FANFICTION COLLECTIVE : Tome 1

C'est ici que les artistes (en herbe ou confirmés) peuvent présenter leurs compositions personnelles : images, musiques, figurines, etc.
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Haokah
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Re: FANFICTION COLLECTIVE : Jeu

Message par Haokah »

Pas de panique Seb, je ne savais pas que tu bossais déjà sur la question... :D
Après, on a bien vu sur ce qu'on écrit en ce moment qu'on arrive à faire que nos différentes idées se rejoignent.

Et, en toute humilité, je crois que c'est la combinaison de nos différents tempéraments et envies,
et l'écoute qu'on se porte, qui font qu'on arrive à produire quelque chose dont on peut être fier-e-s ! x-)

Et j'écris sous votre influence. Je ne vous connais pas, mais souvent je me dit "Seb voudrait plutôt ça",
"Raang lui ferait dire ça", "Comment Nonoko s'y prendrait pour rédiger une belle envolée ici ?"
Ou alors : qu'est-ce que je pourrais écrire qui pourra les surprendre ?
Bref, ça me motive, et je ne vous mime pas,
mais j'essaie d'intégrer de l'ADN de votre écriture tout en gardant mon propre style,
tout en suivant le fil des idées communes...

Raang, je te suis, mais je préfère les mots "union" ou "noces" à celui de "mariage"... ;)
Modifié en dernier par Haokah le 04 déc. 2016, 23:55, modifié 2 fois.
" Sacrebleu ! Un peu de fantaisie, mon garçon ! "
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Raang
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Re: FANFICTION COLLECTIVE : Jeu

Message par Raang »

Absolument d'accord avec toi
"Notre monde a été bâti dans l'or et dans le sang"-Raang alias Rayan, 2017
Mes fanfictions (hors MCO)https://www.fanfiction.net/u/7150764/Raang
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Seb_RF
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Re: FANFICTION COLLECTIVE : Jeu

Message par Seb_RF »

Mon message s'adressait a raang... mais sinon je suis d'accord avec toi
Modifié en dernier par Seb_RF le 05 déc. 2016, 17:48, modifié 1 fois.
note serie:
MCO1: 18/20

Trahison/Insulte totale:
MCO2: 7/20
MCO3: 4/20
MCO4: 3/20 (et je suis "gentil" par ce qu'il y a les effets visuels)

Fanarts: viewtopic.php?f=14&t=2301 :x-):
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Seb_RF
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Re: FANFICTION COLLECTIVE : Jeu

Message par Seb_RF »

Suite pour vous donner l'eau a la bouche
Par Haokah, Nonoko, Seb_RF, et Raang

Du cotée d’Arthure et Zia.

Arthur et Zia s’éloignaient du minaret où la jeune femme avait été retenue prisonnière. Ils courraient à perdre haleine dans le couloir aux fermées de moucharabiés. « Ces motifs en bois sculpté sont une vraie merveille… », pensa Zia. Ils s’engagèrent dans un grand escalier et débouchèrent rapidement sur un toit en terrasse de la mosquée. Tant de lumière après tant de temps passé dans son cachot obscur, Zia en était éblouie. Elle respirait l’air pur, une légère brise caressait sa longue chevelure. Les rayons du soleil mordaient doucement sa peau. Le soleil… Elle eut une pensée fugace pour son compagnon de toujours, Esteban… Ses yeux s’accommodèrent à l’intensité de la lumière : le paysage se dessinait peu à peu.
A : Je t’ai d’abord amené ici pour que tu repères bien où l’on se trouve, et comment nous allons pouvoir nous échapper…
Zia, émerveillée, observait le paysage depuis le toit en terrasse de la mosquée. Elle ne répondait pas. Arthur se rapprocha d’elle et reprit :
A : Zia, il fallait absolument que je te sauve, je n’avais pas le choix.
Zia restait silencieuse. Les montagnes qui se dressaient à l’arrière de la mosquée lui rappelaient les Montagnes-Esprits de son pays natal…
A : Il faut que je t’avoue quelque chose : je travaille en fait pour quelqu’un qui s’est décidé à mettre un terme aux terribles agissements du Docteur Laguerra. Cet odieux personnage s’est rendu coupable de tant de crimes…
Z : Et qui est cette personne pour qui tu travailles ?..
A : Désolé, Zia, mais je ne peux pas encore te le dire…
Z : Si tu ne veux pas me le dire, c’est qu’il s’agit forcément de quelqu’un que je connais…

Zia se retourna et observa ce qu’on l’on pouvait voir depuis l’avant de la mosquée où ils se trouvaient, presque au-dessus du porche vouté de la grande porte. Derrière l’édifice se tenaient donc les montagnes escarpées, et à sa gauche s’étendait la petite forêt qu’elle avait pu voir brièvement, depuis sa cellule située dans le minaret. Au dessus de la forêt volaient des oiseaux noirs, très nombreux. La jeune femme crût reconnaître des corneilles…
Devant la mosquée, le terrain se prolongeait en pente douce jusqu’aux ruines d’un ancien village, un petit village abandonné. Personne aux alentours… Le repaire de Laguerra se trouvait donc dans un endroit très isolé : configuration idéale pour mener ici des manœuvres secrètes…
A : Zia… J’ai décidé de te sauver, même si cela bouscule les plans établis avec mon commanditaire. Mais te tirer des griffes du Docteur était plus important que tout…
Arthur s’approcha doucement de Zia et posa sa main sur son épaule.
A : Zia, retournes-toi : tu comprendras de quoi Laguerra est capable, et pourquoi j’ai peur pour tes amis…
La jeune femme se retourna en plongeant son regard dans le regard bleu d’Arthur. Elle mesurait les risques qu’il prenait pour elle, et comprenait à quel point elle pouvait avoir confiance en lui, ce jeune homme courageux, lui-même ennemi du terrible Docteur…

