MCO one-shots ou "instants volés"

C'est ici que les artistes (en herbe ou confirmés) peuvent présenter leurs compositions personnelles : images, musiques, figurines, etc.
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IsaGuerra
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Re: MCO one-shots ou "instants volés"

Message par IsaGuerra »

Voilà un petit One-Shot et je le mets sous balise spoils car je me suis inspirée d'un élément donné dans des épisodes encore non diffusé sur Okoo.
Par conséquent, comme pour les topics spoils de la saison 4 et comme l'a dit Teeger59 sur son OS du 23/12 : C'est à lire à vos risques et périls !

~~~~~~~~~~
Dernière rencontre

Il pressait le pas, l'homme avait déjà perdu beaucoup de temps à sillonner les allées après s'être échappé de la forteresse.
Sous sa cape, son fin visage pâle était tiré par l'anxiété et la crainte d'être trouvé avant d'avoir pu rejoindre son but, d'avoir au moins pu apercevoir ce qui l'avait tiré de ses appartements. La pluie et le vent plaquait ses cheveux sur son front. Ses yeux noisettes tentaient de percer l'obscurité elle-même s'éclaircissant par bribes sous l'éclatement de missiles solaires bien que le champ de bataille le plus proche soit à une centaine de kilomètres...
Le jeune homme se faufilait tant bien que mal sur son chemin en évitant les soldats chargés de s'assurer qu'aucun civil ne errait. Ces hommes ne lui aurait apporté que plus d'ennuis s'il avait eu le malheur de se retrouver face à eux. Peu importe qu'il fut de rang supérieur, ce qui était fait à de simples gens lui serait infligé à lui aussi si on le surprenait maintenant.
L'Atlante pressa davantage le pas.
Le paquet qu'il transportait avec soin sous son manteau et la promesse de le confier à une si belle personne que celle qu'il s'apprêtait à rejoindre le fit se hâter sans prudence.
Son pied heurta une marche qui lui fit perdre son équilibre. Il s'étala de tout son long sur le sol mouillé par cette averse à demi providentielle... Il entendit le bruit des armures de son peuple se rapprocher, il ramassa son paquet et se dépêcha de se cacher derrière le premier mur. Il dû attendre que les soldats repartent pour reprendre son chemin...

Nerveusement, elle entortillait une mèche de ses cheveux blonds autour de sa main... L'inquiétude s'immisçait petit à petit en elle. Que faisait-il ? Pourquoi n'était-il pas encore à ses côtés ?
Elle s'imagina qu'il n'avait plus eu l'envie de la retrouver... Non ! Cela ne pouvait être possible. Pas venant de lui, elle ne le connaissait que trop bien : S'il n'avait pas projeté de se rendre à se rendez-vous il l'aurait tenu informé de cette démarche.
La jeune femme lança un regard par la fenêtre... Toujours personne à l'horizon... Peut-être avait-il simplement été retardé.
Une idée la frappa : Et s'il avait été surpris et fait prisonnier ? Avec ces affrontements... Tout était possible et ce rendez-vous emplit de risques n'était certes pas la meilleure idée qu'ils aient eu...
Le temps s'écoulait lentement, au rythme de la pluie sur le lac face au cabanon, la jeune femme regardait cette mélodie se jouer. Elle se perdait dans ce concert dont la nature ne jouait un air rien que pour elle. S'il avait été là, elle aurait bien plus apprécier ce moment...

Il foulait le sol boueux aussi vite qu'il le pouvait. Maintenant qu'il avait quitté la ville il pouvait se permettre de se déplacer au pas de courses, la pluie lui offrant une couverture suffisante pour ne pas être repéré. Esquiver tous ces soldats lui avait fait perdre énormément de temps, l'Atlante espérait que sa douce soit encore à l'attendre.
Tyrias se savait non loin de leur cachette, se rapprocher de son amour l'aidait à se sentir plus léger et l'aida à accélérer sa foulée. Bientôt il pourrait la prendre dans ses bras, la serrer contre lui, caresser ses lèvres chaudes...
