A la recherche de l'Empire perdu

C'est ici que les artistes (en herbe ou confirmés) peuvent présenter leurs compositions personnelles : images, musiques, figurines, etc.
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Akaroizis
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Re: A la recherche de l'Empire perdu

Message par Akaroizis »

'Ffectivement, c'est prenant, et même si les publications sont espacées, on ne lâche pas l'affaire ! ;)
Le présent, le plus important des temps. Profitons-en !

Saison 1 : 18.5/20
Saison 2 : 09/20
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nonoko
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Re: A la recherche de l'Empire perdu

Message par nonoko »

J'ai bien aimé cette histoire de gardien du lac, j'étais très déçue que ce ne soit qu'un rêve (ou une légende), mais tu as relancé mon intérêt à la fin: j'espère qu'il en sera à nouveau question. ;)
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Xia
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Re: A la recherche de l'Empire perdu

Message par Xia »

nonoko a écrit : 19 janv. 2019, 15:20 J'ai bien aimé cette histoire de gardien du lac, j'étais très déçue que ce ne soit qu'un rêve (ou une légende), mais tu as relancé mon intérêt à la fin: j'espère qu'il en sera à nouveau question. ;)
Merci, ça me fait plaisir :D

La légende du gardien du lac est une pure invention de ma part (enfin à ma connaissance) :lol:
J'ai fait un amalgame entre une trouvaille archéologique et une légende locale : le canavar de Turquie.

Sinon si tu veux le revoir, je vais voir ce que je peux faire :x-):
La terre n’appartient pas à l’homme, c’est l’homme qui appartient à la terre (Tatanka Iyotaka)

Ma fanfic sur la préquelle des Mystérieuses Cités d'or, c'est par ici

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nonoko
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Re: A la recherche de l'Empire perdu

Message par nonoko »

Merci pour l'info, c'est très intéressant, je ne connaissais ni la légende ni la découverte archéologique. De quoi bien faire travailler l'imagination...
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Re: A la recherche de l'Empire perdu

Message par kally_MCO »

J'ai adoré la "légende" et j'attends toujours la suite, cOcOttE !
Oui, je suis en train de tout relire. Et alors, haha ?
— Regarde toi : la finesse d'une enclume et la loyauté d'un bigorneau !
— Et toi, capitaine Mendoza, tu fais quoi d'honorable à part chasser les mouches avec ta cape ?!
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Xia
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Re: A la recherche de l'Empire perdu

Message par Xia »

Merciii, petite chèvre !!! :tongue:
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Re: A la recherche de l'Empire perdu

Message par annette26 »

Superbe cette préquelle ! J'espère qu'il y aura un nouveau chapitre bientôt :-@
Saison 1 : 19,5/20 <3
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Re: A la recherche de l'Empire perdu

Message par Xia »

Chapitre 23 : Le Temple de la Mémoire des Dieux


Avril 1519, Gizeh, Égypte ottomane

Quand il osa enfin poser la question qui le tiraillait depuis plusieurs jours. Hiram ouvrit de grands yeux, abasourdi.
— Mon fils… Est-ce que j’ai bien entendu ? Tu veux… épouser cette fille ?!
— Mais Père, vous m’avez dit vous-même que j’étais en âge de me marier ! Or c’est elle que mon cœur a choisie.
— Tu te marieras certes, mais pas avec la jeune Isabella ! Sa vie n’est pas dans le désert, tu le sais aussi bien que moi !
Rachid écumait de rage.
— Est-ce une manière déguisée de dire que je ne suis pas assez bien pour elle ?! Je suis pourtant le futur chef de la très respectée tribu des Ghassanides !
Hiram soupira de lassitude. Qu’est-ce qu’il pouvait être borné quand il s’y mettait !
— Je sais… Mais vois-tu, Isabella n’est pas une fille du désert, comme le sont tes sœurs et tes cousines.
— Eh bien, elle le deviendra !
— Elle doit poursuivre son propre chemin, reprit son père sans tenir compte de son interruption, celui que les Anciens lui ont tracé. Une prophétie est sur le point de s’accomplir et elle doit y participer. Je le sens. Et ce n’est pas en restant ici, à voyager constamment à dos de chameau qu’elle pourra le faire.
L’adolescent se maudit d’avoir fait part à son père de ce qu’il avait entrevu près de deux ans auparavant à la madrasa d’Ormuz. Son paternel l’aurait découvert, certes, mais trop tard. Il serra les poings de frustration, tourna les talons et prit le chemin du désert égyptien.
Il sentait encore dans son dos le regard courroucé de son père et s’en voulait. Il aurait dû le mettre devant le fait accompli : épouser Isabella avant et lui en parler après. Hiram n’aurait jamais pu les séparer : une union devant Haldi était sacrée et même le chef des Ghassanides ne pouvait rien y changer.