Ils se rapprochèrent prudemment du bord du toit en terrasse. De là-haut, on pouvait embrasser du regard l’ensemble du bâtiment, que Zia n’imaginait pas si grand. La mosquée était majestueuse. A l’intérieur du rectangle formé par ses haut murs d’enceinte se tenait une très large cour intérieure somptueusement dallée, ornée de chaque côté par deux petites fontaines. Dans la partie intérieure des murs d’enceinte circulaient de larges coursives ponctuées de piliers finement sculptés. Le regard de Zia s’arrêta sur la partie arrière de la mosquée, qui présentait un édifice aux proportions plus importantes. Là, sous un grand auvent de bois retenu par des poutres, une dizaine d’hommes s’activaient autour d’une étrange machine…
A : Au fond, dans ce bâtiment, il y avait la grande salle de prière. Mais le Docteur en a détourné l’usage pour ses projets des plus guerriers… Regarde, Zia : sous cet auvent que Laguerra a fait installer, ces hommes, qu’il appelle « ses ingénieurs », ces hommes apportent la touche finale à… cette terrible machine de mort !
« Carapace » fût le premier mot qui vint à l’esprit de Zia. Monté sur roues et constitué de métal, l’engin meurtrier était en forme de cône, de cône facetté… Sa forme évoquait immanquablement un diamant taillé, mais renversé : sa face et sa couronne vers le sol, et sa culasse pointant vers le ciel. La partie supérieure de la machine, petit toit également en forme de cône, était détachée de l’ensemble de manière à ce que ses occupants puissent voir à l’extérieur. Trois personnes devaient pouvoir se tenir à l’intérieur, et seize petits canons ceinturaient la machine au travers de petites ouvertures, leur permettant ainsi de tirer de n’importe quel côté, dans toutes les directions. Aucun doute : il s’agissait d’un char !
Z : Je n’ai jamais vu un engin pareil…
A : Sa conception est d’origine italienne. Le Docteur en a acheté les plans à un savant de la ville de Florence. Ensuite, les ingénieurs de Laguerra y ont ajouté des éléments inspirés du savoir d’une très ancienne civilisation. Et c’est justement ces parties rajoutées qui sont les plus destructrices !
Z : Je comprends, le Docteur lui aussi a eu accès aux connaissances de l’Empire de Mu…
A : C’est ça Zia. Il paraît d’ailleurs que tu es une descendante de ce peuple, n’est-ce pas ?
Z : Oui, Arthur. Mais je pense que ce n’est pas vraiment le moment de te donner plus de détails…
A : Oui, tu as raison, Zia. D’ailleurs ce char étant presque prêt maintenant, Laguerra va pouvoir très bientôt mettre ses plans à exécution !
Zia voyait Arthur se crisper, poings fermés, mâchoires serrées.
A : Cet imbécile n’est qu’un destructeur mégalomane, continua Arthur. Figure-toi qu’il a en tête de se servir de ce char contre le Roi d’Espagne, histoire de lui faire une belle démonstration de force ! Dans ses plans tortueux, le Roi est censé céder à Laguerra un territoire du Nouveau Monde, en échange d’un apaisement et du char lui-même… C’est dire à quel point il délire, ce pauvre fou ! Et tu sais ce qu’il a fait inscrire, Laguerra, en lettres d’or, sur son précieux char ? Rien de moins que l’expression : « A feu et à sang » !
Z : Mais comment les ingénieurs de Laguerra peuvent être en mesure de maîtriser une partie de la science de Mu ?
A : Ça aussi, ce serait trop long à expliquer. Mais disons que juste avant de fonder leur fameuse confrérie, « l’Ordre du Sablier », le Docteur et son ami Ambrosius travaillaient d’arrache-pied à la fabrication de machines conçues à partir de livres mystérieux qu’ils avaient retrouvés lors de leur expédition à la recherche de l’Atlantide… Et par la suite, Ambrosius a passé beaucoup de temps à former des « ingénieurs », comme ceux-là, qui sont juste sous notre nez, en bas…
Z : Ambrosius… Même maintenant, même hors d’état de nuire, il continue à semer des dangers sur notre route !
A : Tu sais Zia, si je sais tout ça, c’est parce qu’Ambrosius, Ambroise de Sarles, est en fait… mon oncle.
Zia ne broncha pas, même si la surprise fût de taille…
A : La « passion » d’Ambroise, qui est devenue une vraie folie, a conduit petit à petit toute notre famille à la ruine. Sans compter que ses agissements, de plus en plus suspects et moralement douteux, ont entaché la réputation des « De Sarles »… Aucun de nous ne s’en est remis…
Z : Je comprends, Arthur… En aidant ton commanditaire, dont tu ne veux pas me dire le nom, à arrêter ou… tuer le Docteur Laguerra, tu venges aussi ta famille dont l’honneur a été bafoué…
Arthur resta muré quelques instants dans un silence pesant. Puis, il reprit, pointant du doigt différents endroits des toits en terrasse :
A : Laguerra s’est également préparé à une éventuelle attaque par les airs…
Z : Je n’avais jamais vu de canons comme ça !
A : Tu vois, il y en a huit, répartis sur les toits plats des murs d’enceinte. Regarde bien, dit-il en marchant vers le canon le plus proche, tous ces grands disques de bois et ces engrenages permettent aux canons de pivoter dans n’importe quel sens, et très rapidement : nord, sud, est, ouest, haut, bas… Aucune cible ne peut leur échapper ! Ces machines de mort ont une très longue portée, et un système ingénieux leur permet de tirer des salves de trois boulets, avant même de les recharger.
Z : Déployer tant de trésors d’ingéniosité pour les mettre au service d’instincts meurtriers, je trouve ça juste horrible ! Et le Docteur a bel et bien détourné la fonction de cet édifice : cette mosquée, qu’il a pris soin de renforcer et armer, est devenue une véritable forteresse ! C’est bien de tout ça dont il était question quand le Docteur se vantait d’avoir mis au point un plan diabolique pour arrêter mes amis ! Qu’il aille se servir de ces canons contre le Grand Condor, je ne pense pas que cela lui soit très utile ! Mais… Mais… s’il les retourne contre mes amis ! Mon dieu, il faut les prévenir, vite !
A : Attends, ce n’est pas tout !

