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Re: MCO one-shots ou "instants volés"

Posté : 24 févr. 2017, 09:03
par Seb_RF
:-@ :-@ :-@ :-@ :-@

Re: MCO one-shots ou "instants volés"

Posté : 24 févr. 2017, 10:35
par Akaroizis
Magnifique, continues ! ;)

Re: MCO one-shots ou "instants volés"

Posté : 24 févr. 2017, 12:50
par Chaltimbanque
Merci à tous pour vos compliments et vos impressions !

Hotaru: Oui, c'est mignon tout plein quand Mendoza se met en mode "papa ours". Sauf pour ceux qui veulent s'en prendre aux enfants, évidemment. :x-):

@ Nonoko: pour moi aussi, ce passage est un de mes préférés du dernier épisode, et je voulais absolument revenir sur ce qu'impliquait une telle accusation à cette époque (même si ce n'était pas le but de BS). Je suis vraiment contente que tu y aies été sensible, ainsi que Ra Mu et Ambrozarès. :D

Re: MCO one-shots ou "instants volés"

Posté : 12 mars 2017, 21:00
par Chaltimbanque
Alors, one-shot n°3, toujours sur une suggestion de Ra Mu: "Ce que Laguerra a bien pu penser en trahissant Mendoza sur la nef". En gros, séquence introspection ! Je me suis en revanche un peu éloignée de la suggestion originale, pour pouvoir inclure d'autres éléments de l'épisode.
En espérant que ça vous plaise ! ;)

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Alors qu’Ambrosius s’apprêtait à abandonner les trois enfants à leur triste sort, Isabella se sentit une fois de plus tiraillée entre les enjeux de sa mission et les reproches que lui murmurait sa conscience. La jeune femme regarda Esteban, Zia et Tao, qui tentaient désespérément de ne pas tomber dans l’abîme de sable béant qui menaçait de les engloutir avec toujours plus d’insistance. Pouvait-elle réellement les laisser là, sans aucun espoir de s’en sortir ? Elle hésita, et Ambrosius se saisit de son poignet pour la sortir de sa stupeur passagère, tout en lui intimant de le suivre sans plus tarder. Avant qu’il ne puisse terminer sa phrase, toutefois, elle se figea de nouveau sur place et ses yeux s’écarquillèrent de surprise lorsqu’ils se posèrent sur Mendoza, dont l’arrivée aussi opportune qu’inattendue les avait tous deux pris de court.
Brusquement, le capitaine se saisit de l’alchimiste par le col de son pourpoint et le souleva du sol, sans aucun effort apparent, jusqu’à ce que tous deux se retrouvent pratiquement nez à nez.

—Ambrosius…Tu vas payer !!! finit-il par rugir, et Laguerra fut saisie par l’intensité de la colère qu’il irradiait.

Même lors de leurs duels en Inde, le marin était toujours resté relativement calme. A aucun moment il n’avait cédé à un tel courroux, et elle se demanda soudain à quelles extrémités il était capable de recourir lorsqu’il se trouvait dans cet état. Ambrosius, pourtant, reprit bien vite contenance et, au son du cri affolé que poussèrent les enfants, fit sournoisement remarquer à son adversaire que le temps ne jouait pas en sa faveur. De dépit et de rage, Mendoza projeta le corps du Français contre l’un des piliers de la salle, comme s’il n’avait été pour lui qu’une vulgaire poupée de chiffon. Isabella mit machinalement la main à sa rapière, prête à se battre une fois encore, mais l’Espagnol se précipita au secours des enfants sans faire le moindre cas de sa présence.

Elle l’observa, alors qu’il se saisit juste à temps d’une des chevilles de Tao et, de son autre main, planta son épée dans le sol pour se donner un point d’appui solide. Il ne tiendrait pas longtemps ainsi, elle le savait. Ambrosius le savait, et Mendoza lui-même ne pouvait l’ignorer. L’alchimiste, réjoui par la tournure des évènements, se délecta du funeste spectacle.

— Ce tombeau sera le vôtre ! tonitrua-t-il, ravi. Allons-y !!

L’espace d’un instant encore, Isabella considéra les enfants et le capitaine, dont le corps tout entier était tendu par l’effort physique qu’il devait déployer. Elle estima, sans doute davantage pour se rassurer elle-même qu’autre chose, qu’il parviendrait probablement à les tirer d’affaire.
Elle tourna finalement les talons pour rejoindre Ambrosius le plus vite possible.

