi avait-elle refusé l’invitation à séjourner à l’hacienda ? Pourquoi préférer, au confort d’une maison cossue, l’exigüité d’une cabine de bateau ? Autant de questions qui attendaient une réponse, mais la mystérieuse aristocrate gardait jalousement ses secrets.
« Plus pour longtemps » pensa Calmèque, un petit sourire malicieux aux lèvres.
Depuis la cabine du Capitaine, tapis dans l’alcôve de proue, et aussi silencieux que possible, lui et Erin avaient repéré le départ inespéré de la Comtesse. Ca tombait on ne peut mieux, il était grand temps de faire la lumière sur les cachotteries sibyllines de cette goule endimanchée.
Sans dire un mot, de peur d’être démasqués, les deux complices attendirent avec précaution que la donzelle ne soit plus en vue avant de sortir de leur cachette. Tandis qu’ils se dirigeaient, d’un pas soutenu, vers l’escalier qui descendait aux cabines, Calmèque se mit en devoir d’organiser la manœuvre.
– Bon alors, toi, dit-il à l’intention de l’Irlandaise, tu restes sur le pont et tu fais le guet. Et moi…
Mais il fut coupé net dans son élan.
– Dans quel rêve tu me donnes des ordres ?
Calmèque se figea, peut-être son ton avait-il été un peu directif ? Certes, mais il ignorait combien de temps ils avaient devant eux et voulait être efficace. Une telle aubaine ne se représenterait peut-être pas de si tôt ! Ou alors la rouquine était, par principe, en conflit systématique avec toute forme d’autorité ? Ce qui, à bien y réfléchir, collait assez bien au personnage. Derrière ses grands yeux angéliques, la musicienne avait fait montre, à maintes reprises, d’un caractère qui tranchait radicalement avec ses airs de poupée de porcelaine.
Calmèque prit un air pincé.
– Désolé, s’excusa-t-il en essayant de rester courtois et de ne pas envenimer les choses tout en évitant de perdre trop de temps, mais il me semble logique que l’un de nous reste pour surveiller.
– Parfait, acquiesça la jolie rousse, c’est toi qui reste.
Et sur ce, elle reprit la direction des cabines. L’Olmèque n’eut d’autres recours que de lui barrer la route avec un petit rire moqueur.
– Doucement ma jolie ! Parce que tu sais crocheter une serrure peut-être ?
L’Irlandaise le détailla avec un air de bovin.
– Bah évidement ! Comment tu crois que je me suis échappée du couvent ?
Calmèque s’était attendu à tout sauf à cette réponse acerbe et il balbutia quelques sons informes qui décidèrent, tout compte fait, de ne pas se risquer à passer le seuil de ses lèvres.
– Je sais pas, bredouilla-t-il d’une voix mal assurée presque pour lui-même, dans le mot « couvent » y’a « vent », je m’étais bêtement figuré quelque chose d’assez « ouvert »…, tenta-t-il de plaisanter.
Erin fronça les sourcils et une moue légèrement irritée naquit sur son joli minois.
– Non. Niveau ouverture, c’était pas ça ! assura-t-elle un peu cinglante.
Et elle reprit son chemin.
– En plus, si y’a des documents en Anglais, moi, au moins, je pourrai les lire ! ajouta-t-elle en disparaissant dans la coursive.
Là, elle marquait un point. Calmèque s’immobilisa, arqua ses fins sourcils blancs et chercha du regard une solution, comme si l’attitude à adopter était cachée là, sous une poulie, un sceau de poix ou le tissus des voiles. Mais il dût rapidement se rendre à l’évidence qu’aucun de ces objets ne lui viendrait en aide. Il sifflota un quart de seconde, l’air de pas y toucher, jeta un coup d’œil par-dessus le balustre dans la direction où avait disparu l’aristocrate, souffla bruyamment, s’autorisa une courte introspection (très courte !) et n’y tenant plus, il s’élança dans les entrailles du navire, talonnant la rouquine.
– Erin ! Attends !
– Je pensais, taquina la jeune femme, qu’il fallait que quelqu’un faire le guet ?
– Oui ben, elle va pas revenir en cinq minutes ! tenta de se convaincre l’Olmèque qui n’avait pas du tout envie de rester sur le pont à attendre sans rien faire.
L’Irlandaise n’en pensait pas moins.
– Typique, se contenta-t-elle de dire.
Calmèque fit la grimace.
– Comment ça, typique ?
Elle lui décocha le plus déconcertant des sourires. Mélange de douce réprimande, de subtile moquerie, le tout avec un zeste de condescendance.
– Typique des hommes, précisa-t-elle. Une femme peut rester se faire chier à faire le guet mais pas un homme, un homme sait crocheter une serrure mais pas une femme,…