Arthur prit brusquement la main de Zia et l’entraîna avec lui. A quelques pas se trouvaient une grande plateforme en bois reposant sur le porche de l’entrée de la mosquée, et sur de nombreux piliers de bois. Sur cette plateforme se tenaient deux machines volantes, faites de bois, de métal et d’étoffes.
A : Zia, c’est avec ça que nous allons pouvoir nous enfuir d’ici !
Z : Avant ce que tu viens de me raconter, j’aurais pu trouver ça étrange. Mais voir ici des machines volantes qui ressemblent tellement aux Zephtys de la tribu des Chaldis, ça ne m’étonne même pas…
A : Les Chaldis ? Bon, peu importe… Ces ailes volantes, c’est Ambrosius lui-même qui les a construites. Là aussi, quelques machineries inventées par ceux de Mu y ont été intégrées : ce qui permet à ces ailes d’avoir suffisamment de propulsion pour s’envoler et naviguer dans les airs, avec deux personnes à bord.
Z : Et ces sphères accrochées et reliées à ces cordes, qu’est-ce que c’est ?
A : Ce sont des bombes, Zia. Mais ne me demande pas ce qu’elles contiennent, parce que je n’en sais rien. Mais pas la peine de se creuser beaucoup la tête pour imaginer que ces bombes, larguées depuis les airs, vont nuire à ceux qui se trouvent sur leur chemin…

Zia comprenait maintenant toute l’ampleur du plan de Laguerra. Elle tournait lentement sur elle-même, regardant les montagnes hautes, la forêt sous une nuée d’oiseaux noirs, la mosquée fortifiée, les terribles armes qu’elle cachait… Arthur se pencha au bord de la plateforme et observa un grand cadran solaire sculpté sur la façade intérieure du porche.
A : Bon, dans une demi-heure environ, les autres gardes vont arriver, comme Laguerra l’a demandé. Une bonne douzaine, je crois. Mais pour le moment, il n’y a que deux gardes à l’entrée, côté extérieur, et quatre gardes dans la cour intérieure… Ça devrait passer… Et il nous reste suffisamment de temps pour aller tout là-haut, puis pour revenir ici et nous échapper à bord d’une de ces machines volantes…
Z : Aller tout là-haut ? Mais qu’est-ce que tu veux dire ?! On ne s’enfuit pas maintenant ?!
A : Désolé, Zia, mais j’insiste. Je t’ai promis de te montrer quelque chose d’incroyable. On doit retourner dans le minaret !
Z : Mais pourquoi ?! On vient juste d’en sortir ! On aurait pu y aller avant, tout en haut du minaret ! Le moins qu’on puisse dire, c’est que question organisation, tu as sérieusement des choses à revoir !
A : Désolé, je n’ai pas trop l’habitude d’improviser. Ça m’a semblé important que tu prennes d’abord conscience des plans de Laguerra en voyant tout ça, et avant même que l’on s’échappe d’ici !
Z : Et qu’est-ce qui vaut suffisamment la peine pour qu’on y perde du temps alors qu’on devrait s’enfuir sur le champ ?!
A : C’est un objet incroyable, caché là-haut dans le minaret, dans le laboratoire du Docteur ! Un objet de ton peuple !

Pendant ce temps :
Du cotée D’Esteban, Mendoza, Tao et Isabella

Isabella sembla aquiescer…mais il était évident à sa moue qu’elle doutait de la réalité de l’avantage qu’ils pouvaient avoir sur son père. Le moine, les voyant tous préoccupés, comprit qu’il ne leur serait plus d’aucune utilité et prit congé après avoir serré les mains d’Esteban dans les siennes, et murmuré un dernier encouragement :
- Dieu sait reconnaître les âmes pures, Esteban, il sera ton guide et ton soutien. Puis il se tourna vers les autres et lança : « Soyez prudents ! Que Dieu vous garde ! »
Tous restèrent silencieux en le regardant s’éloigner à grands pas, perdus dans leurs pensées. Mais le temps pressait, il fallait échafauder un plan ! Mendoza rompit le silence et se tourna vers Esteban :
M : Passons aux choses sérieuses, Esteban, comment envisages-tu de procéder ?
E : on n’a plus le temps de discuter, il faut qu’on y aille, le temps presse ! On avisera en route ! Avec le condor, de toute façon, on a un avantage certain !
I : Attends Esteban, mon père est un homme dangereux, tu le sais parfaitement, et cela ne m’étonnerait pas qu’il ait avancé le mariage non par caprice, mais pour des raisons bien précises. Il a sûrement anticipé le fait que tu risquais de venir gâcher la fête avec le condor, et il doit se douter qu’il n’a pas de grandes chances face à une telle machine, il a donc forcément un plan pour déjouer une attaque menée avec le condor .
T : Un plan, oui, sans doute, mais même s’il s’est armé, ça se limite probablement à quelques canons, et puis, il doit encore croire que le condor est en or, qu’il n’est pas si dangereux : comment pourrait-il savoir qu’il est en orichalque, et armé qui plus est !…
I : Armé ?le condor ?
T : oui, j’ai découvert ça, euh….il y a quelque temps déjà, tu vas voir, à côté, le Docteur Laguerra ne fera pas le poids, parole de naacal !
I : hum….espérons que tu dises vrai, car d’après les informations d’Arthur, il n’y aurait pas que des canons là-bas…il n’a pas pu en savoir davantage, mais mon père semble avoir en réserve des armes un peu spéciales, et même des machines volantes !
T : peuh ! même s’il avait construit une nef comme celle d’Ambrosius, ce dont je doute, il n’arriverait toujours pas à la cheville du condor !
I : avec lui, il faut s’attendre à tout, ne le sous-estimes pas, Tao ! Ce serait une grave erreur, crois-moi.. en avançant le mariage, il veut sûrement nous forcer à agir avec précipitation…
E : oui, eh ben, là c’est pas le cas, on parle, on parle, et qu’est-ce qu’on fait pour sauver Zia ?
M : Esteban ! Il est important que nous ayons le maximum de cartes en main ! Les informations d’Isabella peuvent s’avérer essentielles ! Au fait, Isabella, tu devais bien avoir un plan, toi , vu que tu comptais en finir toi-même avec le Docteur…
I : hem…eh bien, je n’avais pas prévu l’enlèvement de Zia, bien sûr…mais quand Arthur m’a mise au courant, j’ai pensé que je pourrais, disons…profiter de la diversion que créerait votre tentative de sauvetage pour m’infiltrer dans la propriété et..
E : Quoi ! tu nous expliques depuis tout à l’heure combien c’est risqué d’attaquer sans savoir exactement à quoi s’attendre, et tu es en train de nous dire qu’en fait tu avais l’intention de nous envoyer au casse-pipe pour pouvoir agir tranquillement de ton côté ! En nous manipulant !
T : j’en ai assez entendu…Esteban, on y va !
M : et où comptez-vous aller ? Isabella ne nous a toujours pas dit où se trouvait Zia..
E : ah oui, elle ne te l’a pas dit, à toi ? je croyais pourtant que vous partagiez tout ! de toute façon, on se débrouillera très bien sans elle !
M : Esteban ! ça ne te ressemble pas…la colère est mauvaise conseillère…
Mendoza avait parlé avec calme, en essayant de ne pas montrer à quel point les paroles de son ami l’avaient blessé. Esteban et Tao, prêts à tourner les talons, lui faisaient face, bouillants d’une rage à peine contenue.
I : c’est ridicule, je..je m’excuse, j’ai agi égoïstement, je le reconnais, mais, à présent, tout est différent…écoutez-moi, je vous en conjure, il faut unir nos forces…pour Zia…
E : alors, tu nous dis où elle est ?
I : mais vous me promettez que vous n’agirez pas sans moi…
T : ça dépend… toi d’abord, dis- nous où elle est, on avisera ensuite !
I : mon père possède une propriété près de Badalona, à environs dix kilomètres de Barcelone. C’est une ancienne mosquée de l’époque omeyyade, située dans un hameau en ruines…
T : oui ! elle est adossée aux contreforts d’une montagne ! elle avait l’air abandonnée, mais maintenant que tu le dis, il m’a semblé voir des trucs bizarres..
E : oui, je me souviens aussi, il y avait une sorte de plateforme en bois qui avait l’air plutôt récente !
I : le site a été abandonné pendant des siècles après le retrait des Arabes, puis un riche marchand de Barcelone a voulu en faire sa propriété de campagne il y a une centaine d’années, mais ses descendants ont délaissé l’endroit, ce n’était plus guère qu’une ruine quand mon père a acquis la propriété il y a un an et demi, en m’utilisant pour la payer…
T : comment ça ?
I : il m’a tout simplement échangée contre cette ruine, en me livrant à son précédent propriétaire, moi , sa propre fille ! je ne lui pardonnerai jamais !
E : alors, allons régler son compte à ce monstre une bonne fois pour toutes !
I : Arthur m’a même envoyé un plan du site…
M : tu l’as avec toi ?
I : bien sûr !
M : alors, on l’examinera en route !
E : tous au condor !