— Si quelqu’un ne commence pas un jour, ça ne risque pas d’être déterré ! Tu viens m’aider ou je dois le faire toute seule ?!
Rachid sourit, mais n’osa avouer à son amie que c’est peine perdue. À eux deux, jamais ils ne pourraient déblayer tout le sable qui entourait le Sphinx, dussent-ils y passer le restant de leurs jours. Seule la tête était émergée et on disait que plusieurs mètres demeuraient enfouis sous le sable.
— Je me demande bien de qui il s’agit…, murmura Isabella en reculant d’une dizaine de pas pour contempler le visage.
Son compagnon haussa les épaules.
— Certains disent qu’il s’agit d’un des bâtisseurs, dit-il en désignant les deux plus grandes pyramides. Koufhou ou son fils Khâef-Rê.
— Certains… mais pas toi ? fit-elle, mi-figue mi-raisin.
Il sourit. Elle commençait à le connaitre par cœur.
Elle aurait vraiment été la femme idéale…
Une idée germa dans son esprit. Après tout, elle pouvait à la fois être son épouse et accomplir sa destinée, même s’ils devaient pour cela être séparés…
— Viens avec moi. Il y a un endroit que j’aimerai te montrer.
Intriguée, la jeune fille lui emboita le pas.
— C’est un peu plus loin… Au nord d’ici.
Loin de toute oreille indiscrète.
— Qu’y a-t-il là-bas ?
— Tu verras bien…, dit-il d’un air mystérieux.