Calmèque aurait aimé lui opposer son point de vue en une cohorte de mots précis et choisis afin de se disculper de ces odieuses accusations sexistes mais il se ravisa, réalisant qu’elle n’avait pas complètement tort. C’est donc un peu contrit, qu’il prit le parti d’observer un religieux silence pendant quelques minutes, espérant que ça suffirait à le faire pardonner.
C’est ainsi qu’il la regarda s’agenouiller devant la porte de la Comtesse, jauger le trou de la serrure, et sortir de sa ceinture un petit crochet de métal qu’elle ajusta en le courbant un peu plus, avant de l’enfoncer dans l’orifice. Il l’observa farfouiller patiemment et méthodiquement, espérant secrètement (et sournoisement), qu’elle n’y arriverait pas (ce qui aurait bien arrangé ses affaires). Mais quand il entendit le bruit caractéristique d’une serrure qui se déverrouille, il sut qu’il allait en entendre parler pendant des années.
Et c’est une mine un peu dépité par cette perspective qu’Erin découvrit, quand elle se releva et tourna la tête dans sa direction pour lui lancer une expression de défi et de satisfaction personnelle.
– Sept secondes, déclara-t-elle, les yeux brillants d’une lueur malicieuse et espiègle, où fanfaronnait une pointe d’arrogance, tandis qu’elle déposait un rapide baiser sur la joue droite de l’Olmèque.
Elle poussa la porte de la cabine qui s’ouvrit en grand et l’invita à la précéder, en lui exécutant une révérence exagérée.
– Si mon Mâle et Maître veut bien se donner la peine…
Calmèque se mordit l’intérieur de sa lèvre inférieure et s’interdit de commenter, c’était de bonne guerre, mais il aurait sa revanche.
Alors qu’ils pénétraient dans la petite pièce plongée dans l’obscurité, Erin se mit en quête de trouver une bougie à allumer, mais Calmèque l’en dissuada et il lui conseilla de se rendre dans l’une de leurs deux cabines respectives pour en ramener une lampe à huile.
Munie de la précieuse lumière, l’Irlandaise reparut une minute plus tard.
Calmèque, quant à lui, avait déjà commencé à fouiner ici et là, sa vision lui permettant de voir aussi bien dans le noir qu’en plein jour.
Quelques breloques sans importance, une sorte de jeu de cartes un peu sinistres était étalé sur la petite table selon un tirage qui devait avoir une signification pour La Comtesse puisqu’elle avait gribouillé quelques notes s’y référant. Des histoires de lune favorable et de solstice imminent. De la littérature ésotérique à laquelle l’Olmèque ne prêtait aucune foi. La jolie rousse s’attarda sur le tirage et ne reconnut aucune figure familière, ce jeu de cartes divinatoires lui était inconnu. Ils se séparèrent et parcoururent quelques documents qui ne livrèrent, après lecture, aucun renseignement exploitable ou révélateur. C’est alors que Calmèque trouva une petite malle en bois, cachée sous une couverture. Erin, ayant fait chou blanc dans le reste de la pièce, le rejoignit.
Malheureusement, la malle était scellée à l’aide d’un gros cadenas que la rouquine souleva pour en observer la fabrication. Calmèque, quant à lui, commençait à éprouver un petit malaise. Quelque chose venait de titiller sa vigilance.
– Je n’ai jamais vu de cadenas comme celui-là, remarqua Erin. Et la serrure est très étroite, quel genre de clef rentre là-dedans ? se demanda-t-elle à haute voix.
Calmèque avait bien une réponse, mais elle ne lui plaisait pas. Ce genre de mécanisme n’avait pu être forgé que par un peuple ayant au moins une technologie équivalente au sien. Et cette découverte le plongeait dans une émotion qu’il avait du mal à identifier. Appréhension ? Peur ? Espoir ? Son cœur s’était mis à battre plus vite. D’où cette femme tenait-elle un cadenas avec une serrure sécurisée à plusieurs points ? Il y avait là un mystère dont la solution reposait peut-être précisément dans le contenu de la petite malle. Par contre, il faudrait plus qu’un morceau de fil de fer pour venir à bout de ce sceau de métal. A vrai dire, à moins de le briser ou d’avoir la clef… L’Olmèque pesta intérieurement. Ils allaient devoir revoir leur stratégie, De Messy ne leur avait, de toutes évidences, rien laissé à se mettre sous la dent, à part des spéculations. Et au lieu d’avoir livré des réponses, cette petite visite impromptue n’avait, au final, amené que son lot d’interrogations supplémentaires.