Un dernier virage sur la gauche et enfin il pu voir le petit abri qu'ils avaient élu comme lieu de rendez-vous. La lumière brillait encore à travers la fenêtre : Elle était encore là cela ne faisait aucun doute, elle l'avait attendu.
Une fois la porte atteinte, le fils du général eut à peine le temps de taper ses pieds sur le sol pour en retirer la boue que le battant en bois s'ouvrit comme un coup de vent. Sans crier gare, elle s'était précipitée vers lui pour l'enlacer. La jeune femme passa ses bras fins autour du cou de son visiteur.
Après la courte surprise du geste, l'Atlante pris sa princesse par la taille. Il déposa un doux baiser sur ces lèvres qui le faisait rêver chaque nuit pendant lesquelles il ne pouvait être à ses côtés... Après cet échange de passion, Tyrias caressa la joue de sa belle.

« Pardonne moi mon amour...
- Je n'ai rien à te pardonner. Tu es là et rien ne compte plus que ça à mes yeux... »


Les amants pénétrèrent dans leur cachette. L'endroit n'était pas très grand mais suffisamment pour les accueillir eux et leur amour.
L'endroit était loin de la luxure de leurs appartements respectifs. De grandes flammes crépitaient dans l'âtre d'une cheminée et donnaient un aspect bien plus chaleureux à ce lieu. Pour tous meubles, une simple méridienne ainsi qu'une petite table, sur laquelle trônait une corbeille de fruits savoureux.
L'Atlante ôta son manteau, dévoilant ses vêtements aux couleurs de son peuple, et le mit à sécher près du feu.
En se retournant, il fendit son visage d'un large sourire enfantin et observa sa princesse. Elle s'était installée sur le divan, les jambes pliées contre elle. Le tissus de sa robe semblait être une caresse sur sa peau dorée, ses pieds menus ressemblaient à ceux d'une enfant. Quant à son visage... Une bouche aux lèvres fines et chaleureuses, un petit nez retroussé, de grands yeux ambrés en amande dont le regard exprimait une douceur sans faille et un amour inconditionnel... Ces traits si délicats étaient encadrés par une longue chevelure d'un blond aussi éclatant que le soleil un jour d'été... Même la marque des naacals ne pouvait tâcher cette beauté.
L'homme s'assit aux côtés de cette belle femme pour qui son cœur avait flanché. Ils échangèrent un regard ô combien complice...
Tyrias passa sa main derrière lui et tendit le paquet si durement protéger.

« Douce Rana Ori... Accepte ce présent en gage d'une preuve supplémentaire de l'amour que je te porte.
- Oh Tyrias... Est-ce qu'au moins mérité-je de telles attentions ?
- Bien sûr et tu en mérites bien davantage. »


La jeune muenne appréciait ces paroles, lorsqu'elle était en compagnie de cet homme, bien qu'ennemi de son peuple, elle se sentait en sécurité et aimée... Elle se saisit du paquet et l'ouvrit avec minutie pour découvrir à l'intérieur un petit écrin en verre renfermant une fleur avec de grands pétales colorés par un dégradé partant du jaune au rose. Tyrias expliqua qu'à l'aide d'un nouveau procédé scientifique cette fleur durerait éternellement tout comme sa nouvelle propriétaire. A ces mots, les joues de Rana Ori virèrent aux rouges.

Après avoir posé ce présent sur la table et grignoter quelques grains de raisins, les deux amoureux se plaquèrent l'un à l'autre. Dans un mouvement d'une infime tendresse Tyrias fit glisser la robe de sa bien-aimée dévoilant deux petits avant-cœurs tout à fait bien formé. L'homme continua de priver sa complice de son seul vêtement, une fois fait Tyrias laissa glisser cette robe couleur miel au sol. Il observa un instant sa princesse dans son plus simple appareil : Elle était réellement ravissante et l'éclat des flammes sur ce corps ajoutait un charme supplémentaire à cette femme.