Du cotée d’Arthure de Zia

Devant l’insistance d’Arthur, la jeune femme se laissa convaincre. Ne s’était-elle pas dit qu’elle pouvait entièrement lui faire confiance ? Mais elle avait le cœur serré lorsqu’ils partirent en courant, en direction du minaret...

Au bout du couloir, Arthur et Zia ralentirent leur course, alors qu’ils pénétraient à nouveau dans le minaret. Au moment d’emprunter l’escalier pour monter en haut de la tour, comme le pensait Zia, Arthur s’arrêta net :
A : Il y a encore une chose, Zia : nous devons récupérer ton médaillon !
Z : Mon médaillon ?, s’exclama-t-elle, la main sur sa poitrine, s’apercevant juste à ce moment de sa disparition.
A : Tel que je le connais, Laguerra a dû le garder sur lui…

La fille du Nouveau Monde n’en revenait pas de ne pas s’être aperçue du vol de son médaillon, et comptait bien en reprendre possession. Elle se sentait coupable. Affaiblie, certes, elle avait tout de même failli, et n’avait pas été à la hauteur de sa responsabilité. Ce médaillon est sacré. Ce médaillon est un sceau : le don du passé au présent, le lien indestructible entre les ancêtres de Mu et les hommes d’un monde nouveau…

Lentement, ils entrèrent à pas de loup dans la pièce sombre où Zia avait été retenue contre son gré. Le Docteur était toujours là, endormi, allongé sur le sol de la cellule. Les souvenirs et la colère de la prisonnière refirent surface dans l’esprit de la jeune femme :
Z : Ah, si je ne m’appelais pas Zia, je ne me retiendrais pas de lui régler son sort sur le champ, à ce monstre ! Parce qu’il le mérite ! Mais je sais que céder à ce genre de pulsions ferait de moi un monstre comme lui. Tu vois, Arthur, le problème avec ce genre d’individus odieux, c’est qu’ils parviennent à rendre contagieux le mal auquel ils ont cédé eux-mêmes !
A : Doucement Zia, chuchota Arthur en pointant son index devant sa bouche, il ne faudrait pas le réveiller…
Z : Mais tu n’as pas dit qu’il dormirait plusieurs heures ?, demanda Zia, chuchotant à son tour.
A : En fait, je n’en suis pas si sûr. La durée d’endormissement dépend de la dose qu’il a respirée. Et je ne suis pas du tout un expert dans ce domaine. Mon… commanditaire… est un bon professeur, mais il n’a pas encore été au bout de son instruction… Bon, allez : courage ! Il va falloir le fouiller, ce terrible docteur-au-bois-dormant…
Z : C’est sûrement le moment d’être drôle ! dit Zia, souriant.
A : Je disais juste ça pour détendre un peu l’atmosphère, parce qu’on va en avoir besoin…

Arthur et Zia se mirent doucement à genoux et commencèrent à inspecter méticuleusement les poches du Docteur. La peur avait envahie la jeune femme, effrayée à l’idée que le dormeur puisse se réveiller brusquement à cet instant. Son cœur battait si fort que Zia eut l’impression qu’il allait s’arracher de sa poitrine. A chaque geste de l’homme, la même question : allait-il se réveiller ? Laguerra respirait fortement. Laguerra ronflait lourdement. Pitoyablement ridicule, c’est ainsi qu’on aurait pu le voir en cet instant, mais la peur écrasait toute possibilité d’humour… D’autant que la tâche se compliquait : Laguerra venait justement de se recroqueviller sur lui-même et certaines de ses poches étaient devenues presque inaccessibles. Il fallait insister, écarter une étoffe, bouger un peu son bras, déplacer une de ses mains… Il ne fallait surtout pas qu’il se réveille… Arthur et Zia se devaient d’avoir des gestes de plus en plus précis. Leur appréhension devenait palpable, la sueur perlait sur leurs fronts…