— La prochaine fois, préviens-moi que « un peu plus loin », ça se compte en kilomètres pour toi ! dit Isabella, essoufflée.
— Ne t’inquiète pas, tu t’y feras !
Quand tu m’auras épousé et que tu seras devenue une vraie nomade !
— Peut-être… Mais en attendant, les chevaux sont restés à Gizeh !
Ils avaient quitté la nécropole royale pour un plateau rocheux, où bon nombre de galeries avaient été creusées dans le calcaire local.
— Regarde : on devine plusieurs mastabas au loin !
La jeune fille fit la moue. Elle aurait préféré qu’il lui fasse marcher huit kilomètres pour lui montrer une palmeraie ou une oasis plutôt que d’autres tombes de rois ou de grands dignitaires égyptiens.
— Voilà ce que je voulais te faire découvrir. Qu’est-ce que tu en penses ? dit Rachid en désignant un édifice surplombant le site.
Son amie le regarda sans comprendre. C’était une plaisanterie ?!
— Eh bien, c’est très…
Que fallait-il dire ? Moche ? Horrible ? Qui donnait la chair-de-poule ? Elle préférait de loin les trois pyramides qu’ils avaient vues auparavant. Au moins, elles étaient finies !
— Très… inachevé…
— C’est le monument d’un pharaon enfin ! Tu ne peux pas dire ça d’un mort, quand même… Imagine tout le mal qu’il s’est donné pour faire bâtir ces murs ici ! Et de son vivant ! Viens : je vais te faire visiter.
C’était le moins qu’on puisse dire du cénotaphe. Isabella devait bien l’admettre. Contrairement aux autres tombes de la nécropole de Gizeh, celle-ci était située dans une zone inhospitalière, éloignée du Nil. Quant au fait de le visiter…
— Elle n’est pas inachevée enfin ! dit une voix derrière eux. Ce sont les Romains qui ont enlevé des pierres de la pyramide pour bâtir un établissement militaire ici.
Rachid dut se faire violence pour ne pas exploser. Naynuwa ne serait jamais venue ici d’elle-même : son père avait une fois de plus deviné ses pensées et avait envoyé sa fille ainée les surveiller. Et l’empêcher de formuler sa demande.
À une heure près…
— Pourquoi es-tu venue jusqu’ici ? Je croyais que tu avais la hantise des lieux mortuaires !
— Pour veiller sur vous deux, abruti ! Tu es peut-être le futur chef de la tribu, mais tu n’écoutes jamais les légendes de nos ancêtres.
La jeune Laguerra déglutit péniblement. Elle avait encore en mémoire la silhouette brune du Canavar du lac de Van et de sa gueule béante.
— Parce qu’il y a une autre légende ici ?!
La nomade sourit :
— Oui. Sauf que ça, ce n’est pas une légende, c’est une histoire vraie. Quand les Romains ont démembré la pyramide, certains – qui se croyaient sans doute plus malins que les autres – sont rentrés à l’intérieur. Cependant, ils ignoraient tout des traditions des anciens Égyptiens… notamment celles qui se faisaient au moment du décès du roi pour défendre son âme contre les voleurs et la mener sans crainte vers Osiris pour y être jugée. Donc comme ils l’avaient fait pour les autres souverains, les prêtres ont protégé sa tombe avec des formules magiques. Mais le pharaon inhumé ici avait également en sa possession le Livre de Thot et était, grâce à lui, devenu un puissant sorcier. Il en a profité pour en quelque sorte ensorcelé sa pyramide…
— Ensorcelé ? répéta la jeune fille.
— Les cinq Romains qui ont pénétré se sont retrouvés « posséder » par des démons, si je puis dire. On a eu beau réciter des incantations à Trivia et à Isis et leur faire des sacrifices, rien n’a fonctionné et les malheureux sont restés sous l’emprise du mage. Les prêtres de Calchas à Colophon ont déclaré que seule leur mort les délivrerait et anéantirait la propagation du Mal sur la Terre.
— Et… on les a tués ? demanda Rachid, qui n’avait aucun souvenir d’avoir entendu cette histoire.
— Les Romains et les Égyptiens ont essayé en tout cas ! On les a brûlés vifs, mais ils étaient toujours vivants quand le brasier s’est éteint cinq heures après. Idem quand on les a noyés avec deux kilos attachés aux pieds : ils sont remontés à la surface du Nil. On les a aussi écartelés, mais leurs membres sont revenus les uns vers les autres pour reformer leur corps – sous les yeux horrifiés du peuple. Il me semble également qu’ils ont été ensevelis sur une couche de dix mètres de sable. Mais ils sont ressortis. En fin de compte, on les a enfermés dans la pyramide avec le pharaon… Mais le tombeau ayant déjà été profané, on ne risque rien à y pénétrer, puisque qu’on ne sera que les seconds… Vous venez ?
Les deux autres se dévisagèrent, aussi livides l’un que l’autre.
— Maintenant que j’y repense, je crois que celle que je voulais te montrer était à huit kilomètres au sud…

Les poings sur les hanches, Naynuwa regarda non sans satisfaction les deux enfants dévaler la pente qui menait à Abu Rawash.
Quels poltrons quand même !
Elle était bien contente qu’ils aient gobé sans poser de questions la possession des Romains par les démons du roi parce qu’elle n’avait nullement l’intention d’aller au-delà de l’enceinte sacrée du complexe funéraire. N’en déplaise à son père. Elle était toutefois consciente qu’elle avait été un peu loin quand elle avait vu le visage de la protégée de la tribu se liquéfier au fur et à mesure qu’elle parlait.
Mais c’était la faute de Rachid aussi ! Même si elle devait bien reconnaitre qu’elle aurait pu trouver autre chose pour l’empêcher de sceller une union qui n’aurait été bénéfique ni pour l’un ni pour l’autre.
La jeune femme soupira. S’il ne s’était pas mis en tête de la demander en mariage…
Mais à présent, elle craignait surtout le courroux de Djedef-Rê. Allait-il lui pardonner l’offense qu’elle avait faite en inventant de toute pièce cette histoire de Romains pilleurs de tombe ? De sa tombe ?
Un rugissement de vent gronda entre les falaises.
— ATTENDEZ-MOI QUAND MÊME ! cria Naynuwa en courant.