L'Atlante enleva ensuite sa tunique en un geste souple laissant paraître un torse clair et musclé, signes des nombreuses heures passées à l'entraînement. De là où elle était installée, la princesse de Mu observa cet être : Il était certes d'un peuple ennemi au sien mais tout, absolument tout, l'attirait vers lui. Il n'était pas comme les autres atlantes, il ne cherchait pas à se montrer plus puissant. C'était même plutôt l'inverse ; Comme elle, Tyrias souhaitait que cette guerre s'achève enfin peu importe le peuple vainqueur du moment que les affrontements se stoppaient.
L'un face à l'autre dans une nudité des plus totales, les deux compagnons se jaugèrent avec fascination. Ces instants de passion amoureuse parvenaient à leurs faire oublier le reste du monde. Seul l'autre comptait.
Tyrias caressa le dos de Rana Ori jusque dans le creux de ses reins, à ce si doux contact la jeune femme se cambra légèrement. Elle se mordit la lèvre inférieure. La princesse se redressa légèrement, passa ses mains autour du cou de son amant avant de venir déposer un tendre baiser sur ses lèvres chaudes. Ils savaient parfaitement ce qu'il allait se passer et c'était loin de leur déplaire, bien au contraire...
Un long instant s'écoula, un instant que les flammes de la cheminée projetaient en ombre sur les murs du cabanon. Des ombres dans lesquelles on pouvait distinguer deux corps profiter du bonheur simple du plaisir charnel... Le monde aurait pu crouler sous une pluie de météorites qu'ils n'en auraient probablement pas pris conscience.

Les deux amants étaient lovés l'un contre l'autre sous une couverture légère. Tyrias humait le délicat parfum de la princesse de Mu, cette odeur si particulière et douce du lilas. Il passa sa main dans les long cheveux d'or de sa compagne en affichant un sourire éclatant.
Depuis qu'il l'avait rencontré, sa vie avait trouvé un tout autre sens et ses pensées avaient radicalement changé de bords ; Avant il souhaitait voir s'achever cette guerre de la manière la plus rapide et efficace afin d'engendrer la victoire de son peuple et écraser le peuple de Mu. Désormais il souhaitait toujours voir cette guerre se terminer une bonne fois pour toute mais avec pour conclusion une alliance entre ces deux peuples. Si seulement cela était possible...
Il en avait beaucoup parler avec Rana Ori et elle aussi souhaitait que ces affrontements cessent... Cette guerre était si vieille qu'aucun des deux jeunes gens n'en connaissaient l'événement déclencheur. Une union entre leurs peuples serait tellement bénéfique au monde ! D'eux-même, les héritiers s'étaient rendus à l'évidence ; Afin de préserver le savoir et le transmettre aux générations futures il n'y avait qu'une solution : Rassembler tout ce qu'ils pouvaient au plus vite et le cacher dans les cités une fois que celles-ci seraient entièrement édifiées. Chacun de leurs côtés parvenait à réaliser ce projet d'une importance capitale.

Un faisceau aussi clair que le jour fendit la nuit... Les assauts ne cessaient donc jamais ? L'Atlante se redressa en douceur sur la méridienne, il observa quelques secondes sa belle endormie puis s'appuya sur ses mains. Depuis quelques temps deux questions le tourmentaient jour et nuit sans aucun espoir de repos serein ; Était-il vraiment capable de la protéger comme il le lui promettait à chaque rencontre ou message ? Et que manigançait son père, le général Ménator, avec les autres généraux ?
Le jeune homme était tellement plongé dans ses réflexions qu'il sursauta lorsque Rana Ori posa sa main sur son épaule.

« Tyrias, mon amour... Que t'arrive-t-il ?
- Je... Je suis juste soucieux... »


La jeune muenne se redressa et enlaça tendrement son bien-aimé. Elle tenta de le rassurer et d'apaiser son esprit qui faisait tendre tout son corps. Elle lui chuchota des mots doux : La clé pour y parvenir.

L'horizon s'éclaircissait cette fois-ci par le lever du Soleil, Tyrias renfila ses vêtements maintenant secs, il n'avait aucune envie de quitter sa princesse aussi tôt mais il ne lui était pas permis de s'attarder plus longtemps... Pas aujourd'hui.