Finalement, Zia arrêta de fouiller Laguerra et décida de se concentrer. Elle posa lentement les mains sur ses genoux. Mentalement, elle se représentait l’image de son médaillon. Elle respirait de plus en plus profondément, appelant à elle ce médaillon si précieux, ce lien entre ses ancêtres et les hommes d’un monde nouveau… Arthur remarqua le changement d’attitude de la jeune femme, qu’il trouvait de plus en plus surprenante. Impressionné, il la regardait se concentrer, et presque disparaître à l’intérieur d’elle-même. C’était comme si la jeune femme n’avait jamais été à la fois aussi absente et aussi présente dans cette pièce. Et il fût stupéfait de voir le médaillon se glisser doucement de la poche de la chemise de Laguerra, cette poche justement placé sur son cœur, justement placé sous sa main droite… Le médaillon glissait comme par enchantement. Libéré de la poche, il se mit à flotter dans les airs. Zia s’en saisit et l’accrocha rapidement à son cou. Elle fixa quelques instants les yeux d’Arthur avant de murmurer, presque malicieuse :
Z : Il n’y aurait pas des cordes ici, pour ligoter ce monstre ? Ce serait quand même plus prudent, non ?!.
Arthur restait sans voix, troublé par ce qu’il venait de voir. Troublé aussi par la réaction de Zia, qui avait su contrôler sa propre peur…
Z : Ce n’est pas tous les jours qu’on croise une descendante du peuple de Mu, n’est-ce pas ?!, ironisa-t-elle doucement en remarquant le temps d’arrêt d’Arthur.
A : Euh… Des cordes, si… C’est une très bonne idée, bredouilla le jeune homme. Des cordes, il y en a justement là-haut, dans son laboratoire…
Z : Eh bien, qu’est-ce qu’on attend ? Allons-y !, dit-elle d’une voix à la fois douce et enthousiaste.


Du cotée D’Esteban, Mendoza, Tao, et Isabella

Ils se dirigèrent tous vers l’oiseau d’or, réconciliés, unis et prêts à agir ensemble pour sauver Zia. Pendant qu’ils s’installaient à bord, Mendoza lança d’un ton détaché :
M : Esteban, tu permets que j’examine le plan transmis par Arthur, histoire qu’on attaque le plus efficacement possible, plutôt que d’aller droit au suicide…
E : comme tu veux, mais je décolle !
T : S’il y a vraiment des armes lourdes, ce dont je doute, le condor peut parfaitement s’en charger, je ne crois pas qu’on prenne des risques inconsidérés.
I : il y a une entrée secrète là, derrière la propriété, il est convenu avec Arthur qu’il vienne ouvrir la grille du soupirail quand il verra que l’attaque a commencé, s’il le peut. Sinon je me débrouillerai pour l’ouvrir toute seule, un peu de poudre devrait faire l’affaire.
M : tu n’as tout de même pas l’intention de pénétrer toute seule dans la propriété ?
I : et pourquoi pas ? c’est ce que j’avais prévu à la base ! je m’infiltre, je trouve mon père, je le tue, et tout est fini ! vous n’avez qu’à vous occuper du reste, et de Zia.
E : c’est bien joli tout ça mais on ignore comment Fernando réagira envers Zia quand nous arriverons, je nous pose dans la cour et on y va tous ensemble !
M : pas question Esteban, en l’absence de Zia tu es le seul à pouvoir piloter, tu dois rester à bord et nous couvrir, on ignore totalement ce qui nous attend à l’intérieur, le condor est un avantage certain, on ne va pas s’en passer, surtout si Fernando a des armes secrètes ! Et toi, Isabella, pas question que je te laisse agir seule, on entrera par ce soupirail tous les deux, et on trouvera Zia le plus rapidement possible !
I : je suppose que je n’ai pas le choix..
T : j’approuve totalement ce plan ! Tu vas voir, Esteban, on va tester l’armement du condor, ça va être super ! Et quand je t’aurai bien montré comment ça marche, j’irai prêter main forte à Mendoza et Isabella, au besoin, mais je suis sûr que l’immonde Fernando aura déjà été neutralisé depuis longtemps, ah ah ah !
E : Raaaah, c’est bon, on fait comme vous dites, mais si je vois que Zia est en danger, je me réserve le droit de poser le condor et de foncer dans le minaret ! C’est là qu’elle est censée être retenue, non ?
I : oui, mais ça doit être l’endroit le mieux gardé…
M : hum, je pense qu’on aurait aussi intérêt à avoir un peu de renfort au cas où Laguerra aurait une troupe d’hommes plus importante que prévu. Arthur t’as dit quelque chose à ce sujet ?
I : Mon père a pour habitude de séparer ses hommes en petits groupes autonomes qui n’ont pas de contacts entre eux, histoire de mieux les contrôler, mais Arthur estime qu’ils sont sûrement plus de vingt.
M : alors allons d’abord réquisitionner l’aide de Gomez, sa boutique n’est pas loin, ça sera rapide.
E : quoi ? Gomez, mais…
T : il raison, Esteban, on ne sait jamais…
E : c’est pas vrai…c’est bien parce que je vous fais confiance , hein, j’espère que vous savez ce que vous faites…
Quelques minutes après le condor se posait sur les quais du port de Barcelone, près duquel se trouvait la boutique de Gomez, suscitant un attroupement de badauds et effrayant quelques chevaux qui attendaient leur embarquement pour les Amériques. Mendoza sauta à terre et courut à la boutique. Resté à bord avec les autres, Esteban bouillait d’impatience ; être obligé de supporter le regard de tous ces curieux qui s’interpellaient en les montrant du doigt, alors que sa bien-aimée Zia était aux mains de son pire ennemi, le rendait fou.
Quand Gomez vit entrer Mendoza, il l’accueillit avec une cordialité trop marquée pour être sincère.
G : Mendoza, quelle bonne surprise ! je commençais à m’inquiéter de ne pas avoir de tes nouvelles depuis que tu m’as laissé face à ce Roberto…mais d’abord, je dois te remercier, toi et tes amis, maintenant mes clients croiront dur comme fer aux cités d’or, avec le condor qu’on aperçoit partout dans le ciel des Barcelone et des environs ! Pas très discret….mais je suppose que tu n’es pas venu ici pour aider mes affaires…au fait, si je me souviens bien, vous aviez perdu Zia…et vous deviez me la ramener pour que je la présente au roi ! il s’impatiente, et moi aussi !
M : justement Gomez, on a besoin de tes renforts pour attaquer le repère de Laguerra qui retient Zia prisonnière ! C’est l’ancienne mosquée de Badalona !
G : tu veux rire, débrouillez vous !
M : d’accord, j’ai hâte de voir la tête du roi quand il apprendra que…
G : Stop, c’est bon, j’ai compris, mais j’en ai pour une bonne heure pour arriver là-bas avec mes hommes, plus le temps de les rassembler….et tu me demandes de fermer boutique alors que c’est le meilleur moment de la journée pour les affaires !
M : dépêche-toi ! pense à la récompense !
G : la récompense ? quelle récompense ?!
Mais Mendoza était déjà loin….