— Les Romains ? Quels Romains ?! demanda Hiram, après que son fils lui ait relaté la « légende » de son ainée.
Le rouge aux joues, cette dernière arriva au moment où elle allait être démasquée par son frère. Le chef des Ghassanides essaya tant bien que mal de refouler un fou rire quand il comprit le stratagème de sa fille pour les faire revenir à Gizeh.
— Ah oui ! Les Romains ! Des envahisseurs ! Ni plus ni moins… Comme si l’Égypte n’avait pas eu assez d’ennuis avec les Grecs !
Rachid expliqua à voix basse à son amie que son père n’avait jamais porté dans son cœur les descendants du diadoque d’Alexandre le Grand qui avaient eu l’audace de porter le titre de roi d’Égypte.
— Je voulais montrer à Isabella la pyramide du fils de Koufhou, mais apparemment on est partis dans la mauvaise direction…
Hiram échangea un regard complice avec Naynuwa.
— Elle est sur les hauteurs, tu le sais bien !
— Justement ! Celle-là aussi ! Je ne comprends pas… il n’y en a pas plusieurs quand même ! fit-il en levant les mains en signe d’ignorance.
Sa sœur se tourna vers la fillette :
— Un autre fils de Koufhou, qui était son successeur légitime, a fait construire une pyramide sur les hauteurs de Gizeh, au… aux alentours. Sa tombe est surélevée pour veiller sur la Grande Pyramide.
— C’est pour ça que je voulais t’emmener à Abu Rawash. Pour t’imprégner de l’énergie de l’étoile Chédou.
Le père et la fille levèrent les yeux au ciel. Ce n’était pas la seule raison.
— L’étoile Chédou ?
— C’est une étoile située dans la constellation d’al-Jabbar. Tu peux entrer en communion avec elle par le biais de la pyramide de Djedef-Rê. C’est vers cette constellation que la Grande Pyramide est tournée.
— Le pharaon Djedef-Rê, reprit Naynuwa, a donc fait bâtir sa pyramide sur un plateau situé au-dessus de Gizeh, de manière à ce qu’elle soit plus haute que celle construite par son père. Et aussi fait ériger le Sphinx pour g…
Elle s’interrompit brusquement et interrogea son père du regard. En avait-elle trop dit ? Mais celui-ci l’encouragea à continuer.
— Nos ancêtres disent qu’il s’agit de la porte d’entrée vers le Temple de la Mémoire des Dieux.
— Le Temple de la Mémoire des Dieux ?
— Il s’agit d’une très vieille histoire – véridique celle-ci, continua Hiram avec un sourire en coin à l’attention de sa fille. Bien avant le Déluge, le roi Koufhou fit un songe : il rêva que la Terre basculait et que les étoiles tombaient du ciel en se heurtant les unes aux autres dans un grand fracas. Le pharaon a convoqué ses devins pour interpréter le rêve. L’un d’entre eux raconta qu’il avait eu une vision analogue l’année précédente et qu’il lui avait été dit qu’après le cataclysme, la voûte céleste reprendrait son visage habituel. Le roi ordonna alors d’examiner la position des astres. On lui dit qu’une grande inondation, pour commencer, et un grand incendie, ensuite, viendraient de la constellation du Lion. C’est pourquoi le roi aurait ordonné de construire les Pyramides : elles furent remplies d’archives concernant les connaissances secrètes en géographie, astronomie, mathématiques et autres merveilles et trésors de la science.
La gorge nouée, Isabella l’écouta en silence. Elle avait une impression de déjà-vu. Une grande inondation, un grand incendie…
— Son successeur, Djedef-Rê a quant à lui fait construire le Sphinx pour accéder à ces salles d’archives…, rajouta la fille du chef des Ghassanides. Par la patte droite. Mais nous ne pouvons pas encore y accéder, car l’heure n’est pas venue…
Elle expliqua, en voyant l’air intrigué d’Isabella.
— Les Atlantes ont bâti ces pyramides car une autre catastrophe se produira dans le futur. C’est dans l’ordre des choses : ce sont des épisodes cycliques. La Terre se régénère d’elle-même. Et heureusement pour nous, autres humains, cela n’arrive qu’environ tous les douze mille ans ! fit-elle en riant.
La fille de Fernando était estomaquée. Des Atlantes avaient construit les pyramides d’Égypte !
— C’est impossible…, fit-elle dans un souffle. Le Déluge qui a détruit l’Atlantide a eu lieu il y a dix mille ans… Ils n’ont pas pu les édifier puisqu’Hérodote dit que les Pyramides datent de deux mille cinq cents ans avant Jésus-Christ… enfin trois mille quatre cents ans avant l’Hégire, corrigea-t-elle.
Rachid leva un sourcil.
— Hérodote ? Qui est-ce ? Un ami ?
— Euh non… C’était un savant grec de l’Antiquité… On le considère comme le premier historien. Il a écrit aussi que Koufhou était un tyran, qu’il asservissait son peuple et méprisait la religion au point de fermer les temples. Il a fait construire sa pyramide en vingt ans, allant même jusqu’à prostituer sa fille pour payer les travaux de son tombeau…
— Et en plus, les Grecs bafouent la mémoire des Égyptiens ! s’écria Hiram, hors de lui.
— On ne trouvera jamais aucun corps dans la Grande Pyramide, parce que ce n’est pas un tombeau, dit doucement Naynuwa. Quoiqu’écrivit cet Hérodote.
Passablement énervé, son père fit les cent pas, faisant grincer le sable sous ses sandales. Au loin, un chameau blatéra. Le chef de la tribu s’approcha de l’animal et lui caressa longuement la tête. Il prit une profonde inspiration et révéla à sa protégée :
— Les monuments qui sont sous tes yeux, mon enfant, sont le fruit du travail des Atlantes, des Égyptiens et des Ghassanides, sous la direction de Rê, d’Hermès et d’Isis.
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Message par Atlanta »