– Tu as déjà vu ce genre de cadenas ? s’enquit la musicienne qui avait bien vu que l’expression de son compagnon s’était assombrie.
– Oui, avoua-t-il, la voix un peu éteinte. Mon peuple en façonnait de pareils.
Cette information ne manqua pas d’interloquer notre Irlandaise, mais elle tâcha de garder la tête froide et de ne pas partir en spéculations vaseuses. Elle lança un regard à Calmèque, qui était visiblement ébranlé par cette découverte et comme il demeurait interdit, perdu dans des pensées lointaines, Erin crut bon de le sortir de sa léthargie. S’attarder dans le coin n’était pas une bonne idée. De Messy pouvait revenir d’un moment à l’autre. Elle se leva donc d’un trait, et ce mouvement brusque saisit le petit homme qui esquissa un bref tressautement du haut du corps.
– On pourra rien faire de plus aujourd’hui, on doit réfléchir, déclara Erin d’une voix ferme.
Closant les yeux, comme pour reprendre la main sur le cours de ses pensées, Calmèque inspira puis expira très profondément. Elle avait parfaitement raison.
– Oui, on ferait mieux de ne pas s’éterniser, reconnut l’Olmèque.
Ils remirent tout en place exactement comme ils avaient trouvé les lieux, enfin, disons que Calmèque remit tout exactement comme ils avaient trouvé les lieux, Erin, elle, avait un côté plus « oh-ça-va-hein-elle-verra-rien » que la Comtesse remarquerait, à n’en pas douter, si elle était un minimum observatrice.
Dernier coup d’œil avant de refermer la porte.
Et comme pour lui changer les idées, une fois le battant clos, la rouquine tendit à l’Olmèque son fil de fer tortueux qui lui avait permis de crocheter la serrure vingt minutes plus tôt.
– A ton tour ! Temps à battre : sept secondes.
Calmèque étrécit ses yeux, les réduisant à deux fines lignes vertes et rouges qu’il obliqua en direction de la défieuse.
« Elle veut jouer à ça ? »
Il se saisit de l’outil improvisé et se mit en position, un genou au sol.
– Prêt ? s’enquit l’Irlandaise, dont les prunelles ardentes prenaient une vie inattendue quand un enjeu entrait en ligne de compte.
L’Olmèque sourit malicieusement pour toute réponse.
– Partez ! cria Erin qui se mit à égrainer les secondes à haute voix. Un, deux,…
Calmèque introduisit l’instrument, tripota un temps très réduit jusqu’à ce que le son du pêne, reprenant sa place dans son encoche, se fit entendre alors qu’Erin prononçait seulement le chiffre cinq. Cette dernière blêmit.
– Are you kidding me ? No ! Tu as triché ! geignit-elle en vérifiant, par acquis de conscience, que la porte était bien verrouillée.
– N’importe quoi ! se défendit l’Olmèque en haussant les épaules, passablement amusé par ce revirement de situation.
– Tu avais l’air triste alors je te laissé gagner, j’ai compté plus lentement, prétendit l’Irlandaise à la boutade.
Calmèque se remit debout et la regardait en savourant sa victoire, un air goguenard vissé au visage.
– Tu as vu comment j’ai fait tout à l’heure, c’était plus facile cette fois, tenta encore la rouquine en dernier recours.
– Mais bien sûr ! railla l’Olmèque.
Il la toisa, incapable de cacher son plaisir, la narguant sans vergogne.
– Je vais t’expliquer un truc, ma misérable mauvaise perdante.
Il marqua une courte pause tandis qu’elle lui tirait la langue. Elle était à la fois vexée d’avoir pu perdre, ce qu’elle pensait impossible, tout en étant impressionnée ! Et son expression valsait entre l’acceptation de bonne grâce, amusée de s’être faite coiffée au poteau, et l’envie de lui arracher les yeux… mais avec tendresse. Une chorégraphie acrobatique à mi-chemin entre profond agacement et sincère épatement.
Calmèque reprit, une intense satisfaction toujours visible sur sa figure.
– Moi c’était pas un couvent, mais c’était pas mal non plus !
Et il lui décocha un clin d’œil réjoui avant d’emboiter le pas vers l’air libre et de quitter les lieux de leur méfait, guilleret.
Modifié en dernier par Anza le 19 juin 2021, 13:56, modifié 7 fois.
8) Fane absolue de la 1ère saison, certes imparfaite, mais avec tant de qualités qu'on peut lui passer beaucoup de choses !
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Re: FANFIC : "Au-delà des Mers" - republication