Du cotée de Zia et Arthure

Ils quittèrent la cellule, laissant Laguerra plongé dans son sommeil provoqué, et s’engagèrent dans les escaliers. Marche après marche, Arthur et Zia se rapprochaient du laboratoire du Docteur. Ils franchirent deux étages puis se retrouvèrent, sur les dernières marches conduisant à la plus haute pièce du minaret, devant une lourde porte renforcée de plaques de métal.
Z : Décidément, Laguerra est un homme prévoyant et prudent. Je crois qu’au fond je me suis en partie trompée sur son compte…
A : La folie peut prendre bien des visages, Zia. Mais ne t’inquiète pas, j’ai les clefs !, dit-il en souriant, enjoué à son tour.
Z : Tu les lui as volées ?
A : Disons que jusqu’à cette dernière heure, le Docteur n’avait que de bonnes raisons de me faire entièrement confiance ! Ce sont des doubles de ses propres clefs, qu’il m’a confiés, dit-il en ouvrant la porte.

La pièce, qui ne semblait pas très grande, était plongée dans la pénombre. Arthur ouvrit un à un les quatre volets fermant les quatre fenêtres de la pièce.
A : Ah, toujours cette obsession des volets, le Docteur en a fait installer partout !, s’esclaffa le jeune homme. La discrétion toujours, l’indiscrétion jamais… Laguerra est le genre d’homme qui tient coûte que coûte à tisser ses petites manigances dans le plus grand secret ! Ni vu ni connu…

Les quatre ouvertures révélèrent leurs contours, formés d’élégants arcs persans. L’air et la lumière s’engouffrèrent dans l’atelier du Docteur, s’invitant à l’endroit où s’installait autrefois le muezzin chantant les appels à la prière. La pièce était encombrée de meubles et d’objets accrochés çà et là, ou suspendus à un système de cordes et de poulies ancrées dans le plafond. Dans ce laboratoire digne d’un savant fou, il y avait là des objets très divers : des sortes d’ailes volantes en modèles réduits, des maquettes d’engins et de machines sophistiqués, des cartes de régions du monde, des sphères représentant le monde… et des tas d’instruments de mesure, des tas d’instruments médicaux pour le moins effrayants, une multitude de fioles et de flacons, de récipients de verre aux formes étranges, et une quantité impressionnante de livres…

Au centre de la pièce, derrière un fauteuil robuste, sur une grande table recouverte de documents, de papiers griffonnés et de livres, une chose curieuse attira l’attention de Zia. Un tissu sombre recouvrait un objet dont la forme semblait pyramidale…
A : Oui, Zia. Là-dessous, il y a bien l’objet dont je te parle depuis tout à l’heure : un objet du peuple de Mu…
Zia était autant curieuse qu’inquiète. Qu’y avait-il sous le tissu ? Une pyramide de Mu comme celle qu’avait dérobée Ambrosius ? Un objet doté de pouvoirs étranges, comme le vase de Tao ou comme le dragon doré ? Arthur s’empressa de dévoiler l’objet en retirant brusquement le tissu qui le recouvrait.
Z : Magnifique !, s’exclama doucement Zia.

L’objet, qui devait mesurer à peine plus d’un pied de hauteur, était une statuette dorée finement sculptée, probablement faite d’orichalque. Une partie de l’objet émettait, par intermittence, une douce lumière bleue. Cette statuette représentait un grand serpent aux ailes repliées. Ce serpent, couvert de plumes, semblait d’abord être enroulé sur lui-même. Mais à bien y regarder, il était enroulé autour d’une sorte d’œuf. La tête du serpent, fièrement dressée, donnait à l’ensemble une forme vaguement conique, qui, masquée par le tissu, avait rappelée à Zia la forme de la pyramide de Mu…
Z : C’est le Serpent Ailé !, s’écria Zia. C’est le symbole qui nous a guidés dans notre première quête, quand Esteban et moi recherchions encore nos pères, et la première Cité d’or…
A : Fernando Laguerra m’a dit l’avoir découverte dans les ruines d’un temple, au fin fond de la jungle, dans une région qui s’appelle le « Mexique », je crois…
Z : Rien d’étonnant à cela, crois-moi, ajouta Zia. Et sais-tu que le Serpent Ailé est le symbole de l’Empereur de Mu lui-même ?..