Le jeune homme regarda Rana Ori remonter les manches de sa robe, magnifique en toutes circonstances. Il n'en pouvait plus de cette situation, si seulement ils avaient pu être de même origine ou encore si seulement cette guerre n'avait pas existé ou connu une fin rapide... Rien de tout cela ne semblait avoir le droit de subsister. A croire que leur amour aussi sincère soit-il n'avait pas le droit à sa page dans l'histoire...

Sur le pas de la porte, les deux amants s'étreignirent avec douceur. Au moment de se séparer Rana Ori ne put contenir une larme...

« Ne peux-tu vraiment pas rester plus longtemps ?..
- J'aimerais vraiment pour le faire mon amour mais je n'ai pas le choix... Depuis quelques temps, Père a fait renforcer la garde autour de notre demeure et il m'est plus difficile de retrouver mes appartements. D'autant plus qu'aujourd'hui a lieu un conseil important entre nos généraux. Père tient absolument à ce que j'y participe et si je ne daigne pas m'y présenter cela serait déshonorant pour lui.
- L'honneur a-t-il vraiment une si grande importance à tes yeux ?
- Bien sûr ! Et je me dois, pour mon père, d'être présent à ce conseil.
- Alors je ne suis pas en droit de te retenir plus longtemps. »


Ils se sourirent mutuellement. Tyrias passa sa main sur la joue de Rana Ori pour essuyer une dernière larme. Il dériva dans les cheveux d'or de la princesse et se pencha légèrement pour déposer un doux baiser sur les lèvres de l'amour de sa vie.

« Je t'aime... »

Sur ces derniers mots, il s'éloigna sans savoir qu'il ne la reverrait plus jamais...
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Re: MCO one-shots ou "instants volés"

Message par Este »

Bravo Isaguerra !! Très touchant !!
Saison 1 : 18/20 :D
Saison 2 : 13/20 :roll:
Saison 3 : 19/20 :-@ :-@ :-@
Saison 4 : 20/20 :-@ :-@ :-@ :-@ :-@

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Re: MCO one-shots ou "instants volés"

Message par TEEGER59 »

C'est bouleversifiant! :cry:
:Laguerra: : AH! Comme on se retrouve!
:Mendoza: : Ma première leçon ne t'a pas SUFFIT?
:Laguerra: : Cette fois, tu ne t'en sortiras pas si FACILEMENT!
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Re: MCO one-shots ou "instants volés"

Message par IsaGuerra »

Salut la compagnie !
Un bon p'tit coup de chiffon et on enlève la poussière.
Le week-end dernier j'ai réalisé un fanart MCO et j'étais sur le point de vous le partager quand une petite idée m'est venue pour accompagner ça.
Du coup non seulement je vous partage un nouveau dessin depuis longtemps mais aussi un petit texte.

Il n'y a aucun rapport avec la série mais cela est plus ou moins dû à un petit détail sur le FanArt qui m'a complètement coincé dans une autre époque :lol:

Bref bonne lecture !

Fin du XIXe siècle, un manoir au Nord de Barcelone

Le jeune valet lui tendit la main pour l'aider à descendre. La jeune dame le gratifia d'un sourire et s'éloigna de la calèche.
Bien qu'elle soit un peu en retard, Isabella profita de l'air frais du crépuscule mêlé à l'odeur iodée de l'océan. C'était une fille de la campagne, elle aimait les choses simples comme pouvait l'être un paysage nocturne et écouter la mélodie créée par les vagues.
Si cela n'avait tenu qu'à elle, jamais elle ne serait venue à ce bal. Isabella tenait ce genre d'événement en horreur : Pourquoi fallait-il toujours que les grands de ce monde organisent ces réceptions fastueuses où tout n'est qu'allégresse, fioritures et hypocrisie ?
Néanmoins, ce soir, la jeune femme devrait prendre sur elle et jouer le jeu de la haute société si elle souhaitait accomplir son devoir.