yeesssssssss!
Man sieht nur mit dem Herzen gut. Das Wesentliche ist für die Augen unsichtbar Le petit prince, le renard
Il n'est pas venu le jour où une femme me donnera des ordres !
:Gaspard: Et bien si justement ! Il faut une première à tout !
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Re: A la recherche de l'Empire perdu

Message par Xia »

Chapitre 24 : Un cadeau du ciel


Mai 1519, Assouan, Égypte ottomane

— Mais arrêtez donc d’écouter ces bêtises ! Je ne parle pas de toi évidemment, ma fille.
Isabella hocha la tête, en guise de compréhension.
Elle avait bien évidemment pris le parti d’Hiram et, ce, depuis longtemps. Le pauvre homme avait passé sa vie à perpétuer l’enseignement de ses ancêtres grâce aux traditions orales, veillant ainsi à les transmettre aux générations futures. Mais voilà qu’elle – une parfaite inconnue – débarquait du jour au lendemain en citant Hérodote, un historien grec qui avait qui visiblement tout faux sur l’histoire du peuple sacro-saint égyptien.
S’il n’en avait tenu qu’à elle, elle se serait bien passé d’évoquer une nouvelle fois ce nom. Mais Naynuwa et Rachid la harcelaient de questions sur ses connaissances en la matière et elle devait, malgré elle, leur expliquer le contenu des Histoires qu’elle avait littéralement dévorées à la lueur d’une bougie dans la nef d’Ambrosius.
Elle sentit le regard d’Hiram se poser sur elle. La jeune fille hocha la tête. Oui, il était temps. Dommage pour le frère et la sœur, ils n’auraient pas la fin du Livre d’Érato où Hérodote racontait la fin de la première guerre médique et la victoire de Marathon.
Naynuwa avait fini par lui avouer le manège de Rachid et Isabella pressentait que le vautour qu’il était ne cesserait de lui tourner autour que lorsqu’il aurait attrapé sa proie. Aussi elle avait pris une décision, qui lui coûtait certes, mais pour le bien de tous. Le chef des Ghassanides n’avait pu qu’approuver son choix. Car il savait comme elle qu’il n’y avait pas d’autre solution : elle quitterait la caravane dès qu’ils seraient à Assouan.
— Tu me manqueras, lui dit son amie, une larme à l’œil. J’aurais aimé d’avoir comme sœur.
La jeune Laguerra avait souri à ces mots. Qu’avaient-ils donc tous à vouloir l’avoir comme sœur ?! D’abord Havrylo, ensuite Hürrem, et maintenant Naynuwa ! Sans parler de l’infante Isabel qui l’avait considérée comme tel durant leurs jeunes années. Mais elle avait raison : si elle avait consenti à épouser Rachid, elle serait effectivement devenue sa sœur. Par alliance.
— Qu’Haldi te protège, mon enfant, murmura Hiram, baisant son front d’un geste paternel en pressant ses mains rocailleuses sur ses poignets. Où que tu ailles, je sais que le Soleil veillera sur toi.
La gorge nouée par ces paroles, Isabella acquiesça silencieusement. Du coin de l’œil, elle vit son ami la dévisager d’un air grave. Rachid ne lui fit pas ses adieux. Après l’avoir regardée en silence une dernière fois, l’adolescent tourna les talons et partit sans mot dire en direction des chameaux qui s’abreuvaient près du fleuve. Isabella eut un pincement au cœur. Elle devinait que celui du garçon était brisé. À jamais. D’un commun accord avec Hiram et sa fille, ils avaient choisi de n’évoquer son départ qu’au dernier moment. Chose qu’il ne leur pardonnerait à aucun d’entre eux, elle le savait.