Message par Anza »

........
Modifié en dernier par Anza le 21 juin 2021, 19:28, modifié 1 fois.
8) Fane absolue de la 1ère saison, certes imparfaite, mais avec tant de qualités qu'on peut lui passer beaucoup de choses !
Perso préféré : Calmèque, cherchez pas, mon psy a jeté l'éponge ! MDR

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Re: FANFIC : "Au-delà des Mers" - republication

Message par TEEGER59 »

Anza a écrit : 17 juin 2021, 20:50 – Bon, on est d’accord, récapitula le Navigateur en réajustant pantalon et ceinturon, l’humeur un peu renfrognée, tu cuisines Calmèque uniquement à la verticale !
...
– Verticalité et chasteté… promis.
:arrow: Ah! Les joutes verbales entre ces deux-là, j'adore!
Anza a écrit : 17 juin 2021, 20:50 Loin de se laisser impressionner, Marinchè pencha sa tête de côté en faisant la moue.
– Tu te fais du mal, mon amour. Et je vais finir par croire que tu aimes ça, s’amusa-t-elle, le ton sensuel, en passant son index sur le torse de son homme, laissant envisager quelques jeux érotiques sortant des sentiers battus.
:arrow: C'est à croire qu'il aime ça, oui!
Anza a écrit : 17 juin 2021, 20:50 Le Navigateur, toujours sur la défensive, ne frémit pas, et pourtant, cette dernière réflexion avait balayé bien loin les énervantes images de Calmèque et de sa dulcinée, pour être remplacées par des postures entre lui et son amante qui ne manquèrent pas de l’émoustiller. Et c’est presqu’à regret qu’il la vit faire volte face et s’éloigner en balançant exagérément ses hanches de gauche à droite, le plantant là, avec son émoi en pagaille, avant de sortir de leur chambre.
:arrow: Il ne lui faut pas grand-chose! :lol:
Anza a écrit : 17 juin 2021, 20:50 – Bah, commença le Second, j’ai bien senti que c’était une question piège et j’ai profité d’avoir du pain dans la bouche pour dire un truc du genre : « Mmmmmnrbbbzbbbbbbbbrr »… et le gars a pas osé me demander de répéter, précisa-t-il.
:arrow: Bien joué! :x-):
Anza a écrit : 17 juin 2021, 20:50 Pourquoi préférer, au confort d’une maison cossue, l’exigüité d’une cabine de bateau ? Autant de questions qui attendaient une réponse, mais la mystérieuse aristocrate gardait jalousement ses secrets.
:arrow: C'est mieux pour se débarrasser d'un cadavre encombrant!
Anza a écrit : 17 juin 2021, 20:50 Une femme peut rester se faire chier à faire le guet mais pas un homme, un homme sait crocheter une serrure mais pas une femme,…
:arrow: Erin ne "s'exprime" pas dans un bon Français, mais les gros mots, pas de problème! :lol:
Anza a écrit : 17 juin 2021, 20:50 Quelques breloques sans importance, une sorte de jeu de cartes un peu sinistres était étalé sur la petite table selon un tirage qui devait avoir une signification pour La Comtesse puisqu’elle avait gribouillé quelques notes s’y référant. Des histoires de lune favorable et de solstice imminent. De la littérature ésotérique à laquelle l’Olmèque ne prêtait aucune foi.
:arrow: Alchimiste ou sorcière?
Anza a écrit : 17 juin 2021, 20:50 La jolie rousse s’attarda sur le tirage et ne reconnut aucune figure familière, ce jeu de cartes divinatoires lui était inconnu.
:arrow: Ça se confirme.
Anza a écrit : 17 juin 2021, 20:50 – Mais bien sûr ! railla l’Olmèque.
Il la toisa, incapable de cacher son plaisir, la narguant sans vergogne.
:arrow: Gna, gna, gna, gna!