Profitant de ce dernier moment de solitude avant le lendemain, Isabella observa autour d'elle et replaça le tissus rouge sang de sa robe de façon à ce qu'il dissimule toujours la lame attachée le long de sa cuisse.
Enfin, la femme choisit de s'avancer vers les portes du château et se laissa guider jusqu'à la salle de bal par un laquais de grande taille et aux cheveux châtains plaqués comme il se doit en arrière.
Lorsque les portes s'ouvrirent laissant se disperser la musique jouée par l'orchestre tout à fait distinctement. Il ne fallut pas longtemps à Isabella pour reconnaître la Symphonie Espagnole composée par Édouard Lalo.
Appréciant la musique, la jeune femme s'avança en haut des escaliers et observa les autres invités : Les hommes se ressemblaient tous avec leurs cheveux coiffés en arrière et des costumes sombres. Les femmes, quant à elles, se distinguaient grâce aux couleurs affriolantes de leurs robes et leurs coiffures exagérément compliquées.
Depuis son promontoire, Isabella pouvait aisément deviner les conversations de chacun, les hommes parlaient évidemment affaires ou tactique de guerre, les femmes bavardaient sur leurs dernières parures obtenues de leurs époux et s'échangeaient faux-compliments et racontars à profusion. Comment était-il possible d'être à ce point superficiel ?
La Catalane ne parvint pas à repérer sa cible et choisit d'aller se fondre de la foule afin de récolter quelques informations dans la plus grande des discrétions.
Alors qu'elle descendait les marches, Isabella sentit quelques regards se poser sur elle. Cela lui était habituel, elle se savait belle et sa robe accentuait à merveilles ses formes. Cela lui avait même déjà été utile lors de précédent contrat.
Quoiqu'il en soit, la Catalane s'approcha d'un petit groupe et les salua avec une petite révérence, se présenta et suivit la conversation.

Pendant les quelques heures qui s'en suivirent, Isabella fit mine de s'amuser avec les notables, riant à quelques blagues bien qu'elles ne soient aucunement drôles et supportant les commérages de ces dames qui ne manquèrent pas de pointer ses bijoux simples mais travaillés par de menues gravures.
Tout semblait se dérouler pour le mieux, personne ne soupçonnait l'arme cachée. Le seul inconvénient fut ce jeune homme en costume bleu qui ne la quittait plus du regard depuis environ quarante minutes. C'était exaspérant !
Essayant de faire abstraction de ce gêneur, Isabella repéra l'homme pour lequel était venue. Il ne restait donc plus qu'à l'approcher et l'attirer loin de toute cette foule... Plus facile à dire qu'à faire, car ce jeune matador était adulé de tous, cela ne serait pas évident de se retrouver seule avec lui.
La jeune Catalane réfléchit à la meilleure façon de l'aborder : Faire semblant de lui tomber dans les bras ? Ridicule. Simplement lui demander de la suivre ? Bien trop suspect.
Elle resta un moment à l'écart pour observer le matador : Eduardo Martínez, 24 ans, jeune matador prometteur, séducteur de ces dames et véritable menace en puissance. Isabella ne pouvait nier qu'il avait un certain charme malgré une arrogance non dissimulée.
Isabella tapota de son index la flûte qu'on lui avait servie et voulut approcher Martínez lorsqu'elle sentit une main lui attraper le bras : La Catalane se crut démasquée et soupira lorsqu'elle vit que ce n'était que le gêneur... Désormais, elle allait devoir se débarrasser de lui avant d'accomplir sa mission.
Avant même qu'elle puisse dire quoi que ce soit, ce jeune homme lui tendit la main. Une danse ? Sérieusement ? Isabella soupira, elle n'avait pas le temps pour de telles futilités.
Toutefois, la Catalane eut une idée ; Pour un homme aussi présomptueux cela pourrait être un affront de ne pas attirer l'attention de tout le monde. D'autant plus pour un séducteur comme Martínez. Isabella regarda alors l'homme devant elle et lui sourit acceptant de passer quelques instants avec lui à la condition qu'il l'aide à se faire remarquer par le matador.