Isabella regarda les chevaux s’éloigner vers le sud. Sans doute allaient-ils au royaume des pharaons noirs, comme tous les deux ans. Elle avait longuement disserté avec Naynuwa sur la probable origine des souverains d’Égypte. Si la Portugaise jurait qu’ils descendaient de Noé – la Bible l’affirmait ! –, la nomade ne démordait pas qu’ils venaient du ciel – ses ancêtres les avaient côtoyés ! Mais toutes deux s’accordaient cependant sur un point : les pharaons étaient les dignes héritiers du Créateur. Quel qu’il fût.
L’astre se couchait peu à peu, donnant au fleuve un aspect rougeâtre qui contrastait avec la couleur ocre des pierres des temples environnants.
Assise sur la berge du Nil, elle ressentait pour la première fois depuis bien longtemps un immense vide. Elle serait à présent seule. Totalement seule. Et elle aurait à écrire une nouvelle page de sa vie, de son histoire.
Peut-être qu’un jour, par un pur hasard, le Destin déciderait qu’elle recroise le chemin de son père, d’Athanaos ou même d’Ambrosius ? Laguerra se souvint qu’elle avait tenu les mêmes réflexions moins de deux ans auparavant. Quand elle s’était enfuie de la madrasa d’Ormuz sur les conseils de Rachid.
Rachid… Quoi qu’elle en pense et qu’elle ressentait pour lui, leurs destins étaient liés à jamais et elle devait une fière chandelle à ce garçon. Par deux fois, il l’avait sortie d’une situation où elle aurait été incapable de se dépêtrer toute seule. Hiram avait raison : il serait un grand chef. Elle n’avait aucun doute là-dessus.
Mais quelque chose avait changé en elle. Elle n’aurait su dire quoi. Beaucoup de choses s’étaient passées depuis sa séparation brutale avec son père et ses amis. Et elle avait gagné en indépendance. Là encore, Rachid avait raison : elle avait mûri.
Elle revoyait les étals où les négociants d’Ormuz vendaient leurs marchandises, là où elle avait commis ses larcins pour subvenir à ses besoins, le port où les bateaux s’apprêtaient à appareiller pour des destinations inconnues. Au fond, la situation était exactement la même : elle était libre grâce à Rachid, Hiram lui avait laissé suffisamment de provisions pour un mois – là au moins, elle n’aurait pas à voler – et elle était au bord du fleuve où plusieurs bateaux de pêche prendraient le large le lendemain.
Une seule chose différait : l’absence du seul bateau qu’elle avait espéré retrouver ce jour-là.
Les larmes lui montaient aux yeux à cette pensée.
Mais peut-être aussi qu’un jour, là-aussi, le Destin lui permettrait de nouveau d’entendre ses pas résonner dans la nef ? Et d’ailleurs, celle-ci avait-elle été reconstruite ? Ses amis avaient-ils été à Gênes comme ils avaient prévu ? Très certainement.
Elle n’aurait jamais pensé dire cela un jour, mais son père lui manquait. Affreusement. Surtout quand elle voyait la complicité qu’affichaient les trois nomades avec qui elle avait passé le plus clair de son temps. Certes, Fernando Laguerra ne l’avait pas élevée – et elle était quasiment sûre que l’idée elle-même ne lui avait jamais traversée l’esprit –, pas plus qu’il ne jugeait utile de lui rendre visite une fois tous les ans, mais l’année passée à ses côtés avait étrangement rattrapé celles qu’ils avaient tous deux perdues.
De même qu’Athanaos et Ambrosius qu’elle ne connaissait que depuis deux ans.
Isabella eut un rictus.
Ambroise de Sarle lui manquait ! Les longues heures de marche au soleil avaient visiblement embrouillé son esprit. Mais elle devait bien se l’avouer au fond d’elle-même : l’alchimiste lui manquait. Du moins, ses colères monumentales que le Docteur, Athanaos et elle se faisaient un malin plaisir à dire que les vents les lui avaient soufflés, tout comme ses discours interminables, le plus souvent après qu’ils avaient tous les quatre pris leur déjeuner…
Elle ne put s’empêcher de se demander ce que ses compagnons avaient fait durant tout ce temps. Étaient-ils à sa recherche ? ou bien continuaient-ils leur quête de Mu ? Connaissant Ambrosius, la seconde interrogation était la plus probable. Aussi elle prit la résolution, comme autrefois, qu’elle partirait elle aussi à la recherche de cet empire perdu.
Mais seule.
Fière d’avoir enfin réussi à dessiner un brouillon du chemin qu’elle entamerait dès le lendemain, Isabella soupira d’aise, l’esprit léger, et s’allongea sur le sol – non sans s’être assurée de l’absence d’un nid de scorpions.
Au-dessus d’elle, les étoiles commençaient à apparaitre. Elle s’amusa à chercher des yeux la fameuse étoile Chédou, dont elle avait tellement entendu parler ces dernières semaines. Elle n’avait pourtant aucune idée à quoi elle pouvait ressembler, mais espérait secrètement que son intuition l’aiderait à la trouver. C’était l’occasion de vérifier si les cours sur le développement de l’instinct donnés par le Grec et les Ghassanides avaient porté leurs fruits.
Son regard vif balaya la voûte céleste et son attention s’attarda longuement sur l’une d’entre elles. Son cœur fit un bond dans la poitrine.
Eurêka !
Sans savoir pourquoi, elle était incapable de détacher son regard de l’astre qu’elle venait de repérer. C’était elle. Elle en était sûre. D’un blanc immaculé, elle était beaucoup plus lumineuse que les autres. Beaucoup plus grosse aussi. Et plus proche.
Un peu trop d’ailleurs.
Isabella fronça les sourcils et se redressa vivement. Elle se rendit rapidement compte de sa méprise. Non, ce n’était pas une étoile. C’était simplement les reflets de la Lune sur un objet. Dépitée, elle se laissa retomber sur le sol, jetant de temps à autre un œil sur cette chose étrange qui brillait. Elle aurait pourtant juré que c’était une étoile ! Elle se promit de l’observer de plus près le lendemain ; son intuition ne l’avait pas trompée pour rien, elle en était persuadée. Ce serait sa première étape sur sa recherche de Mu.
Elle soupira une nouvelle fois. Qu’aurait-elle donné pour se trouver à cet instant dans la nef, à interroger Athanaos sur ses connaissances en la matière et surtout, surtout revoir la pyramide bleue…
Elle sourit. Elle était à quelques mètres en-dessous, mais elle pouvait aisément deviner que l’objet aussi avait la forme d’une pyramide.
C’était décidé : elle irait le sortir de son tombeau le lendemain et le garderait avec elle comme un porte-bonheur.
Pour entamer sa nouvelle vie avec sa pyramide.