Zia posa ses doigts sur la statuette. Dans la gueule du serpent, grande ouverte, se tenait le visage d’un homme aux yeux fermés, un homme qui semblait apaisé. C’était comme si la gueule du serpent accouchait de cette tête humaine… Ou comme si l’homme et la bête ne faisait qu’un. Et c’est de la tête de cet homme paisible, né du serpent, qu’émanait la douce lumière bleue…
A : Cette lumière, on dirait presque qu’elle apparaît au rythme d’une respiration apaisée, tu ne trouves pas, Zia ?
Z : Si, et c’est très troublant, murmura Zia, qui écoutait attentivement le rythme de sa propre respiration.
A : Il faut que tu saches, Zia, que cette statuette n’a commencé à émettre cette lumière que depuis ton arrivée ici. C’est incroyable, non ?! Il a fallu que tu sois retenue prisonnière ici pour que cette lumière se révèle !
Mais Zia s’arrêta net, songeuse. Un vieux souvenir, une confidence d’Esteban se rappelait à sa mémoire…
Z : C’est vraiment curieux de se retrouver face à cette statuette, ici et maintenant…
A : Que veux-tu dire, Zia ? Cette statuette te fait penser à quelque chose en particulier ?
Z : Il y bien longtemps de cela maintenant… C’était en 1532… Esteban, qui était encore enfant, fit un rêve étrange lors de la nuit qui précéda ce jour où il fut retrouvé par Mendoza, et où le marin réussit à le convaincre de partir pour les Amériques, à la recherche de son père… Cette nuit donc, Esteban fit ce rêve qui allait bouleverser sa vie :

« Il se sentait seul et nu, plongé dans l’obscurité silencieuse, au milieu d’un néant où un objet de forme presque ronde se mit à briller, pareil à un soleil. Mais la lumière s’adoucit alors, peu à peu, et se mit à briller par intermittence, un peu comme si elle se synchronisait au rythme de la respiration d’Esteban. Alors, du fond du rêve, un grand serpent se glissa doucement sous l’objet lumineux, ondulant sur le sol. Le serpent parlait mentalement à Esteban, mais il ne comprenait pas son langage. Esteban sentait une tension monter en lui, et le rêve se changea lentement en cauchemar. Le serpent commença à s’enrouler sur lui-même, puis les cercles de son corps commencèrent à enserrer la chose lumineuse de forme presque ronde. La lumière se mit à battre plus vite, un peu comme si elle résistait à l’assaut langoureux du serpent. Et quand le corps du serpent étouffa entièrement la lumière, l’obscurité se déploya à nouveau. Et le serpent ouvrit brusquement ses ailes. Alors Esteban, terrifié, rêva de lui-même dans le rêve : il vit son propre visage sortir de la gueule ouverte du grand serpent, et le néant fut à nouveau baigné de la lumière du soleil. »

Voilà, continua Zia. A ce moment-là, Esteban se réveilla d’un seul coup, en sueur, dans sa chambre de la cathédrale, à Barcelone... Il eut alors bien du mal à reprendre son souffle, bouleversé par le rêve et troublé par une étrange sensation d’étranglement, qui le poursuivait au-delà de son sommeil… Je t’ai décrit son rêve quasiment avec ses propres mots, et je ne pense avoir oublié aucun détail… Esteban m’a confié ce souvenir alors que nous étions depuis peu au pays maya, juste après que nous ayons découvert les premières statues représentant le Serpent Ailé…
A : Je ne sais pas quoi te dire, Zia… Moi qui croyais te montrer quelque chose d’incroyable… Et là, c’est toi qui me surprends, une fois encore…
Z : Tu sais, Esteban m’a dit que ce rêve l’avait aidé à prendre sa décision, sûrement la décision la plus importante de sa vie… Mais ce n’est pas seulement ce rêve, ou la mort de son père adoptif, ou sa rencontre avec Mendoza, qui l’a poussé à faire ce choix décisif. Si j’en crois ce qu’il m’a dit, c’est la coïncidence entre ces trois événements qui lui a « montré le chemin » et l’a guidé vers le Nouveau Monde…
A : Cette… « coïncidence » entre le rêve d’Esteban et cette statuette est… extraordinaire...
Z : D’autant qu’Esteban a fait ce rêve à Barcelone, et que cette statuette se trouve maintenant ici, justement dans la région de Barcelone… C’est comme si une boucle commençait à se refermer…
Zia prit la statuette entre ses mains pour l’observer de plus près.
Z : Regarde, Arthur. Sur la base de la statuette sont représentés les médaillons du soleil, enfin… les croissants de lune de nos médaillons, parce que ceux-ci se séparent en deux morceaux : la lune et le soleil.
A : « Les » médaillons, « nos » médaillons ?..
Z : Oui, Esteban et moi avons le même… Regarde encore, sur la statuette les deux croissants de lune sculptés sont face à face. Et les deux parties vides, au milieu, qui se touchent presque… je pense qu’elles sont conçues pour recevoir la partie centrale de nos médaillons, celle qui représente le soleil… Et alors les pouvoirs de cette statuette seront activés…
A : Quels pouvoirs ?
Z : Ça, Arthur, je n’en sais rien. Et de toute façon, je n’ai qu’un médaillon. Il faut aussi celui d’Esteban, qu’il porte au cou en ce moment-même, dieu sait où…