« Pourquoi faut-il que toutes les dames présentes ce soir ne s'intéresse qu'à ce blanc-bec ?
- Vous ne me semblez pas beaucoup apprécier le señor Martínez.
- Pas vraiment.
- Pourtant, il faut bien du courage pour affronter des taureaux dont les ornements peuvent transpercer un corps.
- Du courage ? Vous vous moquez de moi ? Je préfère affronter une mer déchaînée plutôt qu'une pauvre bête qui n'a rien demandé. »

Isabella observa l'homme dont les boucles légères et sombres lui donnaient bien plus belle allure que les cheveux blonds du matador.

« Par ailleurs, je manque à tous mes devoirs. Laissez-moi me présenter : Capitan Juan-Carlos Mendoza.
- Je suis enchantée de faire votre connaissance Capitan. Mon nom est Isabella Laguerra, jeune demoiselle de Catalogne. »

Les deux jeunes échangèrent un moment. Le capitaine comprit très bien qu'il n'intéressait le moins du monde la jeune femme devant lui. Cependant il joua le jeu, il trouvait amusant cette tentative de rendre jaloux ce blondinet trop sûr de lui.
Voyant ce dernier s'approcher du coin de l'œil, Isabella se hissa sur la pointe des pieds et murmura au gêneur des remerciements et lui promit une danse lorsqu'elle reviendrait. La Catalane lui adressa un petit sourire et s'éloigna avec légèreté.

La Catalane, assurée d'être suivie par le matador, sortit de la salle de bal et s'arrêta devant une toile.
Elle s'amusa de ce petit jeu du chat et la souris, riant discrètement. Isabella se retourna un instant et remarqua Eduardo à seulement quelques pas d'elle. Ils se tenaient tous les deux au beau milieu d'un long couloir à peine éclairé. La brunette feinta une nouvelle fuite mais Eduardo lui attrapa la main d'un geste souple, lui fit une légère révérence et lui demanda quel jeu étrange elle jouait.
Isabella mentit, prétextant qu'elle souhaitait simplement se retrouver seule avec la célébrité devant elle. Le matador se sentit flatté et lui proposa son bras avant de continuer leur petite promenade dans le palais.
La Catalane fut rapidement excédée de son cavalier, incapable de parler d'autre chose que de sa propre personne, et chercha une échappatoire d'autant plus qu'elle sentit une main descendre le long de son dos. Isabella se retint sous ce geste presque déplacé puisqu'elle attendait de pouvoir se servir des envies lubriques de l'homme.
Trouvant une porte, Isabella s'extirpa de l'étreinte du matador et disparut dans la pièce, suivie de près par Eduardo trop heureux de voir une femme s'offrir à lui. Il avait hâte de pouvoir faire connaissance plus intensément avec cette demoiselle au nom inconnu.
Eduardo retira sa veste, essayant de deviner où la Catalane se tenait. Il l'appela mais n'obtint, pour toute réponse, qu'un léger souffle chaud sur sa droite et se tourna pour y voir la señorita. Cette dernière lui offrit un sourire et passa ses bras autour de ses larges épaules. Le matador l'attrapa par la taille et se pencha légèrement sur Isabella pour atteindre ses lèvres chaudes et charnues.
A l'instant même où leurs bouches se touchèrent, le matador ressentit une violente douleur entre ses cuisses. Il recula, se mordant la lèvre inférieure pour ne pas crier, et regarda la femme devant lui : Cette vipère venait d'allumer une bougie et affichait un large sourire comme si elle avait pris plaisir à broyer ses bijoux de famille.
La colère monta en flèche, Eduardo se redressa et s'avança vers Isabella avec l'idée de lui faire payer cet acte. Arrivé à son niveau, le matador attrapa ses bras fermement et lui intima d'exprimer regrets et remords. Tout ce qu'il obtint fut un petit rire ainsi qu'un nouvel élancement à la cuisse.
Confus, Eduardo lâcha sa proie et baissa le regard pour voir la robe rouge retomber au sol une dague plantée presque entièrement dans sa jambe.