— Alors ?
Athanaos et Ambrosius levèrent les yeux vers le Docteur, l’air navré. Ils étaient revenus bredouilles.
Encore.
— Toujours rien…
— On va la retrouver !
— Hum…
Les deux alchimistes échangèrent un regard. L’un comme l’autre commençait à douter de revoir Isabella un jour.
De son côté, Fernando se décourageait de plus en plus. S’il avait cru pendant quelques temps soutirer des informations aux régisseurs des marchés d’esclaves, il s’était vite fait une raison : ils étaient des marchands qui s’intéressaient seulement à l’argent que leur rapportaient les ventes. Ils ne regardaient ni la provenance, ni la destination des femmes et des hommes.
Ni même les femmes et les hommes.
Il avait fini par renoncer à accompagner ses compagnons lorsque ceux-ci partaient arpenter les villes qui étaient notées sur la liste qu’Anna Maria lui avait donné. Ou plutôt, sur sa liste.
Laguerra n’avait pas été dupe très longtemps : à chaque fois, Athanaos traçait les itinéraires, et à chaque fois, ils pouvaient trouver par hasard parfois jusqu’à cinq marchés sur leur route avant d’atteindre leur destination finale.
— Où allons-nous maintenant ? Je n’ai plus de noms.
— La prochaine étape est Khartoum, dit doucement le Grec.
— En espérant que ce soit la dernière ! marmonna Ambroise de Sarle.
Non pas qu’il ne voulût plus continuer à rechercher Isabella, mais le temps passait trop vite à son goût, sans qu’il puisse progresser dans sa quête. Et la liste que cette bonne femme avait donnée à Athanaos était encore longue. Trop longue.
— Tu pourrais au moins faire semblant de lui en être reconnaissant des efforts qu’elle a fait ! l’avait houspillé un jour l’Anatolien. Elle n’était obligée en rien à passer ses journées à recenser les marchés.
— Et c’est bien dommage, elle en aurait profité pour apprendre à coudre !
Le Français savait que son ami l’aurait étranglé si Fernando n’était pas arrivé à ce moment.
— On pourrait peut-être se rendre à Philae ? hasarda-t-il. Il me semble que c’était un lieu pour trouver une piste…
— Parce que tu écoutes ce que je dis maintenant ?! aboya Athanaos.
— C’était juste une question…, fit-il en se mordant la lèvre.