Alors qu’elle pensait essayer d’encastrer la partie centrale de son médaillon dans un des croissants de lune de la statuette pour vérifier son hypothèse, Zia remarqua qu’au centre de ces croissants sculptés se trouvaient deux plaques de pierres polies, des pierres transparentes. En s’approchant encore, elle y découvrit de tous petits symboles qui apparaissaient en transparence.
Z : Regarde, c’est l’écriture de Mu ! La statuette veut nous dire quelque chose !
A : Tu sais lire ces signes, Zia ? Tu peux déchiffrer ces minuscules inscriptions ?
Z : Oui, j’ai appris à le faire. Ça m’a pris pas mal de temps, parce que c’est très complexe. C’est Tao qui m’a appris à déchiffrer l’écriture de Mu, enfin un type d’écriture de Mu, parce qu’il y en a plusieurs... Il faudra que je te présente Tao, c’est mon meilleur ami…
A : Bon, alors elles veulent dire quoi, ces inscriptions ?, demanda Arthur, agacé.
Z : Attends… De ce côté-ci… Et là… Et ce signe-là signifie…
Arthur voyait le temps filer et s’impatientait. N’y avait-il que lui pour se souvenir de l’urgence de la situation ? Du plan d’évasion et des menaces qui planaient sur eux ? Mais Zia le troublait au point qu’il se sentait incapable de savoir ce qui était vraiment important en cet instant. Il ne pouvait l’interrompre…
Z : Ça y est, j’ai compris ! Dans le cercle de gauche, il est écrit : « Le Serpent Ailé… reconnaît… les cœurs… qui croient en l’Homme », et dans celui de droite : « Quetzalcóatl préside… à leur… union »…
A : « Quet-zal-coa-l-te » ?
Z : Oui, c’est un des noms du Serpent Ailé. Mais bon, même déchiffré, ce message reste bien mystérieux…
A : C’est tout, le message ne dit rien de plus ?, demanda Arthur qui réfléchissait pour pouvoir lui aussi apporter un éclairage sur cette inscription énigmatique. Mmm… Tu vois, Zia, les deux croissants de lune, face à face… Tu sais à quoi ça me fait penser ? Eh bien, je trouve que ça ressemble au signe de l’infini, tu sais, un « 8 » couché… Et dans le message, il est question de « cœurs » et d’« union », n’est-ce pas ? Eh bien, pour moi, c’est simple : ça m’évoque tout simplement « lui et toi »… « Esteban et Zia »… unis par un amour « infini »…
Z : Arthur, arrête ! Tu me fais rougir ! Tu n’es pas drôle !
A : Non Zia, je ne plaisante pas. Il est peut-être question de votre amour… à tous les deux… Ne t’inquiètes pas, je sais bien que tu as compris la nature des sentiments j’éprouve pour toi… Mais ton cœur n’est plus à prendre, je le sais. Et mes sentiments sont juste comme un bébé qui vient de naître. Ils ne valent pas grand-chose comparé à ce qui vous lie tous les deux, depuis tant d’années…
Z : Arthur, ne dis pas ça... Je sais que ça ne doit pas être facile pour toi…
A : Je te le répète : ne t’inquiète pas... Et je te promets de faire tout mon possible pour vous sortir de ce mauvais pas, Esteban et toi.
Z : Merci Arthur, vraiment… Tu es un homme remarquable.

Il y eu un moment de silence, puis soudain, une idée simple mais fulgurante traversa l’esprit de la jeune femme :
Z : Oh ! Je crois que je viens de comprendre ! Arthur, tu as peut-être raison : je pense que les pouvoirs de cette statuette sont liés à notre union ! En tout cas, s’il s’agit bien de ça, cela veut dire que Fernando Laguerra voulait aussi m’épouser pour s’emparer des pouvoirs de cette statuette ! D’abord mon enlèvement, et ensuite il lui suffisait de s’en prendre à Esteban pour le forcer à utiliser son médaillon afin d'activer la statuette et de s’en approprier les pouvoirs !
A : Laguerra ! Il était temps qu’il refasse surface dans nos esprits, celui-là ! J’ai été ailleurs, là, avec toi. Et on n’a pas vu les minutes filer ! Bon, assez perdu de temps. Mets la statuette dans ce sac, laisse-moi juste le temps de trouver une corde… On redescend, on ligote le Docteur et on s’en va !

Zia s’exécuta pendant qu’Arthur fouillait la pièce à la recherche d’une corde. Un oiseau, puis un deuxième, puis un autre, se posèrent sur les rebords des fenêtres. Des oiseaux noirs. Zia jeta un regard vers eux, il s’agissait bien de corneilles. Zia prit le sac contenant la statuette et observa une dernière fois les documents éparpillés sur la table. Un livre parmi d’autres attira son attention, un livre contenant… des pages couvertes de symboles, de croquis et de schémas : un livre de Mu ! Zia s’empara aussitôt du livre et le mit dans son sac. Les corneilles étaient de plus en plus nombreuses à se poser aux rebords des fenêtres. Arthur se releva d’un coup, fier de brandir la corde qu’il venait de trouver… quand un ricanement sinistre se fit entendre :
- Alors, petite voleuse, on veut se faire la malle avec un de mes petits trésors !!!, hurla le Docteur Laguerra qui visait Arthur avec son pistolet. C’est que, voyez-vous : le dormeur s’est réveillé ! On rit moins maintenant, hein !

Les corneilles s’agitaient. Arthur restait immobile, dans la ligne de mire d’un Docteur des plus menaçants. Zia ferma les yeux, respira profondément et ouvrit ses bras, lançant un nouvel appel silencieux…






Nous précisons que le reste est en grande partie développé mais des morceaux manque donc nous vous postons ceci s’arrentant sur un jolie ClifHanger x-) x-) x-)
Modifié en dernier par Seb_RF le 06 déc. 2016, 18:58, modifié 2 fois.
note serie:
MCO1: 18/20

Trahison/Insulte totale:
MCO2: 7/20
MCO3: 4/20
MCO4: 3/20 (et je suis "gentil" par ce qu'il y a les effets visuels)

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Message par Raang »

...ce que Seb déteste du plus haut point x-)
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Re: FANFICTION COLLECTIVE : Jeu

Message par Seb_RF »

Raang a écrit :...ce que Seb déteste du plus haut point x-)
Je déteste sa c'est vrai mais seulement quand je sais pas se qui va se passer par la suite la je le sais x-)
note serie:
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Re: FANFICTION COLLECTIVE : Jeu

Message par Raang »

Ah oui...
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Re: FANFICTION COLLECTIVE : Jeu

Message par Seb_RF »

pour ceux qui préfére la version PDF

http://uptobox.com/0cqbtcq43h1g
Modifié en dernier par Seb_RF le 05 déc. 2016, 21:50, modifié 1 fois.
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Re: FANFICTION COLLECTIVE : Jeu

Message par Raang »

J'ai commencé à écrire le grand final, et je me suis mis au défi de l'envoyer aux autres écrivains pour le jour de mes quinze ans...
J'ai jusqu'à après-demain quoi...
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Re: FANFICTION COLLECTIVE : Jeu

Message par Seb_RF »

[spoiler=]JE SUIS TELLEMENT CONTENT LA SUITE DE LA SERIE CONCORDE PARFAITEMENT AVEC LA FANFIC!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!![/spoiler]
Profiter en je serai rarement heureux comme sa
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