Alors qu’elle courait, elle se remémora soudain le regard qu’avait eu Mendoza à son encontre lorsqu’elle s’était servie de son fouet pour l’empêcher de sauter de la nef. Dans ses yeux où, quelques heures plus tôt, alors qu’ils étaient en train de discuter au sein du campement des Chaldis, elle avait décelé un respect sincère et une attirance subtile qu’il avait à peine dissimulée, n’avait plus subsisté qu’un suprême mépris.
Comment aurait-elle pu lui expliquer, à ce moment-là, qu’elle n’avait pas eu le choix ? Si elle ne l’avait pas stoppé, Zarès aurait trouvé cela passablement suspect, ce qui aurait mis sa mission en péril. Et cela, elle ne pouvait en aucun cas se le permettre. Pourtant, elle n’avait pas pu laisser Gaspard lui passer son épée à travers le corps, et avait espéré – en vain - que Mendoza comprendrait.

Rien ne s’était passé comme prévu.

Lorsqu’Ambrosius avait arrimé la nef au sommet de la cité et qu’il en était descendu quelques instants plus tard, flanqué de sa couronne et de ses maudits soleils noirs, Isabella n’avait osé souffler mot. Au lieu de cela, elle avait observé Gaspard qui, s’apprêtant à suivre son employeur à l’intérieur de Kûmlar, avait d’abord pris le temps de resserrer les liens de leur prisonnier et de le toiser d’un air mauvais, lui promettant une mort lente et douloureuse dès que l’opportunité lui en serait donnée. Mendoza n’avait pas daigné lui répondre, estimant sans doute que c’eût été accorder trop d’honneur à son antagoniste. Au lieu de cela, le marin avait tourné la tête vers elle et l’avait contemplée d’un air sévère où perçaient déception, rancœur, colère et dédain. Incapable de soutenir son regard accusateur et rongée par la culpabilité qu’il faisait naître en elle, Isabella avait détourné les yeux.

Sans s’en rendre véritablement compte, la jeune femme ralentit la cadence de sa course au gré de l’invisible bataille que livrait sa tête contre son cœur. Elle avait certes commis des actes discutables au cours des derniers mois, mais s’en était toujours tenue au strict nécessaire, de manière à ne pas compromettre les objectifs qu’on lui avait assignés. Il n’avait jamais été question pour elle d’assassiner qui que ce soit, même de manière indirecte, et encore moins des enfants.

Je ne peux pas faire ça.

Elle s’arrêta un court instant, pour reprendre son souffle.

Je ne suis pas une meurtrière.

Regardant par-dessus son épaule, elle chercha à peser le pour et le contre tandis qu'une autre pensée se fit jour dans son esprit.

Je ne peux pas le laisser croire que je me suis volontairement jouée de lui…

Elle pesta contre elle-même, soudainement furieuse d’avoir paré à toutes les éventualités possibles et imaginables pour la réussite de sa mission, sauf à celle de tomber amoureuse. Le sentiment l’avait prise par vent de travers, sans qu’elle puisse s’y préparer à temps pour le contrer de manière efficace. Et maintenant, il était trop tard pour revenir en arrière. Elle repensa à la proposition que lui avait faite Mendoza. Voyager aux cotés des enfants – et du sien – à bord du Grand Condor. Peut-être avait-elle encore une chance de lui répondre ?

— Je suis complètement folle ! s’exclama-t-elle à voix haute.

En dépit de cette dernière remarque, qu’elle avait prononcée sur un ton où se mêlaient frustration et amusement, Isabella fit prestement demi-tour. Alors qu’elle se hâtait vers le capitaine et les enfants, son corps et son esprit lui parurent étrangement plus légers.

D’une manière ou d’une autre, elle se le jura intérieurement, elle ferait comprendre à Mendoza que la situation dans laquelle elle se trouvait était en réalité bien plus complexe que ce qu’il avait pu imaginer de prime abord. Après tout, dans l’état actuel des choses, et vu la position dans laquelle il se trouvait, il serait bien forcé de l’écouter et d’entendre raison.

Aux grands maux, les grands remèdes !

Re: MCO one-shots ou "instants volés"

Posté : 12 mars 2017, 21:08
par nonoko
Du grand art! Merci Chaltimbanque! :-@

Re: MCO one-shots ou "instants volés"

Posté : 12 mars 2017, 21:15
par Chaltimbanque
Merci, nonoko, vraiment contente qu'il te plaise (surtout aujourd'hui ! ;-) )

Re: MCO one-shots ou "instants volés"

Posté : 12 mars 2017, 22:06
par Ra Mu
C'est une analyse très juste. Félicitations!

Re: MCO one-shots ou "instants volés"

Posté : 12 mars 2017, 22:27
par TEEGER59
J'A.D.O.R.E. Et oui, je ne dors pas...

Re: MCO one-shots ou "instants volés"

Posté : 12 mars 2017, 23:47
par Akaroizis
J'adore également, superbe l'introspection détaillée de Laguerra ! Bravo ;)

Re: MCO one-shots ou "instants volés"

Posté : 13 mars 2017, 08:01
par Seb_RF
Je n'ai rien à rajouter, c'est parfait ;)