Ambrosius sentait qu’on le secouait sans ménagement. Il entendait la voix lointaine du Docteur lui parvenir aux oreilles sans comprendre un traitre mot de ce qu’elle disait. Lorsqu’il réussit à ouvrir les yeux, il vit un Athanaos aussi hagard que lui observer un Fernando énervé gesticuler dans le vide :
— Il y a un problème avec la pyramide ! répétait-il. Sortez de vos lits, bon sang ! Elle brille !
— Hein ?! Qu’est-ce que tu racontes ? Il fait à peine à jour.
— C’est bien ça qui cloche ! Quand je me suis réveillé, elle était déjà comme ça !
L’alchimiste désigna le cône d’azur d’un geste inquiet. Dissimulée derrière une vitre qui, désormais, la protégeait, la relique de Mu scintillait de mille feux sous les regards interloqués des trois compères.
— Par tous les saints… Mais qu’est-ce qui se passe ?! demanda le Français, ahuri.
À ses côtés, le Grec, tout aussi stupéfait, venait de comprendre. Et il ne pouvait y avoir qu’une seule explication à ce phénomène.
Le Docteur se grattait nerveusement l’arrière du crâne lorsqu’ils entendirent un bruit sourd. Ambrosius regarda le plafond :
— C’était quoi ça ?!
— AAAAAHHHHHHHHH !
— On dirait que ça vient d’en-haut…
Ils montèrent les marches de l’escalier quatre à quatre et cherchèrent des yeux l’origine du fracas. Une ombre portée par la lumière naissante du jour les poussa à lever la tête où ils demeurèrent interdits.
— Mais ne restez pas planter là ! Aidez-moi à descendre !
Fernando manqua de s’évanouir.
— Dites-moi que je rêve !
— Non… Ta fille vient bien de tomber du ciel…
Modifié en dernier par Xia le 20 sept. 2021, 11:20, modifié 2 fois.
La terre n’appartient pas à l’homme, c’est l’homme qui appartient à la terre (Tatanka Iyotaka)

Ma fanfic sur la préquelle des Mystérieuses Cités d'or, c'est par ici

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