Isabella le regarda et, sans aucune pitié, lui asséna un coup au genou qui finit de le mettre à terre. Elle s'agenouilla et retira la lame lentement afin de ne pas se tâcher et faisant souffrir l'homme.
Dans un calme olympien, la Catalane convia sa victime à se taire et à l'écouter. Sans fut trop pour l'homme.

« Que cherches-tu à faire, vipère ?
- Ce que je cherche à faire ? Cela me paraît pourtant évident... »

Isabella dirigea la pointe de sa lame sous le menton du matador s'assurant qu'il comprenait enfin ce qui l'attendait. Elle vit enfin la peur s'immiscer dans son regard bien qu'il garde un certain calme...

« Qu'ai-je fait pour qu'on envoie une femme m'exécuter ?
- Outre le fait d'avoir tué de pauvres bêtes innocentes pour t'attirer les faveurs du monde ? Nous savons de sources sûres que tu n'es qu'un traître envers notre société.
- Nous ?..
- Nous savons que tu as divulgué des informations à notre ennemi lui donnant la possibilité de tuer nos soldats.
- C'est une erreur, je ne ferais jamais une telle chose !
- Silence. Nous avons les preuves nécessaires malheureusement comme tu es reconnu dans tout le pays, il nous est impossible de te traduire devant la justice. C'est pourquoi, mon maître a choisi de te faire éliminer purement et simplement... »

Prononçant ces derniers mots, Isabella alla se placer derrière l'homme en lui laissant une dernière caresse sur la joue.
Eduardo, comprenant que son heure fut arrivée, se mit à réclamer pitié et pardon.
La Catalane secoua la tête négativement... Comment pouvait-il avoir si peu d'honneur ?
Elle ferma les yeux un instant, le temps était venu d'achever cette mission et d'anéantir cette menace.
Sans plus attendre, Isabella saisit la tête du matador de la main gauche. De sa dextre, elle fit glisser la lame de part et d'autre de la gorge de l'homme mettant fin à toute jérémiade.
Veillant à ne pas salir sa robe, la Catalane contourna le corps et nettoya sa dague avec un pan de la veste de Martínez avant de la remettre à sa place, contre sa cuisse.

Dans les quelques minutes qui suivirent son méfait, Isabella rejoignit la grande salle. Elle pensa pouvoir s'esquiver sans que personne ne l'aperçoive mais elle n'eut pas cette chance : Alors qu'elle allait entamer sa remontée des escaliers, la Catalane entendit une voix masculine derrière elle.

« Il me semble que vous me devez une danse señorita.
- Veuillez m'excuser Capitan, je dois avouer que je vous ai oublié... »

Bien sûr, c'était un mensonge. Isabella se souvenait parfaitement de sa promesse mais elle ne voulait pas rester plus longtemps. Cela serait prendre trop de risque...
Le sort s'acharna pourtant sur elle car l'orchestre présent à l'étage entama une valse. A cet instant précis, la Catalane sut qu'elle ne pouvait reculer ou s'enfuir.

« Il semble que le temps soit venu pour moi de tenir ma promesse et de vous remercier.
- En effet. Et j'en serais fort heureux. »

Mendoza plaça un bras dans son dos et tendit son autre vers la Catalane.
Isabella hésita encore un instant mais accepta la main tendue et se laissa entraîner dans la salle.
Les deux jeunes gens partagèrent un bon moment, Isabella espérant que Juan-Carlos ne poserait aucune question quant à l'absence du matador.
Mendoza, lui, n'avait d'yeux que pour sa partenaire. N'ayant aucune idée de ce que cette femme venait d'accomplir...

Vous m'accordez cette danse .png
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Marcowinch
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Re: MCO one-shots ou "instants volés"

Message par Marcowinch »

Un excellent One-Shot :)
*** :Tao: :Zia: :Esteban: Ma fanfic MCO : La Huitième Cité :) :Esteban: :Zia: :Tao: ***
J'espère qu'elle vous plaira :D

:Esteban: Bah voyons, Pattala ! C'est pas dans ce coin-là que vit la jolie Indali ? :tongue:
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