Toujours aussi récréatif! Vivement la suite.
:Laguerra: : AH! Comme on se retrouve!
:Mendoza: : Ma première leçon ne t'a pas SUFFIT?
:Laguerra: : Cette fois, tu ne t'en sortiras pas si FACILEMENT!
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Re: FANFIC : "Au-delà des Mers" - republication

Message par Anza »

Erin ne "s'exprime" pas dans un bon Français, mais les gros mots, pas de problème! :lol:

--> les grossièretés sont souvent ce qu'on apprend en premier ;)

Alchimiste ou sorcière ?

--> Ha ha ! Mystère et boule de gomme ! Pour être franche, j'hésite encore entre 2 options. L'une des deux est plus simple à gérer, l'autre est un peu plus casse-tête, mais si j'y arrive, c'est beaucoup plus intéressant ;)

C'est mieux pour se débarrasser d'un cadavre encombrant!

--> Voilààààà :)

Merci chère Teegerounette pour ta lecture assidue et tes commentaires.
Je vais m'atteler à l'écriture du chapitre de la confession et... j'ai des idées qui m'amusent déjà. Le chapitre de la verticalité chaste et celui sur la suite se déroulant à Apuchi où les choses vont commencer à rejoindre l'autre partie du récit... ça c'est pour les trois chapitres à venir... ;)
Modifié en dernier par Anza le 21 juin 2021, 19:25, modifié 1 fois.
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Message par TEEGER59 »

Bonne idée!
:Laguerra: : AH! Comme on se retrouve!
:Mendoza: : Ma première leçon ne t'a pas SUFFIT?
:Laguerra: : Cette fois, tu ne t'en sortiras pas si FACILEMENT!
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Re: FANFIC : "Au-delà des Mers" - republication

Message par Anza »

.....
Modifié en dernier par Anza le 21 juin 2021, 19:26, modifié 1 fois.
8) Fane absolue de la 1ère saison, certes imparfaite, mais avec tant de qualités qu'on peut lui passer beaucoup de choses !
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Re: FANFIC : "Au-delà des Mers" - republication

Message par TEEGER59 »

Anza a écrit : 18 juin 2021, 20:43 SOS technique
Je prends l'intégralité du texte et ne sélectionne que les passages sur lesquels je veux réagir.
Après c'est manuellement un copié-collé à chaque fois en insérant le texte entre:
Anza a écrit : 18 juin 2021, 20:43"quote=Anza post_id=106120 time=1624041803 user_id=1094" et "/quote".
:Laguerra: : AH! Comme on se retrouve!
:Mendoza: : Ma première leçon ne t'a pas SUFFIT?
:Laguerra: : Cette fois, tu ne t'en sortiras pas si FACILEMENT!
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Re: FANFIC : "Au-delà des Mers" - republication

Message par Atlanta »

Anza a écrit : 17 juin 2021, 20:50 CHAPITRE 35

Crochetage et verticalité


– Moi c’était pas un couvent, mais c’était pas mal non plus !
Et il lui décocha un clin d’œil réjoui avant d’emboiter le pas vers l’air libre et de quitter les lieux de leur méfait, guilleret.
morte de rire ! toujours aussi jouissant !
Man sieht nur mit dem Herzen gut. Das Wesentliche ist für die Augen unsichtbar Le petit prince, le renard
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Re: FANFIC : "Au-delà des Mers" - republication

Message par Anza »

Atlanta a écrit : 24 juin 2021, 19:09
Anza a écrit : 17 juin 2021, 20:50 CHAPITRE 35

Crochetage et verticalité


– Moi c’était pas un couvent, mais c’était pas mal non plus !
Et il lui décocha un clin d’œil réjoui avant d’emboiter le pas vers l’air libre et de quitter les lieux de leur méfait, guilleret.
morte de rire ! toujours aussi jouissant !
Hello Atlanta, j'ignorais que tu lisais cette fic :x-):
Ca fait plaisiiir !!!
Super gentil ! Merci ! Et contente que ça te fasse rire, c'est un peu la finalité tout de même, au-delà de l'histoire, évidement. :tongue:
8) Fane absolue de la 1ère saison, certes imparfaite, mais avec tant de qualités qu'on peut lui passer beaucoup de choses !
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